Information ou green washing sur C2C?

Posté en tant qu’invité par yann v:

Juste un petit msg d’ex-journaliste et de guide à temps très partiel sur l’article le plus récent de C2C qui me fait tiquer, intitulé de mémoire « les acteurs de l’environnement en montagne ».
Je m’étonne un peu, sur ce sujet important, qu’il n’y ait aucune hiérarchisation des acteurs cités, voire que des gens qui se cantonnent en la matière à la com’ et au « green washing » soient cités au même titre que ceux qui se sont réellement engagés sur ce terrain.
N’y aurait-il pas une hiérarchie à établir entre Patagonia- Yvon Chouinard (qui n’est ni mon sponsor ni mon client), précurseur sincère du développement durable au niveau international, et des marques concurrentes encore suspectes d’opportunisme faute d’avoir démontré à ce jour un engagement du même ordre?
Autre exemple : qu’y a-t-il de commun entre Mountain Wilderness (dont je précise ne pas être adhérent) et des compagnies des guides assurant encore la promotion de l’héliski dans leur offre commerciale?
Pourquoi alors, tant qu’on y est, ne pas citer les compagnies de remontées mécaniques fleurissant les pieds des pylônes, ou les mairies qui, comme Chamonix, discourent aussi sur leurs engagements « verts » tout en s’apprêtant à laisser des pylônes de télécabine (Planpraz) pourrir pendant des lustres et en délivrant des permis de construire qui grignotent peu à peu la forêt? Pas de raison, après tout.
Il ne s’agit pas de clouer au pilori les uns et de porter au pinacle les autres, mais une analyse objective et rigoureuse des faits serait plus intéressante que relayer les opérations de com’ de tout le monde; mais à mettre l’ensemble des acteurs dans le même panier, on risque de brouiller l’information pour le lecteur et de nuire à ce qui était peut-être l’intention initiale de l’article : éclairer sur les acteurs réels du développement durable en montagne pour éventuellement favoriser le mouvement.

Il s’agit d’un article écrit par un membre de c2c comme toi ou moi pourrait le faire. La longueur du texte et son style ont du faire que la présentation sous forme d’article a été choisie plutôt que sous forme d’une nouvelle discussion dans un des forums.
Mais je laisse le soin à son auteur de défendre et la forme et le fond de son texte. Sachant qu’il est parti en montagne pour le week-end, ça ne sera pas avant lundi probablement.

NB : je n’ai pas lu l’article donc je n’en commenterai pas la teneur.

Pour pas mal connaître à la fois l’auteur et la problématique, je pense qu’il s’agit d’un effort de synthèse visant à présenter de la manière la plus large possible l’ensemble des acteurs. Pour cela et avec comme objectif la plus grande clarté possible, il faut faire des catégories. Présenter est une chose, hiérarchiser et donc juger en est une autre. L’objectif ici visé me semble être uniquement la présentation (Nico le confirmera ou non). Après, il est bien naturel d’affirmer que l’ensemble de ces acteurs n’ont pas le même poids en matière de protection de l’environnement : en fait, à mon avis, il faut considérer cette contribution (l’article) comme une synthèse des types d’acteurs entre lesquels se jouent le rapport de force autour de la protection de la montagne. Pour chaque site et situation, il faut reprendre tout ces acteurs et regarder les liens qu’ils ont, l’histoire de leurs relations, les enjeux etc… ce qui permet de comprendre et analyser un cas. Lui l’a fait pour la protection du massif du Mont-Blanc par exemple.

Je lui laisse donc le loisir de préciser ses intentions.

Annapurna

Vu qu’il s’agit d’un article collaboratif, tout un chacun peut y ajouter sa pierre à l’édifice et ev. rectifier ou mettre un bémol et justifier les points qui dérrangent!

hé bien pour te répondre, yann v, je pense que tu as confondu dans la lecture de mon texte, une simple présentation des acteurs impliqués dans la protection de la montagne d’une manière ou d’une autre et une analyse critique de la chose
Cela n’a rien à voir

si tu pense qu’il faut tout de suite un jugement de valeur aux choses avant même de les présenter, c’est pour moi brûler les étapes

cet article est un article de présentation et n’est justement pas une analyse critique

car juger, critiquer sans présentation préalable, c’est pour moi prendre un raccourci dans le jugement personnel et l’intention de fond. Cela revient à donner des leçons sans savoir de quoi on parle

si tu veux juger des acteurs de la protection, tu n’as qu’à faire un article sur la question, ou un sujet de forum, mais tu assumeras donc des critiques, peut être aussi faciles que les tiennes sur le mien. :wink:

dans mon article ils ne sont pas rangés dans la même catégorie, donc ils ne sont pas comparés et je ne parle absolument pas des compagnies des guides (lesquelles?) que tu désignes, comme si elles étaient toutes les mêmes, mais de l’implication de guides dans la protection et ça, ça existe, je suis désolé…pour moi, on ne met pas tout dans la même catégorie sous prétexte qu’une telle compagnie prônerait l’héliski, elle ne parle pas au nom de toutes pas plus qu’au nom de tous les guides aussi.

il me semble que tu dérives un peu dans ton interprétation de l’article en lui donnant un sens dont il ne fait pas l’objet initial, voilà. :rolleyes:

d’une part il ne s’agit absolument pas de relayer les opérations de com’, il ne faut pas faire dire au texte ce qu’il ne dit pas. De plus c’est une accusation fondée sur aucun argument

d’autre part , pour moi, imaginer faire " une analyse objective et rigoureuse des faits" sur ces questions de protection de la montagne, relatives à des préoccupations des sociétés, des polémiques et à des points de vue c’est avant tout faire imposer son avis sous le masque des faits qui n’ont aucun sens sans leur interprétation: or cette interprétation se fait par rapport à quelque chose… il n’y a d’analyses que selon un point de vue, donc ton analyse prétendue « objective et rigoureuse » sera contestable comme toutes les autres, et relative à tes préoccupations, donc subjective d’une manière ou d’une autre.

la hiérarchisation que tu prônes? pour moi elle sera toujours contestable car consistant à comparer des choses qui ne sont pas comparables…mais en plus cette hiérarchisation serait relativement malsaine, car elle ne force pas les acteurs à développer les partenariats entre eux et les fait monter les uns contre les autres.

oui bien sur mais à condition de ne pas dénaturer sa vocation première…

pour le cas c’est un article de présentation permettant aux gens de se donner un paysage général des acteurs…il ne s’agit pas de faire avaler aux gens des opinions sur les acteurs de la protection en les hiérarchisant, sans même les avoir présenter avant.

Posté en tant qu’invité par yann v:

Bon, Strider, tu as l’air vexé que j’émette un avis critique sur ton article.
Je reviens juste sur le sens du mot « acteur » : cela ne sous-entend-il pas quelqu’un qui « agit »?
Alors, pour ne citer que l’exemple des cies de guides que tu reprends toi-même, métier que je connais pas mal l’étant moi-même, toutes les compagnies, à la seule exception de celle des Pyrénées, font la promotion de l’héliski sur leur site internet. Peut-on dès lors les qualifier d’acteurs de la protection de la montagne? Y a-t-il d’autres actions de la part de ces structures, positives, celles-là, qui permettraient de rééquilibrer la balance?
Pour les marques commerciales concurrentes de Patagonia, quelles sont les actions concrètes qu’on peut mettre au crédit de chacune d’entre elles?
Etc, etc.
Ce ne sont-là que des questions simples, auxquelles on peut répondre par des listes de faits objectifs, sans prendre parti mais pour que chacun puisse fonder son opinion sur des réalités concrètes.
En gros, à lire l’article, je trouve qu’on a un peu l’impression que dans le monde de la montagne, Youkaidi, youkaida, tout le monde est beau et gentil et tout le monde est vertueux en matière environnementale et sociale… Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, encore une fois sans idéologie mais en analysant des faits incontestables. Et contrairement à ce que tu dis, c’est là l’intérêt d’un travail journalistique : enquêter, confronter les faits, pour aider le lecteur à comprendre le monde, au-delà des discours vertueux des uns ou des autres. Et le travail est de qualité justement si l’analyse est incontestable.
Compte tenu de l’audience du site C2C, je pense que ce travail d’analyse journalistique, dans le cadre des articles publiés, est important. Et j’ai réagi parce que je milite à ma manière pour le milieu montagne soit plus éthique, sur le plan environnemental notamment. C’est tout. Maintenant, si tu veux continuer d’être vexé, et couper court au débat, libre à toi, c’est vrai que c’est plus « ton » site que le mien.

yann v., dans le débat tu restes également sur ta position malgré les explications que je t’ai adressée et dont tu t’es bien gardé de répondre, et donc moi je reste sur ce que je t’ai dit à propos de mon article, qu’il est « neutre ». Je ne suis pas plus véxé que toi, toi qui à l’air bien investi d’un sentiment de confort voire de supériorité, c’est malheureusement assez caractéristique de la « critique facile »

quand je vois que tu m’accuses de relayer les opérations de com’ de tout le monde, le genre d’accusation à l’emporte pièce et sans argument autre que tes « impressions »… là je ne suis pas d’accord je ne vais pas perdre mon temps à entretenir ton obstination à donner des leçons sur une chose qui ne concerne même pas la finalité de l’article!

oui mais là si tu savais ce que j’en penses de certains journalistes qui énoncent des vérités, sans prudence de leur part, sans prendre le temps de maitriser leur sujet…surtout quand ils se prennent pour des scientifiques,…

tu es quand même un peu dogmatique…

Toute analyse est contestable, sinon elle n’est pas scientifique. Les analyses qui se disent « incontestables » sont celles qui ont peur d’être contestée, c’est pas pareil…

le problème environnementaux intègre le facteur humain, social, on est loin de 2+2=4…sinon ça se saurait et ça ferait longtemps qu’on aurait régler tous les problèmes!!

permets-moi de corriger " tu as eu l’impression que", il est dommage de penser que tout le monde pense comme soi.

merci pour le chantage

maintenant je te propose:
-si tu veux juger des acteurs de la protection, tu n’as qu’à faire un article sur la question, ou un sujet de forum,

c’est ma réponse à ton texte. Tu vas me dire, en continuant ton chantage, que je me défile, moi je te répond que je ne perds pas mon temps avec des donneurs de leçons J’ai d’autres choses plus intéressantes à faire me semble-t-il.

moi j’ai fait mon effort à faire un article et j’ai pris le risque de la critique, certes…toi tu vas finir par passer autant de temps à faire des critiques et donner des leçons…Peut être serait-il plus courageux de ta part de faire ton article ?

là j’espère que j’ai été assez clair.

Posté en tant qu’invité par yann v:

Bon, écoute, je te trouve bien agressif, bien peu constructif et bien peu ouvert à la critique contrairement au "risque que tu prétends prendre en écrivant un article.
Pas de débat intelligent possible, donc, et je vais te laisser.
Dommage que la modération d’internet ne soit pas toujours exercée par des gens « modérés »…
Quant à juger que je connais pas les sujets du développement durable, de l’environnement, du journalisme, de la montagne, etc. parce que j’essaie de te faire entendre n’a pas l’heur de te plaire, je te signale que ces domaines relèvent tous de mes activités professionnelles actuelles ou passées et que prendre le « risque » de rédiger un article, de réaliser un reportage ne m’a jamais vraiment effrayé, j’ai juste essayé qu’ils soient le plus éclairés possibles et surtout qu’ils servenyt à qq chose.
Salut.

à ce coup d’accusations infondées dès le départ, tu espérais peut être un débat intelligent ?
-car ton accusation de relayer les opérations de com’ serait limite diffamatoire s’il y avait de l’enjeu, fort heureusement ce n’est pas le cas.

parce que j’essaie de te faire entendre que tes positions n’ont rien à voir avec les intentions initiales de l’article :wink:

pas plus constructif que ta critique facile sur un sujet qui n’était même pas l’objet de l’article. Le débat que tu veux instaurer n’est pas le débat posé par l’article, qui est « neutre »

ho l’accusation facile…je te trouve bien agressif pour quelqu’un de…« modéré » :wink:

on en arrêtera là et désolé, les autres forumeurs, pour ce débat qui aurait du être par MP mais bon le sujet ayant été posé sur le forum, difficile d’y échapper…

antienne déjà classique…

antienne déjà classique…[/quote]
Mais ô combien d’actualité.

Ben désolé, mais en lisant l’article, j’ai la même impression que yann :

[quote=strider]Les professionnels du tourisme, notamment concernant les activités de montagne, sont des acteurs très écoutés et directement pris en considération par les acteurs décisionnels, par leur fort ancrage dans le tissu local et leur impact économique.
Il s’agit notamment des guides de haute montagne (SNGM et ENSA), des accompagnateurs moyenne montagne, et des offices du tourisme.[/quote]
Je comprends que tous les guides et offices de tourisme, ou au moins la plupart, sont des acteurs impliqués dans la protection de la montagne.
Ca dépend ce que tu veux dire par « impliqués » : si ça concerne pas seulement ceux qui protègent la montagne, mais aussi ceux contre qui les protecteurs de la montagne se battent, oui pas de problème. Mais dans ce cas la formule est litigieuse.

Pour éviter le malentendu, il suffirait d’ajouter dans l’intro que lorsqu’un groupe de personnes est cité, ils ne sont pas tous acteurs mais certains seulement sont acteurs. En tout cas faut rester flou, sinon tu prends position, ce n’est plus une présentation.

De plus, je ne comprends pas pourquoi tu as signé alors que l’article est collaboratif : ça signifie que je peux faire une modif et supprimer la signature au passage car elle n’aurait plus de sens ?
Normalement, si on veut avoir la liste des auteurs , on regarde l’historique.
A moins que tu voulais mettre l’article en personnel.

[quote=Bubu]De plus, je ne comprends pas pourquoi tu as signé alors que l’article est collaboratif : ça signifie que je peux faire une modif et supprimer la signature au passage car elle n’aurait plus de sens ?
Normalement, si on veut avoir la liste des auteurs , on regarde l’historique.
A moins que tu voulais mettre l’article en personnel.[/quote]
oui là par contre il y a un vice de forme, en fait j’avais pas mis la signature au début mais je l’ai mise si quelqu’un avait une suggestion d’acteur oublié ( ce qui effectivement a été le cas)

mais effectivement dans la démarche, il faut mieux l’enlever au bout du compte.

ça te permetterai de faire la modif ainsi :

[quote=Bubu]Ca dépend ce que tu veux dire par « impliqués » : si ça concerne pas seulement ceux qui protègent la montagne, mais aussi ceux contre qui les protecteurs de la montagne se battent, oui pas de problème. Mais dans ce cas la formule est litigieuse.

Pour éviter le malentendu, il suffirait d’ajouter dans l’intro que lorsqu’un groupe de personnes est cité, ils ne sont pas tous acteurs mais certains seulement sont acteurs. en tout cas faut rester flou, sinon tu prends position, ce n’ets plus une présentation.[/quote]
modifs à prévoir qui à mon avis ne remettent en cause le sens de présentation « générale » et neutre qui a été donné à l’article à l’origine mais qui peuvent l’améliorer cela va de soit

Yann, merci de ne pas tout mélanger : l’étiquette « Modérateur » de strider ne l’empêche pas d’intervenir, que ce soit pour signer des articles ou discuter sur les forums, comme simple c2ciste. Dès lors qu’il respecte lui-même la charte, il a le droit de défendre son opinion avec fermeté comme tout le monde…

J.Marc, en mode « modérateur ».

Posté en tant qu’invité par tetof:

Pour avoir lue et apprécié le mémoire de strider sur le massif du Mont Blanc, je pense qu’il ne faut pas tout confondre. Son approche globale est interessante pour s’ouvrir l’esprit et comprendre les interactions entre les acteurs. Etant issus des sciences techniques, j’ai néanmoins quelques problèmes avec l’approche sociétale. Mais, une présentation des acteurs n’est pas une analyse critique. Une introduction est une INTRODUCTION.

Je ne suis pas journaliste mais comme toute les personnes ayant rédigés des pavés de quelques centaines de pages, je sais que ce n’est jamais simple de résumer en quelques lignes la substantive moelle de quelques centaines/milliers d’heures de travail. Ce n’est jamais simple de laisser tomber le style ampoulé employé habituellement pour rédiger un mémoire de maîtrise, d’ingénieur ou une thèse.

Ce n’est pas simple et merci à Strider d’oser le faire sur c2c.

C’est HS, mais je préfère largement le style/précision des travaux universitaire difficile à lire par rapport à la superficialité des écrits des journalistes.

Posté en tant qu’invité par tetof:

Tout à fait Strider. C’est toute la différence entre un travail universitaire et un travail de journaliste.
En résumé, dis moi que que vous voulez dire et je vous trouverais les « arguments objectifs » et « l’analyse rigoureuse » des faits permettant de le prouver.

Une bonne étude bibliographique commence par réaliser l’état de l’art.

J’ai bien lu l’article rédigé par Strider et je ne lui trouve pas les défauts relevés par Yann.
Peut-être parce qu’il ne faut pas lui faire dire ce qui n’est pas son objectif.
Je cite : « un panorama des acteurs qui interviennent dans la protection de la montagne en France. »
ou encore : « Quels sont les acteurs de la protection de la montagne à l’œuvre sur le territoire alpin français ? ».

L’article n’a pas pour objectif de situer où en sont les différents acteurs dans leur démarche vis-à-vis de la protection de la montagne, entre la destruction, l’opposition, l’indifférence, la prise de conscience, la réflexion, l’action non militante, l’action militante …
Une telle analyse critique serait d’ailleurs une étude à mon sens dangereuse, partiale et partielle, certainement contreproductive et très vite obsolète, et en plus de nature à empêcher toute dynamique et évolution des différents acteurs.

Les guides de haute montagne, à titre individuel, et leurs compagnies, bureaux, syndicats sont des acteurs de la protection de la montagne. Certains en sont au stade de l’action militante (dans MW par exemple), d’autres en sont encore au stade de l’indifférence. Mais ce sont des acteurs. Je comprends que Yann est guide et sans doute acteur militant. Son action en tant que guide doit alors dépasser la critique de ses collègues et des compagnies qui commercialisent des pratiques qu’il réprouve, mais au contraire doit consister à favoriser la prise de conscience et la réflexion de ses collègues pour des changements de pratique.

Les sociétés de remontées mécaniques auraient effectivement dû être mentionnées parmi les acteurs de la protection de la montagne. Ne pas les considérer comme tels revient à tirer un trait sur des surfaces considérables de l’espace montagnard. Elles ont un rôle à jouer et elles le jouent parfois. Après tout, le SNTF participait il y a 15 jours à la semaine alpine sur l’innovation dans les Alpes pour le développement durable. Pour glaner de nouvelles idées selon son représentant. C’est peut-être l’amorce d’une prise de conscience. En tous cas, une sacrée évolution et aussi un dialogue constructif entre défenseurs de l’environnement et aménageurs.

Les collectivités locales, Chamonix y compris, sont évidemment des acteurs incontournables de la protection de la montagne. Toutes ne sont pas au même niveau, certaines s’en foutent et laissent faire, d’autres sont beaucoup plus avancées. Elles étaient nombreuses à la semaine alpine et j’ai rencontré plusieurs élus quasi au stade de l’action militante au risque même de brusquer leurs populations.

Les agriculteurs certes, mais de façon plus générale, les populations sont des acteurs de la protection de la montagne. Les alpinistes, individuellement ou représentés par leurs clubs ou fédérations, sont à mettre aussi dans la liste. Mais les populations comme les alpinistes peuvent se situer à des niveaux très variables vis-à-vis de la protection de la montagne.

Parmi les institutionnels, relevant de l’état, l’armée est un acteur important. Même si elle se désengage, elle intervient encore sur des zones suffisamment significatives pour que son rôle, positif ou négatif le plus souvent, ne puisse pas être occulté.

Strider mentionne à juste titre les acteurs économiques et sociaux. Certains en sont au stade du green washing ? Oui et alors, c’est un premier pas qui ne saurait les éliminer et les faire condamner. Cela leur donne une marge de progression. Réduire l’étude de Strider à cette seule mention dans le titre de ce sujet est trop réducteur.

Yann fixe un objectif : « éclairer sur les acteurs réels du développement durable en montagne pour éventuellement favoriser le mouvement. »
C’est aussi un bon objectif qui ne s’oppose pas d’ailleurs à celui de Strider. Il est même plus complet puisqu’il traite du développement durable (DD), dont la protection de la montagne n’est qu’un sous-ensemble. N’oublions pas en effet que le DD repose sur trois piliers d’égale importance : l’environnement, l’économie et le social. Ceci élargit alors considérablement les acteurs, puisqu’il s’agit de tout le monde !
D’où la nécessité de rajouter le terme réel qui signifie sans doute ici acteur militant.
Yann a bien vu la nécessité de créer une dynamique, mais malheureusement ses critiques précédentes qui visent à exclure ceux qui ne sont pas (encore) suffisamment engagés risquent de tuer dans l’œuf tout début de mouvement au lieu de le favoriser.

Je partage donc plutôt une approche plus pragmatique consistant d’abord à inventorier tous les acteurs potentiels ou réels, quel que soit le niveau auquel ils se situent à un instant ‹ t › en évitant de distribuer de bons ou de mauvais points.

Posté en tant qu’invité par yann v:

Bon, ça devient un peu plus constructif, finalement, merci Pilou et qq autres…
Pour clore le sujet en ce qui me concerne :
ce que je voulais dire, c’est qu’en citant tout le monde en vrac (ceux qui agissent, ceux qui ne font rien, ceux qui détruisent, sans discerner objectivement et sans idéologie les uns des autres), l’article est flou voire carrément trompeur et nuit à sa bonne intention initiale;
Patagonia et MW, par exemple, pas besoin d’expliquer pourquoi ils sont cités en tant qu’acteurs de la protection, c’est évident;
Quechua et les cies de guides, ça l’est moins à mon sens, et à la place du béotien moyen, je serais drôlement content d’être informé précisément de ce qu’ils font pour la protection de la montagne (comme ça j’aurais éventuellement envie d’acheter les vêtements des uns plutôt que d’une marque concurrente plus « sale », ou de m’inscrire aux stages des autres plutôt que chez une cie qui vend de l’héliski à la chaîne, par ex);
là, un lecteur non averti peut se dire qu’acheter du Patagonia ou Quechua c’est pareil et que ttes les cies se valent, donc pas d’avantage concurrentiel pour les marques ou cies les plus « clean » ni d’incitation pour les autres à se mettre au niveau, donc article contre-productif, CQFD me semble-t-il.
Et à la place de de Patagonia ou de la cie des Pyrénées, par exemple, j’aurais les « boules » d’être associé à des entités qui n’ont pas du tout les mêmes engagements, et qui profitent du coup de l’image que je me suis construite et que moi, j’ai méritée…
D’où aussi l’intérêt de parler des acteurs réels, déjà engagés, avec des initiatives exemplaires plutôt que de les noyer dans la masse, ou alors discerner entre acteurs actuels et acteurs potentiels, ou alors mieux définir le sens qu’on accorde au terme « acteur » et l’objet de l’article, pour qu’aucune méprise ne soit possible; or là il semble bien que la manière dont on comprend l’article incriminé (et le terme d’acteur) varie…
Et je ne crois pas que ça dépende de notre statut (« universitaire bac +5 », d’un côté, ou « journaliste » bac -2, de l’autre), car la délimitation me semble un peu bizarre : beaucoup de journalistes ont bac+5 voire beaucoup +, ils peuvent être chercheurs et enseignants en parallèle, scientifiques et guides parfois et même connaître les sujets dont ils parlent… et, d’autre part, on peut être universitaire et dénué d’ouverture d’esprit comme d’intelligence supérieure.
Quant à mon engagement personnel, Pilou, effectivement, tu as raison et je ne m’en tiens pas à la critique ponctuelle d’un article de C2C : parmi qq exemples récents, je défends actuellement très ouvertement et de diverses manières l’abandon de l’héliski au sein du SNGM et de l’UIAGM, j’ai déclenché avec des guides pyrénéens une pétition pour que l’UIAGM, le SNGM et les clubs alpins de tous les pays condamnent la participation d’alpinistes et de guides à la montée de la flamme olympique à l’Everest, etc. Et parallèlement, je dirige une société de conseil et de formation pour les dirigeants d’entreprise en matière d’environnement et de développement durable et je critique ouvertement le green washing pour défendre des stratégies d’actions concrètes et déterminées.
Donc, à ces divers titres, l’article incriminé, bien qu’il parte très certainement d’une bonne intention de son auteur, me met les glandes car, d’une certaine manière, il contribue (comme beaucoup d’articles complaisants qu’on lit dans la presse) à saper le travail de changement des mentalités que moi et d’autres essayons d’accomplir.

Je dois dire que j’apprécie beaucoup plus ta dernière réponse que ta critique initiale de l’article sur les acteurs de la protection de la montagne. En toute sympathie, tu n’y es quand même pas allé de main morte en parlant de « relais des opérations de com’ de tout le monde et de green washing ». Ainsi mis en cause, et de réponse en réponse, vos réactions, à Strider et à toi, sont finalement logiques. L’ennui, c’est qu’elles ont abouti à vous opposer sur des détails alors que vous devriez plutôt être en accord sur le fond.

Tu ramènes ta critique finalement non pas sur la citation d’entreprises ou des guides et compagnie de guides en tant qu’acteurs de la protection de la montagne, mais sur le fait que toutes et tous ne sont pas au même niveau d’engagement. Certes, même si je suis incapable de quantifier la chose que ce soit pour Quechua et les autres entreprises citées.

Peut-être, ces entreprises pourraient-elles être amenées à défendre leurs stratégies et leurs pratiques dans un sujet dédié au green washing ? Ce serait sans doute préférable à une critique ‹ coup de poing › d’un article qui se voulait constructif et qui ne portait pas spécifiquement sur les points que tu as soulevés.

Il est certain qu’aucune dynamique ne sera créée en jetant des anathèmes sur ceux qui ne sont pas au même niveau. Il faut plutôt agir pour qu’ils progressent. En tant que guide, cela doit te rappeler quelque chose, non ? Même si bien sûr, je comprends que tu aies les boules de voir un avantage concurrentiel ‹ récupéré › (?) par d’autres.

Revenons sur les guides et les compagnies de guides. Je suis allé jeter un œil au code de recommandations déontologiques du SNGM : http://www.sngm.com/spip.php?article9.

L’article 20 est on ne peut plus clair :
« Par son comportement, ses conseils et sa vigilance, (le guide) contribue au respect de l’environnement humain et naturel : relation avec les populations, propreté de la montagne et des refuges, bon état des voies d’accès. »
D’une part, cet article fait bien des guides des acteurs de la protection de la montagne, et d’autre part, les pratiques que Yann dénonce et qui ne respectent pas l’environnement naturel, semblent contrevenir à la déontologie des guides.