C’est vrai. Après les vrais bons alpinistes n’ont manifestement pas l’audience d’un Inoxtag.
L’alpinisme est d’ailleurs secondaire dans l’histoire, il s’agit de se donner les moyens de vivre des défis… quelqu’un a parler du marathon de New York (on pourrait parler de la diag en trail)… même problèmatique s’agissant du ratio intérêt/CO2.
Les vrais bons alpinistes qui ont mazouté en détruisant la planète, comme tous les boomers, pendant x décennies n’ont tout de même pas beaucoup de leçons à donner à ce « gamin ». Depuis les années 80, il n’y en a tout de même pas beaucoup qui ont pris le bateau, le train ou le vélo pour aller dans ces montagnes. Même en France …
Ce n’est pas une question d’audience. Avoir un minimum le cul propre, ou à minima assumer ses propres travers, est tout de même mieux pour critiquer ce « gamin » sur le thème de l’impact écologique.
Ce gamin est de son siècle, celui que nous avons tous construit, y compris en profitant quasiment tous d’une énergie carbonée abondante pendant des décennies.
Inoxtag réussi le tour de force d’avoir probablement une audience se rapprochant de celles des vainqueurs de l’Annapurna. Il ne connait rien à la montagne, n’a rien fait en montagne et ne fera rien de plus. Par contre, il sait utiliser le système manifestement mieux que tous le monde pour faire exploser l’audience. Le décalage entre la piètre performance alpinistique et l’audience doit en énerver plus d’un d’un dans le monde de la montagne.
C’est bien la montagne, le sommet ultime, qui lui permet également d’atteindre cette audience.
Quand on se nourrit de polémiques certainement. Si on s’en tient à ce qui nous est présenté, la montagne n’est qu’un support permettant de passer le message de se donner les moyens de ses rêves.
D’ailleurs n’oublions pas d’où on parle, dans le cas d’Inoxtag comme des vrais bons alpinistes, nous ne sommes pour la grande majorité ici que du côté de l’audience. Peu importe les états d’âmes de ces vrais bons alpinistes par rapport à Inoxtag. Je ne fais pas parti de l’audience des vrais bons alpinistes lorsqu’ils nous proposent des choses à perpette justement pour les raisons que j’évoque ici.
La polémique, suscité des réactions, est juste une des mamelles du métier d’Inoxtag. C’est d’ailleurs toujours aussi marrant de lire certains critiques n’ayant pas compris pas qu’ils alimentent le buzz d’Inoxtag.
Ca ne sidère de voire autant de personnes se sentant obligé de se positionner « officiellement » par rapport à ce divertissement.
Même MW s’y est mis.
C’est certains qu’Inoxtag a du mettre un billet sur la table pour atteindre l’Everest en 1 an et faire rapidement un film agréable à regarder. Il a des moyens. Mais au départ, ça ne me semble pas non plus démesuré à comparer des moyens habituellement utilisés pour les divertissements. Ce n’est pas non plus un budget de centaines de millions. Au départ, il n’a pas l’audience « officielle » des JO, du Mondial, de la Guerre des Etoiles ou de Rambo 15.
Je serais curieux de comprendre/connaitre la dynamique.
A comparer des grands « divertissements » faisant autant d’audience, l’impact carbone de son histoire doit être relativement faible.
Vu sur un autre forum d’escalade avec principalement des actifs de moins de 20 ans. Pour rappel le public principalement visé, ce sont des gens comme la sœur décrite. Comme il le dit à la fin, à voir si il y aura une marque durable pour elle, mais une fraction va peut-être vouloir du grand air grâce à ce film, et ils auraient difficilement été touchés autrement. Personnellement je suis plus inspiré par l’expédition récente au Groenland en kayak de Symon Welfringer pour escalader une face vierge (oups, ils ont pris l’avion…), mais pas sûr que ça motive une fraction des followers de la première heure d’Inoxtag à se bouger de la même manière, et de toute façon ils n’en ont jamais entendu parlé, et n’en entendront sûrement jamais parlé.
Je crois qu’on y touche: on a un petit jeune qui débarque dans le monde de la montagne sans avoir les codes du bon chass… heu alpiniste, il n’a pas été adoubé par une formation CAF. Il a clairement une culture manga et jeux vidéo (assez machiste…), il reste très jeune (je vois mes étudiants de L1).
Bon perso, j’aurai préféré qu’il se prenne un vrai but à l’Ama Dablam (et y retourne) plutôt qu’une petite fracture de mental. Mais j’ai adoré son excitation quand il découvre le sommet : par ce que au fond, c’est ça l’essence de l’alpinisme - s’extasier devant la beauté d’une montagne et vouloir la gravir.
Quand je vois sur une autre discussion (morts coréens au Mt Blanc) que certains ne comprennent pas que notre vision européenne (ou plutôt franco-cafiste) de la montagne n’est pas la seule approche possible de la montagne et qu’il y a un aspect culturel fort, je me dis que certains feraient mieux de voyager un peu plus … (et avec curiosité).
Bien sur, on rèverait d’un message plus construit et profond et on peut rager qu’un budget de 2 millions soit possible pour un jeune de 22 ans qui n’a pas la maturité suffisante. Mais des apprentis youtuber il y en a des palanquées, et si Inoxtag sort du lot c’est pas complétement un hasard. Les premiers livres de Kilian Jornet ne sont pas foufous non plus … Mais il ne faut pas oublier qu’on (=la majorité de ce forum de minima trentenaires) n’a pas les mêmes codes que lui et à qu’il s’adresse à la « GenZ » : s’il les fait sortir dehors, tant mieux. Ils n’iront pas à l’Everest, mais en montagne ici en France. Et tant pis pour les râleurs qui rêvent d’être seuls privilégiés en montagne. Et à nous communauté C2C de profiter de l’occasion pour accueillir un sang neuf et surtout transmettre notre culture et histoire.
C’est quand même une formidable occasion de gagner en visibilité !
Un article du Monde avec un reportage rappelant que les moyens de 1978 étaient déjà très conséquent. 12 tonnes de matériel, 21 sherpas, une équipe de télévision, une liaison radio sommet camp de base, et même un « direct » avec la France. C’était beaucoup plus sauvage en 1978 mais l’impact écologique et la volonté de médiatiser n’étaient pas plus faibles pour montrer le 1er français au sommet de l’Everest que pour Inoxtag. On voit de la neige jaune dans le film et les bouteilles/tentes n’ont probablement pas été redescendues.
En 1953, ils avaient même un mortier dans les bagages mais avaient pris le bateau.
Qu’est ce que ça raconte de comparer à 1978 (j’étais pas né) si ce n’est notre incapacité à nous réinventer avant d’avoir franchement le nez dans notre merde ? On sait qu’en regardant en arrière il est peu probable que l’on ait à faire à quelque chose de vertueux
C’est probablement surtout des personnes qui n’ont pas beaucoup pratiqué l’alpinisme mais passe du temps à en parler. Des français, y compris adhérents du CAF, qui vont loin dans l’engagement en s’approchant de la zone rouge, il y en a, même s’il y a moins de morts que dans les rangs des ex pays de l’Est. Aller au bout, y compris sans revenir, c’est tout de même assez « courant » en alpinisme.
Inoxtag a tout de même eut de la chance d’y arriver en 1 an en partant de zéro, avec une bonne fenêtre météo sur place. Avec son physique probablement très moyen, et même sous O2 sans rien à porter, il avait tout de même besoin d’un créneau météo solide, et donc de bien faire les choses en amont pour arriver avec la « bonne » forme et expérience au bon moment.
Il n’y a aucun exploit alpinistique mais ça ne devait tout de même pas être facile pour une personne ayant passée sa dernière décennie à réaliser des vidéos.
+1
Je découvre le personnage. Comme tu l’écris, s’il sort du lot, ce n’est pas juste par hasard. Aller à l’Everest est une aberration d’un point de vue carbone. Mais son histoire n’est pas non plus ce qu’il y a de pire dans le milieu du divertissement. Les JO bien sous tous les rapports, c’est probablement qlqs millions de tonnes de CO2.
Effectivement, mais c’est vieux comme l’alpinisme, Heckmair, les Vernet, Paragot Berardini, Desmaison, les Lyonnais (Lacroix, Escoffier), Hugues Bauzille … n’étaient pas vraiment du serail et n’avaient pas les « codes » du moment avant de devenir des references.
En fait devient Alpiniste qui le pratique.
Il était inévitable que des Influenceurs-Youtubeurs débarquent tôt ou tard dans le monde de la montagne,
Donc effectivement on arrive à une énorme médiatisation d’une performance honorable mais très loin du haut niveau.et surtout un discours ultra égo-centré (mention spéciale à son message adressé a ses futur enfants qui ne devront pas souffrir de ne pouvoir se comparer à lui !).
Quoi, tout ça ?
Un type arrive, le type fait l’Everest, il publie sur Intoxmag, l’audimat explose, d’autres types font l’Everest.
Tout ça est banal. Il n’y a même pas de quoi faire un rapport.
C’est tout de même bien dommage d’écrire ce genre de chose.
Les porteurs locaux, à fortiori sur l’Everest, sont plutôt très bien payés par rapport au salaire moyen local et au niveau de vie. Ce métier, c’est juste le même que celui exercé par des paysans dans les Alpes avant que la profession ne se professionnalise pour devenir celle des guides.
Payer des porteurs, et donc contribuer à faire vivre les locaux par leur travail, c’est assurément le problème le moins critique, voire même plutôt une bonne chose.
Un ami a été porteur en France. Il n’a jamais eut le sentiment d’être exploité. Juste de faire un travail plutôt bien rémunéré.
C’est surtout pousser ses abonnés (et ses non abonnés) à cliquer. De ce côté là, la réussite est au rendez-vous.
Quant à pousser à faire comme lui, vu l’investissement financier pour l’Everest, je ne pense pas que ça concernera des foules.