20 ans après son décès, François Damilano rend un bel hommage à Godefroy Perroux.
Mes amitiés au passage à ses copains Murois Jean-Marc Télé et Bernard Miard, avec qui il ouvrit pas mal de belles cascades dans ce « grand Oisans sauvage ».
Hommage à Godefroy Perroux
Et comme un clin d’œil, à l’instant sur France 2 un reportage sur la grimpe en cascade à l’Alpe d’Huez sur Symphonie d’Automne
20 ans déja ???!
Un géant (dans tous les sens du terme).
Une grande figure de l’alpinisme, novateur, un peu iconoclaste (comme tout avant-gardiste qui se respecte). J’étais impressionné par ce qu’il représentait, et touché par la gentillesse qui se dégageait de sa personne. C’était une autre époque, une sorte d’âge d’or de la glace, et je suivais avec attention (dans mes revues de montagne préférées) le parcours de ces grands : G Perroux, G Carlo Grassi, B Miard, JN Roche, P Grobel, F Damilano et d’autres …
Effectivement, c’était les débuts de l’activité, l’apparition de matériel spécifique, l’ouverture du champ des possibles, tu l’as bien dit « l’âge d’or »…
@mollotof : c’est là qu’on se rend compte du passage du temps ! (20 ans déjà, et c’est comme si c’était hier…)
Bel hommage, de son plus fidèle compagnon de cordée.
« Tous ses stagiaires en gardent des souvenirs impérissables et une admiration inconditionnelle. » C’est exactement ça. En cascade dans l’Oisans, en faces Nord à Chamonix, les souvenirs de ma dizaine de stages resteront pour toujours. Avant l’immense glaciériste, je garde le souvenir d’un homme exceptionnel, tout en humour fin, à la fois silence et bagou, une générosité sans limite, une modestie délicate, et toujours, toujours, l’envie de partager le plaisir.
Et pas que les plaisirs de la montagne. Comme le dit l’article : « au Ben Nevis … il est adopté par les grimpeurs locaux qui se souviennent, entre autre, des odeurs alléchantes de cuisine française qui se répandaient dans le refuge pendant d’interminables soirées culinaires. » Pour la montée au refuge, il était noté 2h30. J’avais mis 5h15. J’avais un sac à dos rempli de matos et de fringues pour 6 jours, + un énorme ventral et une valise (!!!) remplis de bouffe (et de bières) : poulet basquaise, canard à l’orange, boeuf bourguignon, dans des bocaux en verre (!!!) cuisinés par sa mère ; et… langoustes fraiches. Je poste la photo, sinon personne ne le croira. Pareil, quand on passait 5 jours d’affilée au l’abri-bivouac sous les Cosmiques, on faisait pas les malins en descendant l’arête de l’Aiguille du Midi, avec un ventral plein de delicatessen qui vous empêchait de voir vos pieds…
Autre souvenir : lorsque j’ai chuté en tête, 4 mètres au-dessus d’une broche, sans aucune conséquence physique ou matériel, il a été tout content, ça l’a fait marrer : « Ah, ben là, j’ai la preuve, ça résiste bien une broche ! » (Soi-disant qu’il n’avait jamais vu de chute auparavant, sur broche… J’en doute.)
Les seules fois où je l’ai vu râler, c’est contre les gars qui prenaient des libertés avec la sécurité (gros coup de gueule aussi contre Alpi-Rando qui avait publié des photos glauques après l’accident dans Symphonie). Alors la nouvelle, le 23 janvier 2002, ça a été un énorme coup de massue. Pas lui ! Se dire que plus jamais on ne pourrait partir avec lui en montagne, l’entendre rire et plaisanter autour d’une table, ou au relais après une difficulté. Dur dur !
Mais oui, je me réjouirai jusqu’au bout de l’avoir rencontré ! J’ai tout appris, tant de la technique que du mental en paroi de glace. Il y a encore aujourd’hui des voies que je refais, simplement pour me rappeler les moments où nous y étions ensemble, moi le client et lui, LE guide…
Tu nous manques…
Merci beaucoup pour ce témoignage très touchant !
Des souvenirs indélébiles dans Nuit Blanche, au lendemain d’une magnifique soirée chez lui, avec sa famille!
En pensée avec eux.
Décembre 1983, semaine lumineuse empilés dans son micro studio de Huez pour apprendre à parler le chacal , Symphonie de nuit parce qu’il la trouvait belle dans sa frontale et sous les étoiles, tellement gentil et prévenant, et patient…sa voiture pourrie dans les virages de la Romanche , son rire aux moustaches pleine de fondue du Bernard Miard, et puis pendant 20 ans, répondre sans faillir aux coups de fils de parisiens en demande d’info sur ses glaçons, des bières de hasards par ci par là à Chamonix à des terrasses amicales… Et puis ce jour stupide et sans aucun sens, la glace imbécile sur sa grande carcasse osseuse, on voudrait tout casser, tout recommencer, être là veille et lui dire de pas y aller… Après ça j’ai rangé mes pioches.
Quelques souvenirs marrants dans la R12 break hors d’âge !
Merci pour ce témoignage qui me rappelle bien l’ambiance. A la CIC Hute il apprenait aux anglais à cuire la viande de boeuf . En 1983 nous avions essuyé une grosse tempête dans ce refuge, et il n’avait rien trouvé de mieux que de lire « The Thing » de Carpenter, dans cette ambiance il se faisait peur tout seul.
Au sommet du Ben Nevis :
Retour sur l’Age d’Or dans le vallon du Diable avec François Damilano :
Trop content de voir cette vidéo juste après avoir fais la verge du démon! Après 6 ans à fréquenter ce vallon c’était la dernière ligne classique qu’il fallait que je visite, et effectivement c’est majeur!
Ce vallon du diable restera toujours le vallon où j’ai grandis et progressé en glace, là où les combats rudes et les échecs cuisants comme les improbables réussites m’auront forgé le mental comme on dit…
Merci Mr Perroux, vous étiez un peu le chevalier de l’âge de glace et le père des bébés glaciéristes que nous avons tous été un moment…
La R12 break jaune …
Journée de stage à l’Alpe d’ Huez terminée, on rentre au Lézard d’or, le chalet . Il fait encore jour et Godefroy propose de lui aider pour d’aller chercher un sapin qu’il avait repéré, quelque part … A 3 dans le break, nous voici parti au bout du monde , sur une route fermé à la circulation et bien congelée. Après avoir spité le bas coté pour assurer la caisse qui glissait gentiment dans le ravin , on termine à pied récupérer ce fameux sapin. Sauf que le truc il est énorme ! On pose ça sur le toit et on rentre tant bien que mal en le tenant à la main comme on peux , fenêtres ouvertes, assis sur les portières. Ambiances !!!
La sapin à été planté dans la foulée, clôturant une belle journée de cascades
Il y a peu, j’ai découvert une photo de ce chalet qui avait ou devait être vendu. Et quelle surprise j’ai eu en voyant la taille du sapin !
Si c’est pas ça la vie !
La photo est prise le 12 mai 2000 dans les dernières longueurs de la voie Davaille dans le face N des Droites. Godefroy est en jaune, assis au relais, il nous assure tranquillement. C’était la première fois que je prenais un guide, j’ai été impressionné par la virtuosité avec laquelle il nous mené dans cette face. C’était un grand guide.
Bonjour a toutes et tous, je remonte ce post pour mon modeste hommage a mon Ami, mon frêre de coeur…notre cher Godefroy…j’ai passé les premières années de ma vie avec ce"personnage unique", plein de gentillesse, d’attention, de partage. Nous étions comme 2 frêres, habitions le même village « Champclauson » pres d’Alès dans le Gard, ou son père offiiçiait en tant que docteur des mines…à 11 ans ses parents lui avaient offert un album de Tintin…« Tintin au Tibet » et il m’avait dit…un jour j’escaladerais les montagnes…je vous poste une photo de l’époque ou nous étions a un cours de Judo…il est au 1er rang a droite et moi a l’opposé, a gauche…l’an dernier je suis passé a Huez me receullir…ce fut et reste un ami inoubliable qui m’a tant apporté…notamment comment faire sauter les crêpes… …!!!
quelqu’un aurait il une photo de sa fameuse R12 jaune …? Je suis a la recherche de documents et autres photos le consernant…d’avance merci…Bonne soirée… eric.
Salut Godefroy… Tu nous manques. Terriblement. Où que tu sois, je t’embrasse.
La première cascade ouverte avec God et Thierry dans le Vallon du Diable « Le Vol du Bourdon», la Bonatti Zappelli au Grand Pilier d’Angle etc.
Tous ces beaux et grands moments passés avec l’ami God, le grand arpenteur des glaces. Notre Iceman de toujours.
Bonjour !
Quelqu’un peut-il me dire où repose Godefroy Perroux ?
Merci beaucoup !
Ayant fait deux stages cascades avec God (nous avons fait notamment le Vol du Bourdon avec belle ambiance, coulées de neige) je garde l’excellent souvenir d’un grand bonhomme de la montagne, un vrai, un pur.
Mon grand regret fut d’avoir manqué un stage d’été pour deux clients. Mon partenaire avait renoncé après une glissade qui l’avait impressionné lors d’une semaine de mise en condition. Cependant, God avait eu l’immense générosité de faire le stage avec moi à moitié prix. Nous devions commencer par la Verte par l’arête des Grands Montets avec pour objectif de faire le Mont Blanc par la paroi Rouge du Brouillard et puis j’ai eu également un pépin. God m’avait proposé de me reposer et récupérer à son Chalet, aux Houches je crois me souvenir et j’ai eu peur de ne pas retrouver la forme. Je l’ai bien sûr dédommagé bien qu’il ne m’eut rien demandé. Avec le recul, je me suis reproché cent fois de refuser son offre de repos.
Ce fut avec grande tristesse que j’ai appris son accident alors que j’espérais pouvoir rattraper ma défaillance en regrimpant avec lui. Un grand guide, archange des cimes.