La réponse de la FFCAM au manque d'encadrants brevetés

Et d’ailleurs, au sujet des recyclages, sur le principe ça semble très bien de demander à tous les brevetés de se recycler tous les 5 ans (ou 6? je ne sais plus). Mais des stages de recyclage il y en a très peu, beaucoup moins que des stages de formation d’encadrants alors qu’en théorie il devrait y en avoir autant. Ou sinon c’est entériner que les encadrants ne se recycleront pas tous.

En théorie, avant la date anniversaire de la 6eme année. Encore faut-il que l’encadrant soit encore actif au bout de 6ans… Ce qui est loin d’être le cas (en escalade du moins)

Pourquoi vouloir justifier l’injustifiable ? Etre initiateur ski de rando implique nécessairement de savoir conduire un groupe en terrain déneigé et notamment sur sentier. « Ah zut il n’y a pas de neige à la voiture, je ne suis pas habilité à vous encadrer si vous n’avez pas de skis aux pieds, on rentre ».

A l’opposé on notera qu’un initiateur escalade, non formé à l’encadrement en rando et notamment à l’orientation, est habilité à conduire son groupe pour l’approche et le retour sur des terrains qui peuvent être escarpés.

Je suis pour ma part habilité à encadrer des personnes en crampon-piolet sur neige mais seulement si on a mis a des raquettes pour l’approche, si l’approche et sèche, ne nécessite pas de raquettes et se fait à pied, je n’ai pas le droit, au même endroit. L’histoire ne dit pas si le simple fait de porter des raquettes sur le sac (elles ne serviront pas) est suffisant.

J’aurais été favorable à une formation de base commune à toutes les pratiques en montagne (quasiment l’équivalent de la formation d’initiateur rando montagne) à laquelle se serait ajouté des petits modules de validation des compétences de l’encadrant sur des terrains variés : par exemples le cramponnage sur neige, les techniques de grande voie équipée, le glacier, etc. Chaque encadrant peut ensuite aller sur les terrains correspond aux modules qu’il a passé. Donc une grosse formation de base et ensuite la possibilité d’étendre son domaine de compétence sans avoir à se payer des cursus complets.

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Exactement. Mais le type (compétent) qui ne veut pas se recycler va dire à son président : tu m’autorises à encadrer sans recyclage sinon je n’encadre plus. La plupart des présidents acceptent.

Que les encadrants ne soient pas qualifiés, c’est ton point de vue. C’est pas forcément la vérité pour autant.
Si tu m’avais bien lu, tu aurais compris que je ne parlais que de la formation TM. Généralement, j’essaye d’éviter de parler de ce que je ne connais pas. Comme chacun sait, l’activité se pratique souvent encordée.
Et puis, c’est plus facile pour moi de me contenter de comprendre le cursus d’une activité mineure.

As-tu bien lu et analysé les cursus dont tu parles?
Ils sont conçus selon une logique différente des formations antérieures. Ce n’est pas parce qu’ils sont différents qu’ils sont mauvais. Avant de porter un jugement aussi péremptoire, t’es-tu donné la peine de vraiment les comprendre.
Comme je disais, je n’ai lu que le cursus TM, et vraiment analysé que le niveau pré-initiateur. Et il m’a semblé tout à fait pertinent.

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hé ben, c’est devenu une belle usine à gaz la formation/évaluation au CAF !

Dans mon club la plupart des encadrants sont actifs pendant bien plus de 6 ans. Certains encadrent depuis plus de 20 ans (moins en escalade, c’est vrai). La plupart ne sont pas à jour de leur recyclage.

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Quand je dis « qualifié » c’est avec une qualification, un brevet, quelque chose qui valide une compétence.

Quand tu écris « la réflexion sur les cursus a été décidé après une augmentation notable des accidents » tu parles bien de tous les cursus. Si dans une phrase tu parles de tous les cursus et dans une autre d’un cursus en particulier sans trop préciser ne t’étonne pas qu’on ait du mal à te suivre.

Tu assimiles complexité et qualité de la formation…
Ça n’a rien à voir.

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Après, il semble que la fédé ne courre pas après des avis terrain non plus dans ses décisions.
Je suis parti de CAF en 2012 (même si j’ai repris des cartes, je n’étais plus partie prenante au système) suite à un désaccord très local avec le président de mon club.
Comme ça faisait 10 ans d’initiateur et 12 d’instructeur Alpi (1ere vraie promo après le galop d’essai), et que j’étais tous les ans en contact avec la CNA pour mes bilans de stages Initiateurs, je les ai contacté pour leur dire que je ne ferai plus de ces stages mais que j’étais disposé à participer à la réflexion autour de ceux-ci vu l’expérience accumulée …
0 réponse, aucun contact, pas même un accusé de réception … ni même un petit signe de reconnaissance pour 22 ans d’encadrement puis d’évaluation.
Et comme je n’avais pas besoin du CAF pour faire de la montagne … je ne les ai plus contacté ( en me disant qd même que leur « GRH » était pitoyable …)

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Je ne suis pas sure que vous parliez de la même chose, J2LH et toi. Quand tu dis plus haut:

J’ai l’impression que tu parles de la formation du pratiquant, de débutant à initié puis perfectionné, suivant le nouveau cursus du CAF.

J2LH parle de la formation des encadrants, c’est à dire du cursus pour obtenir un brevet d’initiateur. Ce n’est pas la même chose ( pour devenir encadrant il faut être pratiquant « perfectionné », mais tous les pratiquants ne vont pas faire la formation d’encadrant).

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J’ai fait ma formation TM très peu de temps après la mise en place des premiers brevets FFCAM. C’est resté assez stable pendant assez longtemps. Puis il y a eu une première modification, celle des UF à la place du stage technique. Différence, le stage technique c’était un instructeur et un guide, les UF par contre un initiateur suffisait.
Le changement récent va encore plus loin.
Dans la formule initiale, on demandait aux stagiaires d’avoir déjà un certain bagage acquis par une pratique en club ou une pratique autonome. Mais celle ci était complétée au cours du stage technique et même lors du stage pédagogique diplômant qui duraient chacun une semaine. Ca permettait de bénéficier de l’expérience du guide et de l’instructeur, d’échanger avec eux sur un temps un peu long. Dans la nouvelle formule, ce qui remplace le stage technique dure 5 jours (initiateur stagiaire) et permet d’encadrer, ce que ne permettait pas le stage technique. Quant à l’étape finale (certification) elle ne fait plus que 3 jours consacrés exclusivement à l’évaluation.
C’est quand même dommage.

Mais dans le nouveau cursus, entre le stage technique et la certification, il est demandé au stagiaire d’encadrer ou de co-encadrer avec supervision d’un référent. Ca je trouve que c’est pas mal si on arrive à le mettre en place.

Parce que ces dernières années le CAF n’acceptait plus (ou difficilement) qu’on accède directement au niveau 2 technique avec une liste de course comme avant. Et demander à des pratiquants expérimentés qui veulent devenir encadrant alpinisme de faire 2 fois 1 semaine de Terrain Montagne + 2 fois 4 jours de Terrain d’Aventure devait en rebuter plus d’un. Tout le monde n’a pas l’envie ou la possibilité de poser 4 semaines de congés pour se former. Surtout si il a déjà sa liste de course et le niveau technique requis.

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Je vois deux problèmes bien distincts dans cette réforme.

  • Le premier est que la formation repose fortement sur les clubs. Ca va bien si tu es dans un club important et dans lequel il y a une pratique de l’alpinisme importante. Ce n’est pas toujours le cas. Et même pour un club qui l’a cette culture, ça peut se perdre très vite. Ca a été le cas pour le CAF Marseille-Provence à la fin des années 90. Il y a eu quelques années pendant lesquelles il n’y avait plus aucun encadrant alpinisme en activité. Il y avait bien sur des membres du club qui continuaient à pratiquer mais c’était informel et hors des structures du club.
  • Le second est qu’une liste de course peut cacher beaucoup de lacunes qui ne se verront peut être pas lors de sessions d’évaluation courtes. Il y a des gens qui ont des listes de courses très impressionnantes (surtout comparées à la mienne qui est très modeste) avec qui j’hésiterais à m’encorder pour traverser un glacier.
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On pouvait tout à fait faire encadrer les stagiaires dans les stages d’Initiateurs.
Il y avait des recommandations et il y avait ce qu’on faisait.
perso, j’ai toujours fait ce que je jugeais nécessaire sans tenir compte des conseils d’économies …
Je faisais donc des stages d’une semaine honteusement sur-encadré.
Un guide ami, à la fibre associative et pédagogique mais à l’esprit critique développé pendant toute la semaine au lieu des 3-4 jours conseillés et un copain, largement du niveau Instructeur (même s’il avait plutot passé le monitorat FFME) lui aussi toute la semaine.
Et nous emmenions ce que nous appelions des « mousses »…
Au début ma fille et le fils d’un copain, puis le copain lui même, bref des participants « à encadrer »
De plus, nous mélangions les deux types de stages (Tehnique et Péda)
Il nous est arrivé de refuser le diplome d’un « Péda » à cause de sa technique insuffisante pourtant évaluée positivement lors d’un stage précédent … Je dois avouer que nous étions un poil exigent … (et je dis bien un poil, pas du tout exagérément)
Et l’idée des mousses, sans fausse modestie, était très bonne car ils ont une analyse très sûre de la situation …
Quand les deux ados me prenaient à part en me disant que, si possible, ils ne voulaient pas aller avec « untel », je ne pouvais que leur donner raison …
Bref, c’était de bons stages très efficaces et je ne vois pas comment on pouvait faire mieux …
L’analyse des motivations individuelles étaient aussi très importantes : on préférait le donner à un alpiniste moyen, conscient de son niveau, qui prévoyait de faire exclusivement du F-PD en neige plutôt qu’à l’alpiniste bien plus fort mais inconscient des limites l’environnant dans un cadre collectif …
Mais bon, cette expérience de 12 ans ne devait pas être intéressante …

EDIT : et bien sûr, après une primo tentative de stage moitié en haut, moitié en bas, j’ai vite abandonné cette formule … on se reproupe le samedi, on monte le dimanche et on redescend le samedi … et vive le refuge d’Argentières !

C’est l’un des très gros problèmes qui a lui seul va probablement provoquer l’échec de la réforme. Comme je l’ai dit : mathématiquement des formations plus longues et plus complexes entraine une baisse des personnes qui vont sortir brevetées de ces formations. Moins de nouveaux encadrants, vieillissement de l’encadrement, moins de sorties, nécessité pour les clubs de faire appel à des encadrants sans qualification, etc. Il faudra sans doute quelques années pour s’en rendre compte mais le mal sera fait.

Exact mais il ne faut pas parler que de l’alpinisme, qui est une activité mineure du CAF (en évitant d’ouvrir un débat là dessus)
La saison dernière le CAF d’Annecy s’est retrouvé sans encadrant breveté pour encadrer une activité (la raquette) avec une demande importante et pour laquelle il n’y a pas si longtemps une bonne demi-douzaine de sorties étaient proposées chaque semaine. Ce gros CAF va en plus des difficultés qui l’ont mené à cette situation devoir faire face à la réforme imposant une formation interne préalable. Il faut savoir qu’il y a sans doute encore des CAF (ou autres clubs affiliés à la FFCAM) qui n’ont aucun encadrant breveté dans aucune activité. Les candidats doivent donc maintenant passer par d’autres clubs pour prétendre se former pour avoir un brevet.

Je crois que tout le monde est daccord !
Un autre exemple, pour parler de mon cas : j’ai eu mon initiateur TM en 2019, et j’ai une grosse pratique vtt en dehors du club. Je voulais me former initiateur VTT (ou VDM selon les noms de la fédération). Avec un stage nouvelle mouture, jamais je n’y serai allé ! Trop long… Surtout pue j’ai deja une bonne experience en encadrement (gestion de groupe, itineraire…). Se rendre dispo pendant 2x4j sur 2 ans et comme il y a tres peu de stage vtt, si cest a lautre bout de la France, on a pas trop le choix il faut se faire les trajets…

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Peut être faut-il sortir de cette tendance à uniformiser les cursus. Pas utile effectivement d’avoir deux stages longs dans la plupart des activités du club. Par contre, à mon avis, ça reste nécessaire le temps long pour des activité comme le ski ou l’alpi terrain montagne où les conditions sur le terrain peuvent être très variables et déterminantes au plan de la sécurité. Pour évaluer correctement, il faut pouvoir réaliser non pas une, mais plusieurs courses avec les stagiaires. En TM, ça pouvait être difficile même sur 7 jours, alors sur trois!

Il faudrait aussi effectivement tenir compte du bagage. En fonction du type de brevet déjà obtenu, il n’est effectivement pas utile de se retaper le cursus complet. La suppression des équivalences n’est pas une bonne chose.

Là je ne suis pas d’accord, si les cursus ne sont pas uniformisés dans le but d’être cohérents entre-eux les équivalence seront difficiles. Uniformiser les cursus ça ne veut pas dire ne pas prendre en compte les spécificités de chaque activité mais avoir une logique globale.

J’ai commencé à l’expliquer plus haut mais je peux développer.

Toutes les activités de montagne ont une base commune importante : orientation, conduite de groupe, cadre légal, météo, mettre un pied devant l’autre, etc. Ca c’est la base qu’un encadrant doit avoir quelle que soit l’activité. Ca pourrait faire l’objet d’une UFCA élargie par laquelle passerait tous les futurs encadrants. Il n’est pas nécessaire que cette formation initiale soit organisée d’un seul tenant, elle peut également être modulaire de façon à avoir des stages de 2 jours max. Je n’ai pas réfléchi aux détails mais ce serait suffisamment complet pour qu’un candidat puisse ensuite obtenir son brevet d’initiateur rando montagne en 1 we.

A partir de là les formations « brevetantes » seraient simplifiées, en général courtes (2-3 jours) et seraient des validations pour encadrer sur des terrains spécifiques. Avec un maximum d’équivalences. Par exemple un initiateur raquettes auraient juste 1 journée de stage pour montrer qu’il sait faire du ski de rando et peut encadrer à ski sur les mêmes terrains que la raquette (c’est à dire en montagne hors glacier et autres terrains nécessitant des compétence d’alpinisme). Quelqu’un veut encadrer de l’alpinisme sur neige ? Ok, 3 jours de stage pour valider ses compétences d’encadrant sur ce terrain. Bien évidement n’importe qui étant validé dans un autre domaine que la rando pédestre a l’équivalence rando pédestre. Un encadrant ski de rando est automatiquement validé pour la raquette, etc.

En cloisonnant les activités on a obtenu des situations incohérentes. Par exemple les alpinistes ne passaient pas la CO2 ou les grimpeurs pouvaient emmener des gens marcher sur des sentiers ou même des terrains plus compliqués sans être formés en rando pédestre… Je pense donc qu’au contraire il faut se rendre compte qu’il y a beaucoup de points communs entre les activités et s’en servir pour simplifier les formations.

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On trouve où la description de ces nouveaux cursus ?