Un témoignage, peut-être …
Je suis arrivé sur ce site il y a longtemps … quelque chose comme 20 ans, pour situer.
J’y suis arrivé pour des raisons parfaitement futiles et contingentes, comme : le choix d’un itinéraire … ou bien les conditions de tel ou tel passage … ou bien je ne sais quoi d’autre.
Me promenant, je suis tombé sur une rubrique où deux savants se disputaient sur : « Autant pour moi », « Au temps, pour moi » (L’un d’entre eux est toujours dans les parages …).
Ce fut comme une révélation.
Il était donc possible de réunir quelques gonzes sous le plus petit dénominateur commun qui est le goût de l’altitude, et de deviser et d’échanger sur les sujets les plus divers, sur l’actualité ou bien la mort qui vient, sur la littérature ou bien la météo des plages, sur les voyages lointains ou l’art de la sieste … etc, etc.
Je suis resté.
Pour qui découvrirait le bistrot de maintenant, je crois totalement impossible d’imaginer quel fut le foisonnement créatif qui prévalait alors.
Il y avait des récits de montagne, des billets de pure fantaisie, drôles à s’en pisser dessus … d’autres puissants, torrentiels et cataclysmiques, qui fonctionnaient comme un uppercut qui laisse le souffle court, et l’âme songeuse …
Les conversations qui s’en suivaient étaient parfois un régal, oui … de non-sens, d’œillades, de digressions plus profondes puissantes les unes que les autres, pleines de ce pétillement là qu’il est commode de désigner par ce mot : l’intelligence.
Il y eut des amitiés profondes, nouées dans ces échanges, et toujours jardinées et entretenues. D’autres plus légères peut-être, de celles que l’on regrette de voir s’étioler, coupable que l’on est de n’y pas consacrer l’énergie qu’elles justifieraient mille fois …
Il y eut des amours aussi, bien sûr, avec tout ce qui va avec, le sucré comme l’amer, le doux, la douleur.
Et puis de sacrées engueulades, sans déc !
Ce qu’est le bistrot devenu, je n’en dirai rien. Je crains de n’y être plus adapté, personne n’aime plus raconter des histoires, je n’y trouve plus ce que qui tellement m’avais séduit.
La vérité est que je n’ai aucune compétence ni surtout aucune légitimité pour émettre quelque avis que ce soit sur ce qui s’y passe … et puis : que les nouveaux intervenant façonnent le troquet à leur image, ils 'y sentiront bien, certainement !
…
… …
Enfin voilà ce que je voulais dire : la seule raison, vraiment, qui m’a fait fréquenter C2C depuis vingt ans est le bistrot.
Il fut selon moi le plus profond intérêt du site … très, très loin devant je ne sais quelle banque de données et collection d’informations techniques.
Hu ! Hu !
Je crains de n’être pas vraiment raccord avec l’avis général, et celui des autorités, n’est-ce pas ?