Posté en tant qu’invité par Flo73:
Pour ce qui est des blessures, je suis à peu près dans le même cas que toi, mais nous, on a la chance de pouvoir encore profiter de la vie. Moi aussi, aujourd’hui, je ne suis pas allée faire de sport, comme beaucoup d’autres jours, parce que je paye les conséquences de mon activité, un peu à risques, et moi non plus je ne regrette rien de ce que j’ai fait. Mais, nous ne sommes ni l’un, ni l’autre dans un fauteuil roulant et nous avons bien profité de notre passion de la grimpe, enfin surtout moi, car toi, tu dois être plus jeune et tu as encore un bel avenir devant toi.
Je suis entièrement d’accord avec toi, que quand il nous arrive quelque chose en grimpe, c’est entièrement de notre faute dans la majorité des cas, et comme je te l’ai mis, l’exposition est quelque chose que je comprends très bien, même si je ne la pratique pas comme toi et même que je la pratique peu.
[b]mais les jeunes qui débutent en sont parfois incapables, ils vont partir dans des voies non équipées en pensant qu’ils ont largement le niveau, alors qu’il leur manque l’expérience.
Où est le problème. Ils sont grands, majeurs et vaccinés.
Quand j’encadre en tant qu’initiateur, j’essaie surtout de transmettre la notion de responsabilité. Pratiquer une activité à risque nécessite avant tout d’assumer les conséquences de ses actes. Responsable et coupable sont les maîtres mots. Si on se plante, c’est toujours de sa faute. C’est ce que j’ai écris dans Pembroke et c’est une partie du message : quand tu t’engages dans une voie, il faut être capable de finir ou de redescendre. Ce n’est que le reflet de la vie : tu es responsable de tes actes.
J’avoue détester cette tendance actuelle de la société de toujours chercher un coupable et la schizophrénie qui en découle : consommer sans risques des activités dangeuereuses[/b].
ça n’a rien à voir avec la recherche d’un coupable. Je suis la première à proner la responsabilisation de chacun dans les sports à risques.
Mais, malgré tout, quand tu dis : où est le problème si ils se scratchent, parce qu’ils sont grands, majeurs et vaccinés, ça me fait un peu tiquer.
Ce sont des personnes comme nous, qui sont passés par les mêmes erreurs de jeunesse, mais qui auront peut-être moins de chance que nous.
Si on peut leur éviter la casse, c’est quand même mieux, même si chacun est responsable de soi.
D’apprendre qu’un jeune grimpeur sans expérience, se retrouve gravement handicapé, parce qu’il s’est surestimé ou qu’il a imaginé le TA, plus facile que ce n’était, j’ai quand même du mal à m’en foutre même si je suis d’accord avec toi, que le seul responbable, c’est lui.
Et pour ta dernière phrase, j’adhère complètement :
Je prends toujours des risques mais je suis capable de les évaluer et donc de les accepter en poursuivant ou de les refuser en redescendant.
Moi aussi, aujourd’hui, quand je prends des risques, je le sais et je le fais en toute connaissance de cause, mais j’ai été jeune et avec le recul, je sais que dans mes débuts, j’ai pris des risques, mais que je n’en avais pas forcément toujours conscience.
De toutes façons, je ne suis pas contre le TA, bien au contraire, mais je pense que la façon de se protéger dans le TA, ça s’apprend dans le III ou le IV et pas dans le 6 et que des voies en III ou IV, on en trouve partout, à condition de s’aventurer un peu en montagne.
Ce que je dénonce, c’est plutôt la tournure que prend cette éthique de la grimpe propre à tout prix, et qui me semble un peut tourner au fanatisme et qui, j’en ai bien peur pourrait tourner à l’accident pour certains.
Mais bon, j’avais dit que je ne reviendrai pas sur le sujet équipement déséquipement et là on est presque dedans.
Je suis simplement pour que tous les grimpeurs puissent grimper avec l’engagement qu’ils le souhaitent.
[%sig%]