Guide et alpinisme

[quote=« JSA1, id: 1655925, post:1, topic:146796 »]Pensez-vous que le client d’un guide pratique l’alpinisme ?
Faire de l’alpinisme derière un guide est-ce de l’alpinisme ?[/quote]
Oui
Oui

Les deux le sont mais « être client » ne te permet pas d’aborder tout les facettes (surement les plus intéressantes) de « l’alpinisme » a savoir la recherche d’informations, de conditions et recherche d’itinéraire sur le terrain.

C’est comme l’escalade en moulinette et en tête, la première ne te permet pas d’aborder l’aspect psychologique face à une chute ou encore au choix de tes placements en TA.
Mais tu fais quand même de l’escalade.

On peut être client d’un guide, et que la course se passe comme entre 2 potes dont l’un est plus compétent.
Ca n’empêche pas au client de préparer la course avec le guide (c’est même conseillé !), et éventuellement de passer en tête par endroit (c’est même souvent le cas à la descente, où le guide reste derrière pour l’assurage depuis le haut).

Et quand tu ne fais de l’alpinisme qu’avec des potes plus compétents (ou presque), et que tu préfères regarder le paysage que te faire chier à chercher un itinéraire paumatoire, est-ce que tu fais de l’alpinisme ? Est-ce que tu es alpiniste ?

@ JSA: oui & oui, les clients des guides sont très divers pour en discuter de temps en temps avec des guides, certains ont des débutants d’autres des clients pour des grandes courses, d’autres pour des voyages, je me rappelle même d’un guide qui disait que son client le bookait 50 jours dans l’année et qu’ils faisaient des trucs assez durs (genre grimpe au Yose, big wall, grandes voies dans les drus…bref c’est quand même pas de la SAE là…le gars il est un minimum alpiniste quand même à ce niveau).
C’est une question que je me suis posé aussi : Pour moi qui ai fait une course avec un guide l’année dernière (& la majorité par moi même) la question serait plutôt la saveur de la course est elle la même ? La encore je pense que ça dépend de plein de paramètres aussi des conditions, de la météo, de l’envergure de la course.
Si je prend un guide pour moi ça serait d’abord comme motivation de faire une « grande course » dont je rêve & ou je n’ose pas aller en autonomie pour plein de raisons (, manque de compétences montagnardes, / peur d’engager / de buter / manque de dispos /manque d’entrainement) donc j’accepte cette forme de « tricherie », et j’en profite en me disant que la vie est courte et que ça fait des beaux souvenirs qu’on garde à vie…

Posté en tant qu’invité par gv:jhv:

[quote=« JSA1, id: 1655925, post:1, topic:146796 »]Bonjour à tous,

Pour moi, un acte d’alpinisme « pur » serait : gravir seul un sommet vierge par un itinéraire inconu comportant des difficultés techniques certaines et en redescendre par ses propres moyens sans autres but que l’expérience personelle que je vis.

Pensez-vous que le client d’un guide pratique l’alpinisme ?
Faire de l’alpinisme derière un guide est-ce de l’alpinisme ?[/quote]

et puis prendre du plaisir avec quelqu’un qui travaille … :lol:

Posté en tant qu’invité par JSA1:

Al : Merci de faire me faire remarquer le lien avec une « définition » de l’alpinisme : je ne l’avais pas vue. Par contre il me semble que c’est, par définition, l’alpiniste qui fait de l’alpinisme. c’est à dire que soit on est alpiniste et on fait de l’alpinisme soit on n’est pas alpiniste et on ne fait pas d’alpi.

Simon : Je trouve intéressante et juste ta comparaison avec l’escalade en moulinette. Est-ce qu’un plombier qui ne sait réparer que les fuites de robinet mais pas les chasses d’eau est un plombier ? Comme disait Al tout dépend de ta définition de « plombier » ou « d’escalade » ou « d’alpinisme ».

Est-ce qu’une partie d’un tout est déjà ce tout ? Pour ma part je ne crois pas…
Si je reviens à ma, toute personnelle, définition d’un alpinisme pur :
« gravir seul un sommet vierge par un itinéraire inconnu comportant des difficultés techniques certaines et en redescendre par ses propres moyens sans autres but que l’expérience personnelle que je vis. »
je dois constater que j’en suis le plus souvent assez loin. Un certain nombre d’éléments sont régulièrement absent de ma pratique. Alors suis-je réellement un alpiniste ???
Je pense à Messner : <<répéter un itinéraire déjà parcouru par un autre n’est déjà plus de l’alpinisme>>

Noisette : je pense que dans ces conditions tu es comme le client qui suit la corde du guide.

Laurent : La difficulté de la course n’a rien a voir dans l’histoire. c’est plutôt le fait de ne pas la gérer : en etre responsable et y être autonome.
Si la saveur de la course est différente, n’est ce pas par ce que le jeu lui même est différent. Tu le dis toi même : <<donc j’accepte cette forme de « tricherie »>>

Merci en tous cas de vos contributions. c’est intéressant !

Et un Guide qui fait la face Nord de l’Eiger avec un copain Guide, est-ce de l’alpinisme ?
Si ce n’est pas le cas, faut me le dire pour que j’y retourne avec un « non guide » afin de valider mon expérience de l’alpinisme!

vu ta définition de l’alpinisme (sommet vierge / itinéraire inconnu) il n’y aurait donc plus possibilité de faire de l’alpinisme (=dans les alpes)
rires

Quelle est la raison profonde de vouloir se mettre d’accord sur une définition de l’Alpinisme? Est-ce pour pouvoir dire quelque chose de fou: « Moi, je suis Alpiniste » tout comme ET dirait: « Téléphone maison »?

On pourrait d’ailleurs définir plusieurs types de pratique par ordre décroissant:
ALPINISME -> Catégorie Messner
Alpinisme -> Catégorie Ueli Steck
alpinisme -> Catégorie du mec lambda
alpi -> Catégorie du mec lambda sur la VN du Mont Blanc
trail -> Catégorie Kilian Jornet

Là, tout y est non? :wink: Plus sérieusement, l’alpiniste recouvre une myriade de pratique différente, guide ou pas guide… Après, c’est à chacun de savoir où placer le curseur et de se dire ou on alpiniste.

+1
Chacun met bien ce qu’il veut dans sa pratique.
Par contre, je vois un monde entre ceux qui préparent leur course et prennent des décisions réfléchies lors de l’ascension, et ceux qui se font emmener.

Posté en tant qu’invité par LOGIK:

Les mots sont la pour être utilisés.

Si Alpinisme=Messner, ou encore « sommet vierge etc. » bein je n’utiliserai plus le mot alpinisme,
car le mot sera devenu aussi pointu que « poste a souder électrique » ou « joint de culasse metalliques-elastomeres ».

Alors on nommera le truc qu’on fait en montagne « plouckisme »,
jusqu’au jours ou un autre poste C2C s’ouvrira, pour dire que le vrai « plouckisme », ce n’est pas le « plouckisme » qui est fait en ce moment.

C’est très stérile comme jeu, de vouloir définir les mots. Aussi stérile que de vouloir définir la « vrai » croyance, etc.
Franchement je vois les exploits de Messner, ca fait rêver, ca fait réfléchir et c’est bien plus important que de vouloir définir le vrai et unique alpinisme.

J’en ai une autre m

+1!

Mais le fait qu’il y ait tant de réponses à ce presque-troll montre bien qu’on s’est tous posés la question un jour…

Je suis surpris que personne n’ait encore cité l’éternelle « Avant la Verte on est alpiniste, à la Verte on devient montagnard… » de Rébuffat
Il avait pas la même définition des mots; de nos jours on penserait plutôt montagnard=randonneur opposé à alpiniste=top moumoute

Posté en tant qu’invité par JSA1:

Je crois que donner une définition (ce qui n’était pas l’objet du post au départ) permet de donner du sens à notre activité : si je fait de l’alpi c’est par ce que l’alpi c’est « ça ». Par ce que ce « ça » j’en ai besoin/envie pour telle et telle raison. Accessoirement ça te permet de mieux te connaître.
Chacun parcours son chemin comme il l’entend. On peu très bien profiter de l’alpi, et de la vie en général, sans jamais se poser de question. Perso je trouve plus riche de se les poser et d’en discuter avec les autres.

VinceB : Effectivement on peut dire que l’alpi c’est un ensemble de pratique qui vont de A à Z avec tout de même un ensemble de points communs. Mais comme dit Paul G : <<je vois un monde entre ceux qui préparent leur course et prennent des décisions réfléchies lors de l’ascension, et ceux qui se font emmener.>> Et je ne me retrouve plus vraiment dans une définition si vaste.

Epicure : Si toi, guide, tu payes un autre guide pour qu’il t’emmène faire la face nord de ton choix, qu’à aucun moment tu ne regardes une carte ou un topo, qu’au relais tu attends qu’il ait monté la corde pour que tu puisses enfin grimper et qu’en cas de pépin tu ne comptes que sur lui pour te redescendre auras tu l’impression d’avoir fait de l’alpi ? (je sais bien que tous les clients ne sont pas ainsi. Je grossi volontairement les traits)

Peut-être que donner une définition de l’alpi permet de s’identifier à un groupe. Un groupe d’autant plus élitiste, restreint et donc valorisant que la définition sera élitiste…

sauf qu’avec ta définition… l’alpinisme ne représente plus un groupe ! Je repose ma question, combien reste-t-il de sommets vierges ? combien de personnes capable d’ouvrir de nouveaux itinéraires inconnus ?

Quel nom donnes-tu à ce que l’on appelle communément l’alpinisme et qui n’en est pas selon ta définition ?

La démarche de vouloir prendre un guide est forcément ponctuelle. Mais peut-être que je me trompe. Ne serait-ce que pour des raisons financières.
La démarche de se faire emmener aussi. on est un jour l’emmené, un autre l’emmeneur. On sera un jour le meilleur d’un groupe, et dans un autre le plus faible. Je continue à penser que l’alpinisme c’est l’activité en elle-même qui en décide. Mais je crois que l’on a chacun sa définition de l’alpinisme.

Posté en tant qu’invité par néthou:

Hé bin alors l’alpinisme pur, ça n’existe pas.
Et puisqu’on le mentionne plus haut, alors même Messner (et des tas d’autres) n’a jamais fait d’alpinisme pur…

Faudrait sans doute revoir cette première définition, pas nécessairement dans un sens moins élitiste, mais au moins plus réaliste.
Comme disait Schrader (pyrénéiste, pas alpiniste), « On n’est jamais le premier »…

Posté en tant qu’invité par JSA1:

Je n’ai pas donné de définition de l’alpinisme.
Quand j’écris : <<gravir seul un sommet vierge par un itinéraire inconu comportant des difficultés techniques certaines et en redescendre par ses propres moyens sans autres but que l’expérience personelle que je vis.>> je dis ce qui serait pour moi un acte d’alpinisme « parfait ». C’est une vision assez utopique je le sais.

Le sujet du post était : Le client qui suit la corde d’un guide fait-il encore de l’alpinisme ? Ou fait-il un « Truc » qui à le gout, l’odeur et la saveur de l’alpi. mais n’en est pas.
Alors oui il y a un lien avec la définition que chacun a de l’alpi mais ce n’est pas ma question.

La réponse la plus sympa que j’ai vue était en résumé : l’alpi regroupe un ensemble d’activité et l’alpi derrière un guide en fait parti.
Je crois que dans cette pratique il manque l’essentiel de notre activité : l’engagement et l’autonomie. J’ai un peu envie de dire : un aide comptable n’est pas un comptable bien qu’ils jouent avec les même outils et évoluent dans le meme milieu. Ils ne font pas le meme travail ! Ce n’est pas le meme métier.

balaitous : le jour ou tu fais une course en te faisant balader par un copain ou un guide qui gere seul la sortie, as-tu le sentiment d’avoir fais de l’alpinisme ?

A part jouer sur les mots, tu veux en venir où ?

Moi aussi je préfère être autonome en montagne, cette autonomie je l’ai apprise avec des guides, mais c’était de l’alpinisme dans tous les cas.

C’est sûr. Pensée profonde. Vu qu’on définit les mots avec d’autres mots, il n’y a pas de raison que ça se termine.

Posté en tant qu’invité par Bobodrier:

Salut à tous,
pour moi être alpiniste c’est simplement évoluer en haute-montagne.
Avec ou sans guide, expert ou débutant, on s’en fout…
On prend son pied à tous les niveaux.
Alors oui, les petits voient les grands avec admiration; les grands voient les petits avec parfois condescendance.
Bonnes courses à tous.