L'alpinisme est-il accessible à tous?

Disons plutot que c’est comme la culture: quand tu viens d’une classe sociale plus favorisee, tu as plus de chance de la croiser et donc d’y prendre gout.

Comment quelqu’un qui n’est jamais alle en montagne peut-il avoir envie d’y aller?
En ce sens, emmener des personnes défavorisée en montagne leur permet de découvrir, et peut-etre qu’un dans le lot prendra gout et y retournera…

Il est certain que du point de vue sociologique, on est obligé de constaté que l’alpinisme est plutôt une activité de classe favorisée. Mais à mon avis, ce n’est pas du au prix du matériel ou à des impératifs financiers. Comme dit plus haut, c’est culturel (il est pratique, ce mot, on peut y fourrer tout et n’importe quoi et ça évite de chercher plus loin).

La question me parait plus de motivations, et donc de culture, que d’argent proprement dit. La grande majorité des " bleausards" étaient au départ des prolos, idem les frères Vernes ou les « niçois », c’étaient des gens qui se déplaçaient en vélo !
L’alpinisme, faut d’abord en avoir l’idée, et c’est la que le cote social joue le plus. Après, quand on a le virus, on se démerde toujours, surtout avec les clubs. Bon, faut sans doute faire des choix, mais c’est comme pour tout dans la vie.

effectivement, on doit le constater , cher maitre!
il se trouve que je fréquente depuis quelques temps une salle de « sport » moyennant un abonnement de 40 euros par mois
et bien, à la tête du client, je peux constater que la plupart sont étudiants et parfois des chomeurs, si j’en juge par les bribes de conversation
ça fait un budget de 500 euros par an, plus de jolis vêtements et des baskets dernier cri, largement de quoi se faire quelques courses ou de belles randos
mais pour y prendre gout, il faut avoir eu l’occasion de découvrir la montagne

Vernet. Verne, c’est Jules.

Pas commode à descendre en ski de rando :smiley:

Je rêve d’aller au Tibet, et je n’y suis jamais allé.

Petit, j’habitais dans le 92, je n’avais jamais vu la montagne, et je rêvais d’y aller.

Y a plein de gosses qui rêvent de faire du ski et qui n’en ont jamais fait.

A mon avis, si on compare les situations en France / Allemagne / Espagne / Italie / UK, ce sont les hollandais qui, en proportion, vont le plus en vacances à la montagne, et pourtant, ils n’ont pas de montagnes chez eux!

On peut avoir envie d’un truc sans jamais l’avoir fait; d’ailleurs, à partir du moment où on a fait un truc qu’on avait envie de faire, on a, en général, moins envie de le faire.

Justement.

Evidemment, puisqu’on l’a fait !

et t’es tombé combien de fois avec un encordement à la taille ? :smiley:
Parce qu’a priori, ça fait pas que du bien

nb: J’ai fait une fois un semblant de baudard avec des sangles parce que j’avais oublié le mien, mais j’avais pas trop envie de l’essayer lors d’une chute

[quote=« fr4n_ço1s, id: 1215531, post:24, topic:113062 »]

effectivement, on doit le constater , cher maitre!
il se trouve que je fréquente depuis quelques temps une salle de « sport » moyennant un abonnement de 40 euros par mois
et bien, à la tête du client, je peux constater que la plupart sont étudiants et parfois des chomeurs, si j’en juge par les bribes de conversation
ça fait un budget de 500 euros par an, plus de jolis vêtements et des baskets dernier cri, largement de quoi se faire quelques courses ou de belles randos[/quote]

Un peu facile les raccourcis de ce type. Tu ne connais pas leur vie. Tu ne sais pas si, derrière ces étudiants, il y a des parents qui les aident financièrement. Tu ne sais pas s’ils ont les moyens d’avoir une voiture. Tu ne sais pas si, au cours de leur jeunesse, ils ont eu l’occasion d’aller passer des vacances à la montagne. Tu ne sais pas si la drépanocytose les empêche de monter à plus de 2000m. Et puis, s’ils sont chômeurs, ils peuvent avoir des tarifs réduits. Et puis, ils se servent peut-être de leurs baskets pour aller marcher, courir…

Et si toi, tu as les moyens de fréquenter les salles de sport et de faire l’alpinisme, ce n’est peut-être pas leur cas. En fait, tu n’en sais sans doute rien, car il est, à mon avis, assez difficile de connaître des gens en se fiant à leur « tête » et en captant par-ci par-là quelques « bribes de [leur] conversation ».

L’article ci-dessous suggère qu’on peut atteindre des hauts sommets avec des petits moyens financiers : http://www.ledauphine.com/isere-sud/2011/01/27/les-7-sommets-d-un-smicard

Une anecdote : un ancien guide de l’UCPA rendait souvent grâce à l’UNCM (ancêtre de l’UCPA) pour lui avoir permis d’aborder l’alpinisme alors qu’il était né parisien et peu fortuné. Il en a fait son métier, ça a dû prendre… (Il redoutait la fermeture du centre de la Bérarde et que cette fermeture ne signe la fin de « l’alpinisme social ». Il avait raison pour le premier point, je ne me prononce pas sur le second.)

Sur le second, il avait raison aussi.

Quelques fois (deux ou trois) mais il faut dire qu’à l’époque, c’est à dire avant, on s’interdisait de tomber. C’était mieux.
Plus sérieusement, si on envisage la chute dans les Agneaux ou le Coolidge, on a intérêt à se chercher une autre activité que l’alpinisme.

Bon pour l’aspect financier je pense pas que se soit un obstacle insurmontable, je suis moi même smicard (1100 euros par mois).
Ben avec un peu de patience et de débrouille je me suis équipé à moindre coût, la n’est pas le réel problème et je n’ai pas l’impression d’avoir fait un sacrifice.

La vrai question est comment mettre le pied à l’étrier (donner le goût de la montagne), ce n’est pas si insurmontable les gamins qui vont en colos à la montagne il y en a plein, j’ai moi même été animateur en centre de vacances avec des enfants issuent de milieux défavorisé voire des foyers d’accueil.

Et ma conclusion est que ce n’est pas temps la passion de la montagne qu’il est difficile à transmettre, mais le goût de l’effort et cela d’une façon général.

[quote=« jerger, id: 1215549, post:31, topic:113062 »]L’article ci-dessous suggère qu’on peut atteindre des hauts sommets avec des petits moyens financiers : http://www.ledauphine.com/isere-sud/2011/01/27/les-7-sommets-d-un-smicard

Une anecdote : un ancien guide de l’UCPA rendait souvent grâce à l’UNCM (ancêtre de l’UCPA) pour lui avoir permis d’aborder l’alpinisme alors qu’il était né parisien et peu fortuné. Il en a fait son métier, ça a dû prendre… (Il redoutait la fermeture du centre de la Bérarde et que cette fermeture ne signe la fin de « l’alpinisme social ». Il avait raison pour le premier point, je ne me prononce pas sur le second.)[/quote]

Bravo à lui pour sa volonté et son combat: c’est beau de surmonter les difficultés! Le titre de l’article, c’est: « Un smicard qui fait 7 sommets, c’est un événement! ». Le mot smicard est présent dans le titre, le fait qu’il soit smicard et issu d’un milieu populaire est un événement - quelque chose d’exceptionnel -: si l’alpinisme était un sport démocratique, le journal n’aurait même pas parlé de ses revenus dans le titre et dans le contenu de l’article.

Lorsqu’un kenyan devient champion olympique du marathon, je ne vois aucun journal titrer: « Il gagnait 1 euro par jour, il est champion olympique du marathon! »… bah ouais, pas besoin d’avoir de pognon pour courir. Par contre, pour l’alpinisme, il en faut du pognon. Si une volonté hors-norme et le talent peuvent parfois permettre à certains de surmonter des obstacles socio-économiques, c’est loin d’être une généralité! Ned doit être doué… et pour trouver les 30000 euros, il a dû batailler ferme: « j’ai contacté plein d’entreprises et peu à peu, j’ai convaincu des patrons en parlant valeurs humaines, objectifs, passion… Une douzaine m’a suivi, issues du bâtiment ou de la sécurité plus que la montagne. J’ai toujours cru en moi, j’ai toujours voulu aller au bout de moi et de mes rêves. C’est ça mon message : il faut vivre à fond !». Il a réussi à convaincre, bravo! Le type qui a déjà les 30000 euros sur la table, lui, n’a pas à se fatiguer à convaincre qui que ce soit. Et si douze entreprises ont accepté de faire un coup marketing en aidant Ned, je doute que ces douze entreprises soient OK pour débourser l’argent nécessaire à envoyer tous les smicards au sommet de l’Everest.

Vraiment bravo à Ned pour sa combativité: être un smicard, avoir des bouches à nourrir, être immigré et issu d’un milieu populaire et réussir grimper l’Everest, c’est GRAND! Il a réussi: il avait mille fois moins de chances qu’un décasmicards de réussir, mais il l’a fait! Cet exploit prouve bien qu’il faut être une exception pour se hisser tout en haut de l’alpinisme en étant issu d’un milieu populaire. Je suis certain qu’il a dû batailler beaucoup plus que n’importe qui pour réussir; et pourquoi a-t-il dû batailler beaucoup plus que les autres? Parce qu’il était smicard, issu d’un milieu populaire: preuve que l’alpinisme est un sport qui est globalement réservé aux classes sociales les plus favorisées.

A noter que pour réussir, Ned a dû y mettre toutes ses tripes. S’il avait eu plus d’argent et était né dans un milieu plus favorisé, il aurait pu réussir à grimper l’Everest en y mettant peut-être 30% de ses tripes; et avec son énergie, au lieu d’être le smicard qui grimpe l’Everest, il serait sans doute, l’homme qui a réalisé le plus grand nombre d’ascensions de l’Everest ou l’homme qui a grimpé l’Everest le plus rapidemment… un truc comme ça, à mon avis. J’exagère peut-être, mais je crois qu’on m’aura compris: je veux simplement dire que c’est beaucoup plus difficile pour les gens modestes de faire de l’alpinisme.

sans doute
c’était juste un exemple apparemment mal choisi
je pourrais aussi te citer l’exemple de gens dont je fais les paies (faibles…), et dont je vois les loisirs (couteux…): rien ne les empêcherait de faire de l’alpi s’ils le souhaitaient.
mais de toute façon, ça ne leur viendrait pas à l’idée. pas plus que de sortir de chez eux quand il a neigé (trop froid…)

[quote=« Stelvio, id: 1215562, post:35, topic:113062 »][/quote]
Faut pas tout mélanger. On parait d’alpinisme « normal »…

Une chute est toujours envisageable et quelque soit le niveau de la course et du pratiquant, tu le sais bien.
Par inattention, le meilleur peut glisser sur les dalles des Agneaux qui sont d’ailleurs équipées, d’après mes souvenirs.

ben justement, il glisse, un anneau à la taille, ça suffit amplement.

et je rejoins Francois : si tu envisage la chute ds les trucs où il faut juste mettre un pied devant l’autre, faut changer d’activité. même si tout peut toujours arriver, là n’est pas la question.

Ouais enfin faut arrêter de se morfondre sur les smicards y en qui roulent en bmw qui on des écrans plats 140 centimètres, qui fument 1 paquets par jour ou qui on les moyens d’avoir un chien.

Donc faut pas se focaliser sur l’argent.