La Très Haute Traversée des Pyrénées en autonomie

Posté en tant qu’invité par antoine:

Salut Cig ! ça ne se survole pas comme recit, ça se dévore !! …oh oui la suite vite meme si je la connais !

Posté en tant qu’invité par antoine:

Salut Cig ! ça ne se survole pas comme recit, ça se dévore !! …oh oui la suite vite meme si je la connais !

cool. la suite! la suite! la suite!

Posté en tant qu’invité par nico de cambo:

salut cigogne ! bon week-end en espagne ! moi aussi je serai en espagne pour faire le pic Garmo Negro , un 3000 pres du Vignemal et dimanche je grimpe à Etxaurri ! A+

Et donc … ???

et donc les week-end sont longs en espagne … :slight_smile:

Mais pendant ce temps, la HRP n’avance pas beaucoup et nous, on est bloqué à Troumouse :frowning: … faut ptet aller prier la vierge ??? :wink:

Et oui les weekends sont long en Espagne, en plus ils sont bon, un soleil radieux, dimanche escalade avec mon ami Hrpiste Yago au Pico de la Miel, du bon granit compact en fissures bien physique, très bon… et aujourd’hui, retour tranquille, road trip a travers le Pays avec ma 405, vu de superbes falaise dans le Rioja du coté de Logroño…

Bref, ce qui vous interesse c’est pas ma vie c’est cette belle traversée (mais elle en fait partie).
Alors revoila nos Hrpistes a l’assaut des cretes de Troumouse, mais pour eux il n’y a pas eu de répit !

Bon alors pour me rattraper, aujourd’hui spécialement 2 étapes, attention demain les choses se corsent !

17– Cabane des Aires / Vallée de Chisagües par les crêtes de Troumouse
Dimanche 23 juillet 2006
Ambiance pastorale au réveil, le cirque de Troumouse s’offre à nous au dessus d’une mer de nuages, pour l’un des plus beaux panoramas de la traversée. Après un bon muësli les 500m de montée au col de la Sède sont raides et difficiles ; St Jean-le-Baptiste en tête, nous voici sur les crêtes de Troumouse en direction de la Munia.
La voie n’est pas difficile mais la progression est ralentie par nos sacs chargés à bloc. Heide, Troumouse, Serre Mourène (1ère longueur en tête de JB), Petite Munia et Munia : une collection de 3000 sur la route ! Panorama grandiose toute la journée. Nous ne sommes pas mécontents d’arriver au sommet, une pause de laquelle il sera difficle de repartir. nous traînons une sale fatigue et le pied de Yag fait mal, une satanée crevasse prend une mauvaise allure… (je sais plus si on en a déjà parlé mais c’est important pour la suite).
« j’en ai marre de bouffer des graines ! » : Nous prenons la décision de bivouaquer tôt pour reprendre le rythme couche tot/leve tot, juste après le col de Puertas. Fab a un tendon douloureux au talon gauche et Yag découvre un pied enflé et une vilaine plaie entre les jean-louis (précision : jean-louis = Gros orteil). Quelques doutes nous assaillent, coup de barre général dans ce décor sauvage, yago croit même voir un ours… il faut aller se coucher après un dernier Ritter difficilement négociée avec l’intendant en chef Yago. (habituellement toute sucrerie en proscrite le soir, destinée au matin ou a l’effort…)

18 – Vallée de Chisagües / Camping de Viados
Lundi 24 juillet 2006
L’inflammation au pied se confirme. Pour ce matin un cachet et un cataplasme feront l’affaire… Le soleil se lève alors que nous descendons la piste qui nous mène à Parzan. Nous ne pensons qu’à la pause « complément » petit-déj qui nous attend dans la vallée (elle sera prometteuse). Nous croisons la route internationale A138, drôle de retour, encore une fois, à la civilisation. La cafétéria qui nous accueille, au sein d’une station service, nous prépare à 10h du matin plusieurs bocadillos : lomo, anchoas, mixto et queso…une pâtisserie et un café clôturent cet « almuerzo » improvisé dans ce cadre insolite, au bout du tunnel de Bielsa. Bien repus nous devons alors attaquer les 1200m de dénivelé qui nous séparent du Paso de los Caballos, soit 11km de piste sous le cagnard, ce n’est pas la partie la plus agréable mais il faut progresser vers l’Est ! Alerte gastrique ephémère pour JB puis nous regagnons Viados à travers une forêt de framboisiers sauvages. On est ralentit, dur de résister, le jeu consiste a en mager le plus possible sans jamais s’arrêter, parfois, on craque l’un s’arrete, on fait tous pareil et on dépouille le framboisier de la tete au pied ! Près du campamento de la Virgen Blanca, au pied du Posets, la pause à la taverne du camping sonnera finalement la fin de l’étape. Ce soir nous dînons à table un bon plato combinado agrémenté d’une jardinière de légumes qui fait très envie à JB…

up

19 – Camping de Viados / Camping d’Itxea
Mardi 25 juillet 2006
Drôle de réveil…le pied est enflé, il fait mal et la couleur ne présage rien de bon… C’est la St Jacques en ce 25 juillet mais c’est pas trop ma fête :

  • Il faut que je voie un médecin
  • Tu es sûr ?
    La décision n’est pas facile à prendre. Perdus dans cette vallée, comment avoir un diagnostic ? Descendre au village de Plan signifie perdre la journée entière et sacrifier une étape…sans avoir la garantie d’y trouver un médecin ! La providence de la Virgen Blanca (ou serait-ce St Jacques lui-même ?) nous donne un coup de pouce puisque le jeune médecin du camp accepte de me voir. Il m’ausculte et me soigne comme il faut et me conseille de faire sécher la plaie pour pouvoir continuer et éviter l’oedème qui se profile. Il me cède pour trois fois rien des médicaments (de la Bétadine, basique et pourtant…). Les apôtres doivent se réunir. Grotom (un ami qui vient nous rejoindre quelques jours) est injoignable et on a rdv a 18h ce soir au lac de Pouchergues, dérrière le col d’Aygues Tortes… je ne peux raisonnablement pas envisager la course d’arêtes Clarabide/Perdiguère…le choix est dur, l’esprit est torturé…la sagesse finira par l’emporter mais jusqu’à l’ultime moment nous hésitons : il faudra se séparer ! Nous repartons ensemble pour une heure de route jusqu’au pied du Pic d’Aigues Tortes et du Bachimale, dans le barranco de Gistain, au croisement de nombreuses rivières. Nous effrayons sur la route un chevreuil qui s’était endormi tapi dans l’herbe, les regards sont inquiets et soucieux, c’est une véritable épreuve, plus dure que la physique peut-être, qui nous attend. Nous partageons les affaires mais aussi une « dernière » roulée et quelques barres…un sentiment de « Quand se reverra-t-on ? Tout va bien se passer pour Fab qui s’engage tout seul sur une partie délicate ? Où est Tom ? Le cœur nous dicte de ne pas nous séparer mais le peu de sagesse qui nous anime nous décide à monter avec JB jusqu’au col de Gistain en laissant notre bon apôtre disparaître vers le col d’Aigues Tortes et les Gourgs Blancs…
    Je retourne la décision mille fois dans ma tête mais il faut aller de l’avant ! Après le col de Gistain nous descendons vers le refuge d’Estos ou nous assurons une partie du dîner autour d’un bon sandwich de pain dur… Nous sommes sans réchaud et le refuge ne nous inspire guère, nous décidons alors de redescendre à (très) grande vitesse vers Bénasque pour « rentabiliser » notre variante et pouvoir arriver tôt à l’Hospital de Bénasque, notre point de rendez-vous et faire sécher la plaie dans les meilleures conditions. La descente est donnée en 3h15, nous prenons le risque mais nous sommes récompensés en trouvant, juste avant le village de Bénasque, le camping d’Itxea où l’accueil familial et féminin nous réchauffe le cœur. Nous croisons un breton qui a fait la HRP en 1972 et qui nous conte, la larme à l’œil, ses souvenirs, nous recommandant au passage l’ascension du Posets. Un pionner ! Une table conviviale et bien garnie (longaniza, ensalada et crema catalana) nous comble après cette journée éprouvante moralement. Nous mettons à l’épreuve la gentillesse de l’équipe de serveuses qui nous remplit très aimablement la gourde d’eau chaude et nous lâche trois sachets d’infu…histoire de ne pas perdre la saveur et le rythme du bivouac… La voûte étoilée fera office de marchand de sable… Mais que deviennent nos compères à Pouchergues ? Sont-ils deux d’ailleurs ? Ils n’auront sûrement pas goûté aux plaisirs de la douche comme nous…et quel espace dans la tente !! Aaaahh la convalescence a du bon mais il nous tarde de reformer le trio.

19 bis - Lac de Pouchergues
Mardi 25/07, 21h10
Ce soir je suis seul pour un bivouac au clair de lune.
Pas de Tom comme prévu, pour ce rendez vous aussi atypique qu’hasardeux « vers 18h au lac de Pouchergues » et j’ai dû laisser mes bons apôtres côté Espagnol…
Pas de tente mais ça tombe bien, la nuit s’annonce belle, drôle de sensation de se retrouver seul, journée bizarre après les avoir quittés mais le passage du col d’Aygues Tortes en solo au pied du grand Bachimale fût un grand moment, magnifique avec la perspective de toutes les arêtes du Luchonnais que j’avais imaginé pouvoir traverser intégralement par les crêtes, ici aussi il faudra revenir…
J’ai fait le tour des campeurs autour du lac mais pas de trace de Tom, par contre j’ai récolté un peu d’info sur la montée au lac de Clarabide qui vu d’ici ne semble pas évidente du tout…
Une belle lumière sur ces montagnes que j’irais peut être voir demain de plus près si j’ai le courage d’y aller seul.
En attendant un petit liophy pâtes curry volaille, un miaou et je plonge dans le duvet…

la tourista? :lol::lol::lol: c’est le lot de tous les aventuriers en pays étrangers… :lol:

Oui, en un coup ça doit être une belle petite aventure ça … :rolleyes: (vivement l’été 2008 pour aller faire un plantage de tente pour quelques jours au lac du Portillon !!)

Quent, tu m’accompagnes plutôt que te moquer de notre camarade!!?? :stuck_out_tongue:

Oui c’est sur la traversée de arêtes du luchonnais doit de faire d’Aygues Tortes au Vallon de Litérole en passant par clarabide, gourgs blancs, sel de la baque, perdiguère… Par contre en une journée ca me paraît délicat…

Nota : Les apôtres s’étant séparés à ce moment là pour quelques jours, nous retrouvons le récit divisé : les étapes « bis » relatent l’aventure de Fabien qui a passé seul le col d’Aygues Tortes pour rejoindre Thomas et faire les sommets du luchonnais alors que la variante prise par Yago et JB via l’Espagne et la vallée d’Estos est relatée dans les numéro simples…

20 – Camping d’Itxea / Hospital de Benasque
Mercredi 26 juillet 2006
Une petite étape nous attend. Nous taillons la moustaki avant le départ et traînons un peu en terrasse du camping autour d’un café et d’un paquet de Digestive et d’une tablette de chocolat. Il nous manque un apôtre ! Nous profitons du magasin/épicerie du camping pour faire le plein. Nous sommes déjà bien avancés sur le chemin, nous avons bien fait de descendre hier ! Nous empruntons en partie le GR11 puis montons à travers pistes et route jusqu’au Bains de Bénasque. A 13h nous découvrons l’Hospital de Bénasque, le temps de prendre une bière que les pieds sont déjà à l’air : la plaie séchera inch’allah. Le bivouac a l’air tendu dans le coin et les chambres hors-budget dans ce véritable petit hôtel de charme montagnard. Comme le temps est stable et beau nous dormirons à la belle étoile sans se priver d’un bon dîner de récup au restaurant de l’Hospice. Le bivouac est calé derrière les pins…

20 bis - lac de Pouchergues – Lac du Portillon
Mercredi 26/07
Réveil avec le soleil après un bivouac magique sous les étoiles au bord du lac, il est 6h, je prends mon temps pour avaler un muesli et un bon café en admirant la belle lumière qui pointe sur le Grand Bachimale à l’ouest et le pic Pétard au premier plan.
Toujours pas de Tom, j’espère qu’il n’a pas eu d’ennui… Je positive car la solitude rajoute une peu plus de piment et j’opte pour la variante « engagée » par Clarabide et le port de Gias plutôt que de redescendre choper le GR vers la Soula.
Bonne option car en passant, j’aperçois une nouvelle tente qui a poussé pendant la nuit, je tousse un peu et patiente au soleil de peur de réveiller des inconnus de si bonne heure.
Et oui Tom pointe son nez, il est arrivée au lac vers minuit ! je me doutais qu’il serait à la bourre mais quand même !
On plie son bivouac vite fait et on décolle finalement vers 9h… Bien tard vu le programme mais le temps est une fois de plus avec nous.
La montée vers Clarabide se fait bien mais Tom a quand même un peu de mal à prendre le rythme. Ce lac est magnifique complètement isolé bien caché au pied de cette belle face austère. L’arête nord envisagée (côtés II et III) nous semble impressionnante et bien engagée vu le poids de nos sac et l’heure avancée. Nous remontons donc le pierrier à gauche, pas très agréable mais nous arrivons assez vite au port de Gias et finalement à 3000 sur l’arête qui mène au sommet des Gourgs blancs. Vue superbe nous nous encordons pour trouver un passage parmi ces énormes piliers bien compact, l’escalade est amusante et rarement technique, on arrive au sommet des Gourgs blancs pour un panorama toujours plus beau, la météo est avec nous mais il se fait quand même tard (15h) et une perturbation doit arriver cette nuit, nous décidons donc (prudemment ?) de redescendre vers le refuge du portillon plutôt que de continuer l’arête vers le seil de la Baque ou le bivouac aurait été aléatoire…
Tom a oublié son casque et le couloir sud est annoncé comme « dégeulant de pierre » nous optons donc pour une descente au nord sur le glacier. Un rappel doit nous y mener mais la corde de 50m est un peu juste, nous posons un relais sur le haut du glacier. Il est 17h, le glacier est complètement a sec (tout en glace) et il fait chaud, de gros blocs partent régulièrement de tous les côtés, il faut faire vite. On met les crampons et un deuxième rappel en diagonale doit nous amener en lieu sûr en bordure du glacier. Un gros bloc passe sur la corde entre nous deux au moment ou nous sommes chacun au relais, grosse frayeur !
Quelques pas en traversée sur la glace nous ramènent en lieu sûr puis on arrive au col des Gourgs blancs alors que le soleil commence à donner une magnifique lumière orangée.
Le refuge est encore loin, nous y arriverons vers 21h pour une bonne bière et une énorme plâtrée de pâtes au thon (montée par Tom et prévue pour 5 !)

La suite, toujours et encore, j’espère que vous suivez bien, car nous sommes encore séparé en 2 équipes : d’un coté Tom et Fab (votre dévoué narrateur Cigogne) qui prennent de l’altitude dans le Luchonnais, et de l’autre coté Yago le convalescent qui a un début d’oedeme au pied et JB l’infirmier qui passent du bon temps a s’empiffrer…
Vous en faites pas demain on se retouve tous pour une course de reve a L’Aneto !
Tj les photo sur http://picasaweb.google.fr/fab.cig.meyer/HRP2006, certaines sont positionnées sur Google Earth, c’est assez sympa a suivre en 3D…

Et au fait il sont ou mes compères ? Il ont pas des petites choses a ajouter ?

21 bis - Lac du Portillon – Hospital de Benasque
Jeudi 27 juillet
Départ a l’aube (6h) pour remonter le vallon qui mène au col inférieur de Literole, grimpons un peu en compagnie d’un autre Hrpiste puis arrivons à ce chouette col en plein vent, c’est le point culminant de la HRP « classique » mais nous avons prévu de faire d’ici toute l’arête qui mène au Perdiguère. Nous observons 2 grimpeurs qui nous précèdent, visiblement pas très sûrs d’eux et de l’itinéraire, ils hésitent, partent en traversée dans des pentes peu fréquentables en faisant partir des tonnes de caillasses… Nous attendons prudemment au col, ils décident de faire demi tour et nous avouent leur inexpérience. Nous partons donc sur cette arête qui est, une fois passé un petit pas plus impressionnant que difficile, facile et magnifique, nous gambadons à 3000 avec un panorama somptueux, grimpons l’aiguille de Litérole puis le pic Royo (rouge qui est la couleur caractéristique de la roche en cet endroit précis) puis redescendons sur le col supérieur de Litérole.
On pose les sacs et on se fait un aller retour express au sommet du pic Perdiguère, point culminant du secteur (3200 ?) par une grimpette facile entre de gros blocs. (NB pour les prochains : ne pas laisser son sac, il est plus sympa et esthétique de continuer la belle arête qui redescend coté Espagnol.)

Descente par le vallon de Litérole superbe et sauvage, orientation difficile ensuite pour rejoindre la vallée de la Rémune et trouver un itinéraire de descente entre d’énormes barres rocheuses.
La descente est très longue, beaucoup plus longue que prévue et nous arrivons assez tard (17h) à l’Hospital de Bénasque ou nos deux compères Yago et JB commençaient à s’inquiéter…
Ils sont reposés et restaurés et ne pensent qu’à repartir, pour nous la journée était déjà longue, nous enfilons vite quelques victuailles et repartons en direction de l’Aneto. Après une paire d’heures, nous posons un bon bivouac dans ce chouette coin au pied de l’aiguille de la Rencluse.
Nous fêtons rapidement le passage de la mi traversée, ce soir nous sommes plus près d’un km de la méditerranée que de l’Atlantique!
Un orage éclate sur l’Aneto et nous offre un beau spectacle avant une grosse averse qui nous clouera sous la tente pour le reste de la nuit.

21 – Hospital de Benasque / La Bertusa (Vallée de Barrancs)
Jeudi 27 juillet 2006
Nuit magique à la belle…et sèche ! Le soleil nous réveille tranquillement. Grosse faim. Nous tentons le petit-dèj à l’Hospital. Nous ne serons pas déçus, pour 5€ nous faisons un véritable festin : jus d’orange, cake, céréales, jambon, fromage, chocolat chaud et pain grillé à volonté…un luxe ! La matinée passe très vite, le pied sèche et la plaie aussi, elle va déjà beaucoup mieux, la crème antibiotique que m’a passé le médecin fait son effet. Nous attendons tranquillement le retour de nos compères lorsqu’une nouvelle mission nous est confiée par Fab via un message vocal depuis le sommet du Royo : Tom a oublié le gaz ! Branle-bas de combat à Bénasque, nous attrapons un bus pour un aller-retour hors du commun, conduit par un chauffeur martien qui écoute du reggae… Nous découvrons Bénasque, chouette petite ville, il faudra revenir. Le retour à l’Hospital est ponctuel, l’heure de rendez-vous avait été fixée à 15h, deux gaillards nous font signe de loin…mais non ce ne sont pas eux !..Trois heures et quelques coqs plus tard, alors même que les inquiétudes commençaient à grandir, arrivent nos amis, très éprouvés par la descente et ces deux jours sur les crêtes du Luchonnais. Ils ont bien mérités un en-cas, nous nous promettons avec JB de revenir faire cette étape. Nous démarrons tard notre randonné du jour, nous nous avancerons finalement jusqu’à l’entrée de la vallée de Barrancs, sur un plat herbeux très bucolique, avec vue imprenable sur le glacier de la Maladeta. C’est notre premier bivouac avec Tom. Ce soir un spectacle hors du commun s’offre à nos yeux : des orages très violents déchirent le ciel laissant apparaître pendant quelques millisecondes les 3000 du Luchonnais. Mais la perturbation se rapproche et les duvets bien chauds nous appellent.

Posté en tant qu’invité par antoine:

je suis cette merveilleuse Histoire depuis son préambule, avec tellement de délice!.. mon entrée en scéne est imminente, dans les coulisses la pression monte, mais pas autant que l’envie de vous retrouver !!

Posté en tant qu’invité par St Jean le Baptiste:

la tourista? :lol::lol::lol: c’est le lot de tous les aventuriers en pays étrangers… :lol:[/quote]
Ca y est, les soldes se terminent…g un peu de tps!

La tourista? Juste une alerte, heureusement.

Cig, le GR20 version barbarian…t’es chaud pour cet été?

Hey merci les gars, patience toutoune, dans 2jours tu es de la partie :smiley: j’espere que tudo Bom dans le norte, ici ca le fait trop, petite session de surf hier aprem, il est tombé un peu de neige cette nuit, je vais aller voir ca demain :stuck_out_tongue: (si ya des pyrénéens de l’ouest motivés faites moi signe !)
Bon sinon veuillez m’excuser pour les quelques irrégularités de mise a jour, mais ma connexion n’est pas des plus fiables…

Allez, voici sans doute ce qui fut la plus petite journée de toute la traversée, avant celle qui fut sans doute la plus longue…

22 – La Bertusa / Colladeta de Barrancs (Camp de base Aneto)
Vendredi 28 juillet 2006

Beau temps ce matin au réveil. Nous remontons le Plat des Aigualluts où nous découvrons cette merveille de la nature le Trou du Toro : les eaux dévalent la montagne par milliers de mètres cube et disparaissent sans laisser de trace dans cette cuvette d’infiltration sableuse. La vue sur le glacier et le massif de l’Aneto est imprenable. En remontant la vallée de Barrancs pour rejoindre la colladeta où nous posons le bivouac très tôt. Dès les tentes montées, après un luxe rare d’un lyophy pour dejeuner, chacun se glisse dans son duvet pour une microsieste d’après –midi. De violents orages éclatent dehors pendant ce temps et laissent 5cm de grêle devant la tente. En fin d’après-midi une accalmie nous permet d’apprécier la crête de Salenques qui joue à cache-cache avec une écharpe de nuages. C’est notre arête, notre course de demain, nous la regardons avec humilité comme pour l’apprivoiser et s’en imprégner… Il fait froid ce soir et il fera encore plus froid dans la nuit pour le réveil…

Posté en tant qu’invité par St Jean le Baptiste:

Pour info, les Jean-Louis de St Jacques ont sérieusement dégonflés…ouf, Nous repartons confiant pour la suite.

Bien nous a pris d’écouter la voix de la sagesse. Je n’dis pas ça pour le petage de bide…mais bien pour finir à 3 (bientôt 4) cette magnifique aventure.

C le grand jour ! la grande ultime course a l’Aneto, avant de poser tout ce barda de grimpe, géant…

23 - Ascension de l’Aneto par l’arête Salenques / Tempête
Samedi 29 juillet, Réveil à 3h pétante !
Ouf il fait grand beau mais quel froid ! Les gamelles sont givrées, la nuit est glaciale…
Gros muesli et Café express, on décolle dans une nuit complètement noire vers 4h en laissant le Bivouac. Objectif : être avant le lever du jour au col de Salenques, après 600m de dénivelé dans la caillasse…
Le cheminement dans l’obscurité s’annonce délicat mais tel un miracle, nous découvrons le Cairn lumineux (bande phospho collée sur le rocher). Nous remontons une longue moraine latérale et atteignons finalement par un astucieux passage l’arête au dessus du col de Salenque vers 5h30.
On s’équipe, toujours dans le froid alors que l’aube nous révèle une mer de nuage.
On part, corde tendue Yag ouvre le bal encordé avec JB et Cig et Tom prennent la suite. Escalade facile sur une arête compacte, le rocher est très bon.

Le jour pointe et nous offre une lumière orange enflammant toute l’arête qui nous attend.
Ce parfait mélange de sensations dans ce sanctuaire des Pyrénées le jour de la « grande » course de notre traversée nous procure un moment de bonheur intense, inoubliable…
Vers 9h nous atteignons les « difficultés », 3 longueurs de superbe escalade en IV que Yag nous ouvre sans problème.
S’en suit une belle progression par les deux cordées et une variante un peu « olé-olé » une partie en rocher pourri on se doit d’escalader comme sur des œufs et une autre partie de magnifique escalade en fissure puis dièdre mais quand même bien engagée sans équipement et corde tendue !
On arrive au sommet de Margalide puis grande traversée sans difficultés vers le pic des Tempêtes ou nous retrouvons quelques randonneurs…
La descente à la Brêche fut délicate à cause du rocher pourri, la journée commence à être longue, ca fait 12h qu’on est levé, on s’accorde une petite barre, il y a encore du chemin…
Une longueur de III puis une longue escalade le long de l’arête, nous atteignons finalement l’épaule est puis le sommet du Nethou.

Grande émotion pour cette dernière course au point culminant des Pyrénées, la vue est magnifique même si les nuages arrivent doucement et nous rappellent que nous avons énormément de chance de ne pas avoir d’orage aujourd’hui, il est quand même 16h et hier ça pétait fort ici…
Descente Galère du glacier, on est complètement HS et on doit rechausser les crampons on arrive complètement rincés au bivouac à 20h. Cette course est magnifique mais c’est une vraie épreuve d’endurance !
Nous avions imaginé pouvoir descendre à Vielha ce soir mais ce sera pour demain, une soupe un lyophy et au dodo !

Ouahhhh !!! :expressionless:

Insérer dans la HRP la traversée Salenques-Tempêtes , c’est vraiment très très bien ! Chapeau à vous !! Ca a du être magnifique !
Je comprends en tout cas le fait d’être rincé à la suite de cela et de ne pas descendre à Vielha (d’autant qu’on n’est pas près d’arriver lorsqu’on a passé le col de Mulleres) … !!!

Vivement la suite pour savoir suite à ça, comment ça s’est passé au niveau forme physique… d’autant qu’à cet endroit-là, ça fait déjà un bout de temps qu’on marche !!!

PS: c’est mignon comme petit surnom Nethou ! :stuck_out_tongue: