Non, bien-sûr.
Je crois plutôt qu’il y a une population qui découvre l’escalade via les SAE et n’a aucune notion sur la grimpe extérieure. Et parfois n’y va jamais : pour eux, c’est une toute autre activité.
Ds ceux qui démarrent en SAE, ca ne semble une part significative, mais je ne sais pas chiffrer.
Incidence de la pratique de la salle sur le goût pour le milieu naturel
J’ai des collègues grenoblois qui passent leur temps à la salle de bloc (niveau 6C/7a), mais qui n’ont jamais vu toucher une voie/couenne en rocher.
Notamment parce que l’un d’eux a un très gros vertige. (via ferrata impossible, passerelle du Monteynard inenvisageable etc…) Mais la salle de bloc, de par sa structure de boîte, ça passe de se retrouver à 5m de haut (et potentiellement d’en tomber).
J’ai emmené une collègue (6c bloc) en couenne pour lui faire tâter le rocher, ça peinait dans le 5a car « ha bah merde elles sont où les prises ?! » et l’appréhension des manip de cordes, mais passablement intéressée pour retenter l’expérience.
Moi j’allais au bloc pour faire un peu de sport soit entre midi & 2, soit en fin de journée avant de récupérer les enfants, bref toujours sur un temps maîtrisé (et relativement court) où je n’avais pas à essayer de trouver un partenaire, me charger la journée avec le matos, et passer du temps à aller à la falaise.
Ce sont des sports différents, dans des ambiances différentes, avec des profils de personnes différentes.
Faut de tout pour faire un monde, ma brave dame !
On a ce souci ds notre club CAF : les créneaux SAE attirent de nouveaux adhérents, mais on constate une absence de culture (d’envie ?) d’aller en montagne ou en falaise.
Du coup, ce qui était un entrainement pour autre chose devient une activité à part entière, qui mobilise des ressources en bénévolat, et risque d’éloigner (en partie) le club de sa vocation initiale.
Hello,
Dans mon cas (et je pense celui de pas mal d’autres ), je grimpe beaucoup plus en salle qu’en falaise depuis quelques années (= depuis l’arrivée des enfants
…), pourtant je préfèrerais de loin être majoritairement sur le rocher, mais pas le choix car beaucoup (mais vraiment beaucoup :)) moins de temps qu’avant.
J’ai du bol d’avoir une salle à quelques kms de la maison, ce qui me permet de grimper une fois par semaine (c’est devenu énoooorme une foi par semaine pour moi et je mesure la chance que j’ai:-)).
Ca me permet de rester dans le 7 et dès qu’une rare occasion d’aller dehors se présente, ça permet de se faire bien plaisir.
Par contre, contrairement à ce que certains ont déjà rapporté ici, je ne trouve pas forcément les cotations en salle plus « discount » que dehors, c’est juste bien différent, mais pas moins facile/plus facile.
J’ai toujours constaté que j’ai plus ou moins toujours le même niveau en salle que dehors (=falaise équipée).
Autre constat que je fais en salle, je trouve que (d’une manière général) je vois trop peu de gens se mettre dans une optique « t’enchaines ou tu vols » ; pourtant la SAE c’est vraiment l’endroit qui est fait pour!
Attention, ce que je dits n’est qu’une remarque, absolument pas un reproche!!
L’escalade c’est avant tout se faire plaisir. Si on est terreur à chaque vol, je comprends que l’on s’abstienne.
Tiens c’est marrant, même tendance dans le club CAF où j’encadre. Je pensais que c’était un simple « trou d’air » de la section escalade, mais c’est peut-être plus profond alors…
Egoïstement vu le succès des salles, même une faible fraction de SAE qui va en SNE, ça met un peu le wild.
Donc pas trop de prosélytisme siouplait.
Dans le 13 on bannit les sorties avec vue sur la mer pdt les congés, sauf grosses bambées un peu dissuasives.
A moins de vouloir devenir polyglotte.
J’avoue ne jamais avoir pensé en terme d’entraînement, uniquement en terme de plaisir. Lorsque je prends du plaisir à aller en salle j’y vais, sinon je m’abstiens.
C’est pourquoi malgré les tentatives de motivation des copains je n’ai jamais réussi à me mettre à courir ou faire du bloc : cela m’aurait peut-être aidé à progresser mais n’y prenant aucun plaisir intrinsèque je n’ai jamais réussi à accrocher.
Nous sommes tous différents et ma logique n’est pas la tienne, heureusement !
De nos contextes dependent également nos pratiques, assurément !
Le mien m’a permis pendant des années de grimper 2 à 4 fois/semaine dehors (merci la flexibilité du taf et la proximité du caillou et les copains toujours motivés), la salle restait du bonus si le cœur m’en disait.
J’entends qu’elle peut être un chouette palliatif en cas de contexte différent : distance des falaises, météo moins enthousiasmante, dense vie familiale comme je le découvre et évoqué par @fixxx, vie pro pour d’autres…
L’avantage de n’avoir qu’un bras, c’est la facilité pour passer inaperçue
Sauf à prendre ses congés en décalé !
Je prends quand-même du plaisir en salle, ce n’est pas un truc que je « subis » uniquement pour etre plus fort en extérieur, mais le fait que ça me sert aussi comme entrainement pour la montagne fait partie de la motivation. Si on me disait que je ne pourrai jamais plus grimper en extérieur, c’est possible que je laisserai tomber la salle et passerai à d’autres sports.
Il est temps de se demander si tu as bien choisi tes amis
Bonjour,
dans ma question, j’ai parlé de « proches », non d’« amis », et cela fait une petite différence.
Quant aux amis, j’avoue qu’il ne m’était encore jamais venu à l’idée de les choisir - y compris ceux avec qui je m’encorde - sur le seul critère de leur désir me suivre dans tous mes projets.
Patrick Dupouey est trop modeste, son topo de 1983 mériterait une rénovation et une nouvelle édition, mais demeure un ouvrage de référence sur l’Ossau.
L’excellente parution de Luis Alfonso (comme toujours de sa part) étant plus une sélection, certes considérable, mais qui n’a pas pour but le recensement exhaustif des voies de l’Ossau.
La salle par rapport à ce que j’ai vécu ( uniquement de l’escalade en extérieur ) c’est moins de perte de temps ( et d’argent ) en transport donc moins de pollution et un entraînement plus régulier tout au long de l’année et donc moins de sortie ( et de km) en extérieur et des résultats en terme de performances plus élevées
Dommage qu’en 94 à l’ouverture d’un mur intéressant dans ma région je n’ai pas perçu l’intérêt de cette pratique. Pour moi c’est complémentaire et je ne penses pas que cela aurait diminué mon attrait pour la grimpe en extérieur.
Si c’est une salle privée, il faut quand même débourser un peu.
Tout dépend bien évidement de sa localisation et des sites à proximité. Mais, une salle permet effectivement généralement d’économiser beaucoup de temps (transport, approche minimum, préparation minimum à fortiori pour du pan …), de l’argent et du CO2 (moins de km en voiture), tout en permettant de pratiquer plusieurs fois par semaine toute l’année.
Ça dépend.
Si avant tu grimpais juste le week-end (2 jours) et que maintenant tu grimpes 2 jours en semaine à la salle et toujours dehors 2 jours le week-end, c’est plus cher et plus de transport qu’avant.
Bonjour,
tout cela est très intéressant, mais - j’espère qu’on me le pardonnera - je veux faire un peu le prof que j’ai été toute ma vie et rappeler qu’on s’est un peu écarté du sujet. Je ne m’interrogeais pas sur les avantages et inconvénients comparés de la salle et du rocher naturel, sur les plans sportif, écologique, économique, esthétique, convivial, etc. (sujet aussi inépuisable, certes, que passionnant).
Je posais une seule question, nettement plus restreinte : la fréquentation assidue de la salle est-elle susceptible d’émousser la capacité, et éventuellement le goût, de se frotter aux grandes voies en milieu naturel (pour ceux qui avaient déjà auparavant cette capacité et ce goût) ? Ayant cru faire moi-même ce constat, j’étais simplement curieux de savoir si d’autres le partageaient (sur des proches ou sur eux-mêmes).
Cordialement à tous.
Patrick
Moi c’est plutôt l’inverse, plus ça va et moins la salle m’intéresse, j’attends que la neige fonde pour retourner en grande voie. Ça me ferait sûrement progresser de faire plus de salle mais j’ai pas vraiment envie d’y aller
Pas nécessairement pour ceux qui ont commencé en site naturel. C’est juste complémentaire. En revanche, il y a un nouveau public qui, effectivement, a commencé en salle. Pour ce public-là, « depende »… Il y en a une partie qui, de la salle, se tourne (un peu) vers la falaise et le bloc. A Bleau, par exemple, l’aspect social de la salle est facilement retrouvé.
Le lien entre les 2 millions de pratiquants actuels en salle et l’augmentation de la fréquentation à Bleau et en falaise, au cours des quinze dernières années, me paraît assez net.
Sur l’aspect écologique, je ne suis pas si sûre que le bilan soit nettement meilleur pour la salle :
https://www.eco-climbin.com/pages/7-impact-de-l-escalade-indoor
Idem… J’ai jamais été bon mais j’étais meilleur quand je grimpais en salle. Mais j’aime pas ça donc je préfère rester mauvais dehors.
Voilà. Faut l’aimer un minimum. Moi j’aime bien la salle, en dehors c’est encore mieux. Mais pour moi, souvent le choix est salle ou pas de grimpe du tout. Donc le choix est vite fait. En plus, si je me sens fort (tout est relatif, au final je suis faible) en salle, ça me motive bien plus pour m’organiser pour partir grimper dehors. Et si j’ai un weekend/une semaine de grimpe programmé quelques mois en avance, je suis plus motivé pour aller à la salle pour m’entrainer et mieux profiter quand je pars. C’est donc complètement complémentaire.