Posté en tant qu’invité par decalogue:
[quote=« Démago, id: 1033383, post:11, topic:100322 »]Les marketeux fixent les prix en fonction de plusieurs rêgles de gestion. Parmi celles-ci (et non la moindre) la zone d’acceptabilité du prix par le client final.
Et le client final c’est nous ! Si le prix est trop élevé on n’achètera pas le produit ; s’il est trop bas on considérera qu’il est de mauvaise qualité et on n’achètera pas non plus.
Si le consommateur connaissait la marge cela ne modifierait pas de façon fondamentale sa perception de la justesse du prix.[/quote]
« La zone d’acceptabilité du prix par le client final » ? Une grosse blague, un concept non défini.
Un prix se fixe d’abord selon la loi de l’offre et de la demande. Si on veut grimper, il faut un baudrier. Dans l’absolu, à n’importe quel prix, un baudrier trouvera son acheteur. Tant que les autres fabricants ne proposent pas moins cher pour meilleur. Or, les fabricants fixent des prix qui de manière relative* (selon le positionnement du produit) se tiennent tous les uns les autres, c’est la tendance naturelle de tous marché, de tous vendeur, c’est dans l’intérêt des producteurs que de s’entendre sur les prix (entente volontaire : c’est d’ailleurs pour lutter contre les ententes ou les situations monopolistiques que des lois et directives ont été promulguées) ou de suivre les augmentations de prix proposés par les concurrents (puisqu’on peut vendre plus cher). Il est rarissime, anormal, de voir un acteur casser les prix, parce qu’aucun producteur n’y a intérêt.
Un prix se fixe ensuite par rapport au positionnement du produit. Le but est de faire croire que pour un surcroît de prix tu as un plus, quelque chose d’unique (marchés haut de gamme, faire croire à de l’exclusivité, raconter une belle histoire : fort investissement marketing) ou au contraire faire croire au consommateur qu’il fait une bonne affaire (investissement marketing différent, mais pas forcément moins coûteux). Dans du haut de gamme, tu distribues un faible volume mais à un prix élevé, en tentant de dégager une marge élevée qui compense les faibles volumes, les coûts de production unitaires ne sont marginalement plus élevés que parce que les séries sont faibles, avec part proportionnellement plus importante des coûts fixes sur les coûts variables. L’inverse en low cost : marché de volume, coûts fixes dilués. Un producteur qui fait du faible volume à prix bas dégage peu de marge, c’est un piètre capitaliste qui n’agit pas dans son intérêt. Le but est l’augmentation constante de la marge (EBE). Augmentation du CA (volume par prix, en jouant sur l’un ou sur l’autre en fonction du positionnement, la concurrence n’intervient que de manière relative), diminution des coûts (notamment, délocalisation).
Si le consommateur connaissait la marge cela ne modifierait pas de façon fondamentale sa perception de la justesse du prix : au contraire, ça casserait complètement le positionnement marketing du produit. Si le consommateur savait qu’un Cayenne ne coûte pas énormément plus cher à produire qu’une Polo ou que les pièces détachées d’une Ferrari c’est pour certaines les mêmes que celles d’une Fiat, au contraire, ça foutrait bien à mal les blabla marketing. Pareil pour l’alpi ==> combien coûte un BD haut de gamme sortie usine en Chine et sortie container ?
Année N : baudrier milieu de gamme prix base 100, haut de gamme 140, bas de gamme 80.
Année N+5 : (après délocalisation de la production : baisse des coûts fixes) , baudrier milieu de gamme prix 120, haut de gamme 160, bas de gamme 96.
De manière relative, l’échelonnement des prix est le même.