Comme dit @vince368952, c’est l’évolution normale de la nature et les aménagements n’y feront rien, à part enrichir les entreprises des copains. On peut prévoir sans trop se mouiller, si je puis dire, que ce type d’évènement sera de plus en plus fréquent. Avec la fonte du permafrost, la Meije va se retrouver un jour ou l’autre au fond des Etançons. Il y a eu déja plusieurs éboulements de ce côté là. La seul solution semble être d’abandonner les lieux. Il y a des précédents (Tigne, Savine…), pas dans le même contexte, il est vrai.
Intempéries du côté de La Bérarde et Saint-Christophe
Je me suis questionné également sur l’histoire du hameau : son implantation doit être bien plus ancienne.
J’ai cherché un peu, trouvé ça :
Essor de la Bérarde en 1890 | Association
Où l’on titre bien sûr « essor en 1890 » (lié au développement du « tourisme alpin ») mais c’est juste un essor. L’implantation doit être bien plus ancienne.
J’ai trouvé également ça :
Histoire - Le Refuge du Carrelet
Où l’on trouve mention du hameau Berardi vers 1330, mais où l’on note qu’il était alors situé sur la rive opposée à l’implantation actuelle.
Recherches à poursuivre, pour essayer de trouver notamment à quelle époque entre ces deux dates on a commencé à occuper le site actuel…
L’implantation est certainement ancienne, mais je ne pense pas qu’on puisse parler de hameau. Tout comme le faisaient mes grands-parents jusque dans les années 50’ du côté de Fond de France (Haut-Bréda), les paysans de montagne avaient une résidence principale en fond de vallée (1000 m) et une résidence d’été, voire d’alpage (celle de mes grands-parents existe encore, près de la station du Pleynet) qui n’étaient donc pas occupée en hiver (pas de route à cette époque), comme c’était le cas à La Bérarde, au moins jusqu’à la période de développement touristique, dans les années 70’.
En tous cas, vu la présence de prés, voire même de traces d’anciennes cultures, donc d’un sol, sur le cône de déjection où la lave torrentielle a déferlé, on peut estimer à au moins plusieurs centaines d’années sans qu’un tel évènement ait eu lieu sur celui-ci.
En altitude, en partant d’un tel dépôt de roche, un sol ne se constitue pas rapidement…
Fort possible, et corroboré par l’étymologie (les « bérards » étant les éleveurs de moutons).
Quelques infos historiques sur la route centenaire :
De Saint-Christophe-en-Oisans à la Bérarde : une route séculaire | Isère Mag
Tu as raison Gilles, c’est bien pour cela que je me questionnais. En effet, il y avait de nombreux prés, des sortes de terrasses, entre la Bérarde et la passerelle sur le torrent de Bonnepierre, qui témoignent d’une utilisation ancienne de ces lieux. J’adorais la quiétude de ces lieux, à la transition entre l’espace aménagé et la montagne sauvage…
Top !!
Sur la carte de Cassini, on note que c’est l’implantation actuelle !
Oui, et les clapiers (les tas de pierres qui résultaient de l’épierrage) font même penser que certaines de ces terrasses étaient cultivées. Car l’épierrage est le résultat du travail du sol, et on ne s’embête pas à le faire seulement pour du pâturage (a la rigueur dans les prés de fauche on enlève les pierres superficielles qui risquent d’abîmer la faux).
Pour en arriver à des cultures, il faut plusieurs siècles, au moins pour la formation d’un sol « arable ».
Oui même si l’orientation de Bonne Pierre est un peu bizarre
C’est vrai ! Mais c’est un peu récurrent sur ces vieilles cartes (je me suis référé aux cours d’eau, mais est-ce du coup probant ?..).
C’est juste une approximation comme tu dis, oui ça reste probant on est rive droite Vénéon et rive gauche Etançons.
En dézoomant on voit que bonne pierre aboutit bien aux Ecrins (même si non nommés) c’est globalement cohérent
Ete 2022. Je ne sais pas trop pourquoi en descendant del a Tête de la Maye j’avais pris cette photo bucolique des blocs depuis le pont de la route sur les Etançons.
Sans doute j’avais souffert de la soif (grosse chaleur)
En 1786, il y avait déja de l’habitat å la Bėrarde.
« Les habitans de la Bérarde sont doux et affables, ils ont l’air confiant et tranquile ; ils sont plus étonnés qu’inquiets sur les objets de curiosité qui leur amènent des étrangers… »
Autant pour moi !
J’avais souvenir que dans le roman historique ´Gaspard de la Meije ´ l’écrivaine (qui j’espère s’était documentée) ne parlait que d’habitat saisonnier pour ce hameau, avec effectivement culture et pré de fauche….
Le livre de Roger Canac « Ces demoiselles au tableau noir » est très intéressant à ce sujet. Les institutrices qui sortaient de l’EN de Grenoble étaient envoyées dans les hameaux des montagnes de l’Oisans où certaines étaient même bloquées tout l’hiver. Ma mère, sortie de l’EN après guerre en a fait partie, elle avait été nommée à Huez, donc un peu plus chanceuses que ses copines de promo nommées à Saint-Christophe, aux Etages ou Villard-Reculas. Il n’y avait donc logiquement pas d’école à La Bérarde, donc logiquement aussi pas d’habitants à l’année.
C’étaient les instits’ filles qui étaient affectées dans ces villages car dès les mois de mai/juin les jeunes garçons montaient en alpage avec leurs pères et les animaux et les filles restaient à l’école pour apprendre à coudre, à tricoter, à faire la cuisine, d’où la présence d’institutrices.
Il y avait une ėcole primaire en 1930
Ah effectivement, donc il y avait un habitat permanent à cette époque. Mais n’était-ce pas une école temporaire ? Et jusqu’à quand ?
L’histoire de ta mère était dans les années 1950.
Au XVIII et XIXe avant l’exode rural, la Bérarde était probablement habitée toute l’année.
Il ne faut pas oublier cet exode rural, ainsi que la saignée de la guerre de 14 qui a été terrible dans les petits villages. Et puis en référence encore à mes grands-parents et la population du Haut-Bréda, avec 3 ou 4 familles, on arrivait facilement à 15 ou 20 enfants.