?
Si tu enchaînes des longueurs dures sans t’arrêter au relais, la cotation change, non ?
ou un professeur…
?
Si tu enchaînes des longueurs dures sans t’arrêter au relais, la cotation change, non ?
ou un professeur…
Faut-il dire « second de cordée » ou « deuxième de cordée » ?
A mon époque, ça dépendait du nombre de membres que comptait ta cordée… mais je suis un vieux fossile.
« Second » signifiait « dernier de deux ».
Donc dans une cordée de trois, tu était deuxième… alors que dans une cordée de deux, tu étais second (ou deuxième, à choix)…
Mais les professionnels vont nous dire ce qui a changé. Après tout, mon beau-père dit bien qu’il passe la seconde, quand il change de rapport sur sa Golf VI (qui compte 6 vitesses)…
Je précise que j’aime bien mon beau-père, mais ça me fait tout de même tiquer un peu, même si ce n’est pas si grave… et qu’on peut vivre en « passant la seconde » toute sa vie.
Seulement, cette règle était très belle. Et je regrette si elle a aussi disparu en 1990… ou avant…
OK, maintenant c’est clair !
Ah ben tiens, moi aussi je dis comme ça… serais-je un autre fossile ?
Oh bord*l, la France d’en haut, les bien-pensants, se retrouve(nt) sur ce post…
Je vais suivre!
Ta question aux allures provocantes révèle que tu ne comprends pas comment fonctionne l’évolution de la langue, le rôle de l’Académie, le principe de la réforme. Relis les explications de Crupillouze !
Rien n’impose, ne suggère ou même n’invite un académicien à utiliser les nouvelles règles 1990 pour ses propres écrits. Un vieux croûton a été éduqué à l’orthographe ancienne, qui demeure correcte, donc il est assez cohérent qu’une personnalité « littéraire » et âgée de plus de 30 ans continue d’utiliser l’ancienne orthographe. Ensuite le texte d’un auteur passe vraisemblablement à travers une chaîne éditoriale avant d’être publié (correcteur automatique, correcteur humain, choix d’orthographe de la revue, etc…) : pas certain que l’auteur (même académicien) décide de l’orthographe du texte signé de son nom.
Pour attester l’usage, faudrait plutôt faire l’analyse de l’emploi dans les livres, les médias (presse écrite, Internet) et pour l’usage populaire analyser Internet (forums, etc). Avec un outil statistique comme Google Ngram, on remarque que jusqu’en 2008, l’emploi de « relai » ne progressait pas au détriment de « relais » (graph).
Il semble donc que vers 2008, la forme « relais » était encore très dominante dans les livres et « relai » peu utilisé. Mais faut interpréter ces données Google avec précautions (corpus inconnu, restreint aux livres, « relai » était une faute classique, comparaison avec boîte/boite) : peut-être que l’usage réel en 2015 est différent.
On peut le faire sur les forums de camptocamp (commentaires compris) !
relais : 19626 messages
relai : 2699 messages
NB : le résultat étant faussé lorsque le mot est employé au pluriel, évidemment.
P… ! J’ai passé 1/2 heure à concocter un truc à l’usage des ploucs et des mal-comprenants et ça m’a tout effacé !!!
Oui oui, je vais relire, j’aime bien, je trouve tellement joli, son texte. Je commence à me dire que Crupillouze fait peut-être partie du Conseil supérieur français de la langue française, qui nous habitue un peu au même genre de logorrhées passionnantes… attention, on va bientôt arriver à le démasquer.
Bon, c’est sympa, tant que vous ne décidez pas de piquer les vieux croutons, en fait vous êtes plutôt gentils!
Moi, comme dit, ça ne me gène pas que les règles soient outrepassées. Mais je persiste à ne pas comprendre qu’on dise que la règle n’existe plus.
Je continuerai à penser que cette règle existe. Mais je ne fais pas du tout un ulcère si certains la contournent (en étant certes appuyés par le Conseil supérieur français de la langue française).
Cette façon de voir les choses ne me semble pas si grave non plus. Il ne me semble pas y avoir de raison de s’énerver…
Sur le forum C2C :
permet de déduire le profil des contributeurs :
Tu oublies ceux qui écrivent tantôt avec un ‹ s ›, tantôt sans : ce sont les vieux cons qui veulent passer pour de jeunes cons mais qui n’y arrivent pas
[quote=« Søren, id: 1769188, post:131, topic:155729 »]Sur le forum C2C :
permet de déduire le profil des contributeurs :
< image : >[/quote]
Ce tableau est tellement beau que je vais me mettre à écrire « relai », juste pour t’honorer! Merci à toi, homme sage.
Je vais mettre mon grain de diachronie dans la démonstration. C’est un tic.
L’Académie a été un instrument normatif. Elle a eu un rôle dans la standardisation de la langue française.
Si elle a évolué vers une attitude plus observatrice (mais les « propositions », les « avis », les « critiques » et autres « réserves » ne sont-ils pas encore des gestes normatifs ?), son dictionnaire est toujours, dans la faune et la flore lexicographiques, considéré comme l’un des plus prescriptifs.
La norme est « relai ». Oui.
La raison étymologique ? Peu claire. Les graphies « relais » sont à peu près contemporaines des graphies « relai ». Je ne sais pas si on peut fonder une rectification sur une distinction graphique de deux déverbaux qui a duré peut-être vingt ou trente ans il y a huit cent ans. A fouiller, mais j’ai l’impression que tout le monde tourne en boucle autour d’une seule attestation de « relai » sans « s » vers 1260. « Relais » venant de relaissier est plus ancien et semble-t-il beaucoup, beaucoup plus répandu.
Je lis par ailleurs que si, en 1975, l’Académie a conseillé « relai », c’était par analogie avec « délai ». J’avoue, là, ne pas bien comprendre la logique. Elle serait morphologique (jouer sur les « préfixes » autour d’un noyau « lai », tout ça, parce que délai vient de délayer ? On ne peut pas admettre que deux dérivés anciens sur la même base ont pu, chacun, être marqués orthographiquement par leur histoire ? ) Vingt ans plus tard, la même modification, cette fois-ci appuyée sur une fidélité au véritable étymon qui a bien peu duré.
Quelle obstination à promouvoir « relai » ! Mais si la maigreur des attestations de « relai » se confirmait, cette obstination aurait presque ma sympathie. Il s’agirait du plus normatif des gestes, de la parole de l’étymologie officielle contre l’usage écrasant non seulement présent mais aussi multi-séculaire ; une véritable défense de l’indéfendable. Un geste presque gauchiste, une réhabilitation de l’oublié minoritaire, un magnifique pied de nez au pragmatisme ambiant. Bref, ce serait beau.
Je tentais un essai de promotion de la subjectivité des grimpeurs dans l’emploi de l’une ou l’autre graphie. J’aime bien cette position, car je verrais bien (avec risque d’erreur approchant les 100 %) une influence des connotations, de la sentimentalité qui peut s’attacher aux mots, dans cette jonction graphique des deux noms issus de relayer et relaissier il y a tant de centaines d’années - et peut-être dans le geste même de la main du copiste ajoutant un « s » parce que le sens qu’il donnait au nom le lui faisait attribuer au verbe issu de laxare. Passer le relai"s" (relayer) et laisser aller, se (re) poser (relaissier) puisque le relayeur a pris le relai, les deux contenus de sens se recoupaient comme les ballons des ensembles dans les maths de mon enfance. Normal, presque, que les graphies se soient confondues. Je trouve quelque part dommage et un peu triste de les redécouper au scalpel.
Posté en tant qu’invité par duc Hon:
C’est marrant ceux qui veulent abolir les règles parce qu’ils n’arrivent pas à les maîtriser (pas toujours faciles, certes), alors qu’on est sur un forum lié à la montagne, milieu où le respect de certaines règles est nécessaire voire parfois vital.
Posté en tant qu’invité par Un non professionnel:
Merci SDDDRO !
Merci de l’érudition, de l’acuité, de la pertinence.
Tout cela ne serait rien, sans le goût d’argumenter de manière factuelle. Et puis aussi, sans la gentillesse, l’amabilité.
L’autorité ne s’auto décerne pas, en fonction de compétences que l’on revendique, en fonction d’un cursus que l’on brandit comme en sautoir, de diplômes ou bien d’antécédents exhibés tels des ostensoirs. Elle s’établie naturellement et tranquillement par la justesse des vues et des arguments.
Voilà qui fait plaisir à lire.
Voilà qui change d’autres contributions.
Dans ce qui est dit ici, la norme suit l’usage. Traditionnellement, d’ailleurs, on parle de l’Académie pour dire qu’elle « accepte » tel ou tel néologisme usité ; on dit que tel ou tel mot, telle ou telle construction syntaxique, tel ou tel figement, « entre dans le Dictionnaire ».
Je crois que c’est ce qui m’a gênée (comme d’autres) dans le putsch de 1990. La norme précédait l’usage, au nom de régularités ou simplifications difficilement justifiables sans un gros bagage linguistique, et encore. L’institution normative se mettait à créer alors qu’on s’était habitué à la voir freiner les créations « populaires » ou jargonnantes et ralentir les évolutions naturellement rapides de l’usage, au nom de l’inter-compréhension entre générations ou du rayonnement du français lié à un certain classicisme. C’était nouveau, et ce n’est pas passé.
Posté en tant qu’invité par Barbeblanche:
kof kof
À mon humble avis c’est faux. La (mince) tranche pas totalement illettrée de ma génération utilise l’ancienne orthographe… et y est même souvent plus férocement attachée que les vieux. Il faut dire aussi qu’on nous a le plus souvent enseigné l’ancienne orthographe ; ou alors on nous a enseigné les deux, et dans ce cas c’est systématiquement l’orthographe ancienne que les jeunes choisissaient d’adopter. Maîtriser une langue compliquée procure un plaisir fou et on n’a pas envie qu’il soit gâché par des réformes simplificatrices à la con ! Alors oui je savoure toutes les bizarreries et exceptions de la langue française comme une bouchée de Russe. Pour ce qui est de la norme, de l’usage, tout ça tout ça, je n’en sais rien et je m’en moque un peu. Quoi qu’il en soit, en ce qui me concerne et un peu par principe, je crie longue vie au relais, aux anomalies et à la complexité en général.
« À bas facilité et simplification, mes frères zet sœurs en francophonie… Ne cédons pas de terrain à la médiocrité ! Résistons tout à la fois à l’indulgence coupable des gâteux du quai Conti, à la rigidité grotesque des partisans de l’immobilisme langagier, et à l’indigence orthographique, grammaticale et syntaxique des jeunes générations et des nuls ! Mourons, mais avec panache. » (Et si vous trouvez que je me contredis, tant pis pour vous… ou plutôt non, je le revendique. Et pour parodier ce bon Hubert BdlB : certains ont des contradictions, je suis une contradiction :lol: )
Bon en vrai je m’en fous un peu… y’a assurément des choses qui valent davantage la peine de s’enflammer ou faire un ulcère.
Cela dit…
« Au bord de la guerre des étoiles et de la mort à neutrons, il lui semblait émouvant qu’un homme fût prêt à prendre les armes pour défendre un accord de syntaxe. » (Pierre Desproges, Des femmes qui tombent)
Diable… encore une fois je n’ai rien à ajouter à ça.
Posté en tant qu’invité par Un non professionnel:
[quote=« Barbeblanche, id: 1769250, post:138, topic:155729 »]
kof kof[/quote]
Comme mon (pseudo)nom l’indique, cher barbu …
Je suis une tanche en orthographe, en grammaire, en conjugaisons, accords des participes, formules de style, rhétorique, beau langage et autres lexicologies …
Mais j’aime bien quand on m’explique.
Et du coup, le troisième était appelé second de cordée ? Fichtre !