Posté en tant qu’invité par claudio:
Bonjour, Tetof…
sauf ton respect d’ex-anar(d) de gauche naïf et désormais homme mûr responsable, compétent, prudent en toute circonstances, etc., pas dogmatique, enfin bref un modèle de raison, sauf ton respect donc, la facture commence à être salée.
tetof a écrit:
Les écolos ne feront jamais avancer la mentalité de ce pays car
ils ne sont pas crédibles.
Cela fait vingt fois que tu l’écris sans apporter jamais la moindre explication à cette assertion, comment dirais-je ?.. dogmatique ?
Si les écologistes se sont probablement souvent trompés en matière de stratégie politique, le corpus d’idées qu’ils défendent reste à mon sens ce qu’il y a de plus « crédible » dans le paysage des propositions politiques actuelles. Il suffit de comparer : tous les programmes des candidats aux dernières élections étaient idéologiques (du bonapartisme de Sarkozy au marketing de Royal en passant par les habituelles déclinaisons nationalistes-fascistes ou révolutionnaires-romantiques des uns et des autres), celui des Verts était plutôt argumenté et précis.
Tout comme beaucoup de personne, je
serais ravie de voter pour un candidat politique capable
d’avoir une vision Ecologique crédible. Ouvre donc les yeux,
pourquoi crois tu qu’ils se sont fait laminés aux elections.
Parce que les scores de Le Pen de 1983 à 2002 font de lui quelqu’un de « crédible » , peut-être? Hem… C’est vrai qu’il y a comme un réflexe positiviste dans ta manière de réfléchir, Tetof. C’est peut-être salutaire dans un laboratoire, mais en société ça ne marche pas (et jouer comme tu le fais de l’écologie scientifique contre l’écologie politique montre bien ton ignorance de ce que pourraient t’apporter quelques connaissances en sciences de l’homme). Pour ce qui est de l’« échec » des Verts à la dernière présidentielle, d’une part ça n’est pas une nouveauté à l’occasion de ce type de scrutin ; d’autre part plein de raisons (Hulot, le vote utile, la doxa médiatique) ont aggravé ce fait. Cela n’a pas empêché la candidate Voynet de défendre les idées de l’écologie politique de manière d’autant plus nette que tout jouait contre elle.
Je ne voterais pas pour ces bouffons croyant défendre l’Ecologie
et faisant de la gesticulation.
Cela, ça te regarde.
Ils sont tellement nuls qu’ils
ne sont même pas capable de désigner un chef. Alors t’imagine
pour gouverner.
Drôle de conception de la démocratie. Avec ce genre de représentation a priori de la vie politique, on est pas près de sortir du bonapartisme. Ne pas se plaindre ensuite de l’attentisme des populations gouvernées ou de la centralisation bureaucratique des pouvoirs.
L’écologie n’est pas de droite ou de gauche.
Tu confonds l’écologie avec… la vérité qui, c’est exact, n’est ni de droite ni de gauche (puisqu’elle englobe les erreurs des deux, comme l’avait remarqué un certain Hegel). L’écologie scientifique n’a effectivement pas intérêt à prêter allégeance à l’une ou l’autre force, mais elle ne prétend heureusement pas au pouvoir. L’écologie politique y prétend, elle, ou à tout le moins à la discussion démocratique sur les lois qui seraient supposées bonnes pour régir la vie en société en fonction de préoccupations écologiques.
A partir de là, personnellement, j’imagine assez mal que l’on puisse faire passer le projet écologique sans projet social.
Dit autrement : je ne conçois pas l’écologie comme un luxe de société riches, ni comme une nécessité vitale pour l’espèce humaine (ce qu’elle peut être aussi bien sûr), mais comme un projet de société. Dit encore autrement, et beaucoup plus simplement : décréter l’écologie pour tous sans poser la question des inégalités (au niveau local, comme au niveau global) me semble particulièrement malvenu. Voilà pourquoi il m’apparaît moralement difficile d’être à la fois « de droite » (qu’elle soit conservatrice ou libérale) et écologiste au sens politique du terme. Tant qu’on a pas combattu et réduit les inégalités (qui se trouvent par ailleurs être directement issues du système de production et de ses effets, accumulation de richesses, paupérisation, etc.), l’écologie n’a aucune chance, et d’ailleurs aucun sens politiquement parlant (après, on peut très bien imaginer une planète avec des sociétés modélisées, dans lesquelles ni toi ni moi ne vivont réellement, etc. mais ça n’est plus politique, et à peine scientifique).
Comme tu vois, je ne sais pas si Marx est « de gauche », mais il est certainement encore utile aux écologistes (comme à tous ceux qui souhaitent réfléchir à la manière dont fonctionne l’économie - capitalistes ou libéraux compris).
Une bonne
politique n’est pas de droite ou de gauche.
Une bonne politique
est avant tout une politique qui fonctionne. Une bonne
politique écologique est avant tout une politique qui
fonctionne. Je ne sais pas qui pourrait faire cette bonne
politique écologique mais il est certains que ce n’est pas la
mouvance écolos.
Qu’est-ce qu’une « bonne politique » ? Une bonne politique au sens d’une « bonne gestion » ? Ou une politique habile qui assure la pérennité du pouvoir à ceux qui le détiennent ?
Tu semble choisir la première option, ce qui est cohérent avec ton pragmatisme (mais pas avec ton « analyse » de la crédibilité des Verts au vu de leurs scores électoraux). Attention seulement avec les trucs « qui fonctionnent » : une fois de plus la société n’est pas un laboratoire, ni même une « organisation » ou un « système », il n’y a pas de « modèle » qui tournerait une fois mis en place, il reste toujours les conflits (de classes, de valeurs, de générations, etc.), sans compter la mort et les peurs qu’elle engendre, les passions humaines, plus ou moins vaines, la tragédie et les vices inhérents à la nature humaine. L’alpinisme, par exemple.
bonnes courses
claudio
[%sig%]