Au soleil sans vent je poisse toujours même si il fait 5°. La semaine dernière j’étais à Chironico faire du bloc (granite) et on a tous trouvé que certaines prises poissaient dans un bloc, alors qu’il faisait 5° à l’ombre. Certains dans le groupe avaient quasiment deux chiffres d’écart en cotation max. Si tu ne transpires pas beaucoup des mains tant mieux pour toi
Sinon tu aurais aussi pu ne pas poursuivre la digression
Oui c’est possible, j’ai juste donné une limite valable dans la plupart des cas, mais parfois la limite est plus basse. En fait la limite dépend de 4 paramètres : température, humidité, vent en surface du rocher, ensoleillement.
Auparavant je transpirais beaucoup des mains, mais j’ai appris à moins transpirer. Transpirer coûte de l’énergie, quand on cherche à augmenter le rendement, on limite la transpiration.
Ok, dans ce cas, on met un chouïa de magnésie sur ses mains, mais pas directement sur le rocher comme on peut le voir souvent.
L’effet est surtout psychologique. Perso, quand j’ai les mains moites, je mets du pof sur mes mains : la résine, avec l’humidité, rend les mains collantes, ce qui améliore l’adhérence. La résine est naturelle et n’est pas nocive pour l’environnement.
La magnésie n’est bien adaptée que pour la SAE (elle était, avant que les grimpeurs des années 80 ne la rendent populaire en l’utilisant en falaise, utilisées par les gymnastes aux agrès), mais on sait depuis un moment qu’elle donne des armes à ceux qui veulent interdire/limiter l’escalade en sites naturels (nocivité pour les lichens, etc.). Son utilisation en bloc est plus récente.
Ce n’est pas parce que c’est naturel que ce n’est pas mauvais pour un écosystème. Les frelons asiatiques c’est naturel mais c’est mauvais pour les écosystèmes européens. Par ailleurs le carbonate de magnésium (MgCO3 ou de son petit nom « la magnésie ») se trouve aussi à l’état naturel dans certains sols ou rochers.
Comment on apprend ça ? Je sais comment augmenter ma tolérance à la chaleur pour moins transpirer globalement car j’ai moins chaud, mais modifier la sudation ultra-locale au bout des doigts je n’ai jamais entendu.
Tu as oublié un paramètre, et pas des moindres : la peau ! Eh oui, on n’a pas tous la même peau… d’ailleurs on peut voir l’influence des propriétés de la peau à l’échelle individuelle en utilisant de la crème antihydral ponctuellement, ce que je ne fais pas moi même mais je connais des gens qui le font pour préparer des voyages de grimpe. Après que l’antihydral ait fait effet ils utilisent beaucoup moins de magnésie. De là à imaginer que naturellement, nous n’avons pas tous les même peaux avec les même propriétés et donc pas le même besoin d’un agent asséchant…
Une digression commence au deuxième message, qui transforme une simple allusion en discussion hors sujet. Il est toujours possible de faire comme @PlutonianMinimalism : répondre en créant un autre sujet. Ou répondre dans la dernière discussion déjà créée sur le même sujet.
J’ai commencé à la magnésie en boule (SAE/falaise) pendant plusieurs années. Après un court séjour à Bleau où j’avais récupéré une poupée avec de la pof en poudre, j’ai fini ma magnésie et continué avec la pof dans mon sac à magnésie. A la fin de la pof, j’ai laissé le sac à magnésie au placard.
Maintenant si j’ai besoin de m’assécher les mains, je les frotte à mon pantalon.
Je ne sais pas si je transpire moins des mains qu’à mes débuts, mais le côté psychologique, je m’en suis débarrassée
Personnellement, j’aime bien avoir un sac à pof avec une boule de magnésie quasi vide, et un peu de poussière au fond. Comme ça on peut faire le rituel en delayant, sans émettre des nuages de poussière.
C’est sûr qu’il y a plusieurs dimensions. Une purement physique sur le fait d’assécher des mains à la peau plus ou moins humides en fonction des grimpeurs, une psychologique sur le fait de se persuader que ça aide, et une physiologique indirectement sur le fait que s’arrêter pour mettre de la magnésie peut « forcer » à délayer.
L’avantage, c’est que tu limites la quantité utilisée.
Sinon, pour limiter les conséquences sur le bloc, on a intérêt à brosser (mais pas avec une brosse trop dure qui serait trop abrasive) :
J’ai essayé la brosse en poils de sanglier mais finalement, c’est minutieux et ça prend pas mal de temps. La méthode classique des bonnes claques sur le rocher à coup de torchon marche bien pour nettoyer. Assez souvent, il faut commencer par nettoyer la magnésie laissée par les prédécesseurs avant de grimper…
Le plaisir est Le même que quand la neige est poudreuse, il faut juste savoir skier dans ces types de neige.
Pour le brouillard…quand tu connais bien une vallée…tu ne montes pas faire du ski que pour la vue sur le mont blanc ou la grande motte…le paysage tu le connais…voir même par cœur…souvent par temps bouché je me plais à admirer d infimes détails. le regard se concentre sur d autres trucs bien plus petits, et tout mignon, le givre, les mousses, l orientation se complexifie un peu, on découvre un petit creux que l on a jamais vu, un couloir adjacent, du coup on est encore plus heureux de trouver le bon chemin bref des plaisirs tout autre que la grossière vue imprenable sur la grande motte.
Et quand craquent quelques éclaircies, j entrevois la montagne par de petites lucarnes, qui en cachant parfois les plus belles parties, laissent gambader l imagination vers des paysages incroyables et des sommets à 9000m, les nuages subliment le paysage comme la lingerie de madame…donc oui il y a plaisir à sortir dans le brouillard.
Une subtilité que visiblement tu ne partages pas bubu.
Bonne année les montagnards !
Commentaire magnifique qui fait du contre-courant par rapport à l’approche consumériste du milieu naturel (« ouin ouin, les points sont trop loin, les cotations sont sèches, c’est patiné, la neige n’est pas bonne, il fait chaud, il fait froid, c’est nul alors que j’ai le droit de me regaler » etc.). Ceci dit ce n’est pas une attaque personnelle contre Bubu.
Ca me semble plus complexe avec de nombreux paramètres. A chacun de se poser la question par rapport à sa pratique mais ce que décrit @noname123 peut correspondre à une approche consumérisme ou non.
Pour moi accepter la montagne telle qu’elle est, et apprécier la beauté quelque soient les conditions, c’est déjà à s’éloigner du principe de « l’optimisation du plaisir ».
Fin du HS pour moi, je suis modo, je peux pas me le permettre
tres bonne remarques.
Et pour @Bubu, tu crois vraiment que les grimpeurs top niveau s’emmerdent a mettre de la magnesie sur leur mains alors que les conditions sont tip top si cela ne sert a rien?
Que ne faut il pas entendre …
Je n’ai pas dit que la magnésie ne servait à rien, elle assèche bien les mains (durant qq secondes…), mais qu’on pouvait s’en passer bien souvent, juste en limitant la transpiration.
Déjà on peut s’alimenter avec un régime qui limite la transpiration : limiter les produits laitiers et la viande (pas l’éliminer, mais diviser par 5 ou 10).
Ensuite, on régule la chaleur en s’habillant/déshabillant. Par exemple s’habiller lors de l’assurage et se déshabiller en grimpant, pour éviter d’avoir froid à l’assurage, ce qui enclencherait la machine à chauffer.
En grimpant on a les mains en haut, le sang a du mal à les atteindre, ce n’est pas compliqué de ne pas surchauffer des mains normalement.
Et surtout, grimper comme un chat, pas en bourrinant, en oubliant que c’est de l’escalade.
A savoir que certains transpirent des mains pas seulement à cause de la chaleur, mais aussi à cause du contact du rocher froid : réaction de la peau, je ne sais pas si c’est un bug ou si ça permet de protéger la peau dans certains cas, mais en grimpe c’est gênant. Une peau plus épaisse résout le problème normalement.
C’est difficile de s’enlever le réflex de transpirer des mains, quand pendant des années on a grimpé en bourrinant et quel que soit les conditions, faisant comprendre au corps que escalade = transpiration des mains. Ben ouais, fallait pas commencer le cercle poisseux