La montagne qui tue?

Posté en tant qu’invité par christian:

On entend parler en permanence de la montagne qui tue???
La montagne n’a jamais tué!
On se tue en montagne, il ne faut pas tout confondre.

Posté en tant qu’invité par dec:

C’est surtout une question de point de vue (parti concerné et parti extérieur, observateur, du genre médias et non pratiquants, familles de victimes d’accidents, et autres), en considérant aussi les risques objectifs (chute de blocs, séracs, avalanches, foudre) auquels on s’expose. La montagne fait vivre aussi…

Posté en tant qu’invité par ced:

Dans ce cas il faut aussi dire qu’on se tue en voiture et non la route tue… Mais lorsque l’on part en montagne on sait que c’est peut-être la dernière fois et il faut être préparé. On doit accepter l’inévitable, genre une chute de pierre ou une plaque de neige qui part en t’emportant. Ici on peut dire la montagne tue. Si c’est une erreur de manip de corde ou un pied qui glisse, on peut dire que tu te tues en montagne. En effet il ne faut pas tout confondre. A partir du moment où tu te jettes dans la gueule du loup, c’est lui qui te tue car tu connais les risques. La montagne est souvent cruelle. Si elle ne veut pas de toi elle te le fait comprendre. Tu dois le ressentir et savoir renoncer. Dans mon cas, je préfère penser que la montagne me tuera plutôt de savoir que je me suis tué en montagne. C’est une question de passion…

Posté en tant qu’invité par OlivierC:

Stendhal a dit:
« Puisque la mort est inévitable, alors oublions là »

Pas si facile pour certains…
On en parle un peu trop parfois, il faut penser à vivre aussi…la vie est belle!
Profitons en avant qu’il ne soit trop tard.

Posté en tant qu’invité par strider:

c’est le genre de sujet qui va finir à plus de 100 réponses, ça!
ça va vite partir en grosse réplique tendu mais les gens en redemanderont

je pense que dans ta réplique Christian, tu soulèves un vieux débat, celui du risque objectif et du risque subjectif
moi je pense que c’est un faux débat et dans ce sens je te rejoins plutôt

-on peut commettre des erreurs personnelles en montagne, généralement involontaire, à moins d’être bête c’est ce qu’on appelle le risque subjectif

-une pierre ou une coulée spontanée qui tombe vers toi, on appelle ça un risque objectif parce que tu l’as pas provoqué…mais il y a un problème : ce n’est pas le fait qu’une pierre tombe ou un sérac dévale qui pose problème, c’est le fait que tu sois en-dessous et que tu t’y sois exposé…on s’en fout qu’une pierre dévale si il y a personne en dessous, ça ne présente aucun risque…donc l’objectivité du risque est à remettre en cause

quand on travail sur le risque d’éboulement et avalanche, on s’en fiche pas mal que la montagne se bousille toute seule, on voit ça tous les jours, tant que personne n’est touché… c’est quand il y a des choses humaines, ou bien du patrimoine naturel approprié par les sociétés, qui sont touchés qu’on se sent concerné

on peut donc en sortir la notion d’enjeux : pas de risque s’il n’y a pas d’enjeux

allons un peu plus loin dans la question :
si on prend la définition du risque telle que les professionnels (ex expert-avalanche nivologue, géographe-expert du risque, métier de l’eau, Restauration Terrain Montagne, etc…) l’ont défini, on voit qu’il y a deux paramètres qui vont ensembles

aléa x vulnérabilité = risque

-aléa : c’est l’évènement qui peut se produire (ex que les ruines de Séchilienne dégagent et envoient 20M de m3 de micaschistes dans la vallée)
-la vulnérabilité : c’est notre capacité à subir l’aléa et à s’y confronter (ex les habitations et populations en-dessous exposées ainsi que les mesures face aux Ruines, bourrelé de protection, dérivation de la route, mesures d’expropriation etc…)

le problème dans cette définition classique telle qu’elle a été proposée c’est que, comme le dit un spécialiste à l’Université de Savoie qui a travaillé sur les éboulements dans le Chablais et les séismes au Japon, c’est que cette définition sépare de manière cartésienne l’aléa et la vulnérabilité, autrement dit l’objet et le sujet comme s’il n’y avait pas de liens entre les deux, or c’est le plus souvent le cas

ex:

on parle des éboulements de Balme Charamillond vers le versant sud comme un aléa, mais on oublie que pour l’aménagement du site, on y avait fait des travaux de terrassement qui avaient emplifié la déstabilisation des matériaux sédimentaires déjà reliés à une activité tectonique (faille de Vallorcine)…

autre ex :

on parle d’une zone de départ d’avalanche qui s’est réactivée « naturellement » mais on oublie de dire que suite à une déprise rurale, cette zone n’était plus entretenue et son embroussaillement est favorable aux avalanches.

dans biens des cas, nous sommes nos propres facteurs d’endommagement puisqu’au préalable nous avons intervenu sur l’ aléa renforçant ainsi notre vulnérabilité

on dit subir le risque mais bien souvent on est autant acteur du risque qu’on le subit
il y a une relation systémique entre l’aléa et la vulnérabilité et non pas cartésienne…

ex la chute de pierre sous une barre exposé au dégel à 10h

-aléa : gélifrats qui tombent de la paroi
-vulnérabilité : les alpinistes en-dessous qui ont des casques et c’est tout
les deux feraient le risque, dit-on, logique…
mais on oublie de préciser que l’alpiniste s’y expose par choix : il a choisi cet itinéraire dans ces conditions et il s’y expose, même si ce n’est pas le risque qu’il recherche, il n’y a risque que parce que il s’y expose et qu’il n’a pas renoncé à s’y exposer

conclusion : risque objectif/risque subjectif c’est un faux débat car les deux sont toujours entremelés et interagissent ensemble

Posté en tant qu’invité par ratasol:

Gravir un sommet peut etre considéré comme un « combat » entre l’alpiniste et la montagne a gravir.Et dans ce combat la montagne peut sortir vainqueur par mort de son adversaire.Donc oui on peut dire que la montagne tue.Nul alpiniste, aussi fort soit-il ne peut etre sûr de gagner a chaque fois ce combat, ça fait partie du jeu.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par dec:

oui, bah le combat c’est pas entre moi et la montagne mais entre moi tout court :wink:

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

Gravir un sommet peut etre considéré comme un « combat » entre
l’alpiniste et la montagne a gravir.

J’ai toujours trouvé (et je trouve toujours) particulièrement ridicule le vocabulaire guerrier régulièrement employé pour des excursions en montagne: combat entre la montagne et l’alpiniste, attaquer une voie, vaincre une face, conquérir un sommet… pfff… Vraiment ridicule. Et encore, quand je dis « ridicule », je fais de gros efforts de diplomatie.

A croire que l’etre humain n’est capable d’entreprendre que dans une logique guerrière…

Posté en tant qu’invité par Michel:

Mic’hel a écrit:

A croire que l’etre humain n’est capable d’entreprendre que dans une logique guerrière…

encore plus qu’une logique guerrière, pour moi ça démontre son égocentrisme démesuré, il croit pouvoir tout maitriser et / ou expliquer, c’est d’une présomption assez insupportable.

Posté en tant qu’invité par Michel:

ced a écrit:

Dans ce cas il faut aussi dire qu’on se tue en voiture et non la route tue…

exactement
« la route tue » est la logique qui fait couper les vilains arbres au bord des routes, alors qu’a priori c’est plutot la voiture qui leur est rentré dedans :smiley:

Posté en tant qu’invité par Jeremy:

Il est bon de rappeller içi que la vie est une maladie mortelle.

Posté en tant qu’invité par ratasol:

Mic’hel a écrit:

A croire que l’etre humain n’est capable d’entreprendre que
dans une logique guerrière…

ta réponse a une idée que tu ne partage pas en est bien la preuve :-))

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

A croire que l’etre humain n’est capable d’entreprendre que
dans une logique guerrière…

ta réponse a une idée que tu ne partage pas en est bien la
preuve :-))

?
quel rapport avec la guerre?

Posté en tant qu’invité par lutin de la forêt:

Je pense que pour lui essayer de débattre d’un sujet s’apparente à la guerroyer… remarques, vu les insultes qui fleurissent à la moindre occasion sur ce forum… on est en droit de se demander si sans l’écran interposé ça ne tournerait pas au pugilat.

À moins que justement ce soit quelque chose de favorisé par l’infomatique…

Posté en tant qu’invité par marianne:

réponse à strider: ton argumentation est extra, je suis bien d’accord avec toi, il n’y a pas de séparation objet/sujet quant aux risques,cette notion ne prenant son sens qu’en tant qu’aboutissement de l’interdépendance du sujet et de l’objet. Bravo pour l’analyse,rien à ajouter,juste à méditer…

Posté en tant qu’invité par ratasol:

je veux dire par là que l’être humain a souvent l’esprit guerrier quand il s’agit de defendre sa propre vision des choses, et que comme dit lutin de la forêt, les echanges sont souvent « guerrier » sur c2c

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

si exprimer des opinions contradictoires (fussent elles tranchées) tout en restant poli et sans insulter quiconque (je parle pour moi, je ne me sens pas responsable des echanges des autres forumistes), c’est guerrier, alors là, mieux vaut fermer le forum…

Posté en tant qu’invité par Christian Barbier:

Arrêtez ce genre de discussion stérile et contentez -vous d’aller en montagne pour vivre, tout simplement…

Posté en tant qu’invité par Michel:

lutin de la forêt a écrit:

Je pense que pour lui essayer de débattre d’un sujet
s’apparente à la guerroyer… remarques, vu les insultes qui
fleurissent à la moindre occasion sur ce forum… on est en
droit de se demander si sans l’écran interposé ça ne tournerait
pas au pugilat.

bof…

À moins que justement ce soit quelque chose de favorisé par
l’infomatique…

plutôt, non ?

encore que… il y a eu dans mon club un cas de pugilat un soir à notre SAE entre deux gusses qui s’étaient pris la tête par e-mail pendant la journée

Posté en tant qu’invité par Jean-François:

Pauvres mouches…