La première fois en montagne.. séquence souvenirs

Posté en tant qu’invité par Amie de la Montagne:

[quote=Marc Lassalle]Bonjour,

Et voici mon témoignage personnel.

Enfant et adolescent j’ai fait un certain nombre de randos (faciles) en moyenne montagne avec mon père.
A 18 ans (en 1965 !), j’avais plusieurs amis qui étaient passionnés par l’alpinisme.
Histoire de voir à quoi cela ressemblait, je me suis inscrit à un stage d’initiation à l’alpinisme à l’UCPA au Monêtier-les-Bains.

1° course prévue : le Dôme des Ecrins depuis le refuge du Glacier Blanc.
Comme nous avions une bonne forme physique, une fois arrivés à la Brèche Lory, nous sommes en fait montés, non pas au Dôme, mais à la Barre des Ecrins ;-))
Je n’avais alors jamais mis de crampons, ni utilisé de piolet ou de corde…

C’était non seulement mon 1° 4000 m bien sûr, mais aussi mon 1° 3000 m !!!

J’ai toujours un souvenir ému de cette journée exceptionnelle (c’était il y a 42 ans…) et le goût pour la haute montagne date pour moi de ce jour-là.

A+

Marc Lassalle[/quote]
Merci beaucoup Marc Lassalle

Ce témoignage est lui aussi riche d’émotion, et je te remercie de nous l’avoir faite partager. On sent que pour toi ce souvenir c’était hier, et que la passion pour la montagne est toujours aussi forte. Merci encore
Amicalement,
Amie de la montagne

Il m’avait dit « Mais si, je t’assure, tu peux y arriver. Je vais organiser une petite course facile. Ce sera ta première sortie montagne… »
Moi qui croyais que c’était réservé à une élite ! …
Il a réservé une nuit au refuge de la Selle pour nous pour faire la tête nord du Replat dans l’Oisans.
Nous voilà partis… Lui rapidement 10 kms devant… De toute la montée au refuge, je ne l’ai vu que très loin devant moi…
Enfin au refuge… il fait grand beau, chaud mais qu’est-ce que j’ai froid ?! … Heureusement, il y a la vue, les marmottes et le gardien très sympa pour me faire « oublier » ce mal au crâne… j’ai passé ma soirée la tête serrée comme dans un étau à grelotter comme une feuille de la tête au pied… Pas d’appétit, fatiguée, avec qu’une seule envie, dormir… Il a ronflé toute la nuit dans mes oreilles… Il n’y avait pas assez de couvertures (nous n’étions que 5!) dans tout le refuge pour me réchauffer, j’avais trop fffrrrroiiid !.. Le lendemain, lever avant le jour… Instant magique, les montagnes qui se profilent dans une lueur bleue… Nous voilà partis… Je m’étais coincé un peu le bas du dos avec une précédente chute en escalade et chaque pas était douloureux, j’avais du mal à « monter » les jambes… Heureusement qu’il y a une corde entre nous, sinon il serait déjà à 10 kms devant moi… Et puis la levée du jour… Et puis le sommet, à cheval sur cette petite corniche, ou enfin, comme elle ne faisait pas 10kms de long j’étais avec mon compagnon de vie et de cordée. Je garderai toujours en moi le souvenir du paysage, l’impression d’être seule au monde et d’avoir le monde à mes pieds… Instant magique !!! Envie de rester là-haut tout le temps. Alors maintenant le monde peut bien s’écrouler… Submergée par l’émotion…
Il faut redescendre… plus de corde, le voilà 10 km (peut-être 20? ) devant… Peut-être que je devrais en profiter pour rester là-haut… Le refuge, au-revoir les marmottes, je reviendrais vous dire bonjour… et la redescente, seule jusqu’à la voiture, où quand même il m’avait attendue. Et le retour jusqu’à la maison, où je restais enveloppées dans mes souvenirs, mon dos douloureux, ma tête qui s’éclaircissait, mes souvenirs… pour ne pas faire attention à sa froideur. Et sur le pas de la porte -pourquoi?!- il m’a dit ces mots « Tu ne feras plus jamais de montagne » -Pourquoi!!!-
Imbécile !! si! j’ai refait de la montagne… si! je suis retournée voir les marmottes… si! j’ai revécu cette émotion chaque fois si intense !.. pas avec lui…

Quel beau texte et quel dommage pour lui… c’est bien que tu aies rebondi. ça me rappelle des souvenirs le refuge de la Selle. C’est vrai que le gardien et le cuistot sont super sympas, même le chien connaît les règles de l’accueil chaleureux.

Posté en tant qu’invité par Guillaume Bernard-Granger:

1981 - 14 ans (à un an près…) --> Cougourde Face Ouest, Directissime à la III.

Superbe ligne, pas trop dure, mais engagée à l’époque (maintenant, je sais pas, il y a peut être des goujons). Cordée avec Vincent Coussedière, sous la responsabilité du Chaps, un peu plus haut. Orage monstrueux vers le milieu, on sort sous les éclairs puis ça se tasse et on redescend tranquille ! Bon petit baptême du feu inoubliable !

GBG

Posté en tant qu’invité par Margot:

[quote=maouu-duvercors]Il m’avait dit « Mais si, je t’assure, tu peux y arriver. Je vais organiser une petite course facile. Ce sera ta première sortie montagne… »
Moi qui croyais que c’était réservé à une élite ! …
Il a réservé une nuit au refuge de la Selle pour nous pour faire la tête nord du Replat dans l’Oisans.
Nous voilà partis… Lui rapidement 10 kms devant… De toute la montée au refuge, je ne l’ai vu que très loin devant moi…
Enfin au refuge… il fait grand beau, chaud mais qu’est-ce que j’ai froid ?! … Heureusement, il y a la vue, les marmottes et le gardien très sympa pour me faire « oublier » ce mal au crâne… j’ai passé ma soirée la tête serrée comme dans un étau à grelotter comme une feuille de la tête au pied… Pas d’appétit, fatiguée, avec qu’une seule envie, dormir… Il a ronflé toute la nuit dans mes oreilles… Il n’y avait pas assez de couvertures (nous n’étions que 5!) dans tout le refuge pour me réchauffer, j’avais trop fffrrrroiiid !.. Le lendemain, lever avant le jour… Instant magique, les montagnes qui se profilent dans une lueur bleue… Nous voilà partis… Je m’étais coincé un peu le bas du dos avec une précédente chute en escalade et chaque pas était douloureux, j’avais du mal à « monter » les jambes… Heureusement qu’il y a une corde entre nous, sinon il serait déjà à 10 kms devant moi… Et puis la levée du jour… Et puis le sommet, à cheval sur cette petite corniche, ou enfin, comme elle ne faisait pas 10kms de long j’étais avec mon compagnon de vie et de cordée. Je garderai toujours en moi le souvenir du paysage, l’impression d’être seule au monde et d’avoir le monde à mes pieds… Instant magique !!! Envie de rester là-haut tout le temps. Alors maintenant le monde peut bien s’écrouler… Submergée par l’émotion…
Il faut redescendre… plus de corde, le voilà 10 km (peut-être 20? ) devant… Peut-être que je devrais en profiter pour rester là-haut… Le refuge, au-revoir les marmottes, je reviendrais vous dire bonjour… et la redescente, seule jusqu’à la voiture, où quand même il m’avait attendue. Et le retour jusqu’à la maison, où je restais enveloppées dans mes souvenirs, mon dos douloureux, ma tête qui s’éclaircissait, mes souvenirs… pour ne pas faire attention à sa froideur. Et sur le pas de la porte -pourquoi?!- il m’a dit ces mots « Tu ne feras plus jamais de montagne » -Pourquoi!!!-
Imbécile !! si! j’ai refait de la montagne… si! je suis retournée voir les marmottes… si! j’ai revécu cette émotion chaque fois si intense !.. pas avec lui…[/quote]
Ma réponse:

BONJOUR!

Un seul mot me vient en lisant tes lignes si bien écrites et si touchantes : imbécile !
Cet homme n’est (ou n’ a été) qu’un IMBECILE!
Et tellement égoïste, et insconscient par dessus le marché ! Oui ça fait 3 mots…pour le qualifier. Il n’en mérite pas tant!

Inconscient ,parce que tu aurais pu avoir le mal des montagnes sans que ça le préoccupe, et méchant parce qu’il a fait semblant de ne pas remarquer que tu étais fatiguée, que tu avais mal et que tu étais seule… Oui, tu aurais du le planter là, rester te reposer avec le gardien du refuge(au fait il était mignon ce gardien?) et redescendre avec une cordée plus sympa, plus « humaine ».

BRAVO d’avoir poursuivi et réussi à retourner dans la montagne. Cet idiot (j’espère qu’il lit ces lignes et se reconnaîtra sous mes doux qualificatifs) ne t’a pas dégoûtée de la montagne. Mais cela tu le dois à ta force de caractère, ton opiniâtreté, car tu as réussi à aimer la montagne malgré lui.

Il ne te méritait pas et j’espère bien qu’un doux et gentil amoureux est venu le remplacer dans ton coeur!

JUSTICE!!!

Signé, Margot,Une nana admirative et qui te félicite.

Bonne Année à tous, et n’oubliez pas la montagne, c’est avant tout un partage, un don de soi. Et le mot SOLIDARITE est la clé sans laquelle rien n’est possible. Il faut être digne de la confiance que les autres nous font…

Posté en tant qu’invité par Margot:

[quote=maouu-duvercors]Il m’avait dit « Mais si, je t’assure, tu peux y arriver. Je vais organiser une petite course facile. Ce sera ta première sortie montagne… »
Moi qui croyais que c’était réservé à une élite ! …
Il a réservé une nuit au refuge de la Selle pour nous pour faire la tête nord du Replat dans l’Oisans.
Nous voilà partis… Lui rapidement 10 kms devant… De toute la montée au refuge, je ne l’ai vu que très loin devant moi…
Enfin au refuge… il fait grand beau, chaud mais qu’est-ce que j’ai froid ?! … Heureusement, il y a la vue, les marmottes et le gardien très sympa pour me faire « oublier » ce mal au crâne… j’ai passé ma soirée la tête serrée comme dans un étau à grelotter comme une feuille de la tête au pied… Pas d’appétit, fatiguée, avec qu’une seule envie, dormir… Il a ronflé toute la nuit dans mes oreilles… Il n’y avait pas assez de couvertures (nous n’étions que 5!) dans tout le refuge pour me réchauffer, j’avais trop fffrrrroiiid !.. Le lendemain, lever avant le jour… Instant magique, les montagnes qui se profilent dans une lueur bleue… Nous voilà partis… Je m’étais coincé un peu le bas du dos avec une précédente chute en escalade et chaque pas était douloureux, j’avais du mal à « monter » les jambes… Heureusement qu’il y a une corde entre nous, sinon il serait déjà à 10 kms devant moi… Et puis la levée du jour… Et puis le sommet, à cheval sur cette petite corniche, ou enfin, comme elle ne faisait pas 10kms de long j’étais avec mon compagnon de vie et de cordée. Je garderai toujours en moi le souvenir du paysage, l’impression d’être seule au monde et d’avoir le monde à mes pieds… Instant magique !!! Envie de rester là-haut tout le temps. Alors maintenant le monde peut bien s’écrouler… Submergée par l’émotion…
Il faut redescendre… plus de corde, le voilà 10 km (peut-être 20? ) devant… Peut-être que je devrais en profiter pour rester là-haut… Le refuge, au-revoir les marmottes, je reviendrais vous dire bonjour… et la redescente, seule jusqu’à la voiture, où quand même il m’avait attendue. Et le retour jusqu’à la maison, où je restais enveloppées dans mes souvenirs, mon dos douloureux, ma tête qui s’éclaircissait, mes souvenirs… pour ne pas faire attention à sa froideur. Et sur le pas de la porte -pourquoi?!- il m’a dit ces mots « Tu ne feras plus jamais de montagne » -Pourquoi!!!-
Imbécile !! si! j’ai refait de la montagne… si! je suis retournée voir les marmottes… si! j’ai revécu cette émotion chaque fois si intense !.. pas avec lui…[/quote]
Ma réponse:

BONJOUR!

Un seul mot me vient en lisant tes lignes si bien écrites et si touchantes : imbécile !
Cet homme n’est (ou n’ a été) qu’un IMBECILE!
Et tellement égoïste, et insconscient par dessus le marché ! Oui ça fait 3 mots…pour le qualifier. Il n’en mérite pas tant!

Inconscient ,parce que tu aurais pu avoir le mal des montagnes sans que ça le préoccupe, et méchant parce qu’il a fait semblant de ne pas remarquer que tu étais fatiguée, que tu avais mal et que tu étais seule… Oui, tu aurais du le planter là, rester te reposer avec le gardien du refuge(au fait il était mignon ce gardien?) et redescendre avec une cordée plus sympa, plus « humaine ».

BRAVO d’avoir poursuivi et réussi à retourner dans la montagne. Cet idiot (j’espère qu’il lit ces lignes et se reconnaîtra sous mes doux qualificatifs) ne t’a pas dégoûtée de la montagne. Mais cela tu le dois à ta force de caractère, ton opiniâtreté, car tu as réussi à aimer la montagne malgré lui.

Il ne te méritait pas et j’espère bien qu’un doux et gentil amoureux est venu le remplacer dans ton coeur!

JUSTICE!!!

Signé, Margot,Une nana admirative et qui te félicite.

Bonne Année à tous, et n’oubliez pas la montagne, c’est avant tout un partage, un don de soi. Et le mot SOLIDARITE est la clé sans laquelle rien n’est possible. Il faut être digne de la confiance que les autres nous font…

[quote=Amie de la montagne]Allez les montagnards,guides, amateurs et les autres…

Racontez votre émotion la première fois que vous êtes montés au sommet…

En quelques lignes (pas trop) , en quelques mots…

Séquence souvenirs et émotion…[/quote]
Ah la première fois , c’est un souvenir encore bien présent dans mon esprit .Allez je vous raconte .
A l’époque je pratiquais la boxe française et ma copine qui est aujourd’hui ma femme me dit .Cet été on va en montagne .Moi je me disais !!! , qu’est ce que c’est ce truc de gonzesse , mais bon , j’y suis allé et oui l’amour!!!.Et depuis je suis accroc de chez accroc à tel point que j’ai préparé le proba sans pouvoir le validé .Bref , le temps est passé 20 ans déjà et je peux te dire à toi qui lis ce modeste message , je pense à tous ces gars W.Bonatti ( mon mentor ) , L.Terray , R.Desmiason ,P.Mazeau ,J.Simpson , Mallory , Heckmair et d’autres punaise c’est des sacrés types , ils avaient de la générosités dans l’effort
Le premier sommet , ça été le Dôme des Ecrins , avec un guide .Ensuite je l’ai refais sans guide .La première fois avec le guide j’étais content mais sans plus .Mais la deuxième fois alors là , je ne pensais pas être capable .Et puis je me suis dis , tu l’a fais une fois tu peux le refaire une deuxième fois .Et après , j’en enchaîné les courses .Et puis j’ai décourvers le milieu montagnard, un milieu bizarre .Les individus sont très proche et éloignés à la fois .Solidaire et égoïste . Bref , j’ai décourvers des types formidables ( la plupart ) et puis des gars !!! .
Voilà ma modeste contribution à vos témoignages
ZZZZZ

[quote=Margot]BONJOUR!

Un seul mot me vient en lisant tes lignes si bien écrites et si touchantes : imbécile !
Cet homme n’est (ou n’ a été) qu’un IMBECILE!
Et tellement égoïste, et insconscient par dessus le marché ! Oui ça fait 3 mots…pour le qualifier. Il n’en mérite pas tant!

Inconscient ,parce que tu aurais pu avoir le mal des montagnes sans que ça le préoccupe, et méchant parce qu’il a fait semblant de ne pas remarquer que tu étais fatiguée, que tu avais mal et que tu étais seule… Oui, tu aurais du le planter là, rester te reposer avec le gardien du refuge(au fait il était mignon ce gardien?) et redescendre avec une cordée plus sympa, plus « humaine ».

BRAVO d’avoir poursuivi et réussi à retourner dans la montagne. Cet idiot (j’espère qu’il lit ces lignes et se reconnaîtra sous mes doux qualificatifs) ne t’a pas dégoûtée de la montagne. Mais cela tu le dois à ta force de caractère, ton opiniâtreté, car tu as réussi à aimer la montagne malgré lui.

Il ne te méritait pas et j’espère bien qu’un doux et gentil amoureux est venu le remplacer dans ton coeur!

JUSTICE!!!

Signé, Margot,Une nana admirative et qui te félicite.

Bonne Année à tous, et n’oubliez pas la montagne, c’est avant tout un partage, un don de soi. Et le mot SOLIDARITE est la clé sans laquelle rien n’est possible. Il faut être digne de la confiance que les autres nous font…[/quote]
Hello !!!

Inconscient (et dans inconscient il y a c… :slight_smile: )… C’est également ce que m’ont dit des amis qui m’avaient répondu à l’époque « tu ne feras plus de montagne avec lui, mais avec nous » et j’ai gagné des tas de compagnons de cordée…
Ma chute d’escalade où je m’étais fracassé le dos contre la paroi, c’était déjà avec ce gars-là… Depuis, j’ai fait d’énormes progrès en technique et sécurité et surtout j’ai rencontré des gens formidables et j’ai fait de la montagne dans une ambiance toute autre…
Le gardien de la Selle, je me rappelle surtout de sa sympathie et sa convivialité, j’avais amené de quoi trinquer avec lui quand j’étais revenue… Je n’ai pas trinqué avec les marmottes (les pôvres!!!) mais j’étais heureuse de les revoir aussi :slight_smile:

Et aujourd’hui oui, j’ai un doux amoureux, mon roi de la glisse, et je n’oublierai jamais ce Nouvel An 2008 avec lui et ses amis et la rando raquette-surf d’hier dans la poudreuse…

Bonne année à tous !!! Bonne montagne à tous également !!!
~duvercors~

La première fois c’était… il y a 45 ans, la Zugspitze, plus haut sommet d’Allemagne (2963 m.). J’étais en prépa allemand, et avec 2 copains on avait décidé (pourquoi ?!), sans aucune expérience de la montagne, sans même une carte, d’en faire l’ascension tous ensemble au début des vacances. On va à Garmisch, on commence à grimper, tout va bien. Un moment, on croise deux Allemands qui descendent vers nous : « Vous allez où ? » nous demandent-ils. Et nous, tout fiers : « À la Zugspitze ! ». Stupeur des Allemands : « En chemisette et en sandales ?! ». Nous : Euh… ». « Mais c’est impossible ! Il y a un glacier à traverser, et aussi une dalle presque verticale, etc. ». Ah ? Et alors ? Moi, je voulais continuer malgré tout ; mais j’ai dû me rendre à la raison commune, et faire demi-tour comme les autres, la rage au cœur. Ce jour-là j’ai juré que je reviendrais.
Deux ans plus tard, je suis revenu. Avec un autre copain, mieux chaussés et vêtus cette fois-ci, mais tout aussi inexpérimentés. Je ne me souviens que des moments forts, et d’abord de la traversée de la fameuse dalle, sur des sortes de pitons fichés dedans au-dessus du vide, avec juste un câble métallique pour se tenir. Mon copain ne voulait pas y aller ; mais j’ai finalement réussi à le convaincre, et on est passés l’un après l’autre sur cette « via ferrata », évidemment sans être assurés (on ne savait même pas ce que c’était). Une bonne heure plus tard, mon copain s’arrête : « On ne sait absolument pas ce qu’il y a au-dessus, ni combien de temps il faut pour arriver au sommet. Moi je redescends ! ». J’essaie une nouvelle fois de la convaincre, mais en vain cette fois-ci. Il ne veut pas faire un pas de plus, et moi je veux absolument continuer. Il redescend donc, et je continue, seul, l’ascension. Bientôt le jour commence à décliner, et surtout le ciel à se couvrir. Très vite les nuages arrivent, descendent, et m’enveloppent. Je me retrouve dans un épais brouillard, et pour la première fois je commence à prendre peur. Je n’ai pas la moindre idée de la suite de l’itinéraire ni du temps nécessaire à la montée au sommet, mais ce qui me fait le plus peur c’est l’éventualité d’un orage : la panique me gagne à la perspective de mourir foudroyé, seul dans cet environnement hostile et inconnu … Que faire ? Redescendre après tant d’heures de montée ? Continuer sans savoir où ni quand ? Je dois me décider… Alors, mourir pour mourir, autant continuer à grimper sur cette interminable voie en balcon (heureusement bien tracée)… Alors je marche, encore et encore. Au bout d’un temps infini, alors que la nuit est presque tombée, j’entends le cri d’un oiseau ! Puis, peu après, une voix dans le brouillard (je l’entendrai toute ma vie !) : « Da kommt einer ! » (« Là, il y en a un qui arrive ! »). Les larmes me montent aux yeux : je suis au sommet ! Le refuge est là ! On m’accueille, on m’entoure. La chaleur y est douce, et le repas pris en commun est un autre moment de grâce. Puis la nuit sublime, et, au petit matin, le lever collectif aux aurores pour voir le soleil se lever sur les Alpes ! Puis la redescente par le même chemin, temps splendide, sur mon petit nuage…
Je ne reprendrai la montagne que 30 ans plus tard (pourquoi ?!) ; mais cette fois je ne la lâcherai plus. Je veux enchaîner encore tant que je le pourrai de nouveaux hauts sommets, en alpinisme ou en rando, à pied, à raquettes, en crampons ou en chaussons ; sur les alpages, les rochers, les glaciers ou les parois. Comme pour tenter de rattraper le temps perdu…
Par curiosité, je viens de regarder sur le net le dénivelé que j’avais fait ce jour-là, entre Garmisch et la Zugspitze par le Höllental : + 2200 m….

Posté en tant qu’invité par Margot:

[quote=maouu-duvercors][quote=Margot]BONJOUR!

Un seul mot me vient en lisant tes lignes si bien écrites et si touchantes : imbécile !
Cet homme n’est (ou n’ a été) qu’un IMBECILE!
Et tellement égoïste, et insconscient par dessus le marché ! Oui ça fait 3 mots…pour le qualifier. Il n’en mérite pas tant!

Inconscient ,parce que tu aurais pu avoir le mal des montagnes sans que ça le préoccupe, et méchant parce qu’il a fait semblant de ne pas remarquer que tu étais fatiguée, que tu avais mal et que tu étais seule… Oui, tu aurais du le planter là, rester te reposer avec le gardien du refuge(au fait il était mignon ce gardien?) et redescendre avec une cordée plus sympa, plus « humaine ».

BRAVO d’avoir poursuivi et réussi à retourner dans la montagne. Cet idiot (j’espère qu’il lit ces lignes et se reconnaîtra sous mes doux qualificatifs) ne t’a pas dégoûtée de la montagne. Mais cela tu le dois à ta force de caractère, ton opiniâtreté, car tu as réussi à aimer la montagne malgré lui.

Il ne te méritait pas et j’espère bien qu’un doux et gentil amoureux est venu le remplacer dans ton coeur!

JUSTICE!!!

Signé, Margot,Une nana admirative et qui te félicite.

Bonne Année à tous, et n’oubliez pas la montagne, c’est avant tout un partage, un don de soi. Et le mot SOLIDARITE est la clé sans laquelle rien n’est possible. Il faut être digne de la confiance que les autres nous font…[/quote]
Hello !!!

Inconscient (et dans inconscient il y a c… :slight_smile: )… C’est également ce que m’ont dit des amis qui m’avaient répondu à l’époque « tu ne feras plus de montagne avec lui, mais avec nous » et j’ai gagné des tas de compagnons de cordée…
Ma chute d’escalade où je m’étais fracassé le dos contre la paroi, c’était déjà avec ce gars-là… Depuis, j’ai fait d’énormes progrès en technique et sécurité et surtout j’ai rencontré des gens formidables et j’ai fait de la montagne dans une ambiance toute autre…
Le gardien de la Selle, je me rappelle surtout de sa sympathie et sa convivialité, j’avais amené de quoi trinquer avec lui quand j’étais revenue… Je n’ai pas trinqué avec les marmottes (les pôvres!!!) mais j’étais heureuse de les revoir aussi :slight_smile:

Et aujourd’hui oui, j’ai un doux amoureux, mon roi de la glisse, et je n’oublierai jamais ce Nouvel An 2008 avec lui et ses amis et la rando raquette-surf d’hier dans la poudreuse…

Bonne année à tous !!! Bonne montagne à tous également !!!
~duvercors~[/quote]
Hello et Belle Année à toi et tous les autres camptocampistes ou pas !

Ravie que mon avie soit partagé et quetu aies rencontré un amoureux qui te mérite !

Encore pleins de voeux de Bonheur!

La montagne ça vous fait gagner … desbelles rencontres et de beaux moments…

Posté en tant qu’invité par Thibaut:

27 Juin 2007, 2h30 du matin le réveil sonne dans le dortoir et il faut quitter le duvet si chaud apres seulement 4 courtes heures de sommeil léger, ce vilain coup de soleil sur le visage m’a brulé au 2nd degré, j’ai tres mal dormit. Se lever. Remettre son pantalon en gore-tex, sa veste, sa polaire…
Descendre dans le refectoire, boire un café brulant et manger un repas léger
Requalibrer l’altimètre de ma montre, vérifier l’etat de la betterie solaire
Je sort, dehors il fait nuit noire, les etoiles brillent mais le froid est mordant: mon thermomètre indique -15degré…
Le guide verifie que moi et mes 2 compagnons sommes pret et nous partons, marchant dans la nuit noire a la lumière de no lampe frontale et nous dirigeant vers le bas du sommet
Nous quittont la moraine pour un morceau de glacier, chaussons nos crampons, mon altimètre indique 3400mètres, nous nous encordons, il y a des crevasses ici.
Nous avancons lentement, tantant la glace de nos piolets, 5 metres devant moi la glace cède, soudainement sous les pieds du pemier de cordée, je plonge du coté opposé par rèflexe simultanèment au guide et a l’autre membre du groupe, la chute est immédiatement arretté.
7h nous sommes au sommet, 4122 mètre, l’aiguille verte, je crois que c’est une fois arrivé en haut, contemplant le paysage magniqifue qui s’offrait a moi ( et pestant contre les piles de mon appareil photo qui avait la mauvaise idée d’etre déchargées mais qu’importe ! ) quej’ai réalisé a quel point la montagne etait quelque chose d’extraordinaire :slight_smile:
Du haut de mes 16 ans je suis assez fière d’avoir franchi le cap des 4000 lors de mon premier stage d’alpinisme, il est vrai que ma condition physique m’a bien aidé a monter la haut
Sportivment

Posté en tant qu’invité par xub73:

LA PREMIERE FOIS

Chamonix le 19 Mai 2004, 2h30 de l’après midi. Ouf ça y
est !!! En montant les escaliers qui mènent t’à ma chambre, je fais
les dernier mettre de dénivelé de la journée .Celle ci a été
rude, petite école de neige au brevent et la veille c’était
la reco du BAM. Mes jambes sont lourdes et le lit sera le bien
venu. Petite question à Rav : Tu fait quoi ce week end ?
moi, j’ai envie de faire le con viens on monte à Albert 1er
et on se fait un sommet demain
.
Aucun temps de réflexion, c bon j
accepte .Mais on est vraiment débile, en deux jours on a
fait 2300 de dénivelé militaire c’est à dire à fond à fond à
fond. Cependant, la perspective passer la nuit en refuge, d’être
en montagne demain rien que nous deux chasse de nos jambes
toutes les cellules fatiguées: Oust dehors! Dans la chambre
c’est l’effervescence, les préparations vont bon train, le
sac, les crabes le piolets que je tiens presque
religieusement et je me vois déjà grimpant les sommets,
gravissant des couloirs de glace à 90 en bref mon esprit
s’emballe, rêvant de jolies ascensions. Je suis impatient, pareil pour Rav
, on est comme deux gosses préparant une mauvaise blague et
nos rire raisonnent dans tous le bâtiment. Ca y est on
monte dans ma voiture: c est partis.
Apres quelques courses dans Cham, (pain saucisson
gruillere et la pomme Fuji), un petit passage chez Rav à
Argentière, je gare ma voiture sur le parking du tour. Le
glacier et les seracs sont impressionnant, tout à l’heure on
passera à leurs droite. Déjà je commence à craindre le pire
les escapades de la veille et de la journée m’ont irritées
l’aine, et après au moins 100 m de marche la douleur
commence à ce faire sentir. Tant pis j’opte pour la démarche
du cow-boy. On attaque les premiers contreforts doucement
on est pas pressé. Enfin si, il est quand même 4h30 et il
ne faut pas ce faire avoir par la nuit. Heureusement Rav
connaît le chemin par coeur, il travaillait comme porteur à Albert
1er tandis que ça copine Alice servait les clients. On passe
notre premier couloir en neige et après une petite glissade enraillée
grasse au piolet, merci les cours de l EMHM,
on pose enfin pieds sur la morène. On peut voir
le refuge la haut qui nous attend. Ouf ! Il y a de la lumière
dans le refuge hiver, on ne sera pas obliger de redescendre
une fois la haut. Cependant, voir le refuge et marcher, marcher sans qu il se
rapproche est moralement une chose plutôt difficile, surtout quand on en a plein les pâtes. Petite pose casse croûte même si il ne reste que 45 minutes de marche mais on est mort. On bascule de l autre coté de la morène dans la neige qui s enfonce sous nos pas.
Je déteste brasser la neige mais là je n’y pense pas, mon esprit est dans le lit qui m’
attend au refuge. Rav marche en tête normale c est un
Ravanelle et celui qui lui fera la trace n est pas encore
naît. Comme il ne porte qu’un pantacourt, il a les tibias en feu…
Mais je croix bien qu’il n’y a pas plus têtu qu’un savoyard. Dernière
pente raide puis Rav pousse la porte du refuge. Il est 7
heures cette moraine est vraiment trop longue. Tous en
mangeant Rav me rappelle ses souvenirs et on discute du
sommet de demain. Va pour l’aiguille du Genépi, pour le
nom, parce que c’est facile et il faut bien se l’avouer ça
ne fait que 500 mètres de dénivelés et que l’on viens d’en
grimper 2200 pendant cette journée. On choisi la chambre
du roi. Albert 1er, roi de Belgique, passionné par la
montagne à fait construire ce refuge. Maintenant il en a un
nouveau tout en pierre plus grand plus beau. On se roule
dans la couverture : la chambre du roi n’est pas un palace
son seul privilège était l’intimité. Et je m’endorme
savourant encore le couché de soleil sur les aiguilles
rouges.
Je suis réveillé par des gens qui rentre dans le
dortoir, Putain les cons, ils font un de ces bordels. Ca,
c’est la joie des dortoirs. Il y a en a même un qui
me grimpe dessus. Je me réveil un peu énervé. Mais c’est
Deroubaix, un pote de promo avec sa
copine, la fameuse Alice. Grand sourire, petite discussion
puis dodo jusqu’ a 4h00 du matin. Petite torture pour se lever
car on est tellement bien sous les couvertures
Brrrrrrr ! Heureusement j’ai hâte de partir à l’assaut de
l’aiguille du genépi. Je me lève sans bruit, les autres
dorment encore. Je mange mon petit déjeuner rapidement
et je me prépare. Rav me rejoint, il est près: on
y vas.
Je suis totalement réveillé par le froid qui me frappe
le visage. Je me sens bien, le ciel est pur, pas un nuage, que
des étoiles, on devine l’aiguille du Chardonnet dans la peine
ombre. On y aperçoit au loin les frontales des
cordés qui gravissent l’éperon Migot. Je les envie, ça c’est
une belle course _ Un jour peut être _ Je
mets les crampons et c’est partit ! La neige est dure et les
crampons mordent bien. N’étant pas sur un glacier on ne s’est
pas encordé. Avec la lumière de nos frontales nous entrons
dans la nuit, le sommet nous attend. Je suis un homme comblé.
Silencieusement nous montons d’un pas
lourd, régulier, les sac sont légers. On apprécie le moment
présent, l’obscurité, la montagne et nous cassons le silence
uniquement pour laisser échapper une exclamation de joie. Le
soleil arrive, il faut se dépêcher car déjà, l’aiguille du
Chardonnet et la verte absorbent les premier rayons du
soleil. Soudain la pente augmente, on arrive sous le couloir final. Les deux pointes
avant de nos crampons rentre dans la neige gelée, on s’aide
alors du piolet et l’on gagne quelque centimètre. C’est du
plaisir à l’état brut, j’en ai rêvé toute ma vie. Le
couloir se rétrécie, je bloque la panne du piolet contre des
pierre et je tire dessus. Inutilement j’essaie d’accrocher
la pierre avec les crabes, on se croirait dans la face nord
des grandes jurasses nos esprits s’emballent… Qu’elle mal y a
t’il à vivre avec le mythe. Une pointe de mes crampons
glisse sur le rocher provoquant une étincelles, ce n’est
rien je suis aux anges, je vie. Rav arrive au sommet, tombe
à genoux et lève les bras au ciel. Je le rejoins, incapable
de communiquer. Je regarde le spectacle qui s’offre à mes
yeux. Des dizaines de sommets helvètes se baignent dans une
mer de nuage semblable à de la lave. Le ciel est un arc en
ciel couleur ocre, rouge, orange: tous les tons sont là pour
me faire admirer le plus beau spectacle qu il ma été donné
de voir. Nous ne sommes pas les « conquérants de l’inutile »
nous avons la beauté terrestre avec nous. Puis c’est les
hurlement de joie, la promesse que c’est le premier sommet
d’une longue série. On ne se lassera jamais d’un tel paysage
mais le froid a raison de nous. Enfin de mes pieds surtout.
Alors on descend, le couloir avec les crampons puis c’est
la course folle dans la neige. Ramasse, glissade nous sommes des
enfants de 21 ans mais rien ne vaut un moment pareil.
On retrouve Alice et Deroubaix au refuge. On se repose,
on discute et je contemple l’aiguille du tour. Ca sera notre
prochain défi. Finalement on se décide à partir. La moraine
se descend vite en Ramasse ou en glissade. On essaie des tas
de procédés, on rigole bien tous les quatre. Rav déchire
sont pantalon. Tant pis il était vieux. Après 1 h de marche
éprouvante la plus dure depuis la veille, la descente il y a
rien de plus horrible, on arrive enfin à la voiture, fourbus,
épuisés mais fier de nous. On à fait 4000 mètres de dénivelé
en 3 jours. Le repos est bien mérité, une bière chez Rav
tout en préparant pour jeudi prochain notre prochaine
ascension : l’aiguille du tour.