Help.. demande avis de spécialistes de grandes parois, rappel sur 600 mtr possible ou pas possible?

Outre cet aspect… anthropologique de la chose, cette méthode me semble difficilement faisable pour descendre 600m… Pour 2 facteurs: le temps, et le poids…

Le temps, primo… On n’a dit (j’ai pas encore eu l’occasion de me servir du tamponnoir) qu’il faut environ 1/4 d’heure pour poser un goujon dans une roche tendre…
Donc dans une roche dure type granite… Ou pire, quartzite…
Bref, pour en placer 1 tu mets du temps…
Et vu que c’est un relai pour descendre en rappel, tu dois en mettre 2, des goujons, puisque c’est recommandé (et vu que c’est la première fois que ton relais va servir, il vaut mieux en effet qu’il ait 2 points, juste au cas où…) (à moins que par chance tu n’aies un becquet proche, mais dans ce cas, autant descendre directement dessus).
Et ça, tu vas devoir le faire pendu sur ta corde…

Puis vient le problème du poids…
Pour simplifier, admettons que tu soies parti avec une 2*60, que ta voie fasse 600m et que tu puisses placer un relais tous les 60m…
Ça te fait 10 relais, donc 20 goujons, plus la cordelette pour les relier entre eux… Plus le poids du tamponnoir, d’une ou deux mèches de rechange si tu es en roche dure…
J’ai du mal à situer ça par rapport aux 3,6kgs calculés par Krist@f, mais on doit pas en être spécialement très loin…

Bon, ça c’est dans le cas où la paroi est bien lisse et bien verticale, où tu n’as que très peu de risques de voir ta corde se coincer…

Maintenant, si la face et tourmentée et qu’il te faut diviser par 2 la longueur de tes rappels, tu vas avoir besoin de 2*plus de temps, de 40 goujons, de plus de mèches de rechange…

ah ben oui, c’est sur. avec une grosse chaîne même, c’est plus sur que la cordelette. pis c’est pas comme si tu avais tt le matos que tu avais à la montée pour compléter, des béquets, etc.

tt ça pour dire que des grosses déroutes, ça ce fait pas forcément aux normes ffme2012. la preuve, je pense que de tous ceux qui en ont vécu, rares sont ceux qui ont posé 1 goujon (mais tous sont revenus allégés en matos divers et varié !). et donc qu’un calcul du type (développé / longueur de corde)k2 goujons est assez rigolo à lire :cool:

Personnellement ça me semble complétement impossible, et ce indépendamment des caractéristique de la corde. Plus pour des raisons qui ont déjà été évoquées ci-dessus : une paroi n’est jamais verticale, peut faire bien plus de 600 m, frottement contre les arêtes, temps de descente, sur quoi l’encrer ? …
Pour le principe goujon / temponnoir je ne suis pas convaincue non plus.

Après quoi, si l’un des deux principes pouvait marcher, ce serait une solution envisageable pour une cordée bloquée en paroi. Pour une cordée déjà au sommet, je pense que la meilleure solution sera toujours d’emprunter la voie de descente « classique ».
Tu sites l’accident récent des Grandes Jorasses, vu l’état de fatigue dans lequel ils devaient être, et vu les conditions météos, je ne suis pas sur que la meilleure solution aurait été de s’embarquer dans une descente en rappel de 600 m (ou dans ce cas plutôt 1000 m) ou de relais à équiper dans la face nord …

Pas dit puisqu’on dit toujours qu’il ne faut jamais se vacher sur la chaîne qui relie les deux points entre eux pour cause de résistance :stuck_out_tongue:

Les becquets, j’en ai parlé…

Le matos que tu as à la montée… Laisser un câblé, ça me gène pas trop… Laisser un friend, ça revient tout de suite plus cher (mais ça fait le bonheur des suivants [edit: ou une occasion de remonter dans les plus brefs délais])

Même pratiquement jamais… Enfin, si tu es au courant d’une dans ce cas, fais-moi signe…

Pourquoi?
Puisqu’on en parle, de cette méthode, autant le faire, ce calcul… Et on voit que si on veut vraiment pouvoir parer à (pratiquement -> loi de l’emmerdement maximum, la seule chose que tu n’auras pas prévu t’arrivera si tu prévois tout le reste) tout, il faut partir avec une bonne vingtaine de goujons + tamponnoir + mèches +[…] chose que personne ne fait.

J’arrive pas à formuler correctement cette dernière phrase…

S’il le faut, tu y laissera même ta corde, ton piolet etc. Les calculs sur le prix du matos à laisser se font généralement à la maison. Sur place, on espères surtout avoir suffisamment de matos pour arriver en bas. :cool:
Tu as toute ta vie pour remplacer ton matos. :cool:

Cépafo… :smiley:

On ne doit pas se vacher en posant le mousqueton autour de la chaine, mais dans un maillon.

L’idéal est encore d’emmener des becquets avec soi si on n’est pas sûr d’en trouver la haut
:rolleyes:

C’est ce que je fais assez régulièrement, mais certains disent de ne pas se vacher sur la chaîne tout court… Bref…

[quote=« Michmuch38, id: 1264619, post:28, topic:116186 »]L’idéal est encore d’emmener des becquets avec soi si on n’est pas sûr d’en trouver la haut
:rolleyes:[/quote]
Le produit de l’année prochaine! Le becquet portatif! Seulement 199,99€, disponible dans tous les bons magasins de montagne!
(vu que tu m’as donné l’idée, je veux bien te reverser 25% des bénefs…)

Ce sont ceux qui préconisent d’utiliser les becquets (car ils en vendent).
Moi, je préfère ramasser ceux qui trainent dans le pierrier en bas de la voie.

Tu sais pourtant bien qu’il ne faut pas ramasser des EPI tombés d’une voie… Même si ils n’ont pas de fissures apparentes, le choc peut avoir fragilisé leur structure…

Ca leur donne la « patine de l’ancien ».
De plus, ces fissures leur donnent de l’élasticité, ce qui facilite leur pose en permettant de les coincer plus efficacement.

Quand on réchappe ainsi, sauf exceptions on laisse un seul goujon, et pas forcément du 10 mm: ça dépend de la dureté de la roche.
Pour du granite, du quartzite, du gneiss, du gabbro, certains basaltes … un 8 mm, c’est bien suffisant pour un rappel unique et plus rapide à installer.

Sinon, oui, il est clair qu’on va aussi laisser de la cordelette sous forme d’anneaux voire des sangles. Là, ça prend beaucoup moins de temps.

Et parfois des pitons et coinceurs: là, ça devient plus onéreux mais pas plus lourd puisque pitons, coinceurs, sangles …
font partie de l’équipement normal qu’on trimballe avec soi, de toute façon.

Certes, mais honnêtement, qui? va aller faire sa course avec ses chevilles de 8 et son tamponnoir?
Tant qu’à faire, je préfère la solution marteau et 3-4 clous…

[quote=« Rupicapra rupicapra, id: 1264787, post:34, topic:116186 »]Certes, mais honnêtement, qui? va aller faire sa course avec ses chevilles de 8 et son tamponnoir?
Tant qu’à faire, je préfère la solution marteau et 3-4 clous…[/quote]
Les 2 ne sont pas antagonistes.
Toutes les voies « Piola » des débuts ont été ouvertes au tamponnoir avec chevilles autoforeuses de 8mm. idem pour bons nombres des voies de ces mêmes années en Oisans.

Il partait dans l’optique de les ouvrir. Là, on parle d’avoir un tamponnoir et quelques chevilles pour une réchappe.

Tout dépend des voies /articles/131537/fr/artif-le-materiel-en-artif#la-trousse-a-spit

à quand le becquet gonflable renforcé tissu kevlar :lol: :lol:

Avec un descendeur à barrette ça doit être possible, puisqu’on peut rajouter ou soustraire des barrettes, et ainsi ajuster le freinage

à vérifier …

http://www.petzl.com/fr/pro/produits-verticalite/descendeurs/descendeurs-simples/rack

les nœuds … oui bien sûr qu’on peut faire des nœuds, mais ceux ci diminuent fortement la résistance des cordes (même les dynamiques d’alpinisme) … dans notre cas on veut le diam le plus faible possible, le mieux est la finition épissée cousue, la drisse garde env 99% de sa résistance initiale … les nœuds c’est 15 à 45 % de résistance à la rupture en moins (dépend du nœuds, du diam de la drisse, et de sa matière) …

http://www.multihull-shop.de/catalog/product_info.php/manufacturers_id/6/products_id/46?osCsid=2040152e13a44e797010227f5e61712a

drisse PBO 4mm 1700 dan, 14 gr, 6€ le mtr … perfo, cher et relativement lourd :confused: …il faudrait descendre à 3mm, en 100% pbo (âme et gaine), ça doit encore taper dans les 1200 dan

Même principe, le frottement, donc si la corde est tendue ça ne descend pas.
Quand à ajouter ou retirer des barrettes, c’est impossible sous charge.

[quote=« Michka, id: 1264604, post:23, topic:116186 »]Personnellement ça me semble complétement impossible, et ce indépendamment des caractéristique de la corde. Plus pour des raisons qui ont déjà été évoquées ci-dessus : une paroi n’est jamais verticale, peut faire bien plus de 600 m, frottement contre les arêtes, temps de descente, sur quoi l’encrer ? …
Pour le principe goujon / temponnoir je ne suis pas convaincue non plus.[/quote]

une paroi n’est jamais verticale … oui bien sûr, mais rien ne t’empêche de passer les ressauts directement, le but est de descendre rapidement … personne ne le ferait avec son matos par peur de le détériorer, voir la corde pourrait se sectionner en frottant, mais vos cordes sont archi élastiques … Une drisse PBO c’est élasticité zéro, c’est très résistant aux frottements et aux coupures (difficile à couper) et j’ai bien dit « usage unique » … après elle est fichue … mais ce n’est pas grave, elle n’est là que pour ta sécurité en cas de très grosse galère …

et je n’ai pas dit « il faut y aller c’est ok » … il faudrait une campagne de tests et de nombreux essais en situation réelle pour valider le truc … on est juste en train de théoriser là :rolleyes: … mais perso en cas de pépin, je préfère m’engager dans un immense rappel sur 800 mtr au bout d’un fil de 3mm, que de crever dans une de ces immenses parois …

C’est clair qu’il ne faut pas attendre d’avoir les bras gelés jusqu’aux coudes … un alpiniste d’une certaine expérience doit sentir le coup venir non !? :rolleyes: il n’y a pas besoin d’être un spécialiste pour savoir que passer une nuit en parois avec 80 kmh, de la neige et des thermo à -10°, le lendemain tu ne dois pas être en super forme …

Combien se sont fait avoir dans ce genre de situation ? moi je n’hésiterais pas à descendre …