[quote=« jerger, id: 1215549, post:31, topic:113062 »]L’article ci-dessous suggère qu’on peut atteindre des hauts sommets avec des petits moyens financiers : http://www.ledauphine.com/isere-sud/2011/01/27/les-7-sommets-d-un-smicard
Une anecdote : un ancien guide de l’UCPA rendait souvent grâce à l’UNCM (ancêtre de l’UCPA) pour lui avoir permis d’aborder l’alpinisme alors qu’il était né parisien et peu fortuné. Il en a fait son métier, ça a dû prendre… (Il redoutait la fermeture du centre de la Bérarde et que cette fermeture ne signe la fin de « l’alpinisme social ». Il avait raison pour le premier point, je ne me prononce pas sur le second.)[/quote]
Bravo à lui pour sa volonté et son combat: c’est beau de surmonter les difficultés! Le titre de l’article, c’est: « Un smicard qui fait 7 sommets, c’est un événement! ». Le mot smicard est présent dans le titre, le fait qu’il soit smicard et issu d’un milieu populaire est un événement - quelque chose d’exceptionnel -: si l’alpinisme était un sport démocratique, le journal n’aurait même pas parlé de ses revenus dans le titre et dans le contenu de l’article.
Lorsqu’un kenyan devient champion olympique du marathon, je ne vois aucun journal titrer: « Il gagnait 1 euro par jour, il est champion olympique du marathon! »… bah ouais, pas besoin d’avoir de pognon pour courir. Par contre, pour l’alpinisme, il en faut du pognon. Si une volonté hors-norme et le talent peuvent parfois permettre à certains de surmonter des obstacles socio-économiques, c’est loin d’être une généralité! Ned doit être doué… et pour trouver les 30000 euros, il a dû batailler ferme: « j’ai contacté plein d’entreprises et peu à peu, j’ai convaincu des patrons en parlant valeurs humaines, objectifs, passion… Une douzaine m’a suivi, issues du bâtiment ou de la sécurité plus que la montagne. J’ai toujours cru en moi, j’ai toujours voulu aller au bout de moi et de mes rêves. C’est ça mon message : il faut vivre à fond !». Il a réussi à convaincre, bravo! Le type qui a déjà les 30000 euros sur la table, lui, n’a pas à se fatiguer à convaincre qui que ce soit. Et si douze entreprises ont accepté de faire un coup marketing en aidant Ned, je doute que ces douze entreprises soient OK pour débourser l’argent nécessaire à envoyer tous les smicards au sommet de l’Everest.
Vraiment bravo à Ned pour sa combativité: être un smicard, avoir des bouches à nourrir, être immigré et issu d’un milieu populaire et réussir grimper l’Everest, c’est GRAND! Il a réussi: il avait mille fois moins de chances qu’un décasmicards de réussir, mais il l’a fait! Cet exploit prouve bien qu’il faut être une exception pour se hisser tout en haut de l’alpinisme en étant issu d’un milieu populaire. Je suis certain qu’il a dû batailler beaucoup plus que n’importe qui pour réussir; et pourquoi a-t-il dû batailler beaucoup plus que les autres? Parce qu’il était smicard, issu d’un milieu populaire: preuve que l’alpinisme est un sport qui est globalement réservé aux classes sociales les plus favorisées.
A noter que pour réussir, Ned a dû y mettre toutes ses tripes. S’il avait eu plus d’argent et était né dans un milieu plus favorisé, il aurait pu réussir à grimper l’Everest en y mettant peut-être 30% de ses tripes; et avec son énergie, au lieu d’être le smicard qui grimpe l’Everest, il serait sans doute, l’homme qui a réalisé le plus grand nombre d’ascensions de l’Everest ou l’homme qui a grimpé l’Everest le plus rapidemment… un truc comme ça, à mon avis. J’exagère peut-être, mais je crois qu’on m’aura compris: je veux simplement dire que c’est beaucoup plus difficile pour les gens modestes de faire de l’alpinisme.