[quote=« lelivredejob, id: 1762009, post:1, topic:156679 »]Bonjour à toutes et tous,
Je prépare pour livraison le 21 septembre un article pour la Revue des Suisses de l’étranger. Son sujet? L’évolution de l’alpinisme.
La question centrale est la suivante: la pratique « aventureuse » de l’alpinisme, ou de alpinisme tout court, est-elle en déclin? Et si oui, qu’elles en seraient les causes?
Je me suis lancé dans ce papier après une discussion avec quelques guides (qui me disent que les cordées autonomes se font de plus en plus rares) et aussi un patron de magasin de montagne. Ce dernier m’a dit que ses clients étaient de deux types en majorité: des gens qui achètent du matériel pour de la grimpe sportive ou d’autres qui s’équipent pour un mont Blanc ou un 4000. Le pourcentage de clients pur alpinisme se serait réduit comme peau de chagrin au fil des ans. La cause en serait la « lourdeur » de ce sport, qui implique des connaissances, de l’expérience, de la patience, et d’accepter une certaine dose d’incertitude.
Qu’en pensez-vous? Vérifiez-vous un changement de ce type? Merci de vos réactions (le cas échéant, je pourrais utiliser des citations de vos réactions, dans ce cas, j’aurai besoin de citer votre nom réel. Merci de me préciser si c’est OK (et dans ce cas de me donner le dit nom). Réponse via mail privé aussi possible, à contact(%)stephane-herzog.com.
Cordialement[/quote]
Je fais le constat inverse. Issu d’une famille de guides de montagne et de gardiens de cabane du Valais romand, courant les sommets dès ma petite enfance, ‘porteur de montagne’ (aujourd’hui on dit ‘aspirant guide’) dès 1963, guide professionnel à plein temps dès 1967, encore actif en l’an 2015, j’ai très présent dans ma mémoire le souvenir d’une époque durant laquelle être la seule cordée présente sur un sommet des Alpes ou d’un autre massif montagneux n’avait rien d’exceptionnel, bien au contraire. Incluant sous le vocable ‘alpinisme’ toutes les activités consistant à gravir à pieds ou à skis une proéminence bâtie de roche, de neige, de glace ou d’un mélange de ces éléments, sans faire intervenir les notions discutables de difficulté ou de facilité, j’observe qu’actuellement, en toutes saisons et partout, les sommets de la Terre, qu’ils soient audacieusement pointus ou mollement arrondis, qu’ils se traînent peu au-dessus du niveau de la mer ou égratignent les étoiles, pour la plupart, reçoivent quotidiennement la visite d’amateurs d’abîmes. Alors, l’alpinisme en régression ou en progression ? En progression.