L'Alpinisme pour les Nuls (dont je suis) !

Bonjour à la Communauté,

J’ai lu Camp ti Camp à de nombreuses reprises et me décide à poster un message, n’ayant pas trouvé de réponses complètes à mes questions. Voilà mon maigre Pedigree : je randonne depuis de nombreuses années mais n’étais jamais monté au-dessus de 3500m jusqu’à l’année dernière où, en compagnie d’un guide et d’un ami, j’ai passé huit jours dans le massif du Mont-Blanc (Arête du Petit Belvedere, sommet du Grand Paradis, Arêtes des Cosmiques et pour finir somment du Mont-Blanc). Depuis, j’ai l’impression que (comment bien le dire ?) un satané démon est venu s’infiltrer dans ma peau, un maudit virus m’a piqué : je suis devenu obsessionnel. J’ai commencé l’escalade en octobre (6b max après travail en moulinette, je viens de commencer la tête : 5c à vue), j’ai grimpé mes premières cascade de glaces aux écrins il y a 2 semaines (3+), je me suis mis au ski ! Et je compte m’intier au parapente vol montagne !

Bref, une mouche m’a piqué ; je ne rêve que de retourner sur les hauteurs (je pars en Iran tenter les principaux sommets en juillet et je serai dans le massif du Mont Rose en septembre pour faire l’ascension de quelques 4000m).

Mes questions sont les suivantes :

1/ Quelles courses d’arêtes me conseilleriez-vous progresser ? J’ai vu la traversée de la Meije qui me fait déjà rêver ! N’est-ce pas trop difficile ?

2/ Peut-on espérer vraiment progresser et jusqu’à quel point si l’on habite loin des Alpes (à 600 kilomètres). En un mot : serais-je un jour suffisamment bon pour tenter la face Nord des Grandes Jorasses ou faut-il être tombé dans la potion magique étant petit pour y prétendre

3/ Quelle niveau minimum faut-il avoir en escalade et cascade de glace pour pouvoir faire la majortié des montagnes des Alpes (sans parler des plus extrêmes)

4/ Enfin : combien de courses (et lesquelles : je chercher à me faire une liste pour progresser) faut-il avoir emmagasiné pour se lancer dans un sommet de très haute altitude (à partir de 6000)

Merci d’avance pour vos réponses, amis des Hauteurs !

  • Camp to Camp
  • Quel niveau
  • Je cherche

le niveau en tant que tel ne veut pas dire grand chose. La face N des jorasses ne dépasse pas le 6a… pourtant un paquet de grimpeurs de 7 serait incapable d’y aller.

C’est un ensemble de choses : le niveau technique est en un, mais il y a le niveau physique (très important…) et l’envie mentale d’aller là haut, de se faire un peu peur.
Bref, vas y doucement tu trouveras toi même la réponse à tes questions.

La traversée de la Meije n’est pas dure techniquement, mais c’est long, un peu paumatoire, faut etre rapide dans les manips…(et puis il y a eu un éboulement qui rend les choses craignos)

Tu peux t’amuser à faire des courses d’arêtes mais perso je trouve que faire des grandes voies d’escalade apporte plus : tu deviens à l’aise en manip, physiquement et techniquement tu aquières de la marge, tu deviens à l’aise dans le vide, pour placer les protections.

Idem, fait un peu de cascade/goulotte, tu deviendras plus à l’aise avec les crampons

Les courses d’arêtes y’en a plein, des trucs plus rocheux comme la traversée de Sialouze, des trucs plus neigeux comme la Kuffner, etc.

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Merci pour les réponses Baltringue,

Je me suis déjà noté ça dans un coin de mon carnet :

  • Faire des grandes voies pour gagner en pratique (pour l’instant, je n’en ai fait qu’une seule, il y a deux semaines ; pour débuter. ça s’appelait " les petits n’enfants" ! Aux écrins).

  • Cascade/goulotte pour s’entraîner

Et merci pour les suggestions : Sialouze, Kuffner

Quelles courses (sommets, arêtes) pourriez-vous conseiller à des débutants ?

Pour l’instant, nous ne sommes sortis qu’en compagnie d’un guide… et… c’est un budget ! Donc vive l’autonomie…

Sialouze et Kuffner c’est pas à proprement parler ce qu’il convient de conseiller à un débutant. Note toi ça plutôt dans la case « courses de rêve à faire quand j’aurais un peu de bouteille ».

1/ Traversée de la Meije c’est accessible, mais il faut déjà être autonome et efficace. De plus comme dis Baltringue ce n’est pour le moment plus vraiment possible.
2/ Tu progressera tant que tu aura envie d’avancer et que tu consacrera du temps à ta passion. Mais il est vrai qu’à 600km ça risque d’être dur d’y être tout les weekend. Celà dit, ça tombe bien, il y a suffisamment de trucs abordables à faire pour progresser à son rythme sans jamais s’ennuyer. Pour la face N des Jojo’, ça attendra un peu mais là aussi, tu peu vivre plusieurs vie d’alpinisme sans jamais arriver à ce niveau, et pas te faire chier pour autant.
3/ Si tu est à l’aise dans du V/V+, ça t’ouvre la porte de beaucoup de course. Attention cependant, c’est n’est pas parce-que tu randonne dans le 5c en falaise que tu sera à l’aise dans le V+ montagne …
4/ La montagne c’est pas une progression linéaire « si j’ai fait 50 courses à 3000 je peu tenter un 4000 », de même que le niveau ne veu pas dire grand chose. Chaque course est différentes et présente des difficultés qui n’ont que peu à voir. Ce n’est pas un bon calcul que tu fait là.

En conclusion, tu a la niaque et c’est top, mais vas-y petit à petit. La Meije, la face N des Jojo’ c’est super d’en rêver mais ne grille pas les étapes : en tout cas pour les Jojo’ c’est même possible que tu n’y mette jamais les pieds malgré ton envie. Commence par pratiquer, trouve toi un club, des amis ou un guide pour te montrer et te faire passer devant.

A ce sujet tu est passé devant lors de ta semaine avec le guide où il t’a tiré tout du long sur sa corde? Car ça aussi c’est important, être en tête ou en second, être responsable de la cordée ou non, ça change tout, ce n’est même plus le même sport. Et ça, ça s’applique dès cet été si tu repars : prends le temps d’être au fait des techniques de progression et d’être autonome dans ta pratique. Et ça passe par être capable de choisir tes courses sans avoir besoin d’anonymes sur un forum :wink:

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Merci pour précision des réponses, Jewok !

Non, je ne suis pas passé devant avec le guide. Je n’ai jamais été en tête. Et je dois t’avouer qu’en le voyant monter en tête en cascade en n’installant qu’une petite broche au début, j’étais admiratif ! Moi, j’en aurais posé tous les mètres !

Voilà, c’est exactement ce que je veux : ne pas griller les étapes et ne pas viser des choses trop hautes pour moi…

J’essaye de choisir seul mais à force de lire des tonnes de choses, ma tête est un vrai foutoir ! D’où ma demande ! Savoir s’ remettre aux autres est une qualité essentielle en alpinisme, je crois :slight_smile: Et puis, l’immense majorité des courses est réservée à des gens qui ont de la bouteille justement.

Le choix de ses premières courses SANS GUIDE pour se faire la main est un épineux problème, je trouve !

Sialouze et Kuffner pour plus tard donc !

J’ai pour ma part bien aimé ce livre : Le livre
Il détaille bien les étapes pour évoluer vers une pratique autonome et il réponds bien aux questions sur les connaissances, les techniques à maitriser, et sur comment choisir ses premières courses.

Fais des stages, CAF, UCPA etc.
Bonne école.

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oui bien sur sialouze ou Kuffner sont de belles courses, pas pour débuter.
Pour débuter, ben tu as fait les cosmiques, tu as au mont blanc l’arete des papillons (rocher). En Oisans l’arete des cineastes, celle du pic du glacier blanc,…

N’oublie pas les préalpes : arete du doigt dans les aravis, aretes de la Bruyère dans les Cerces, etc.

Fais toi plaisir, pratiques et tu verras que tes envies/projets/réponses viendront naturellement. Moi je voulais faire de l’alpinisme, je me suis mis à l’escalade pour progresser… résultat je ne rêve quasiment plus d’alpinisme mais plutôt de grimpe !

Merci pour la référence Mc Guiloo. Je suis un lecteur compulsif ! (je viens de terminer le livre de Demaison sur les Grandes Jorasses ! Et la fabuleuse b.d de Larochette : Ailefroide)

Je suis inscrit au CAF depuis le mois dernier, François. Bonne idée aussi l’UCPA

Merci Baltringue ! C’est ça que j’attendais ! Des courses pour débutants. C’est noté !

Salut,
Tu ne trouves pas de réponses à tes questions car elles sont trop précises et sont intimement liées… à TOI, TON expérience, TON ressenti. Tout comme on ne devient pas bon cavalier après 100 chutes malgré ce qu’on dit aux chtis nenfants, c’est pareil on ne devient pas bon alpiniste après 100 courses.
Aprends à connaître le milieu, tous ses paramètres, à organiser et gérer une course (c’est trop facile quand c’est le guide qui fait !) : j’enfonce une porte ouverte mais c’est TRES vaste.
Pas d’accord avec ce qui a été dit au dessus, que tu apprends plus en grande voie qu’en arête : ce sont deux gestions complètement différentes.
Et lis, y’a tout plein de choses à lire sur tout ça.
Bonne progression !

Ça manque quand même d’un peu de douceur de proposer des courses > à AD et en traversée à un débutant qui n’est à priori jamais passé en tête.

Je rejoins les camarades qui conseillent de faire des stages avec objectif d’autonomie.
Normalement, tu passeras en tête sous l’œil d’un guide. Tu peux, en fin de stage, évoquer avec lui des objectifs réalistes à faire « seul ».
Derrière tu vises des courses faciles (compromis à trouver entre difficulté/longueur/possibilité de réchappe) dans un 1er temps en A/R car avec un guide en support, on se rend pas forcement compte des doutes qu’on peut avoir sur l’itinéraire.

Oui, Anakreenskyrider, tu as raison : les réponses se trouvent sans doute en moi…

Super le livre « alpinisme sans guide » : dès le début, très intéressant.

Viser des courses faciles et apprendre l’autonomie : tel est mon credo !

Merci pour les réponses !

+1, mieux vaut se faire accompagner au début.
Pour le choix des courses : regarder la cotation globale et non le pas le + dur
Au début PD court, puis PD long (ou AD court…), etc…
On est ds le niveau qd on voit qu’on tient bien l’horaire…
Sur C2C c’est facile : si la course est fréquentée, c’est que c’est une classique.
Pour les courses moins fréquentées, mieux vaut avoir un peu de vécu pour palier aux imprévus (itinéraire, équipement…)

Oui, enfin les stages c’est sympa mais ca coute cher, pas toujours facile à trouver, et puis il y a de l’inertie, c’est souvent lent. L’UCPA pour draguer c’est bien pour apprendre c’est moyen.

Si on est motivé, qu’on fait de l’escalade, des ascension à l’étranger, il n’y a rien de sorcier ou d’engagé à aller faire l’arête des papillons, à 30 minutes de la benne. Il faut bien sur connaitre les manips (copain ou club) mais evidemment si tu te lances la dedans c’est que tu sais
Après il faut y aller et arreter de croire que la montagne c’est reservé aux polytechniciens, ca n’arien de très compliqué, on apprend 10 fois plus vite tout seul.
En plus Cham pour poser ses coinceurs c’est quand même le top !

Bon, sur ce chacun fait comme il veut, c’est sur. Moi j’aime bien progresser seul, mais je ne suis pas une généralité.

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Je pense pas qu’on dise des choses incompatibles :wink:

Pour moi, si on le sent, il n’y a aucun problème à progresser seul. Tu procèdes, autant que possible, de proche en proche dans la difficulté par accumulation d’expérience.

Cependant, par rapport au niveau de @Fracastorus qui transparait dans la discussion (débutant jamais passé en tête), les courses que tu proposes me semblent un trop gros gap avec galère potentielle.

Pour les stages, aucune expérience de l’UCPA. J’en ai fait un, il y’a bientot 10ans, avec Montagnes de la Terre (CAF) et je n’ai pas eu forcement une impression d’inertie ou d’objectifs annexes des autres stagiaires :slight_smile: Ca m’a fait une base pour progresser seul derrière.

C’est exactement ce que dit Christophe Desmaris dans le livre cité par Mc.Guiloo : il faut arrêter de penser qu’on ne peut pas se lancer seul dans l’alpinisme…

Bon, forcément au début, il est normal que ça impressionne… D’où le recours aux guides (mais c’est un sacré gros budget…)

J’ai prévu d’aller m’entrainer en falaises à Berdorf pour le début… Il y a tous les niveaux d’escalade. Ce sera une bonne école.

Et puis, un jour, il faudra bien se lancer pour un sommet, une grande voie, ou une arête sans guide, oui ! Je prendrai alors une grosse marge pour me lancer…

Entre j’apprends tout seul et je paye un guide/stage, il y a des solutions moins onéreuses et moins solitaires (si tu es seul) : les clubs.
C’est pas tout de s’inscrire, il faut aussi participer aux formations, sorties, montrer que tu as envie de progresser et t’impliquer (et pas seulement consommer, les bénévoles/encadrants préfèrent généralement).

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Personnellement, le club me fais bien progresser en alpi. Je me retrouve souvent en tête ou en réversible mais sous l’oeil bienveillant du chef de course.
Après il y a pas de secret, un pote qui décide de partager son expérience et qui te fais passer devant, il y a pas mieux.

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