Posté en tant qu’invité par Geoffroy Rémi:
Cette histoire n’est en effet pas très glorieuse, mais rappelle que l’alpinisme, de haut niveau (comme ici) ou plus « ordinaire », c’est aussi et toujours une affaire de relations humaines, d’égos qui dans le meilleur (et le plus fréquent) des cas s’entraident, mais parfois aussi s’affrontent…
J’ai vu il y a déjà un certain temps une interview de M. Herzog à la télé ; il disait en gros (je cite de mémoire) :" Ah, ce pauvre Lachenal, il n’a pas arrêté de se plaindre après l’expédition ! Bon, il avait perdu ses orteils, il n’y avait pas de quoi en faire tout un plat, moi aussi j’y ai laissé des doigts, est-ce que je me plains ? Mais lui, non, il arrêtait pas de gémir, de s’apitoyer sur lui-même…" etc. J’ai été indigné par ce mépris, ainsi que cette absence totale de reconnaissance ! Ses amputations ont compromis la vie professionnelle de Lachenal en tant que guide de haute montagne ; celles d’Herzog ne l’ont empêché en rien de faire la brillante carrière politique qu’il a effectuée par la suite ! Sans vouloir faire de Lachenal un héros, c’est quand même grâce à lui qu’Herzog en est revenu vivant ; il voulait à tout prix aller au sommet (ce que je peux comprendre), Lachenal était contre, mais il a considéré que son devoir de guide était de ne pas le laisser partir tout seul vers une mort certaine…
M. Herzog était assurément un grand alpiniste. On ne peut pas en dire autant de l’homme…