Intempéries du côté de La Bérarde et Saint-Christophe

Interview de 2 habitantes de la Bérarde (en été) :

Une émission au sujet des carte de risques et du système d’assurance français qui couvre les catastrophes naturelles .
Extrait : « Ces dernières années ont été marquées par une multiplication et une intensification des catastrophes naturelles en France et dans le monde, ce qui mécaniquement accroît le nombre et le montant des sinistres.
En France, les spécificités du modèle d’indemnisation des catastrophes naturelles, introduit en 1982 sous la présidence Mitterrand, garantit un cadre protecteur à la fois pour les assureurs et pour les assurés. Côté assureurs, le risque de défaut est minimisé grâce à l’existence de la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), organisme à capitaux publics, qui “assure les assureurs” ; côté assurés, l’obligation légale de souscrire au régime dit “Cat-Nat” dès lors qu’un contrat d’assurance habitation est signé permet de garantir un taux de couverture supérieur à 95% - alors qu’il n’est que de 60% en Europe »
La suite ici :


Ne pas tenter de prévoir c’est déjà gémir disait L. de Vinci .
« Géorisque » c’est ici :

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Introduction de ce reportage : « Soigner les rivières avec une méthode low-tech inspirée par les castors : Voilà le projet portée par le philosophe Baptiste Morizot et son équipe. Rejoignez le Mouvement d’alliance avec le peuple castor, et reprenez la rivière aux machines : https://mapca.eu/«

La suite.

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Face à des pluies « millénaires », je me demande s’il est possible de se protéger à 100%.
PM, une bonne partie de Grenoble est en zone inondable, on met tout le monde à flanc de montagne ? ou sur pilotis en renonçant à tous les RDC et caves ?
Le moins cher est de former les gens, d’avoir des alertes qui limitent les déplacements donnent le temps de mettre certaines choses à l’abri. Mais qd je vois les inondations récentes ds des zones très habitées, je doute qu’il y ait des solutions miracles pour se prémunir à 100%.

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Ce n’est pas le sujet de la vidéo mais de mon précédent message il me semble.
Pas de solution miracle pour sauver tout le monde et sans même parler de phénomène catastrophique « millénaire ».
Les méthodes et stratégies pour ce protéger sont multiples et à différents niveaux et à plus ou moins long terme .
A titre individuel et dans l’immédiat sur le site «Georisque » il y a une page d’information sur ce qui est faisable.

Me préparer, me protéger | Géorisques.

La deuxième étape serait de s’informer au niveau de sa commune sur les zones a risques et leurs gestions.
Par exemple en s’intéressant à toutes les bêtises et récupération politique au sujet des enjeux à moyen et long terme des ZANs.
Résumé de l’émission
« Lumière sur un mécanisme défini par la loi Climat et Résilience, le ZAN pour zéro artificialisation nette. Visant la réduction de 50% d’ici 2030 de la consommation d’espaces naturels dans le pays, puis le zéro artificialisation en 2050, cette obligation pose le problème de la raréfaction du foncier »

Pour moi tous les problèmes sont liés ( catastrophe naturel , urbanisation et artificialisation galopante, dérèglement climatique, destruction et aménagement des rivières et fleuves , agriculture intensive et destruction des habitats etc…)
Ne pas prévoir c’est déjà gémir .

Explorer expérimenter diversifier c’est ce qui permet de se préparer et ce qui fait la robustesse du vivant.
La vie c’est se construire sur les fluctuations et de ne pas les éviter ( par la performance) .
C’est expliqué ici :

Un été sans montagne
article écrit par Par Sébastien Truche, membre du CA de Mountain Wilderness

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La faute est d’avoir rétréci le lit des rivières et en plus d’y avoir construit. Il suffit de regarder les photos, dessins et cartes anciennes. C’est vrai pour la Bérarde, c’est vrai pour Valencia, idem pour St Martin Vésubie, pour Annonay, pour Lyon, pour Grenoble, pour Paris. L’évolution du climat, en augmentant la fréquence des crues, ne fait que le mettre en évidence plus souvent.

Lyon en 1662 avant que la presqu’ile ne soit rallongée dans le confluent et quand le Rosne était endigué en rive droite alors que la rive gauche était laissée libre :

Grenoble en 1884; le Drac est endigué rive droite et laissé libre rive gauche. La bande de terre derrière la digue n’est pas urbanisée. L’ile verte n’est pas urbanisée, on voit encore l’ancien lit de l’Isère entre le cimetière et les fortifications. :

Grenoble

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Pour tenter de comparer ce qui est comparable avec l’artificialisation des sols et le mitage urbain moderne lié à la puissance en augmentation constante depuis 1950 des moyens techniques associés ( pétrole et béton à gogo , mécanisation du BTP, transport individuel etc…) le cas de Limony ( et son cours d’eau à très faible débit à l’étiage) pour tenter de comprendre les conséquences des dernières inondations.
Il suffit de compter le nombre de maisons individuelles (80 environ ) qui n’existaient pas en 1950 dans la zone inondée rive gauche suite à l’embâcle sous le pont routier ( en rouge).


PS On voit bien sur l’image de 1950 le cône de déjection ( bien délimiter par les terrains agricoles à l’époque ) de la rivière dans le Rhône.

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Intéressant même si certainement un peu plus compliqué qu’un simple aménagement local (on a à faire ici à un aménagement/contrôle de l’ensemble d’un fleuve). Le niveau du Rhône est très fortement impacté par la présence de barrages en amont. D’ailleurs, la presqu’ile a été rallongée mais également réduite (suppression d’un barrage sur la Saône) d’où les vestige de rail en bout de Presqu’ile :

La zone amont à la ville du Parc de Méribel constituait (constitue encore un peu) une zone où le débit d’eau pouvait être naturellement tamponnée.

Enfin bon, on s’éloigne fortement du Vénéon, là :slight_smile:

Pour en revenir au Vénéon , une prioritė est de refaire l’assainissement des villages (les plus habitės) au bas de la vallėe, Venosc, Le Bourg d’Arud, l’Alleau. Car depuis le mois de juin, tout a été dėtruit et les égouts se déversent dans le Vénéon. Seule la station d’épuration de Saint Christophe la Ville a ėtė épargnėe.

L’assainissement, comme toutes les constructions et équipement, ne doit pas être placé ni dans le lit des rivières, ni sur les cônes de déjection de cours d’eau ou d’avalanches.
Le lit des cours d’eau ne doit pas être rétréci ni barré par des digues, ponts, levées de terre trop solides. Les ponts anciens en bois qui se font emporter comme des fétus de paille par les crues ne bloquent pas longtemps le cours d’eau et sont donc plus adaptés…

Le lit du vénéon est très facile à identifier sur les images anciennes.

Ca parait évident, et pourtant c’est le contraire qui a été fait.

Pour cette vallée les réseaux passait ou ?
Il ne suivait pas le tracé de la route comme de partout ?
La route en 2024 suit le même tracé que celui de 1950. Rien d’évident face à des phénomènes météorologiques et leurs conséquences séquences de cet ampleur .
Cela va demander des travaux pharaonique pour desservir cette vallée quasiment vide d’habitants permanents.

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Beaucoup de choses étaient évidentes quand on connait le pays, ou si on est pas du pays, quand on regarde les photos et peintures anciennes. On a construit où sont déja passé les cours d’eau.

Exemple frappant, le parking de la Bérarde aménagé par le parc des Ecrins dans le lit du Vénéon !

Avant, le parking, était juste un terrassement au Bulldozer dans les alluvions. C’était pas cher et on savait qu’un jour, il faudrait repasser un coup de lame. Mais un aménagement comme celui financé par le parc, c’était joli, mais aussi un gaspillage d’argent public que le Vénéon allait emporter un jour. Le parking n’a tenu à peu près que 20 ans…

Merci pour la vidéo de limony qui montre qu’un obstacle dans le cours d’eau a tendance à provoquer un bouchon quand le cours d’eau transporte autre chose que de l’eau (arbres, blocs de pierre). La conséquence est que le cours d’eau va passer ailleurs, là où on le l’attend pas.

A la Bérarde, la levée de terrain qui supporte la route entre le pont et la partie ancienne du hameau réduit la largeur du torrent de 50 m, par rapport à l’ancien lit visible sur les photos. Ca a forcément participé à bloquer la lave de blocs, et à faire s’empiler les graves en amont. Les gros blocs de granit ont aussi participé, mais eux étaient là depuis longtemps.

Pour les réseaux de cable, il ne faut pas suivre les routes partout (c’est déja le cas quand il y a des lacets), éviter les passages d’avalanche, les cours d’eau.
Pour les égoûts il faut faire du lagunage local et arrêter les stations d’épuration centralisées avec des conduites sur grande distance. C’est l’occasion de développer les toilettes sèches, de limiter l’usage des détergents chimiques.

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Propose tes services à la DDT, ses ingénieurs sont peut-être peu compétents

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Tu crois que les ingénieurs sont décisionnaires ?

De toutes façons, des erreurs grossières ont été faites, j’espère que les responsables seront poursuivi :

Oui c’est ce que l’on peut constater en comparant les images de 1950 et celle 2023.


Tout ce que j’ai pu constater c’est que le lit majeur du Vénéon est, à quelques rares endroits , beaucoup plus large en 1950 qu’actuellement.
Et que la végétation est plus dense en 2023 qu’en 1950 sur les rives du Vénéon ( entre autre).
Il faudrait avoir accès à des photos aériennes de la vallée après l’épisode de crue pour comparer et se faire une idée des éventuelles fautes techniques imputables à un tracé d’origine inapproprié de la route .
Changer les modes de retraitement des eaux usée ( tout à l’égout ) pourquoi pas .
Encore faudrait-il tenir compte de l’afflux touristique estival qui fait passer la population de quelques habitants l’hiver à plusieurs dizaines de milliers en été et des limites des autres systèmes d’épuration ( lagunage toilette sèche etc… ) .

Avant, la végétation était utilisée comme source d’énergie. Le minimun des forêts se situe vers 1900, après il y a de gros programmes de reboisement pour lutter contre l’érosion. Des photos intéressantes de ces programmes se trouvent dans les archives départementales des Hautes Alpes.

C’est ici : Géoportail (on peut basculer de la photo de 2021 à celle de 2024 en affichant/masquant le fond « Photos aériennes »).
Le parking a résisté à la crue du Vénéon, c’est la crue du torrent des Etançons qui en a recouvert une partie.

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Il y a aussi que le réchauffement climatique a développé la végétation qui remonte sur les pentes autour de La Bérarde mais aussi jusqu’au Carrelet. J’ai un recul de plus de 30 ans et j’en avais discuté il y a deux ans avec un ancien qui connaissait les lieux depuis plus longtemps encore. Par exemple, au niveau du plan du Carrelet, en 1990, il n’y avait pratiquement pas d’arbres.

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Oui, mais c’est assez récent.

L’arrêt de l’utilisation systématique du bois de chauffage ( chauffage et cuisson) remonte à son remplacement progressif par les combustibles fossiles. A cette altitude, le poêle à bois fonctionne même en été.

on y voit plusieurs choses:

  • Le torrent des étançons en amont du confluent de la Bonne-Pierre a arraché ses rives et même des arbres
  • La Bonne-Pierre a causé l’essentiel du flot de pierres, ce qui se voyait sur la première image dispo entre les nuages juste après après la crue
  • La Bonne-Pierre s’est répandue sur tout son cône de déjection, jusqu’au pied de l’ancien hameau d’alpage au N.
  • Le flot principal de la Bonne-Pierre a dû être brutal pour avoir défoncé la rive droite du torrent des Etançons au confluent
  • La crue glaciaire de la Bonne-Pierre très brutale a pû être alimentée par des poches d’eau sous-glaciaires plus importantes que le seul lac visible en surface.

C’est dommage que les photos aériennes post-crue ne montrent pas le vallon du Clot des Cavales où le cône de déjection semblait aussi modifié.

Le confluent Bonne-Pierre - Etançons sur le cadastre de 1829:

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