Histoire du piolet (à partir du livre de Denis Pivot)

Petit déterrage …ou déneigement ?

Grace à un bouquin tout à fait épatant (« Des piolets et des hommes » - Denis Pivot, Guérin Chamonix - édition Paulsen 2021), j’en sais désormais u peu plus sur cette pioche, et sur cette mystérieuse lettre « A » en écriture cursive qu’il porte …

Il faut dire que cette affaire m’avait bien intrigué. J’avais imaginé un marquage de l’initiale d’un propriétaire antérieur ( « Alphonse » ? « Alfred » ? « Alex » ou « Alexandre » ? « Artémis » ou bien « Aloisia » ?, etc, etc) …
C’est qu’il me fallait retracer toute la lignée de ses propriétaires : un chantier !

Et bien non, mille fois non !
Les piolets « Simond spécial » ont été forgés à partir de 1935, et pratiquement sans modification jusqu’aux années 1970, ils eurent un immense succès …
Ils étaient proposés en 5 tailles de tête, numérotés de « A » à « E » (A étant la plus longue).
… D’où l’origine du « A » mystérieux, que l’on peut voir sur la photo que j’ai proposée ci dessus !!

Pour la petite histoire, les piolets à la plus grande tête étaient réputés les plus sérieux, les plus pro, et dans une hiérarchie antérieure (Joseph Charlet, avant 1930), on avait ainsi :
- piolet numéro 1 : pour les guides.
- piolet numéro 2 : pour les touristes.
- piolet numéro 3 : piolet d’homme.
- piolet numéro 4 : euhhh … faut-il l’écrire : pour les dames.
Plus tard, l’évolution des pratiques et l’autorité reconnue du GHM avaient déjà subtilement modifié la hiérarchie, et l’on avait :
- piolet numéro 1 : piolet d’amateur.
- piolet numéro 2 : piolet des guides.
- piolet numéro 3 : piolet courant pour homme.
- piolet numéro 4 : euhhh … j’en remets une couche, que l’on me pardonne : pour les dames et jeunes gens.
Mais encore :
- piolet numéro 5 : piolet pour enfants et chasseurs.
- piolet numéro 6 : piolet-canne, pour la promenade.

Pour en revenir au Simond spécial « A », c’est ce modèle, très reconnaissable, que brandissent Maurice Herzog et Tensing Norgay, dans deux célébrissimes photos prises au sommet de l’Anapurna, en 1950, lors de la première …
Je doute un peu cependant que ce soit celui qui orne un des murs de mon garage …

PS : je redis bien que je tire toutes ces extraordinaires infos du bouquin de Denis Pivot, parfaitement épatant vraiment, et indispensable pour l’amateur, selon moi : « Des piolets et des hommes ».
Il y en a des tas et des tas d’autres, des infos, toutes plus épastrouillantes les unes que les autres !

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Ça, pour un appeau…

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En tout cas, je constate qu’une ch’tite faute d’orthographe de rien du tout reste une valeur sure. disons : l’AME de tout discours cédeucien.

« Appeau à Maître Emblématique », bien sûr !

… …
A moins que …

A moins que tu ne me soupçonnes de vouloir relancer une polémique entre ce monsieur Herzog, homme politique (homme politique de droite, faut-il le redire ?), et les prolos de la montagne, qui ont tout à la fois le savoir et la légitimité de leur pairs (Lachenal et Terray, pour ne pas les nommer), qui se seraient (qui se sont ?) fait déposséder de la vérité au bénéfice d’un « sachant » tellement proche du pouvoir, en totale connivence avec la doxa gaulliste obligée ?
J’observe cependant qu’en 1950, c’était Vincent Auriol le prez …

Rohhhhh …

Ce serait tellement mal me connaître !

Autant en faire un sujet à part, plutôt qu’un simple échange sur le forum technique d’Alpi…:wink:

Ah oui je me souviens, ce n’était pas début avril ?
Il me semble aussi que Maurice a voulu faire un selfi, mais il a laissé tomber son smartphone, perdant ainsi l’enregistrement de leur trace GPS. Ils n’ont jamais pu prouver qu’ils avaient vraiment atteint le sommet.

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Mais euh… tu fais l’n pour avoir du son, ou quoi ?
S’il ne s’agissait que d’une question d’orthographe…

En tous cas grâce à @DAaZ on aura appris que Tensing Norgay aurait participé à l’équipe victorieuse de l’Anapurna (ascension jusque là non répétée) avant de réaliser la 1ère ascension de l’Éverest :thinking:

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Une petite course d’entraînement, quoi.
Comment @DAaZ, grâce à une dialectique bien ficelée dont il a le secret, va-t-il retourner la situation à son profit ?
Suspens…

Bonbonbonbon …
Okokokok …

Alors comme ça, 'paraitrait qu’on peuput dire des bêtises sur C2C ?
Ca, pour un scoop, c’en est est un de première !
Rapport que si on lit ce qui se raconte pas loin, je trouve tout de même que la vigilance factuelle n’est pas la même pour tout le monde. Comme aurait dit Coluche, y’en a des qui sont plus égaux que d’autres, non ?

Je reprend : le point est que que le piolet Simond Spécial « A » fut brandit en 1950 par not’Momo national sur l’Annapurna, et 3 ans plus tard par Tenzing Norgay sur l’Everest.
Une différence notable cependant, alors qu’il s’agit bien du même modèle de pioche : Maurice H le tient au dessus de sa tête de sa main gauche, en étirant de sa main droite un ch’tit drapeau bleu-blanc-rouge, alors que Tenzing Norday le tient de sa main droite en le tenant près de la pique.
Selon moi, l’analyse politique de ce fait exact et vérifiable n’a pas été encore menée.

Sinon que l’Anapurna n’ai pas été répété à ce jour ne saurait surprendre : le nom de ce sommet mystérieux est l’acronyme d’une célèbre formule magique (que je vous laisse le soin de développer), qui permet de multiplier à volonté le nombre de premières à signer, dans tous les massifs du monde.
Il y en a qui devraient être content, non ?

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Bon, je vous trouve peu inspirés, pour décrypter l’acronyme.
C’est bien parce que c’est vous, je vous la donne, la formule magique :

Ah !
Nous
Allons
Par une malice
Ultime
Réaliser une
Nouvelle
Ascension !

Faut vraiment tout vous dire, hein !

NB : d’autres options sont également admises, je vous les laisse chercher !

Pourrais-tu mettre un lien vers une photo montrant clairement le « A » sur ce piolet brandit au sommet de l’Annapurna ?

Bien sûr, avec plaisir :
C’est exactement ceci !

Ne me remercie pas, c’est tout naturel.

Plus sérieusement, je tire cette info du bouquin de Pivot (Denis pivot, pas l’autre pontifiant avec sa dictée …).

Le livre est extrêmement documenté, très précis et rigoureux, il n’y a aucune raison de douter de l’affaire. D’autant plus, je le redis, que la silhouette de ce piolet est très reconnaissable, et que j’ai la chance d’avoir le même dans mon garage (après qu’il eût servi de binette dans un jardin de la région toulousaine … la trajectoire de cet objet précis est incroyable, j’ai pas mal de documents photo pour l’argumenter, y compris le « A » cursif que j’ai déjà proposé dans un autre fil –mais qui n’a pas suivi le flux migratoire).

Pour faire plaisir aux thuriféraires du communisme français et international – qu’ils se reconnaissent ! je peux citer ce passage de la page 113 du bouquin :

« En 1975, Ludger Simond reçoit une très importante et surprenante commande de piolets et crampons du Parti communiste français. Quelques mois plus tard, un Japonais , qui arrivait de son pays par la Chine et le transsibérien lui raconte qu’au cours de son voyage, il a vu les chinois équipés de piolets Simond sur les photos du sommet de l’Everest. L’expédition était constituée de trois cents alpinistes … »

Si vous lisez le bouquin, non seulement vous saurez tout ce qu’il y a à savoir sur cet étrange outil, mais en plus, vous n’ignorerez rien des histoires de cul de la vallée (pardon : « de La Vallée ») depuis les dix dernières générations.

Ainsi, vous saurez entre autres merveilles pourquoi un magasin de sport fort réputé de la bonne ville de Chamonix porte le nom d’un bel officier yankee.

Cela a un rapport, disons … intime avec l’histoire des piolets, et d’une certaine Marthe.

Ah d’accord.
Tu disais que le modèle A était très reconnaissable sur les photos au sommet de l’Annapurna et de l’Everest. Peut être que c’est le modèle B (plus light ?) avec une lame un peu plus courte. Si on ne voit pas l’inscription « A » ou « B » sur les photos, on n’en est pas sûr, tu te reposes juste sur des infos de seconde (troisième ?) main.

C’est ça.

Disons qu’il me parait plus sûr d’écouter quelqu’un qui sait de quoi il parle, et qui a passé tellement de temps à colliger les infos … plutôt que les assertions d’autres, qui ne savent pas de quoi ils parlent, et qui interviennent cependant à tout bout de champ sur des sujets qu’ils ne maitrisent pas.

Cependant.
Cependant, il y a sans doute un moyen de lever tes doutes. Il faudrait faire le rapport entre la longueur de la lame et la longueur du piolet, de le comparer aux autres modèles (« B », « C », etc …), en connaissant bien sûr la taille du piolet que not’Momo brandit au somment de l’Annapurna (info peut-être accessible, pour qui a envie de travailler un moment).

Bon, pour les calculs, je te laisse faire, vu que tu sembles aimer ça.

Attention, si on veut laver tous les doutes, il faut en plus connaître l’angle de la lame par rapport au plan de la photo avant de faire les mesures.
Pas simple, pas simple.

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Ah mais, tutafé, tutafé !
En première approximation, le manche semble « dans le plan du corps » du gus. Il faudrait donc savoir à combien de mètres en dessous de la partie moyenne du manche est prise la photo.
Pour cela, connaître la pente, de même que la distance entre le photographe et son sujet serait bien utile.

Bon.
On peut aussi calculer sans doute un risque d’erreur entre « faire le calcul sans correction angulaire », « tenir compte de l’angle de la prise de vue », pour déterminer s’il s’agit d’un « A », d’un « B » …
Par ailleurs, on aimerait aussi connaître le coefficient de réflexion des lunettes que porte l’Maurice au moment du cliché (latitude, longitude, horaire sont bien sûr indispensables au calcul, sachant que l’altitude est sensée connue - avec quelle marge d’erreur ?).

Ou bien encore savoir quels étaient les piolets utilisés dans l’expé (sans doute la démarche de l’auteur du bouquin …).

Edit : je viens de me relire … comment « calculer sans doute un risque d’erreur » ???
Faut-il douter du risque ?
L’estimation d’un risque n’est-elle pas « douteuse » par définition ?
Est-il risqué de douter ?
Ou bien, justement le doute éloigne-t-il du risque ?
Il est loin le prochain bistrot ?

Dans le doute, il vaut mieux douter.
Avaient-ils seulement des piolets ?
Je pense plutôt qu’il s’agit d’une réécriture de l’histoire, sur la base de données, euh de photos, frelatées.
J’en veux pour preuve cette image, où on voit clairement que le piolet a été rajouté après, il semble comme en lévitation.

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Si c’est le cas, ils ont pensé à tout, car on voit l’ombre de la tête du piolet qui semble cohérente avec les autres ombres.
Pour Bubu-iser, on pourrait même, en fonction de ces ombres, en déduire la hauteur du soleil et l’heure de la photo.

Je pense que ces vieux modèles de piolets avaient une pique longue et fine, et que du coup, il était aisé et sans doute commun de les planter ainsi.