Je vous demande de vous arêter!

Je précise qu’on peut aussi écrire « relai » sans être certains excellents grimpeurs.

Bon, là, évidemment, si non seulement ta sortie est pourrie, que tu t’es complètement paumé, que tes photos sont moches et qu’en plus tu écris tout avec des fautes, ben tu as peut-être passé une bonne journée, mais je pense effectivement que le compte-rendu sur C2C ne doit pas être considéré comme une obligation :cool: .

mais si mais si !
certains récits sont de véritables épopées :slight_smile:

Pour quelqu’un qui se présente comme un « véritable amateur » (par rapport à…?), assumant un certain élitisme, en guerre contre le nivellement par le bas (merci au passage de définir le « bas », d’un point de vue linguistique), et se posant de facto (on a le droit au latin, en français ?) en censeur de l’orthodoxie graphique sur C2C, c’est bien mal connaître (1) l’Académie (qu’un orthodoxe devrait écrire avec un A en capitale) et (2) le fonctionnement des langues en général et de la langue française en particulier.

L’Académie ne reconnaît rien, et n’impose rien. Ce n’est pas une institution normative. L’Académie émet des propositions et des avis (après consultation des pouvoirs politiques, ou non), voire des critiques et des réserves. L’Académie, très au fait des réalités de la linguistique, construit ses propositions en tenant compte des multiplicités de facteurs (parfois contradictoires) intervenant dans l’évolution - permanente - de la langue : usage, étymologies diverses, accents et régionalismes, contraintes techniques d’impression (les outils informatiques ont plutôt restreint les choix graphiques qu’ils ne les ont étendus - essayez par exemple de faire un usage correct des guillemets français sur C2C…), pratiques imposées par l’institution scolaire, etc. Les normes - comme la censure - sont imposées par le pouvoir politique, la plupart du temps pour des raisons politiques (mais cela aussi fait partie des facteurs de l’évolution des langues) ; jamais par l’Académie.

Alors, RELAI ou RELAIS ? Contrairement à ce que POG’ souhaiterait imposer, la norme (graphie imposée) est aujourd’hui RELAI. En 1990, le Conseil supérieur de la langue française (organe du pouvoir politique) fait paraître au Journal officiel un document, Rectifications de l’orthographe, qui préconise - entre autres - la correction d’anomalies graphiques, dont « relai » au lieu de « relais ». En effet, « relai » vient du verbe « relayer », et comme toute forme substantivée d’un verbe en …ayer (remblayer, delayer, étayer, balayer, essayer --> remblai, délai, étai, balai, essai), la graphie « normale » devrait être « relai ». C’était d’ailleurs la graphie initiale, lors du début de la fixation du français au XIIIe siècle ; l’usage a ensuite répandu l’erreur « relais », qui a fini par s’imposer. Le texte de 1990 a souhaité corriger l’anomalie ; l’Académie l’a approuvé sans réserve ! Il faut (norme) donc écrire « relai ».

En revanche, que disent les linguistes (dont je suis) ? Le langage, comme les langues, ne peuvent être normés. Une langue évolue, les normes aussi, mais avec toujours du retard (parfois beaucoup) sur l’usage. Les linguistes (d’une langue en particulier) ne disent jamais « Il FAUT dire », mais « la langue actuelle dit - plutôt - ceci ». Un linguiste prend une photographie (un « instantané ») d’une langue à un instant t. Concernant RELAI ou RELAIS, le linguiste dira : Le pouvoir politique préconise ceci, l’Académie cela, les locuteurs (l’ensemble des personnes parlant le français, environ 350 millions) se partagent à grosso modo 50-50% sur l’utilisation de la graphie… Ce sont donc les locuteurs qui font de facto évoluer une langue.

Quant à moi, je préfère « relai », pour des raisons personnelles. Et je trouve tout autant légitime de préférer « relais » ; « relais » n’est pas une « faute », au sens où l’entend POG’.

J’en lance une autre. Après « après que », on utilise le subjonctif (après qu’il soit venu) ou l’indicatif (après qu’il est venu) ? La norme voudrait que l’on dise « après qu’il est venu ». Or - faites l’essai, interrogez autour de vous - la très vaste majorité des locuteurs dit « après qu’il soit venu ». Qui a raison, la norme ou les locuteurs ? Très vraisemblablement, dans un avenir proche, la norme évoluera dans le sens des locuteurs. Comme elle le fait depuis la naissance de l’Académie.

[quote=« Crupillouze, id: 1769032, post:104, topic:155729 »][/quote]

Y’a un truc bien, c’est que t’es un rigolo, au moins! On doit pas s’ennuyer, avec toi.

Posté en tant qu’invité par lacigale libre:

:wink: +10 à pog= avec les guillemets! ! Ok je sors. .:footprints::footprints::footprints::footprints::footprints:

Ah l’ironie et son train d’étiquettes en guise de pensée ! Tip top, j’adore ! Le censeur de base, quoi : le flic du langage, le garde-chiourme de la norme, le kapo du code, « Faut dire ça, c’est la loi ! », « It’s the law, man…! I’m big, you’re small, I’m right, you’re wrong, I’m smart, you’re dumb ». L’éternelle dialectique du binaire, c’est noir, c’est blanc, c’est bien, c’est mal. Surtout pas réfléchir, surtout pas s’informer, je ne pense pas donc je suis. Et que je SUIS un véritable amateur de la langue, et que toi T’ES une bouse ou un rigolo.

Mais là, fallait pas me chatouiller. Quand on est un professionnel de la langue (ce qui n’empêche pas d’en être un amateur, « véritable » ou pas en fonction de critères dont on se fout, établis par des diafoirus du dictionnaire), il y a rien de plus énervant que de lire des donneurs de leçons péremptoires, en se basant sur des normes ou des avis d’Académie qui n’existent que dans leur cervelle binaire, à angle (qui file) droit, où l’opinion tient lieu de vérité. La langue est un matériau en ébullition, un organisme vivant, un bouillon de culture… Comme le rappelait SDDDRO, c’est d’abord un chant, et un champ, de subjectivité. Cette discussion du forum est intéressante parce que chacun y va de ses énervements, de ses passions, en un mot de son amour personnel de la langue. Tous ceux qui s’expriment ici sont pour moi tous des « amateurs véritables » ; pas ceux qui veulent imposer une norme. Ils me font marrer les Jacques Toubon qui légifèrent pour interdire l’invasion de l’anglais dans le français ; savent-il seulement que l’anglais, c’est du français à 50 % (si on compte dedans l’influence du latin) ? (Lire à ce propos l’excellent livre de Margaret Walter, Honni soit qui mal y pense, qui est la devise de l’Angleterre, en français dans le texte !)

[quote=« SDDDRO, id: 1753184, post:19, topic:155729 »]Peut-être faut-il assumer sa subjectivité ?

  • relai : vient de relayer. L’idée est de transmettre un flambeau, de confier la tâche à un autre. Le relai, c’est le passage du témoin. Version conquérante de l’ascension… Version solidaire et amicale aussi.
  • relais : vient de relaissier. Donc, de loin, de « laisser ». Le relais, anciennement, désignait « ce qu’on laisse »… La trace de ferraille vissée dans la montagne entre chaque passage d’alpinistes, la marque de l’homme sur le terrain, son reliquat ou son monument. Le relais humanise le lieu, pour le meilleur ou pour le pire.[/quote]

Tabi1rézon.
Lefransècèvivan &biento on oraplu besoin 2 ce prendr la tête avec tousa.

Quid de « possiblement », apparu dans les années 90, et qui est un anglicisme, traduction littérale de « possibly », alors que le français avait déjà « peut-être ».

Quid de « dévasté » (dans « le grimpeur est dévasté parce qu’il n’a pas atteint le sommet »), apparu dans les années 2000, traduction littérale de « I’m devastated », expression idiomatique anglaise pour laquelle le français avait déjà « effondré, anéanti ».

Il y en a tant d’autres… Ça ne m’énerve pas, c’est juste drôle d’observer en « live », l’évolution de notre belle langue…

Fine caricature :slight_smile: Il n’y a pas si longtemps, on lisait article sur article dans les journaux bien pensants des cris offusqués, des alarmes enflammées, sur le thème du "le langage texto (smsesque ?) est en train de conquérir notre langue et de la réduire en esclavage, cachez ce seing que je ne saurais voir. Et puis les smartphones sont arrivés, avec leur aide intuitive à l’écriture, et nos ados écrivent aujourd’hui peu ou prou « comme la morale l’exige ».

Sur le même registre, il faudrait que les pourfendeurs de l’anglais m’expliquent comment la Hollande, « petit » pays d’à peine plus de 15 millions d’habitants, où chaque écolier est bilingue néerlandais-anglais à l’âge de 6 ans, reste un pays si fort économiquement et linguistiquement, alors que la moitié des pubs affichées sur les murs sont en anglais. Les Bataves sont au moins aussi chauvins que les Français, pourtant : il n’y a pas de loi sur la langue, là-bas, et celle-ci n’est pas près de disparaître, elle est extrêmement dynamique.

Posté en tant qu’invité par Un non professionnel:

Ô Crupillouze, professionnel de la profession tellement revendiqué, voudrais-tu nous instruire (savamment, à ton habitude), des ravages du « Magister dixit », ou bien de l’argument d’autorité ?
Rapport à la stérilisation des débats, faute de stériliser le langage …


[i]Sans compter qu’à moins de s’exprimer comme un ancien président de la république, en Français, la négation est indiquée par deux mots : " ne … pas".
Ainsi , d’un « professionnel de la langue », nous aurions davantage attendu : « il ne fallait pas me chatouiller », de même que : "il n’y a rien de plus énervant …etc.

A moins, bien sûr, que « professionnel de la langue » ne fasse référence à de sympathiques et voluptueuses pratiques ordinairement pratiquées dans le réduit.[/i]

Ce qu’il y a aussi de bi1, c’est qu’en plus d’être un rigolo, tu es tout chouquinet.

Personne ne s’NRv’, ici, tu es bi1 le seul à monT sur T grands chevO.

Tout le monde s’en fout de savoir si c’est bien ou non, précisément je passe mon temps à dire que ce n’est pas si important que cela et que je préfère une belle voie décrite avec quelques fautes qu’une voie pourrie écrite en français académique.
Mais sauf ton respect de PROFESSIONEL, les règles de 1990 ne sont (malheureusement pour toi si tu y as participé) pas passées dans l’usage.
Donc relais s’écrit et s’écrira encore « relais » pendant quelques années dans les publications respectueuses de la langue, que tu le veuilles ou non.

Mais tt le monde ici t’M bien quand m’aime, faut pas Dprimer pour si peut.

Il y a 3 jours, c’est l’académie qui faisait foi… et maintenant c’est l’usage :rolleyes:
Tu sais POG’, une fois dans ta vie reconnaître que tu t’es trompé, plutôt que changer insidieusement de discours en cours de route pour pouvoir continuer prétendre avoir raison, ça n’a rien de déshonorant…
Mais pour le moment, sans équivoque, le rigolo, c’est toi :smiley:

[quote=« J.Marc, id: 1769140, post:113, topic:155729 »]Il y a 3 jours, c’est l’académie qui faisait foi… et maintenant c’est l’usage :rolleyes:
Tu sais POG’, une fois dans ta vie reconnaître que tu t’es trompé, plutôt que changer insidieusement de discours en cours de route pour pouvoir continuer prétendre avoir raison, ça n’a rien de déshonorant…
Mais pour le moment, sans équivoque, le rigolo, c’est toi :D[/quote]

Oui, c’est pas faux, le terme « passer dans l’usage » était un raccourci pour ceux qui connaissent la problématique. En fait, les rectifications de 1990 ne sont pas reconnues. Ni par l’académie, ni par l’usage (sauf par quelques personnes… qui en ont bien le droit), c’est plutôt ça, l’idée que je voulais exprimer. Ceci dit, mea culpa, l’académie a peut-être bien signé ce document… qu’elle ne respecte pas dans la pratique. Enfin, je sais pas, je demande à voir un texte d’un académicien qui écrit en respectant les rectifications… Bref, désolé du raccourci. Mais ceci dit, je me répète, ça ne me gène pas du tout que vous écriviez « relai ». Je me permettais juste de rappeler pourquoi l’orthographe de ce terme est controversée.

Là tu m’intrigues… honnêtement je n’y connais rien, mais comment l’académie peut-elle ne pas reconnaitre ses propres modifications ?

C’est l’essentiel :cool:

NB : avec toute cette discussion, je ne sais même plus comment je l’écris… à l’instinct je crois ! faudra que je vérifie.

Oui, l’academie a officialisé le mots « relai ». On en parle souvent sur le forum et notamment là:/viewtopic.php?id=244444.
Relai et relais sont deux graphies correcte, sans qu’aucune ne soit considéré comme une faute.
Tout est expliqué dans la discussion

Oui, sorry, comme on dit en français. Je revoyais mon texte en même temps que tu me répondais. Les rectifications sont ratifiées par l’académie (même si elles émanent du Conseil supérieur de la langue française)… mais je ne les vois pas utilisées par les académiciens. Mais OK, je m’écrase si vous me montrez une preuve du contraire.

Merci Crupillouze, pour tes explications détaillées. :rolleyes:

@POG : Tu sembles ignorer l’usage chez les générations éduquée à l’ortho-1990 depuis l’enfance. En 2015, certains ont déjà plus de 20 ans… Rien qu’une question de temps (que les vieux crèvent) avant que l’ancienne écriture soit oubliée.

D’ac d’ac, je m’écrase, c’est possible, je suis un vieux fossile. Mais je vous en prie, montrez-moi un académicien qui écrit en respectant les règles de la réforme. Juste pour ma gouverne. J’ai tellement de peine à y croire…

[quote=« SDDDRO, id: 1753184, post:19, topic:155729 »]- relai : vient de relayer. L’idée est de transmettre un flambeau, de confier la tâche à un autre. Le relai, c’est le passage du témoin. Version conquérante de l’ascension… Version solidaire et amicale aussi.

  • relais : vient de relaissier. Donc, de loin, de « laisser ». Le relais, anciennement, désignait « ce qu’on laisse »… La trace de ferraille vissée dans la montagne entre chaque passage d’alpinistes, la marque de l’homme sur le terrain, son reliquat ou son monument. Le relais humanise le lieu, pour le meilleur ou pour le pire.
    Se relaissier, c’était aussi s’arrêter de fatigue. Le relais, contrairement au relai, invite à l’empathie envers le grimpeur épuisé et vaillant, qui a donné de sa personne pour parvenir là… Le relais est une halte nécessaire, réparatrice ou salvatrice, l’endroit où il est, enfin, permis de souffler un peu. Le relais, avec un S, ressemble au banc pour la halte, ou au refuge.
    Alors, relai ou relais ?[/quote]
    Normalement on fait un relai parce qu’on n’a plus de matos pour se protéger, ou qu’en continuant (jusqu’au bout de la corde ou en corde tendue) le tirage serait trop grand.
    On ne fait pas un relai pour le laisser en place. Sauf si son but dans la vie est de planter des spits. On peut le laisser en place parce qu’on a choisi de le laisser en place, mais on n’y est pas obligé.
    On ne fait pas non plus un relai pour se reposer. Ca peut arriver, mais ça signifie qu’on est taquet. En étant à l’aise dans la voie, on pourrait continuer après le relai si on était en solo, mais encordé on n’a plus de dégaines/friends/corde ou le tirage est trop grand. Ceux qui veulent faire un temps dans une voie prennent plus de matos et peuvent ainsi sauter des relais : la fatigue n’intervient pas.
    L’utilisation normale d’un relai, ce pourquoi on les décrit dans les topos et les schémas, est de faire passer devant celui qui a récupéré le matos en grimpant en second. Le but d’un relai est donc bien « de transmettre un flambeau, de confier la tâche à un autre ».
    Donc relai sans S :slight_smile:
    Voilà voilà…