Vu dans un reportage sur les Abruzzes en Italie: le troupeau type y faisait 3-400 bêtes maxi, avec deux ou trois bergers permanents et une tripotée de chiens, patous compris. Il faut dire que c’était un troupeau laitier pour la fabrique du fromage, ce qui implique rassemblement quotidien et surveillance permanente…
En France, la disparition des loups a induit un changement dans le mode d’élevage: moins de bergers, voire plus de bergers du tout, et des troupeaux de plus en plus grands. De plus, dans les Alpes, le fromage de brebis n’est pas très répandu et ce sont surtout des troupeaux à viande, plus difficile à garder.
Alors fournir des patous aux éleveurs, c’est bien, mais leur permettre d’embaucher des bergers permanents, de réduire la taille des troupeaux, et construire de vraies cabanes d’estive, avec un minimum de confort , une liaison radio si le tel. ne passe pas, etc…, çà serait plus productif, çà créerait de l’emploi etc… Mais çà couterait plus cher aux éleveurs (qui ne gagnent pas des fortunes, on est bien d’accord) et à la collectivité (qui paie déjà cher le maintien d’un élevage de montagne qui n’est que rarement rentable hors subventions).
Des troupeaux de 2000 brebis avec un seul berger qui éprouve le besoin légitime de descendre au village de temps en temps, en laissant le troupeau seul avec les patous, c’est une aberration, tant écologique, qu’agricole (car les pertes naturelles sont nombreuses, hors prédateurs sauvages). Le retour du loup, de l’ours, sont une occasion de remettre ce système à plat, de mettre de l’argent dans des moyens humains, pas seulement dans des aides à la production. Cela suppose un statut de berger mieux payé, travaillant obligatoirement en équipe, payé en partie par la collectivité et des troupeaux limités en taille: on n’en est pas à çà près dans les aides !
Mais un fusil chargé, c’est plus rapide, moins cher, et certains aiment tellement çà … 