Posté en tant qu’invité par mimi:
Avec les antibiotiques, « l’infiltration de cortisone » fait partie des traitements les plus discutés, les plus controversés dans le grand public, et pourtant des plus utiles. C’est de ces produits que l’on entend dire: « ce n’est pas naturel », « j’y suis allergique » « c’est néfaste pour l’organisme » etc… cela vient probablement, et paradoxalement, de l’efficacité de ces traitements. En effet, à leur arrivée, de nouvelle possibilités thérapeutiques se présentent. Le corps médical les maîtrisant encore mal, les dosages n’étant pas encore affinés, les indications non encore précisées, après l’engouement et l’espoir, arrivent les effets secondaires et néfastes, responsables de la mauvaise presse de ces traitements. Depuis 1951 que des produits dérivés de notre « cortisone naturelle » (qui circule dans notre corps), sont infiltrés localement dans les différentes parties de notre organisme, les produits ont été modifiés, et les indications ont surtout été bien précisées. Actuellement, les infiltrations font partie de l’arsenal thérapeutique, du rhumatologue, médecin du sport ou de médecine physique. Si les rares contre-indications sont respectées, les gestes techniques correctement exécutés, et surtout que l’indication de l’infiltration a été mûrement réfléchie, ce traitement donne d’excellent résultat en guérissant un bon nombre de pathologies de l’appareil locomoteur, et notamment au niveau du genou.
Cette page tente de répondre aux nombreuses questions que les patients se posent au sujet des infiltrations. Il faut tout d’abord différencier l’injection locale de produits « corticoïdes » (ayant des actions analogues à la cortisone) et le traitement cortisonique par voie générale au long cours parfois nécessaire dans certaines pathologies chroniques. Certes le corticoïde injecté localement passe dans la circulation, mais les doses sont minimes. Les risques et effets secondaires de la cortisone sont dépendants des doses administrées et de la durée du traitement. Un régime particulier doit être suivi en cas de traitement prolongé (peu de sel, beaucoup de protéines…), une infiltration ne demande aucun régime particulier.
Mécanisme d’action de l’infiltration:
Les actions biochimiques des corticoïdes sont extrêmement complexes. Pour simplifier, ils agissent à 4 niveaux.
1- Ils diminuent la perméabilité des vaisseaux et leur dilatation qui est très importante dans l’inflammation.
2- Les processus inflammatoires s’auto entretiennent en « appelant » (recrutant) toutes les cellules de l’inflammation (globules blancs, monocytes, macrophages…), les corticoïdes diminuent ce recrutement, stoppant l’emballement.
3- Le tissu extra cellulaire (matrice), dans lequel se trouve les cellules de certains tissus comme le cartilage, est endommagé par des substances que l’on trouve dans une articulation qui est le siège d’une inflammation (les cytokines), l’infiltration inhibe l’action de ces cytokines.
4- L’articulation qui est inflammatoire, a un système immunitaire anormalement hyper-actif en rapport avec une production locale excessive de lymphocytes, ce qui a pour conséquence d’augmenter les résorbsions tissulaires et l’inflammation, les dérivés de la cortisone diminuent ce phénomène.
Ce qu’il faut retenir de ces processus complexes, est que les réactions inflammatoires peuvent s’emballer, s’auto entretenir. Les réactions et phénomènes physico-chimiques
L’infiltration est une arme thérapeutique très utile, à condition que ce soit un geste médical réfléchi. Elle doit faire partie d’une stratégie. L’injection de corticoïde ne peut se concevoir sans diagnostic, elle ne doit pas être faite « à l’aveugle ».
Indications:
Modalités techniques:
Il existe un risque d’infection lors d’une infiltration, les études ont démontré que si certaines règles sont suivies, ce risque est infime.
Le matériel utilisé doit être stérile et à usage unique (Gants, compresses, seringue, aiguilles, produits, champs,…). L’opérateur doit mettre des gants stériles, l’emballage lui aussi stérile pouvant servir de champ à disposer sous le segment à infiltrer. La peau est désinfectée, à deux reprise avec un antiseptique puissant (alcool iodé ou Bétadine) avant l’infiltration proprement dite. Le point d’injection doit être comprimé avec une compresse stérile imbibée d’antiseptique.
Pour ne pas faire un catalogue ennuyeux des réponses aux idées reçues (vraies ou fausses) sur les infiltrations, nous avons décidé, de mentionner ce que nous entendons le plus souvent, pour lire la réponse à ces questions courantes, il suffit de cliquer dessus. Si vous avez d’autres questions concernant les infiltrations, tout lecteur peut nous l’adresser sur notre boîte aux lettres (infiltration), nous essaieront d’y répondre, ainsi, cette page évoluera…
Exécutée par un médecin entraîné, l’infiltration est un geste indolore. L’aiguille d’injection doit être choisie et adaptée au lieu d’injection. Le patient est mis en confiance et détendu, tout mouvement inopiné ou contraction pouvant rendre l’acte douloureux. La seule perception, doit être le franchissement de la peau par l’aiguille. Une anesthésie locale est la plupart du temps inutile.
Certaines localisations et certains produits peuvent de façon exceptionnelle déclencher des réactions douloureuses dans les heures qui suivent l’injection (jusqu’à 48 heures). Le médecin doit prévenir son patient et lui prescrire des antalgiques, des conseils (pas de surmenage de l’articulation, glaçage…) seront donnés.
C’est faux, aucune étude n’a démontré une atteinte cartilagineuse directe due aux infiltrations intra articulaires de corticoïdes. Au contraire, pour certains, les corticoïdes auraient un rôle protecteur du cartilage. La confusion vient sûrement du fait que ces injections peuvent « masquer » les réactions inflammatoires et ainsi permettre à un patient de forcer physiquement sur son articulation qui est en état de souffrance. C’est pourquoi il ne faut pas répéter ce traitement trop régulièrement et surtout ne pas l’administrer à l’aveugle, sans diagnostic précis.
Le traitement de cortisone par voie orale prolongée (plusieurs semaines) entraîne effectivement une prise de poids et nécessite donc un régime alimentaire, pas l’infiltration. En effet les doses injectées sont minimes et n’agissent presque exclusivement que localement. Par contre des infiltrations trop répétées pourraient entraîner ces mêmes problèmes car une infime partie du produit passe dans la circulation générale.