Injonctions paradoxales pour le PNV?

Posté en tant qu’invité par nico:

Je me demandais si le Parc National de la Vanoise ne serait pas pris dans des injonctions paradoxales (on entendra par là la situation ou quelqu’un est sommé de faire quelque chose et son contraire)? Je m’explique : l’institution « parc » peut-elle à la fois réellement « avoir le souci de l’environnement » et promouvoir « la connaissance favorisée du public des milieux ou des espaces gérés », comme cela est stipulé dans la définition d’un parc national donné par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) en 1969 à New-Delhi?

Posté en tant qu’invité par strider:

tu pars dans un grand débat, dis donc!
mais en fait c’est un faut débat car on ne peut avoir le souci d’environnement sans faire connaître les milieux fragiles au public…
autrement on ne peut pas défendre et justifier la protection d’un espace naturel sans en vanter les qualités…
faut savoir qu’on ne peut protéger sans savoir ce que l’on protège et c’est pas avec une bande d’ignare qu’on pourra faire quoi que soit…alors on se dit oui on fait visiter les espaces naturels aux gens et donc ça les rend moins naturel car il peut y avoir une surfréquentation…mais c’est un faux débat, car l’utilisation traditionnelle des vallées autrefois n’avait pas forcément un souci écologique, d’aillleurs rien que le fait un nom à une montagne c’est déjà l’humanisé, elle n’est plus totalement…l’écologie (je parle pas politique entendons nous) est née d’une prise de conscience du aux connaissances nouvelles sur la nature : des hommes admirables comme le commandant Cousteau ou Nicolas Hulot ont permis cette prise de conscience au travers de la médiatisation qui est un formidable outil de communication et de sensibilisation s’il est bien utilisé…

enfin autre débat, mais il n’y a pas que des hommes en montagne t’as au moins 5000 bouquetins en Vanoise et crois ils font aussi tomber des pierres sur leur passage et vont pas se lamenter qu’ils dégradent le paysage, juste la prudence de ne pas s’envoyer des pierres et de veiller à la sécurité des leurs petits, comme les hommes en fait…

Posté en tant qu’invité par strider:

oups j’ai écrit trop vite une phrase :

d’aillleurs rien que le fait de DONNER un nom à une montagne c’est déjà l’humaniser, elle n’est plus totalement SAUVAGE…

PS c’est vrai qu’il n’y a pas encore de fonction « éditer » sur ces forums qui sont d’accès libre…

Posté en tant qu’invité par strider:

mais c’est encore « nico » et encore une fois je n’avais pas fait gaffe! en tout cas voilà mon avis sur la question , nico et je pense qu’il n’est pas impartial du tout c’est clair…mais c’est peut être une question de fond sur ton dossier, pas vrai?

Posté en tant qu’invité par strider:

en tout cas sur ce sujet n’hésitez à donner d’autres avis que le mien car nico en a besoin pour son dossier…

Posté en tant qu’invité par eude:

Cet été, j’ai grimpé dans le parc national d’ordessa.
Le village à l’entrée est plein de grue et de chantier genre stastion de ski et il est déja prévu de construire un nouveau parking.
Les anciennes infracstructures paraissant beaucoup plus restreintes.
On a un peu l’impression que le parc ( parc mondial, unesco, et tout et tout ) a été créé pour promouvoir le site, lui faire un peu de publicité, et ainsi developper le tourisme dans la vallée.
Pour se qui est de la vanoise, je ne vois pas où est l’interret dans la protection du site, de faire venir plus de visiteurs.
Il y a même des fois ou je m’interroge en voyant les autoroutes qui mènent à la buvette du glacier blanc.
Les bons chemins permettent-ils de canaliser la foule ou bien d’attirer plus de monde ?

Posté en tant qu’invité par nico:

Oui, merci strider! je travaille sur le parc et toutes vos réponses m’intéressent! Alors allez-y, à vos contributions…

Posté en tant qu’invité par J2LH:

nico a écrit:

Je m’explique : l’institution « parc » peut-elle à la
fois réellement « avoir le souci de l’environnement » et
promouvoir « la connaissance favorisée du public des milieux ou
des espaces gérés »,

L’un ne va pas sans l’autre il me semble. Favoriser la connaissance du public c’est avoir un soucis de l’environnement. On ne protège bien que ce que l’on connait bien.

Posté en tant qu’invité par nico:

« On ne protège bien que ce que l’on connait bien. » : la protection vient-elle pour toi de la part du visiteur (pas de cueillette ou de piétinement pour les fleurs, pas de « chasse photographique » pour la faune) ou la protection est-elle l’oeuvre de l’institution? Le visiteur aura-t-il à ton avis un comportement différent si on lui signale que son environnement possède des caractériques spéciales le rendant extraordinaire (c’est-à-dire qu’on l’a informé de ces caractéristiques)? Précise ta pensée, çà m’intéresse.

Posté en tant qu’invité par nico:

« On a un peu l’impression que le parc ( parc mondial, unesco, et tout et tout ) a été créé pour promouvoir le site, lui faire un peu de publicité, et ainsi developper le tourisme dans la vallée. »

Cela veut-il dire que pour toi le procesus de spécification de ce territoire, c’est-à-dire la création de ce parc national (tous?), sert à masquer un intérêt économique? Ou alors, est-ce que ce parc a été crée pour protéger un environnement remarquable et a ensuite dévié de sa fonction première en profitant de sa procédure de classement au patrimoine mondial par l’UNESCO?

« Le village à l’entrée est plein de grue et de chantier genre stastion de ski et il est déja prévu de construire un nouveau parking. »

Je ne connais pas du tout le site : est-ce une rénovation du patrimoine bâti accompagné d’une adaptation à l’évolution de la fréquentation touristique ou des aménagements construits ex-nihilo afin d’augmenter la capacité du site en lits et en places de parking pour impulser une nouvelle phase dans le développement touristique? Et le fait d’avoir une construction dans un parc va-t-il pour toi à l’encontre de l’image que le parc se donne (ou souhaite se donner)?

Posté en tant qu’invité par poil di gris:

tout à fait d’accord avec le pet(tit) JH2L (il parle de quoi?) mais quand tu dis JH2L :"… On ne protège bien que ce que l’on connait bien …".

Ouais! mais quand même on peut rajouter : on détruit ce que l’on ne connaît pas par peur.
(tu me fais peur JH2L!)

Un loup public en connaissance de cause (quoi je cause trop!)

Posté en tant qu’invité par eude:

Nico a dit :
Cela veut-il dire que pour toi le procesus de spécification de ce territoire, c’est-à-dire la création de ce parc national (tous?), sert à masquer un intérêt économique? Ou alors, est-ce que ce parc a été crée pour protéger un environnement remarquable et a ensuite dévié de sa fonction première en profitant de sa procédure de classement au patrimoine mondial par l’UNESCO?

Le parc ne sert pas à masquer un intérêt économique, il sert à promouvoir sa popularité un peu comme les inscriptions « vu à la TV » sur certains emballages. La plupart des gens qui ont visité ce parc cet été, n’y seraient pas aller si leur curiosité n’avait pas été éveillée par l’inscription « patrimoine mondial et tout et tout ».
Quand au village à l’entrée de la vallée qui s’agrandit, c’est bien qu’il y a plus de visiteurs qu’avant le classement du parc.
Point positif, les voitures ont été interdites dans la vallée. Maintenant, il y a des gros cars payants qui montent et descende en permanence (tout les quart d’heure) de 7h à 22h même les jours de pluie où il n’y aurait eu personne en temps normal.
Lorsque l’on vois ça, on a du mal a croire qu’il y est moins d’émission de gaz qu’avec les voitures d’avant. Lorsque j’y suis allé, nous étions 9 dans le car de 50 places pour monter (a 8h) et 4 pour redescendre.
En plus, dans ce parc, des taxis 4x4 proposent des rando sur les chemins alors que les voitures personnelles sont interdites.

Posté en tant qu’invité par RoM:

nico a écrit:

Le visiteur aura-t-il à ton avis un
comportement différent si on lui signale que son environnement
possède des caractériques spéciales le rendant extraordinaire
(c’est-à-dire qu’on l’a informé de ces caractéristiques)?

Bien sûr, il faut toujours expliquer les raisons d’une interdiction pour qu’elle soit mieux acceptée. Je pense que beaucoup de promeneurs ne se rendent pas compte de l’impact qu’implique leur comportements, même si cela n’arrètera pas certains…

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par nico:

Si je te suis RoM, cela signifie que le visiteur se plie à l’interdiction car il est informé qu’il est dans un parc qui a l’image d’un sanctuaire de la nature. Dans son esprit, cette nature là est à conserver. En d’autres termes, dans un environnement hors-parc mais tout aussi beau, le visiteur ne sera pas capable de s’auto-discipliner car il ne connait pas d’interdiction?

Posté en tant qu’invité par RoM:

nico a écrit:

Si je te suis RoM, cela signifie que le visiteur se plie à
l’interdiction car il est informé qu’il est dans un parc qui a
l’image d’un sanctuaire de la nature. Dans son esprit, cette
nature là est à conserver. En d’autres termes, dans un
environnement hors-parc mais tout aussi beau, le visiteur ne
sera pas capable de s’auto-discipliner car il ne connait pas
d’interdiction?

C’est peu être le risque mais je pense que la plupart des visiteurs sensibilisés comprenent le message que le parc cherche à faire passer et sont à même de le transposer dans les autres milieux naturels. J’ajouterais que dans les espaces non protégés, des campagnes d’information sur le respect des sites et leur intérêt (biologique, géologique…) sont souvent réalisés. Je ne suis d’ailleurs pas pour les interdictions trop contraignantes mais plutôt pour une meilleure information et éducation environnementale. Mais cela me semble indispensable pour freiner les moins compréhensifs.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par tétras:

on ne protège bien que ce que l’on connait, mais avant tout ce qu’on aime. Moi, ce que j’aime, c’est dormir à la belle, ramasser du génépi et des myrtilles (respectueusement), observer et photographier les animaux (discretement), sortir des sentier battus… Tout ceci et souvant interdit dans les parc nationnaux.
Par ailleurs, ces parcs censé protégé l’environnement sont souvant ceinturé d’autotoroute, d’usine (maurienne…) et de télépphérique.
Plutot que de mettre des zones minuscule (2%) sous protection absolue à un coup exorbitant, il aurait été préférable d’utiliser ces moyen humain et financier pour une protection plus globale, sans oublier de créer un lien affectif entre l’homme et son environnement.
Heureusement, les mentalités semble évoluer dans ce sens.

Posté en tant qu’invité par dav:

Je suis bien d’accord avec toi Tétras le pb c’est que c’est une vision un brin égoiste: le pb c’est que tu n’es pas la seule à aimer ramasser le génep et dormir à la belle… va dans le PNV en pleine saison ou le massif du Mont Blanc, tu vois bien le monde qu’il y a et que si on ne fixe pas des règles, tout le monde fait ce que bon lui semble et c’est pas forcément une bonne chose…
Oui les parcs sont ceinturés d’autoroutes et de téléphériques, mais as tu réfléchi à ce qu’il en serait si les parcs n’existaient pas ? ben il y en aurait de partout des téléphériques… l’homme est vénal, et les projets expansionnistes ont été menés dans le but de faire toujours + de fric… ce qui est positif, c’est que les Parcs nationaux attirent du monde et font recette… du pain béni, l’écologie devient source d’économie… Les mentalités évoluent aussi…

Posté en tant qu’invité par Igor:

je ne suis pas d’accord avec tétras : seule la protection absolue de la zone centrale des parcs nationaux, avec des interdictions, est efficace. D’ailleurs, c’est le sanctuaire de la zone centrale qui est remis en cause actuellement dans les récents projets de loi.
Les PN actuels intégrent déjà une ceinture où les aménagements devaient se faire en concertation Parc/élus locaux.
Quand on voit les abords du PN de la Vanoise, la station d’Isola 2000 au bord du PN du Mercantour; on se demande où est la concertation. Si les stations et les élus locaux avaient été associés à l’aménagement de la zone centrale je suis persuadé que les dégats auraient été beaucoup plus importants.

Tétras, tu dis :
« Plutot que de mettre des zones minuscule (2%) sous protection absolue à un coup exorbitant, il aurait été préférable d’utiliser ces moyen humain et financier pour une protection plus globale, sans oublier de créer un lien affectif entre l’homme et son environnement. »
-> tu as des chiffres sur ce coût exorbitant ? à mon avis il ne doit pas être si exorbitant si on le compare à ce qui est consacré chaque année aux subventions des stations de ski pour leur aménagement (infrastructures pour amener les skieurs, pour les loger et pour les faire skier).
Je ne sais pas pourquoi dans le PNV le bivouac est interdit, il est autorisé dans le Mercantour et dans les Ecrins. Mais est-ce que tu t’es déjà posé la question d’aller bivouaquer sur les pistes de Tignes ou Val d’Isère ? est-ce qu’on peut encore cueillir des myrtilles sur les pistes d’une station de ski ?

Les PN ont leurs défauts, mais au moins on peut en discuter, alors que là où les aménagements ont été faits, on ne revient jamais en arrière. Je ne connais pas de routes bitumées qui aient été interdites à la circulation. Par contre des chemins en terre peu empruntés, qui sont viabilisés, puis goudronnés, et enfin au bout desquels on construit un parking, y’en a un paquet.
L’existence des parcs nationaux permet de préserver un minimum d’environnement. Une politique d’éducation à la nature ça demande au moins une génération.
Pour construire un nouveau télésiège il faut 1 an.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par tétras:

Je crois que je me suis pas bien fait comprendre.

Lors de la création du PNV, les polémiques entre les utilisateurs du milieux et les institutions ont étés énormes. Le résultat, c’est que pour imposer une réglementation énorme en zone centrale, les institution ont fermer les yeux sur tout ce qui ce passé en zone périférique. Le résultat, c’est qu’aujourd’hui il y a une ceinture de montagne « usine » autour d’un ilot qui fait office de vitrine portant la mention « ne pas toucher ».
Il est trop tard pour faire reculer ces station qui sont en grande parti en terrain priver. L’erreur, c’est qu’il aurait fallu encadrer le dévellopement de ces zones touristiques quand l’état avait encore du pouvoir sur celles-ci. Maintenant enrichie, les stations font ceux que bon leur semble et vont même jusqu’a déplacer les limites des réserves (en dehors des zone d’intérêt écologique).

La protection de l’environnement ne passe pas oblgatoirement par la protection intégrale (voir intégriste) du milieu. Cela aboutit en général à une organisation très hétérogène du territoire, avec des zone « vitrine » et des zones « dévasté ».

Les parcs naturels Régionnaux proposent une approche plus ouverte de la protection de l’environnement. Les fait d’impliquer les acteur locaux dans la protection de leur environement est beaucoup plus viable, surtout si ces acteurs percoivent un retour.

C’est PNR ne sont surment pas encore parfait mais s’inscrive davantage dans une démarche de dévelopement durable qu’un PN.

Quand au génépi (et toutes les autre plantes comestibles), tout le monde n’en ramasse pas, et plutot que d’en interdire la récolte, il serait préférable d’inciter à un ramassage respecteux.

Posté en tant qu’invité par dav:

je ne crois pas qe les domaines skiables soient sur des terrains privés ! ce sont pour la plupart des terrains communaux… Ensuite ce sont des sociétés privés qui exploitent le domaine (sauf dans certains cas ou les infrastructures ont d’autres sources de financement, publiques par exemple): ça fonctionne un peu comme les autoroutes… le prix des forfaits n’est donc pas près de baisser…
pour en revenir au PNV, je continue de penser que leur création a permis au moins de mener une vrai réflexion sur la défense du milieu naturel, et on peut aujourd’hui vraiment comparer des zones épargnées des zones exploitées: on a un bel exemple du côté de Saint Sorlin (grandes rousses): quand tu vois débarquer les quads, moto trial ou autres conneries du même calibre (j’ai nommé le 4x4 loisir), ça fout vraiment les boules: On parle d’ailleurs de classer le site et je trouve cela normal.
Il est intéressant de voir qu’il subsiste des volontés de faire reculer les activités humaines dans certains coins (Le Vercors par exemple), dans un soucis de léguer quelque chose d’autre à nos enfants qu’une montagne mécanisée et domestiquée.
Finalement vivement qu’il n’y ait plus de pétrole, on arrêtera d’être esclave de toutes ces conneries
(pfff vivement le week end ! ;-)))