Posté en tant qu’invité par rabin:
avec un tel titre les réactions risquent d’être explosives…
Si je peux me permettre, il m’apparaît que l’on porte un peu trop attention à la météo et aux chiffres : 1 j’y vais, 4 je reste au lit…
(Devant un accident, en justice, au théâtre des bouffons, pour trouver un coupable, survivant de préférence, devant le gros juge qui n’a jamais vu un flocon, ça va se traduire par : risque 1 relaxé, risque 4 prison… au suivant…)
On peut réussir une belle rando par fort risque et se faire avoir par risque 2.
Je pense qu’il faut coller au terrain. Il y a toujours une course adaptée aux conditions et pleins de courses inadaptées aux conditions.
- imaginer la veille le déroulement de la course sur une carte et prévoir des replis et autres possibilités (+ modestes ou plus dures).
- Se rendre compte sur place (après avoir vu le temps au saut du lit) en faisant la trace (primordial) et en observant. C’est le point le + important.
Rester modeste quand on est pas sorti depuis plusieurs jours et que le temps a été perturbé ou a changé (vent, température) et aller reconnaître les nouvelles conditions tout en repérant par une sortie facile et modeste. Même si il y a 2 jours on était déjà (ou encore) dans un 5.3 ou dans une pente transfo à 40 sur 500 m et qu’on se dit : ça y est le stress du plein hiver chargé est passé, vive le printemps, c’est écrit sur le calendrier.
Sortir souvent minimise les risques et accroît l’expérience.
Contrairement aux idées reçues partir seul et sans arva n’est pas si dangereux. En voici les avantages.
a) On est concentré et on observe le moindre indice.
b) On est plus humble car l’erreur est interdite.
c) On est plus léger sur le manteau neigeux quand ça devient douteux et ça l’est souvent en plein hiver, faut pas le nier.
d) On est souvent beaucoup plus rapide (inertie des collectives)
e) il n’y a pas le fameux effet de groupe et d’influence
f) Si on crève on ne le doit qu’à soit même et on ne risque pas d’avoir la mort d’une personne sur la conscience.
g) silence dans la nature (les problèmes humains, c’est en bas et en parlant on écoute pas la neige).
( e) petit avantage mesquin : pas de poids de pelle, d’arva et de sonde, juste un petit crucifix high tech en alu très léger éventuellement)
inconvénient : on ne partage pas le bonheur, disons l’extase, d’une sortie parfaite avec quelqu’un.
Et oui, partir à plusieurs est très rassurant mais ça peut-être un vrai piège.
Il ne s’agit pas de ne pas être au mauvais endroit au mauvais moment mais être au contraire au bon endroit au bon moment. C’est toute la quintessence du ski de rando.
Evidemment le risque 0 n’existant pas, alors si vous n’entendez plus parler du Rabin…(néanmoins je dois avouer que se serait ma plus belle fin).