La peur du vide

Bonjour, je suis en 2ème année de Gymnase à Lausanne et je fais mon Travail de Maturité sur la peur du vide et le vertige. J’ai fait un petit questionnaire sur la peur du vide, pour voir si certains grimpeurs avaient peur en grimpant, et comment ils ressentaient cette peur. Voilà les questions :

  1. Avez-vous déjà ressenti la peur du vide en grimpant ? Ou dans d’autres situations ?

  2. Comment ressentez-vous cette peur ? Comment se manifeste-t-elle ?

  3. Comment faites-vous pour la surmonter ?

  4. Est-ce qu’elle vous empêche de grimper, ou de pratiquer certaines activités ?

  5. Avez-vous plus peur en grimpant ou à la descente ?

  6. Est-ce que l’assureur joue un rôle sur votre peur ?

Si vous avez des commentaires à faire par rapport à votre peur ou une quelconque expérience à faire partager, ce serait avec plaisir. Je vous remercie d’avance pour votre aide.

Jack

  1. Avez-vous déjà ressenti la peur du vide en grimpant ? Ou dans d’autres situations ?

Oui

  1. Comment ressentez-vous cette peur ? Comment se manifeste-t-elle ?

J’imagine la chute => blocage. Souvent j’imagine aussi une blessure sérieuse suite à une petite chute même retenue par la corde mais l) ce n’est pas vraiment la peur du vide.

  1. Comment faites-vous pour la surmonter ?

Je me concentre sur les détails du rocher ou la végétation qui peut s’y trouver tout en cherchant à me remettre en situation de grimper (respiration)

  1. Est-ce qu’elle vous empêche de grimper, ou de pratiquer certaines activités ?

Ca peut me faire renoncer dans une voie (fréquemment) mais ça ne m’empêche pas de pratiquer l’activité.

  1. Avez-vous plus peur en grimpant ou à la descente ?

En grimpant

  1. Est-ce que l’assureur joue un rôle sur votre peur ?

Parfois

  1. Oui. Et en général dès que je suis en hauteur en bordure d’un vide, même derrière une rambarde ou autre protection.

  2. Crispation sur les prises, boule au ventre, souffle raccourci.

  3. En me persuadant que cette peur n’est pas rationnelle.

  4. Non, mais cela complique un peu les choses.

  5. A la descente. A la montée je reste concentré sur la voie et mes pieds et mains sont supportés par le rocher. A la descente c’est l’absence de support physique qui me gêne.

  6. Oui. Mais je règle le problème en me faisant assurer par des personnes en qui j’ai entièrement confiance.

Posté en tant qu’invité par Bobby:

  1. Avez-vous déjà ressenti la peur du vide en grimpant ? Ou dans d’autres situations ?

–> Oui

  1. Comment ressentez-vous cette peur ? Comment se manifeste-t-elle ?

Par une sorte d’anxiété diffuse, une sorte de légère ivresse du au fait que le regard ne rencontre plus que des lignes fuyantes vers le bas.

  1. Comment faites-vous pour la surmonter ?

Je me concentre sur des buts proches à atteindre situés à quelques mètres et à la façon de m’y prendre, d’enchainer les prises.

  1. Est-ce qu’elle vous empêche de grimper, ou de pratiquer certaines activités ?

Non cela n’empêche pas de grimper, on s’accoutume au fur et à mesure, cette sorte d’anxiété, qui semble être une sorte de peur refoulée est au final trés stimulante. mais il m’est arrivé de faire demi-tour arrivé au pied d’une voie, simplement parce que ce jour j’ai décidé que « ça ne le faisait pas », c’est un peu irrationnel mais ça ne me pose aucun problème de devoir renoncer.

  1. Avez-vous plus peur en grimpant ou à la descente ?

Ce qui me fait peur quand je grimpe, en glace ou rocher, ce n’est pas la verticalité, mais c’est quand je décroche un petit cailloux, que je casse un morceau de glace et que je vois à quelle vitesse effrayante ils vont rejoindre le sol. Alors là je me dis, surtout si les points ne sont pas très fiable : « surtout reste concentré ».
A la descente, tout dépend si je la connaît ou pas, si elle est visible du haut ou pas. Si je connais pas il m’arrive parfois d’angoisser un peu en me demandant ce qui peu m’attendre un peu plus bas, surtout quand le terrain est en neige un peu pourris et coupé de barres, je me dis que si je me trompe je n’ai plus qu’à remonter et si avec ça le brouillard se met de la partie ça peu devenir flippant.

  1. Est-ce que l’assureur joue un rôle sur votre peur ?

Oui c’est essentiel, parfois et quand c’est possible je jette un coup d’oeil rapide vers lui pour essayer de déterminer s’il « fait corps avec moi » ou s’il rêvasse. Je ne peux grimper avec qqun qui ou qui semble rêvasser. Il faut qu’il ai une participation active, pas grand chose, un grognement, un cliquetis suffit, qq chose pour montrer qu’il est là, avec moi.

J’ai eu très peur du vide en tant qu’enfant, mais c’était une peur assez paradoxale:
J’osais grimper aux arbres, parfois même très haut! Mais au bord de falaises ou sur des ponts j’étais morte de trouille (comme au Pont du Gard, p.ex).
J’ai quand même suivi la voie familiale de la montagne, en tant que gamins les parents nous encordaient pour les randonnées exposées (type sentier des chamois en dessus de Louvie), et ça passait sans problèmes!

Pour la montagne, depuis l’âge de 17-18 ans plus de réelle « peur » du vide, mais un certain respect, ma pratique préférée restant les courses d’arêtes, où le vide reste bien présent par définition!
J’ai remarqué que dans certaines situations, lorsque je suis fatiguée ou lors de ma grossesse, la peur du vide revient vite et parfois dans des situations banales.
Dans ce cas, l’encordement avec quelqu’un en qui j’ai confiance me permet en général de passer le pas. Autrement une bonne crise de larmes permet aussi de résoudre la situation…

Posté en tant qu’invité par Eric_Toulon:

Je pense que tu confonds 2 choses : la peur du vide naturelle (heureusement), la peur de tomber (naturelle aussi mais que l’on peut combattre parce qu’en grimpant on est assuré). Donc ton questionnaire est pour le moins mal ficellé…Je te propose donc ceci

  1. Avez-vous déjà ressenti la peur en grimpant ?
    Oui

  2. Comment ressentez-vous cette peur ? Comment se manifeste-t-elle ?
    Une angoisse sourde. Inhibition, lucidité en berne, recherche d’une posture sécurisante

  3. Comment faites-vous pour la surmonter ?
    Auto suggestion. Ventilation ventrale. Imagerie mentale (se voir réaliser le geste d’après)

  4. Est-ce qu’elle vous empêche de grimper ?
    Non

  5. Avez-vous plus peur en grimpant ou à la descente ?
    grimpant

  6. Est-ce que l’assureur joue un rôle sur votre peur ?
    Oui, l’assureur joue un rôle consciemment ou inconsciemment…

  7. Le vide est-il un facteur aggravant de cette peur ?
    Non, au contraire, plus y a de vide plus je me sents en sécurité (je sais qu’il n’y aura pas retour au sol ou alors définitivement à 200m au-dessus du sol). J’ai peur en faisant du bloc et avant d’avoir clippé le 1er point.

  8. Associez-vous le vide au fait de grimper ?
    Oui, pour moi grimper c’est être dans le vide (contrairement à un bloqueur par exemple)

Si vous avez des commentaires à faire par rapport à votre peur ou une quelconque expérience à faire partager, ce serait avec plaisir. Je vous remercie d’avance pour votre aide.

Jack

Pourrais-tu développer? Parce que naturelle, c’est un peu vague non?

J’aime bien l’approche de Jack car la peur est la résultante d’une analyse de risque personnelle, analyse qui fait entrer en compte des éléments factuels (espacement des points, solidité des points ou du caillou, difficulté, expérience du partenaire à enrayer une chute) ou des éléments émotionnels (vide, hauteur, confiance dans le partenaire (là je suis provocateur)).

L’analyse de risque personnelle, basée sur ces éléments factuels et émotionnels, va mettre en jeu 3 axes :

la fréquence (est-ce que tout est pêteux, est-ce que tous les points sont foireux, ou au contraire quelques uns, un simple passage, quelques mètres…)
la probabilité que l’évènement chute arrive (ai-je déjà l’expérience de ce type de difficulté, de ce type de terrain, suis-je capable de rester concentré…)
la gravité (si l’évènement arrive alors que va-t-il se passer ?). C’est certainement en voie sportive mais pas engagée, le critère pour lequel le grimpeur est le plus sur l’émotionnel que sur le factuel.

Bref, l’analyse de risque personnelle est le produit de ces 3 axes d’analyses, de là peut en découler la peur.
En ce qui me concerne :

  1. Avez-vous déjà ressenti la peur en grimpant ? OUI
  2. Comment ressentez-vous cette peur ? Comment se manifeste-t-elle ? Blocage, manque de lucidité
  3. Comment faites-vous pour la surmonter ? Très variable, parfois elle n’est pas surmontée. Essayer de revenir à des éléments factuels
  4. Est-ce qu’elle vous empêche de grimper ? NON, mais elle peut m’arrêter dans une voie
  5. Avez-vous plus peur en grimpant ou à la descente ? Plutôt à la descente, pour des raisons factuelles
  6. Est-ce que l’assureur joue un rôle sur votre peur ? Oui, l’assureur joue un rôle consciemment ou inconsciemment…
  7. Le vide est-il un facteur aggravant de cette peur ? NON en rocher, au contraire, mais OUI en neige/glace
  8. Associez-vous le vide au fait de grimper ? OUI. La grimpe à l’horizontal est un autre sport mais qui vous vide tout autant.

La peur est d’abord une sensation, qui se manifeste sur le plan corporel; dans un second temps, on peut tenter de l’analyser (donc de rationaliser) en prenant en compte des facteurs internes (subjectifs) et externes (objectifs), et les liens qui sont établis entre les deux, p.ex.: le coinceur que j’ai posé dans du rocher béton me semble inarrachable, mais si je tombe et qu’il s’arrache quand même, vais-je m’écraser sur la vire du relais…?

Pour les questions de Jack16:

  1. oui, et rarement dans d’autres situations (ponts branlants au-dessus d’un torrent, télésiège…).
  2. manifestations corporelles: tremblements, transpiration, stress, accélération de la respiration et du rythme cardiaque, labilité, stupeur.
  3. j’essaie de respirer profondément, d’analyser rationnellement la situation, de dialoguer avec la personne avec qui je grimpe.
  4. parfois, elle me fait renoncer: le fameux « mal des rimayes » (1er point très haut, impression d’ensemble de la voie,…).
  5. dans les descentes pédestres expo!
  6. l’assureur joue un rôle essentiel: si je le connais bien et que j’ai confiance en lui, c’est un facteur essentiel pour grimper détendu. Si elle est jolie et que je veux l’épater, ça me donne des ailes :wink: :lol:

Bonne suite Jack, et si, une fois le travail terminé, si on pouvait avoir un petit retour, ce serait bien sympa!

[quote=« Jack16, id: 1017762, post:1, topic:98920 »]Bonjour, je suis en 2ème année de Gymnase à Lausanne et je fais mon Travail de Maturité sur la peur du vide et le vertige. J’ai fait un petit questionnaire sur la peur du vide, pour voir si certains grimpeurs avaient peur en grimpant, et comment ils ressentaient cette peur. Voilà les questions :

  1. Avez-vous déjà ressenti la peur du vide en grimpant ? Ou dans d’autres situations ?
    –> oui
  2. Comment ressentez-vous cette peur ? Comment se manifeste-t-elle ?
    –> construction d’un scenario dramatiques. Cela arrive surtout lorsque je suis dans mon niveau maxi et que le point suivant est très loin…
  3. Comment faites-vous pour la surmonter ?
    –> respiration profonde, analyse comportementale
  4. Est-ce qu’elle vous empêche de grimper, ou de pratiquer certaines activités ?
    –> non, mais parfois (pas très souvent) je bute dans la voie
  5. Avez-vous plus peur en grimpant ou à la descente ?
    –> grimpant
  6. Est-ce que l’assureur joue un rôle sur votre peur ?
    –> oui
    Si vous avez des commentaires à faire par rapport à votre peur ou une quelconque expérience à faire partager, ce serait avec plaisir. Je vous remercie d’avance pour votre aide.

Jack[/quote]

Posté en tant qu’invité par Lorent:

  1. Avez-vous déjà ressenti la peur du vide en grimpant ? Ou dans d’autres situations ?
    pas de peur, de l’impression et de la conscience du danger mais pas de peur. Sauf dans de gros rappels en fil d’araignee

  2. Comment ressentez-vous cette peur ? Comment se manifeste-t-elle ?

  3. Comment faites-vous pour la surmonter ?
    concentration sur les manipulations et la reussite de la voie.

  4. Est-ce qu’elle vous empêche de grimper, ou de pratiquer certaines activités ?
    non

  5. Avez-vous plus peur en grimpant ou à la descente ?
    Gros rappel en fil d’araignee en haut de falaise

  6. Est-ce que l’assureur joue un rôle sur votre peur ?
    non mais il faut que j-ai confiance pour y aller sinon je ne serais pas tranquille.

Si vous avez des commentaires à faire par rapport à votre peur ou une quelconque expérience à faire partager, ce serait avec plaisir. Je vous remercie d’avance pour votre aide.

merci à tous pour vos réponses :slight_smile:

En espérant que ce n’est pas trop tard

  1. Avez-vous déjà ressenti la peur du vide en grimpant ? Ou dans d’autres situations ?

Parfois mais ce n’est pas vraiment de la peur, pluôt une conscience du vide. Plutôt dans les profils de toit (dos vers le sol)

  1. Comment ressentez-vous cette peur ? Comment se manifeste-t-elle ?

Plutôt resesenti, coeur qui s’accélère, impossible de se concentrer sur la grimpe, donc mauvais placement et daubage

  1. Comment faites-vous pour la surmonter ?

Je vais dans ces profils de toit principalement en salle (sécuritaire) donc j’y retourne

  1. Est-ce qu’elle vous empêche de grimper, ou de pratiquer certaines activités ?

Non

  1. Avez-vous plus peur en grimpant ou à la descente ?

Non

  1. Est-ce que l’assureur joue un rôle sur votre peur ?

Oui un bon assureur c’est la clef pour passer et continuer a monter alors qu’on est crevé et au bord de la chute.

Non non ce n’est pas trop tard merci beaucoup :slight_smile: vous pouvez continuer à répondre

  1. Avez-vous déjà ressenti la peur du vide en grimpant ? Ou dans d’autres situations ?
    Oui

  2. Comment ressentez-vous cette peur ? Comment se manifeste-t-elle ?
    Manque de confiance et peur des blessures possibles.

  3. Comment faites-vous pour la surmonter ?
    Recherche de l’aspect sécuritaire (si possible proche)
    Si absent, concentration et abstraction pour seulement passer un passage, sinon abandon.

  4. Est-ce qu’elle vous empêche de grimper, ou de pratiquer certaines activités ?
    Non

  5. Avez-vous plus peur en grimpant ou à la descente ?
    En grimpant

  6. Est-ce que l’assureur joue un rôle sur votre peur ?
    oui (surtout s’il fume et téléphone en m’assurant)

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

[quote=« Jack16, id: 1017762, post:1, topic:98920 »]Bonjour, je suis en 2ème année de Gymnase à Lausanne et je fais mon Travail de Maturité sur la peur du vide et le vertige. J’ai fait un petit questionnaire sur la peur du vide, pour voir si certains grimpeurs avaient peur en grimpant, et comment ils ressentaient cette peur. Voilà les questions :

  1. Avez-vous déjà ressenti la peur du vide en grimpant ? Ou dans d’autres situations ?

  2. Comment ressentez-vous cette peur ? Comment se manifeste-t-elle ?

  3. Comment faites-vous pour la surmonter ?

  4. Est-ce qu’elle vous empêche de grimper, ou de pratiquer certaines activités ?

  5. Avez-vous plus peur en grimpant ou à la descente ?

  6. Est-ce que l’assureur joue un rôle sur votre peur ?

Si vous avez des commentaires à faire par rapport à votre peur ou une quelconque expérience à faire partager, ce serait avec plaisir. Je vous remercie d’avance pour votre aide.

Jack[/quote]

1 oui bien sur
2 sens de vertige, « vide » au ventre, parfois pensées catastrophiques (du genre « maintenant tout pète et je m’écrase au sol… »)
3 Avec l’habitude. La sensation du vide, la vertige restent là mais deviennent moins désagréables, enfin parfois même marrantes…
4 Non
5 En descente ou pendu à la corde (par ex relais GV bien verticale)
6 Il joue un rôle sur ma peur de chuter, pas sur ma peur du vide-en fait ça joue plus en dalle ou mur raide qu’en gros devers, ou j’ai moins peur de la chute.

Commentaire :
l’habitude et la spécificité jouent selon mon expérience un rôle énorme, il n’y a pas un seul type de vide…Le vide d’un relais suspendu à 200 mètres du sol n’est pas le même d’une couenne en grotte ou d’un bloc un peu haut, être à l’aise dans une situation ne garanti pas qu’on le sera dans une autre…
En fait, selon la période, j’ai moins peur dans la situation la plus pratiquée en temps récent, et plus de peur dans les autres. Il m’est par ex arrivé d’aimer à la folie le vide en Verdon, ensuite arrêter les GV pour une année et demi à cause d’une blessure et me retrouver très mal à l’aise au relais…

Posté en tant qu’invité par rochois:

test

Posté en tant qu’invité par rochois:

Les pieds sur le plancher des vaches en regardant une surface verticale, je me sens (physiquement)partir en arrière, comme poussé. C’est difficile de vivre à New York !
Il me semble que les spécialistes d’ouvrages d’art appellent ça l’effet paroi.
Un changement brutal de repère spatial ? Je dis brutal parce qu’on s’habitue.
Dans l’autre sens c’est la sensation d’aspiration, qui signale un danger, le corps s’y adapte (au danger), pas forcémment comme on souhaiterait (crispation, centrage…).
Toute l’astuce est de trouver le mental optimum pour éviter ces désagréments, c’est en sens que j’aime bien l’idée de l’art martial occidental.