L' alternance

Posté en tant qu’invité par Cl@ude:

Flo73 a écrit:

Après, l’exposition, c’est le choix de chacun, suivant ses
charges de famille, le moment de sa vie etc…
Les gens choississent aussi les voies qu’ils parcourrent.

L’important est
de savoir mesurer le risque et de l’accepter, mais les jeunes
qui débutent en sont parfois incapables, ils vont partir dans
des voies non équipées en pensant qu’ils ont largement le
niveau, alors qu’il leur manque l’expérience.
C’est justement pour que les jeunes puissent acquérir de l’expérience qu’il faut des voies TA abordables. Préfères-tu qu’ils découvrent le TA directement dans des voies difficiles ou en haute-montagne ?

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Par ce post, je viens d’apprendre que la face Est de la tête de la Balme était maintenant toute spitée.

C’est un endroit où j’avais envie d’aller.
Le topo de Margueritat (1998) indiquait : grandes dalles en bon rocher pas très raide, offrant une escalade récréative et pleine d’enseignements. La faible difficulté de l’ensemble pardonne toutes les écarts. Le sentiment d’aventure n’en est que + grand.
Equipement : 1ère partie peu équipée, le reste est vierge

Je me disais que ca devait ressembler au Ch Som, que ca devait être une bonne école pour une sortie sur coinceurs.
Et maintenant, c’est spitée partout ?

Si c’est vrai, j’ai envie de pleurer. J’ai l’impression que les maniacs du spits n’ont que mépris pour les amateurs de TA, et considèrent que tout bon rocher leur appartient. Est-ce le gardien du refuge qui finance l’équipement pour s’assurer une bonne fréquentation de l’endroit ? ou quoi ?
C’est triste d’en arriver là, mais je songe à devenir un militant actif du déséquipement…

Posté en tant qu’invité par Flo73:

Et comment on a fait nous?
Je me souviens de mes premières voies sur coinceurs.
C’était dans les Cerces, on est parti pour le week-end, on a fait une grosse marche d’approche, peut-être deux ou trois heures, je ne me rappelle plus exactement et on est parti dans des fissures hyper faciles, III ou IV maxi. Un copain à nous, plus expérimenté nous y a emmené, il connaissait un peu le coin, pour y avoir traîné ses chaussons, mais il n’a pas eu besoin de topo, pour nous faire découvrir la pose des coinceurs. On a sorti une voie de 4 ou 5 longueurs qui n’existe probablement sur aucun topo. Je ne pense même pas que ça soit équipé aujourd’hui, car je ne pense pas que les voies en III ou IV intéressent beaucoup les équipeurs.

Posté en tant qu’invité par tetof:

Flo,

Si tu t’étais blessé et que tu étais resté à moitié estropié, je peux te garantir que ton raisonnement serait différent.

Je peux t’assurer que j’ai déjà dû assumer les conséquences de mes erreurs. Les 3 chirurgiens qui m’avaient opéré à la suite d’une chute m’avaient expliqué que je ne pourrais plus marcher correctement. Ils se sont trompés. Il m’a fallu plusieurs années pour me remettre d’aplomb physiquement et dans ma tête. Cela passe relativement inaperçu, mais j’en supporte toujours les conséquences. Mon genou vient de se rappeler à mon souvenir et actuellement j’ai arrêté toutes activités sportives depuis 2 mois. Parfois, je boite en allant au boulot. Dur, dur. Je te passe les bricoles « classiques », plâtres, doigt quasi sectionné, etc…
Concernant les pépins plus graves, j’ai eu plusieurs potes décédés en montagne dans tous les secteurs de pratiques : parapente, ski, alpi et escalade. Ce n’est toujours rien d’exceptionnel. Cela arrive à tous les pratiquants d’activités à risques. La montagne à risque zéro n’existe pas. Si tu n’acceptes pas ce risque, il faut rester à la maison.

Ces divers pépins ne changent en rien m’ont état d’esprit. A chacun de pratiquer au niveau d’engagement qu’il lui convient. Je ne vois pas pourquoi, je devrais modifier l’équipement d’une voie pour ramener son niveau d’engagement à mes capacités. Il y a suffisamment de voies de tous les niveaux techniques et d’engagement pour que nous puisions trouvé notre bonheur. Quand la voie est trop engagée pour mon humeur du jour, je redescends et je vais faire quelque chose qui est dans mes cordes. Savoir redescendre et évaluer le point de non-retour sont les premières choses à apprendre dans des pratiques non aseptisées. Cela ne s’apprendra jamais dans un terrain aseptisé.

mais les jeunes qui débutent en sont parfois incapables, ils vont partir dans des voies non équipées en pensant qu’ils ont largement le niveau, alors qu’il leur manque l’expérience.

Où est le problème. Ils sont grands, majeurs et vaccinés.
Quand j’encadre en tant qu’initiateur, j’essaie surtout de transmettre la notion de responsabilité. Pratiquer une activité à risque nécessite avant tout d’assumer les conséquences de ses actes. Responsable et coupable sont les maîtres mots. Si on se plante, c’est toujours de sa faute. C’est ce que j’ai écris dans Pembroke et c’est une partie du message : quand tu t’engages dans une voie, il faut être capable de finir ou de redescendre. Ce n’est que le reflet de la vie : tu es responsable de tes actes.
J’avoue détester cette tendance actuelle de la société de toujours chercher un coupable et la schizophrénie qui en découle : consommer sans risques des activités dangeuereuses.

Pourtant, moi je suis grimpeuse, et j’attache de l’importance à l’éthique, en grimpe sportive, je cherche toujours à passer propre, quand je peux.

Pour moi, tirer au clou n’est pas une question d’éthique. C’est juste une affaire personnelle de style qui ne concerne que toi et l’opinion que tu as de tes exploits. L’éthique correspond aux traces que tu laisses en modifiant ton environnement. L’éthique engage l’ensemble de la communauté. Je t’accorde que ce n’est pas très Français comme définition. Voir http://alpinisme.camptocamp.com/forums/read.php?f=9&i=47520&t=47520

Donc tu fais partie de l’élite du TA.
Non. Je ne fais que des voies qui sont à la portée de tous les pratiquants amateurs se donnant un peu les moyens. Ouvrez donc les yeux. L’élite est dans le 9b en voies sportives, 8c+ dans le Head pointing et 8x dans le solo. Nous sommes en train de parler de voies en 6.

tu sais parfaitement poser un coinceur ce qui te permet d’engager au-dessus des coinceurs sans grand risque.

Je ne suis pas d’accord. Je prends toujours des risques mais je suis capable de les évaluer et donc de les accepter en poursuivant ou de les refuser en redescendant.

Posté en tant qu’invité par Cl@ude:

Dani a écrit:

Albank, comprend bien que toutes ces réaction contre-équipement
ne sont que le coup de gueule d’une minorité qui voit comme son
bizarre et particulier terrain de jeu tend a disparaître parce
que la majorité le préfère ainsi.

C’est un minorité dans les Alpes Françaises mais une majorité ailleurs.
Rien que du coté de Gavarnie, les voies classiques faciles ont conservées un équipement type TA (Mur du Cirque et Arête du petit Astazou par exemple, AD+)

(comme le preuve l’analyse statistique fait par teteuf sur les
% de voies
sportives sur c2c, son commentaire certain sur la
représentativité de c2c des pratiques de la communauté,
et que les voies spitées sont plus parcourues).

Personne sur ce forum ne s’appelle teteuf, et tu es bien placé pour le savoir.

Ce bizarre et particulier terrain de jeu demande des voies
d’escalade, si possible proche de la voiture et au soleil,

C’est ce que tous les grimpeurs aiment.

ou
l’on ne doit pas mettre de spits là ou on peut mettre un clou
(!!!) comme si l’une chose empêchait l’autre (???)

Ca ne l’empêche pas, mais ça en enlève tout l’intérêt.

La majorité trouve ça absurde, puisque spit et clou servent a
la même chose. A t’arrêter si tu tombes.
La majorité de ceux qui pratiquent à la fois la grimpe sportive et le TA ne trouve pas ça absurde.

C’est pour ça que ces voies disparaissent.
(ce n’est pas mon opinion, ce n’est qu’un constat).
Un constat fait par toi, ce n’est rien d’autre que ton opinion.

On l’appelle « aventure », « authentique », « sauvage », mais on
grimpe en chaussons de caoutchouc obtenu après un complexe
procès industriel, avec des cordes high-tech, et des engins
mécaniques tels que les friends.
On appelle ça TA par que c’est le terme officiel, uniquement pour ça

Mais surtout pas de spits !
Plus généralement, ce sont les équipements à demeure qui posent question car leur présence est imposé à toutes les personnes qui parcourrent la voie.

Bon… a chacun son truc, quoi.
Il y a un sherpa nepali qui s’est mis a poil sur le sommet de
l’Everest pendant 2 minutes.
Quel est le rapport ? Il s’est fixé un défi inutile (à la société). C’est le propre de tout les sports de loisirs

Alors… ne t’énerves pas… Albank !
Le coups de gueule des grimpeurs qui cherchent désespérément
des voies
« aventure », méritent plus de la pitié pour eux, pauvres
chasseurs de sensations en minorité, que de l’énervement…
Les grimpeurs souhaitant pouvoir pratiquer du TA abordable veulent plutot du respect.

A vous… les amis grimpeurs de l’« authentique », je vous
soutiens en votre quête, et je partage avec vous cette idéal de
pas laisser des traces en montagne, et je vous souhaite que
votre lutte marginal puisse un jour
arriver a sauver quelques « réserves TA » convenablement
indiquées
avec des panneaux lumineux, et un bar avec de la bonne bière
pas trop loin.
Il ne s’agit ni d’authentique, ni d’idéal mais juste d’une autre façon de pratiquer l’escalade qui répond aux mêmes besoin annexes que la grimpe sportive.

Je vous rappel quand même que la surface rocheuse spit-free
dans le monde est, pour l’instant, grande. Même plus grande que
la surface spitée.
Le problème est de permettre une diversité des pratiques, dans la proximité de chaque endroit du monde.

Mais ah ! l’aventure est l’aventure, et des fois il s’avère
qu’il n’y a pas des topos, ou qu’il faut marcher et qu’il fait
froid :slight_smile:
Oui, ça arrive, mais l’aventure n’est pas indispensable pour le TA.

Et je vous adresse une question, par curiosité… pour partager
vos sensations et pour faire comprendre Albank…

Autre que le fait de laisser du matos sur place (je vous
accorde que c’est moche)
avez-vous une autre raison pour préférer les friends a le spit ?

L’objectif est de trouver une solution simple (suffisament pour etre applicable) à un problème intéressant.
Le spit simplifie le problème (car indépendant du grimpeur) alors que le friend simplifie la solution (car posé par le grimpeur).
Sur le même principe, une prise taillée dans une voie change le problème, alors qu’une lolotte change la solution.

ce qui vous excite c’est la possibilité de que le friend que
vous avez mis ne tienne pas le coup ??

Non, c’est d’avoir réussi à placer un point qui tiendra.

(si c’est le cas je vous recommande vivement la randonnée
pédestre… l’accident est plus probable).
et si ce qui est rigolo c’est le « jeu » de trouver
l’emplacement… en quoi la présence de spits pose-t’elle un
problème ???
C’est le meme problème que de coller des prises supplémentaires dans des voies d’escalade sportive, ou encore construire des téléphériques et des routes pour accéder plus près des sommets. L’intérêt de résoudre le problème initiallement imaginé est perdu.

Posté en tant qu’invité par Dani:

Bonjour Christophe…

j’ai eu du plaisir a te lire,
ainsi comme le post que tu cites…
et ta distinction entre étique et style, qui me semble
très appropriée.

Un commentaire par rapport a ce post cité, qui a sa place dans cette discussion.

Tu as écrit:

« Mais, à espacement comparable des points, grimper sur des vieux pitons pourris est assurément d’un bien meilleur style que de suivre une ligne de goujons. »

Pour quoi ?
parce que c’est plus risqué ? C’est pour ça ??

Dans ce cas, je ne suis pas d’accord que accepter plus de risques soit forcément un meilleur style.

Pour suivre ton raisonnement. Oui pour une étique le plus exigeante possible, et donc, avec un minimum de traces.
Mais après, a égalité de traces (pitons pourris laissés sur place ou goujons, dans ton exemple) je trouve que le meilleur style (et comme tu
dis, c’est une question personnel) c’est le plus sur.

Posté en tant qu’invité par Rob:

Dani a écrit:

Pour suivre ton raisonnement. Oui pour une étique le plus
exigeante possible, et donc, avec un minimum de traces.
Mais après, a égalité de traces (pitons pourris laissés sur
place ou goujons, dans ton exemple) je trouve que le meilleur
style (et comme tu
dis, c’est une question personnel) c’est le plus sur.
La différence entre le spit et le piton, c’est que le piton « s’adapte » au rocher (pas de fissure/trou pas de pitons), alors que le spit « adapte » le rocher (il se place presque partout…). Niveau éthique, on peut quand meme dire que c’est plus classe de grimper sans « changer les régles »…
rob

Posté en tant qu’invité par l’araignée au plafond:

«  »« Le coups de gueule des grimpeurs qui cherchent désespérément des voies
« aventure », méritent plus de la pitié pour eux, pauvres chasseurs de sensations en minorité, que de l’énervement… »""

nous n’avons pas besoin de ta pitié merci bienc cher dani

Si on défend la grimpe sur coinceur, c’est parce qu’on aime ce genre de grimpe et par pour des considérations écologiques du style " aucune trace".

Ce dialogue est vraiment un dialogue de sourd : personne n’a jamais dit que la grimpe sur coinceur était mieux que sur spits, et encore moins la seule valable.

Après tous ces débats des derniers mois, je ne comprends pas les post de Flo 73
ni même de toi dani.
Et après plus de mille post sur ces sujets, notamment en chartreuse, je suis déçu de voir que quand un vrai constat a été établi ( voir " état des lieux"), il n’y a plus eu de commentaires de la part de ceux qui nous traitaient de criminels
Je crois simplement qu’une fois que les choses sont bien expliquées, tout devient simple, tout le monde comprends la situation et là on peut discuter.

Quant à l’utilisation du spit, elle apporte quand même un grand changement : elle permet de passer abolument partout : si tu ouvres avec des spits dans le sac, ça change tout. ce n’est pas un jugement de valeur, c’est un constat ( moi même je pose des spits). Avec des pitons, tu ne passes que dans des lignes de faiblesse et tu ne fais pas ce que tu veux , tu dois t’adapter…

Posté en tant qu’invité par Dani:

Cl@ude a écrit:

Personne sur ce forum ne s’appelle teteuf,

Tetof, et pas teteuf… un lapsus.
c’était une référence a son post ‹ 31 oct 2006 19:15 › sur ce thread,
ou il montre quelques stats sur les sorties de c2c.

Les grimpeurs souhaitant pouvoir pratiquer du TA abordable
veulent plutôt du respect.

D’accord.
« Pitié » n’était pas le mot juste.
De la « comprension » si tu veut.
Dans la catégorie « pauvres chasseurs de sensations » je m’inclue :slight_smile:

Moi je ne perd pas le sommeil pour ça mais je suis d’accord pour garder des voies TA abordable. Simplement l’envie de certains grimpeurs le justifie.

MAIS !
si tu me donnes a choisir entre celui qui équipe a l’imprévu
ou celui qui déséquipe a l’imprévu je te dirai que le premier augmente
la sécurité des grimpeurs qui viendront derrière tandis que le second la diminue.

Concernant tes réponses a ma question, je t’en remercie.
Elles sont intéressantes, et je n’avais jamais réfléchi a ça.

Posté en tant qu’invité par tetof:

En reprenant la définition de Chouinard, le meilleur style c’est quand tu utilises le moins d’artifice pour te faciliter la grimpe :
« Le style parfait est celui d’un homme nu grimpant en solo une voie à vue »

A espacement comparable, il est indéniable que des goujons de bonnes qualités permetent de grimper plus facilement que des pitons pourris. Je ne sais pas pour toi, mais c’est mon cas et probalement celui de la totalité des grimpeurs. Ce n’est pas pour rien que le niveau technique en grimpe sportive est supérieur à celui du Head Pointing/Trad.
Tu repousses d’autant plus facilement tes limites techniques que tu peux accepter la chute.

Entre des bons pitons et des sipts de 8mm vieux de 20 ans, il est probable que le problème sera inversé.

Concernant l’éthique et goujons/pitons. Je n’ai pas de position totalement tranché. Les 2 laissent des traces. Suivant la fréquentation, le style de voie, le type de rocher, le type d’ouverture etc…, le goujons pourrait être une alternative interessante :
Voir : http://alpinisme.camptocamp.com/sortie9537.html

L5 :Le pitonnage/dépitonnage soulève la délicate question de l’usure rapide du rocher. Dans quelques années, l’agrandissement des trous facilitera le placement des protections et les passages en libre !!! Un passage en « Clean Aid Climbing » permettrait d’éviter la détérioration de la fissure. Mais, le niveau serait nettement plus élevé. Faut il mettre 1 ou 2 scellements ?

En France, le problème est que les grimpeurs ne savent pas bien utiliser les moyens de protections naturels. Tu retrouves des pitons dans des endroits où il est parfaitement possible de poser des coinceurs. Cette saison, j’ai encore sortie un piton neuf alors que c’était une bonne fissure à coinceur. Le piton ne tenait strictement rien et la personne qui la placé aurait mieux assurer sa protection avec un coinceur.
Merci, j’ai gagné une cornière.!!!

Posté en tant qu’invité par Dani:

Aaaargghh !
Désolé a nouveau pour le mot « pitié » !!!
c’est blessant, je le vois.
Dissons « comprension ».

pour l’expression « pauvres chasseurs de sensations » nous tous le sommes,
il me semble.

Posté en tant qu’invité par tetof:

Je crois simplement qu’une fois que les choses sont bien expliquées, tout devient simple, tout le monde comprends la situation et là on peut discuter.

Là, tu rèves. La problématique équipement touche bien trop l’affectif (danger, pourquoi tu grimpes etc…) pour que cela puisse se résumer à un débat cartésien. Par ailleurs, relis les propos de Chapoutôt et tu comprendras que bien souvent le problème des goujons n’est qu’un épyphénomène dans l’évolution du bussines montagne. Nous parlons d’éthique mais cela fait bien longtemp que c’est un problème socio-économique :
http://chaps.canalblog.com/docs/Alpinisme_ou_business.pdf
Les goujons de Congo Star, de la voie du dièdre à Serre Chatelard etc… n’ont strictement rien à voir avec une quelconque éthique de la grimpe.

Par ailleurs, il y a un décalage très important entre ce que tu crois dire et ce que ton interlocuteur va comprendre.

Posté en tant qu’invité par Flo73:

Pour ce qui est des blessures, je suis à peu près dans le même cas que toi, mais nous, on a la chance de pouvoir encore profiter de la vie. Moi aussi, aujourd’hui, je ne suis pas allée faire de sport, comme beaucoup d’autres jours, parce que je paye les conséquences de mon activité, un peu à risques, et moi non plus je ne regrette rien de ce que j’ai fait. Mais, nous ne sommes ni l’un, ni l’autre dans un fauteuil roulant et nous avons bien profité de notre passion de la grimpe, enfin surtout moi, car toi, tu dois être plus jeune et tu as encore un bel avenir devant toi.

Je suis entièrement d’accord avec toi, que quand il nous arrive quelque chose en grimpe, c’est entièrement de notre faute dans la majorité des cas, et comme je te l’ai mis, l’exposition est quelque chose que je comprends très bien, même si je ne la pratique pas comme toi et même que je la pratique peu.

[b]mais les jeunes qui débutent en sont parfois incapables, ils vont partir dans des voies non équipées en pensant qu’ils ont largement le niveau, alors qu’il leur manque l’expérience.

Où est le problème. Ils sont grands, majeurs et vaccinés.
Quand j’encadre en tant qu’initiateur, j’essaie surtout de transmettre la notion de responsabilité. Pratiquer une activité à risque nécessite avant tout d’assumer les conséquences de ses actes. Responsable et coupable sont les maîtres mots. Si on se plante, c’est toujours de sa faute. C’est ce que j’ai écris dans Pembroke et c’est une partie du message : quand tu t’engages dans une voie, il faut être capable de finir ou de redescendre. Ce n’est que le reflet de la vie : tu es responsable de tes actes.
J’avoue détester cette tendance actuelle de la société de toujours chercher un coupable et la schizophrénie qui en découle : consommer sans risques des activités dangeuereuses[/b].

ça n’a rien à voir avec la recherche d’un coupable. Je suis la première à proner la responsabilisation de chacun dans les sports à risques.
Mais, malgré tout, quand tu dis : où est le problème si ils se scratchent, parce qu’ils sont grands, majeurs et vaccinés, ça me fait un peu tiquer.
Ce sont des personnes comme nous, qui sont passés par les mêmes erreurs de jeunesse, mais qui auront peut-être moins de chance que nous.
Si on peut leur éviter la casse, c’est quand même mieux, même si chacun est responsable de soi.
D’apprendre qu’un jeune grimpeur sans expérience, se retrouve gravement handicapé, parce qu’il s’est surestimé ou qu’il a imaginé le TA, plus facile que ce n’était, j’ai quand même du mal à m’en foutre même si je suis d’accord avec toi, que le seul responbable, c’est lui.

Et pour ta dernière phrase, j’adhère complètement :
Je prends toujours des risques mais je suis capable de les évaluer et donc de les accepter en poursuivant ou de les refuser en redescendant.

Moi aussi, aujourd’hui, quand je prends des risques, je le sais et je le fais en toute connaissance de cause, mais j’ai été jeune et avec le recul, je sais que dans mes débuts, j’ai pris des risques, mais que je n’en avais pas forcément toujours conscience.

De toutes façons, je ne suis pas contre le TA, bien au contraire, mais je pense que la façon de se protéger dans le TA, ça s’apprend dans le III ou le IV et pas dans le 6 et que des voies en III ou IV, on en trouve partout, à condition de s’aventurer un peu en montagne.
Ce que je dénonce, c’est plutôt la tournure que prend cette éthique de la grimpe propre à tout prix, et qui me semble un peut tourner au fanatisme et qui, j’en ai bien peur pourrait tourner à l’accident pour certains.
Mais bon, j’avais dit que je ne reviendrai pas sur le sujet équipement déséquipement et là on est presque dedans.
Je suis simplement pour que tous les grimpeurs puissent grimper avec l’engagement qu’ils le souhaitent.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

l’araignée au plafond a écrit:

Si on défend la grimpe sur coinceur, c’est parce qu’on aime ce
genre de grimpe et par pour des considérations écologiques du
style " aucune trace".

Salut Julien, juste un bémol, la conception/fabrication d’ un coinceur est à peu près 100 fois plus polluante que celle d’ un clou, de surcroît, il existe plusieurs manufacture en France qui offre des pitons d’ une extrême qualité ( Leborgne, à Arvillard 73 en particulier ) vendu sous licence.
D’ autres fonderies en Isère et Savoie fariquent entre autre pour Petzl et obtiennent systématiquement les nouvelles normes de qualité en matière environnementale.

C’ est pour cela que j’ ai écrit plus haut : " le vrai Ta, ce n’ est pas sur coinceur ", à mon avis, c’ est sur piton et/ ou cordelettes ( ficellou ) ou sangle, voire coin de bois ( mais n’ allons pas trop loin non plus ).

Posté en tant qu’invité par Flo73:

Qu’est ce que tu ne comprends pas dans mon post?
Moi je dis simplement, en résumé, pour revenir au sujet initial que ce n’est pas la fin du monde, si dans une voie qu’on aurait voulu vierge, on trouve quelques pitons. C’est le côté fanatique, de grimpe propre pronée par certains, qui me gène.

Posté en tant qu’invité par Dani:

Bon… j’avoue que en faissant tres peu de grimpe sportive, le problème me touche de loin,
et que je n’ai pas suivi les autres threads d’équipement-déséquipement, et que je n’ai
jamais réfléchi beaucoup a la question.

Je hallucine un peu avec toute cette polemique.
J’ai apris a grimper dans les Pyrenèes ou rien n’était (n’est ?) équipé. Arête de Salenques, Aiguilles de Diables, Besiberri, Aig de Travessany, Els Encantats…etc
Et c’est là ou j’ai apris a poser des protections.
Mais oui… il fallait marcher, et charger des matos.

Apres, ici dans les Alpes, ou l’on monte en télepherique et même les voies normales sont equipés avec des cordes fixes (Cervin, Dent de Géant…), il y a un petit group de grimpeurs qui veulent tout déséquiper.
Surprise !

Bon… respect. Rien a dire…
Mais ça m’étonne un peu.

J’imagine que quand les guides ont laissé sur place les relais sur la sud de la Dent de Géant, sur les goulottes du Tacul, sur les rochers Whymper a les Jorasses etc,etc,etc
ils l’ont fait par un soucis de sécurité… que l’on a consideré prioritaire.

Mais il me semble qu’on ne parle pas de la même chose
ni du même type de voies.

Des TA en fond du vallée a coté de la route…
oui, pour quoi pas…si ça vous plait…

Posté en tant qu’invité par tetof:

ça s’apprend dans le III ou le IV et pas dans le 6

Je suis entièrement d’accord avec toi.
Mais dans Pembroke, quand je parle de connaissance toute relative de la pose des protections et la désescalade, il faudrait plutôt comprendre que je n’y connaissais rien à comparer des Britanniques que j’ai côtoyé. J’en connaissais déjà plus que la moyenne de mes collègues Français. Avant de faire ce climbing trip, j’avais déjà fait des courses montagne AD-D, posé des coinceurs à Jarbonnet, fait du TA en Chartreuse/Vercors, pris des vols en cascade. Je peux t’assurer que malgré cette expérience, j’étais totalement neuneu à comparer des Britanniques.

Qu’elle est le % des grimpeurs Français avec un niveau 6a qui ont déjà fait des relais « suspendu » sur coinceurs ? Attention, je ne parle pas d’un relais « okazou » avec un piton, un arbre, ou un spit en complément ? Je te parle d’un vrai relais sur coinceurs où tu grimpes pour y arriver et où tu grimpes pour repartir, bien évidement tu n’as pas avec toi un marteau pour te dépanner okazou.
Poser des coinceurs dans sur des Falaises Traditionnels te donnent de la marge et de la confiance quand il s’agit d’en poser en montagne. Attention, je ne suis pas en train de dire que les anglo-saxons sont un modèle. Cet apprentissage sur des couennes traditionnels les rends bien souvent très lent. Ils n’apprennent pas à allez vite et à être léger. C’est un gros handicap en montagne.

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

tetof a écrit:

on ne se posait pas tant de questions, c’ est tout.

Tu as raison mais c’est dommage car si la génération précédente
s’était posé plus de questions, il est probable qu’il y aurait
eut moins de conneries de faites. C’est la même chose que pour
les stations de skis.

En fait, la génération précédente ne se posait pas la question tout simplement car les montagnes n’ étaient pas aussi fréquentées qu’ aujourd’ hui.

Là aussi, un tout petit nombre a décidé pour les autres, en particulier, les propriétaires de terrains de montagne qui ont vendu/loué des parcelles souvent immenses aux promoteurs sont les premiers responsables du désastre ( extension des super stations ) mais aussi du fait que l’ espace montagne est constamment assailli par des masses de touristes d’ un genre nouveau .

Concernant, j’ y reviens, le nombre important de voies spittées, si on est là, c’est sans doute du fait que la formation ( in ovo ) n’ a certainement pas été à la hauteur du but recherché, ou bien qu’ il existait une réelle motivation de la part des clubs et associations de diriger les néo-grimpeurs dans un style plutot que dans l’ autre .

Dernière chose, je te remercie du style et de la teneur que gardent nos échangent.
AlbanK.

Posté en tant qu’invité par tetof:

Alban,
A ta place, je ne m’avancerais pas sur le terrain glissant des éco-bilans.
Pour info, le pot de yaourt en plastique à un meilleur éco-bilan que le pot de yaourt en verre. Les matériaux qui semblent traditionnels ne sont pas nécessairement plus écolos que des matériaux plus modernes.
Concernant les nouvelles normes de qualité en matière environnementale. Je suis en charge de la certification de ma boite, je me permet donc de rappeler que c’est comme pour le reste : beaucoup de marketing, de communication et de protectionnisme.

Autres remarques :

  • les ficellous sont également fait à partir du pétrole.
  • Qu’elle est le poids des pitons/nécessaires pour équiper totalement une voie. Qu’elle est le poids des friends pour faire la même voie ?
  • Acier ou Aluminium. Lequel à le meilleur éco-bilan ?
  • Perfo ? ok avec des accus en France (vive le nucléaire) mais quid des thermiques et des accus dans d’autres pays ?
  • Colles pour les broches ?
    Ect…
    Je n’ai pas de réponse mais je pense que tu n’en as pas plus que moi.
    Néanmoins, la meilleure façon de réduire notre impact global est de concentrer la merde. A ce titre, il est préférable de goujonner la totalité d’une falaise comme Presles pour y concentrer les grimpeurs. Mais si tu pousses la logique, tu te rendras compte que le grimpeur Ecolo est un grimpeur parisiens qui a grimpé dans une salle de pan en métro. Pas de chance.

Posté en tant qu’invité par l’Urbain:

Paul G a écrit:

Par ce post, je viens d’apprendre que la face Est de la tête de
la Balme était maintenant toute spitée.

Bein ouaip.
Cette face fait 2m de large, et, pas de bol, la ligne de spit est en plein dedans.

La faible difficulté de l’ensemble
pardonne toutes les écarts…

… dans la limite des 2m disponibles.

Et maintenant, c’est spitée partout ?

Pa-rt-out on te dit ! On voit plus le rocher.

Si c’est vrai, j’ai envie de pleurer.

Va-z’y Paulo, mon épaule est là pour ça.

C’est triste d’en arriver là, mais je songe à devenir un
militant actif du déséquipement…

Du coup, maintenant, c’est moi qui ai la chiale.
Tu veux pas devenir alcolo, plutôt ?