Grosse frayeur en randonnée alpine, recherche d'avis

Merci à toutes et tous pour vos réponses et merci pour le lien vers le récit qui présente quelques similitudes troublantes et répond à plusieurs de mes questions, dommage que je ne l’ai pas lu avant… Moi la cloche je l’ai faite sonner par contre et j’ai même la vidéo pour le prouver :smiley:

D’ailleurs son expérience et vos commentaires répondent à l’une des questions que j’avais posée dans mon récit de départ et que j’ai finalement choisi de ne pas poster. Aurais-je du me laisser glisser. C’est d’ailleurs ce qui m’a le plus fait gamberger dans la voiture au retour mais j’ai eu peur de passer pour un imbécile en la posant, j’aurais dû.

J’ai en effet sincèrement envisagé la glissade car tout en bas, il y avait le chemin et cette pente là, en ski, j’y serai allé les yeux fermés. Mais la luge sur les fesses, je ne maîtrise pas et surtout, je n’avais aucune idée de la prise de vitesse que cela entrainerait et j’ai évacué l’idée mais je me suis demandé si c’était une question légitime ou une sorte d’élan « suicidaire ».

Je m’explique, ma principale crainte est la réaction idiote de néophyte qu’a très bien résumé Antoine avec son image du chat qui grimpe à l’arbre. Est-ce que c’était raisonnable d’envisager la glissade contrôlée ou bien est-ce que c’était une réaction animale… En tout cas, je suis content de ne pas l’avoir fait, volontairement ou par accident, ma méthode improvisée et qui semble être la bonne (créer des marches dans la neige) a été fatigante mais payante.

sinon, concernant les chaussures vous m’avez convaincu. Les yaktrax que j’ai sont un peu plus performantes que celles du lien et j’ai déjà fait plusieurs trails blancs avec mais comme je cours derrière 250 gugus qui ont fait la trace, je n’ai jamais trop à réfléchir à où je dois mettre mes pieds ^^

Je dois d’ailleurs en avoir au pied pour le Vignemale, je comptais les louer mais si ça sert aussi pour ce genre de rando, je vais peut-être investir.

Pour le piolet, je vous laisse continuer à débattre, je me ferai mon idée en fonction :slight_smile:

Il faut être pragmatique et lucide. Avec des chaussures souples, sur une neige béton avec un peu de pente, aucune chance de s’arrêter, même avec un gros vécu d’école de neige. Seul le piolet, utilisé efficacement dans les premières secondes, peut te sauver. Mais une fois arrêté, il faudra agir, et c’est là que la problématique « chaussures souples » se posera à nouveau pour la suite.

3 Likes

Merci de ne pas asséner ces propos juste parce que vous n’avez pas l’habitude/ compétence d’utiliser des chaussures de trail. Une première étape, c’est de savoir resserrer les lacets au bon moment. Une deuxième, ça peut être de connaitre l’état d’usure de sa semelle.

Une semelle rigide permet une meilleure prise de carre, mais réduit la surface de contact par rapport à une semelle lisse. Très nul sur des rochers mouillés un peu lisse, par exemple. Ça permet aussi de cramponner … sans avoir peur de casser la barrette du crampon.

Ce n’est donc pas une question de chaussure, mais de ce que tu as dans les mains.

La meilleure technique, c’est d’utiliser le haut (poignée) du bâton plutôt que le coté rondelle : ça permet un arrêt a peu près aussi efficace qu’avec un piolet sur une pente possible à descendre (ie pas en glace vive). Il ne faut pas hésiter à se tester dans une « pente école », c’est à dire une pente sur un névé (pas glacier!) qui s’adoucit pour un arrêt naturel sans obstacle (attention à avoir les manches longues :wink: )

C’est une option, qui peut même être ludique quand maitrisée. Les paramètres à prendre en compte, c’est la pente et la dureté de la neige (= prise de vitesse et facilité à freiner), et surtout l’arrivée : absence d’obstacle, plat pour arrêt naturel … enneigé ! Si tu perds la maitrise de ta vitesse, tu peux sur neige dure dépasser les 40 km/h et la transition de la neige au sol sera comme une chute à vélo : potentiellement très douloureuse.

2 Likes

et attachées au gants pour ne pas qu’elles se remontent pendant une glissade
sinon, les bras se retrouvent très vite découverts !

un piolet aurait certainement été utile … à condition de savoir l’utiliser !
un peu d’école de neige est nécessaire
sinon, il y a de grandes chances que l’utilisateur lâche le piolet au moment de s’en servir

la glissade debout (« rutscher », comme disent les suisses ) est une technique assez instinctive et ludique, surtout pour un skieur
en neige ramollie, c’est un plaisir
mais c’est très dangereux sur neige dure
là aussi, un peu d’école de neige et d’expérience est nécessaire

En tout cas @miklc, n’hésite pas à créer tes sorties dans le topoguide : https://www.camptocamp.org/waypoints/241407, quitte à ajouter des itinéraires si nécessaire ou préciser ceux existants ! On sera nombreux à apprécier des infos sur cette belle île méditerranéenne :wink:

1 Like

Brrr… @miklc tu as eu chaud, ce genre de glissade peut se terminer tragiquement.
Mon avis : tes crampons forestiers sont à changer.

Il y a sur C2C des trailers, comme Magali et François ( @Passy_Alpirunning ) qui font de belles bambèes sur neige, parfois assez raides, en chaussures de trail et crampons forestiers mais ils sont super entraînés. Ce n’est pas à la portée de tout le monde !

En tous cas ces pseudo crampons avec ressorts il vaut mieux oublier, ça accroche rien du tout.
En crampons forestiers, il en faut avec de vraies pointes acier. Attention : ce ne sont pas des crampons d’alpinisme !!! Mais sur sentier pas trop expo ni trop raide en neige dure, voire même en glace, ça accroche bien.
J’ai les Master Ice de Camp, je les trouve super.
Je les utilisés avec des chaussures de montagne, on peut les mettre sur des chaussures de trail mais avec une moins bonne tenue de pied, il faut avoir des chevilles solides.
Attention au bottage avec ces crampons si on passe dans de la neige molle (humide).

Si tu fais de l’alpinisme tu auras du matériel adapté : chaussures assez rigides de montagne, vrais crampons et piolet !

4 Likes

Bonjour Mikic,

Merci de ton témoignage. Se retrouver trop avancé avec un matériel inadapté et/ou insuffisant est une situation hyper classique. Je pense que ça a du arriver au moins une fois à chacun des contributeurs de ce site ayant déjà une bonne pratique. Penser au skieur bien engagé dans une pente raide et verglacée qui regrette de ne pas avoir mis les couteaux plus tôt… Heureusement, la plupart du temps, cela se termine bien. Juste une montée d’adrénaline, une grosse frayeur et un constat : « on ne m’y reprendra plus ». Sauf que c’est pas une garantie absolue !!!
Il est néanmoins toujours bon de le rappeler, donc oui, merci pour se témoignage.

3 Likes

D’abord, merci pour le témoignage.

Je me suis fait avoir de façon similaire il y a deux ans: grosse frayeur, puis je fais plus gaffe dans la neige avec des baskets de trail, surtout en printemps.

Ayant jeté un œil sur les Yaktrax, il me semble qu’il n’a pas des pointes (comme @catherine a notée). Cela me parait assez nul. Des copains m’ont offert des petits crampons forestiers pour mon anniv l’année dernière. Je n’ai pas encore eu l’occasion de les utiliser mais ils ont l’air bien meilleur.

Un petit piolet (type gully or ride) why not - c’est très léger - mais il faut s’entraîner dans une pente école.

Après, dès que ça devient vraiment raide - disons au delà de 30/35 - il faut passer au vrai crampons avec des chaussures adaptés.

Merci pour ce retour et cette analyse.
Formaliser cela sous forme d’un compte rendu dans la base SERAC (en tant qu’incident ou presqu’accident) permettrait à d’autres de retrouver plus facilement ton analyse qui sinon va se perdre dans les limbes du forum.
Merci et bonnes balades prudentes.

3 Likes

Grivel fait un crampon qui semble plutôt réussi avec un profil proche du « vrai crampon », dont des pointes acier.
Je ne l’ai pas encore testé, mais il sera très certainement dans mon sac pour mes prochains et habituels séjours dans les Dolomites où les névés persistent longtemps sur les itinéraires de rando/via ferrata/approches de voies.

4 Likes

Très bons, je les ai mais m’en sers finalement peu. Ils sont toujours en fond de sac à l’automne et au printemps quand je randonne. Ça reste malgré tout des crampons pour randonner, avec baskets ou chaussures souples, avec donc des limites rapidement atteintes : pas question de faire de la pente raide verglacée.
Je leur préfère les crampons Kathoola (qui fait d’autres modèles moins chers, dont le même que le Grivel présenté par B.A.) adaptables à toute chaussure et avec une tenue excellente (pour la randonnée) été comme hiver. Leur seul défaut c’est de jauger quand il faut utiliser plutôt des vrais crampons d’alpi plutôt qu’eux dans des itinéraires un peu « bâtard » (dans le sens littéral, mêlant rando et grimpette). Grivel fait un peu le même genre de crampons avec leur G1 (barrette souple).

1 Like

C’est marrant cette histoire, elle me rappelle une situation fréquente chez les adeptes du ski de pente raide …
Tu montes dans une pente pas très raide 35° environ mais la neige est dure et les conversions sont de plus en plus difficiles …
Il faudrait mettre les couteaux mais ton copain ne s’est pas arrêté pour les mettre alors on verra plus tard et puis comme tu es un peu plus fort que ton copain, tu as encore de la marge …
Pourtant il faudrait pas se la coller parce que le beau toboggan que tu remontes il fini par des belles barres de rocher, y’a même une cascade gelée en plein milieu, ça doit faire mal aux fesses de sauter cette barre !
Finalement, quelques virages plus haut, les conversions sont devenues impossibles … Il a fallu se vacher sur les piolets + une broche à glace pour mettre les crampons dos au vide pour que les pieds soient bien à plat … sur un modeste 40° dur comme du béton, c’est plus facile à dire qu’à faire …
Il n’y a pas eu de frayeur, la frayeur ne sert à rien dans ces situations mais simplement en redescendant, je me suis dit : " la prochaine fois, tu feras comme ceux que tu croises en souriant, ceux qui mettent les couteaux sur du plat pour anticiper ces situations « merdiques »
Moralité : le matériel c’est bien, savoir l’utiliser au bon moment, c’est mieux …

9 Likes

J’aimerais proposer un petit raccourci un peu simpliste : Être bien chaussé (chaussures, crampons) permet de ne pas tomber. Un piolet permet de rattraper une chute.
Et un casque de ne pas se fracasser la tête :slightly_smiling_face:

A condition :
Que les chaussures, et éventuellement les crampons, soient adaptés au terrain.
Que l’on ai appris à enrayer une chute avec un piolet.

Évidement, même bien chaussé, l’on est pas à l’abri d’un faux mouvement, d’un crampon qui se détacherait, etc, …
Ce qui peut justifier de prendre également un piolet.

Comme @A_D, j’ai un modèle équivalent et c’est top. Comme c’est léger on n’hésite pas à les avoirs tout le temps en fond de sacs et — en ce qui me concerne — ça sert autant sur névé que sur terrain à chamois (couloire raide en terre herbeuse humide) où ça sécurise bien.

Par contre, il faut faire attention au fait que (en tout cas sur mon modèle) les pointes sont plus petites que sur de vrais crampons. Si la neige est un peu molle en surface ça peut ne plus être très utile. Tu me diras que si la neige est un peu molle en surface, pas besoin de crampons, les grosses suffisent. C’est vrai; ça l’est moins pour les baskets de trails.

Bref, un outil top, mais il faut être conscient de ses limites.

2 Likes

Tes crampons forestiers Grivel ressemblent aux miens :slight_smile: ils sont supers, on peut les garder même sur de la terre (et quelques cailloux, j’ai testé) entre 2 passages en neige glacée !


J’ai vu que Camp faisait aussi des Ice Master Light" mais ils sont vraiment light avec des minipointes qui doivent moins accrocher et s’user bien vite. Je préfère les « pas light », de toutes façons ils ne sont pas très lourds.

3 Likes

Je vois que les pointes sont éloignées des bords de la chaussure, l’usage doit être différent de crampons « classiques ». Est-ce qu’il ne faut pas être attentif à bien rester dans le déroulé de pieds ? Pas de problème de ripage lorsqu’il ne reste plus que le bout de la chaussure en appui ?

Ces crampons forestiers ne sont pas du tout des crampons d’alpi. Il faut faire bien attention qu’il y ait des pointes qui mordent, par exemple en traversée en neige gelée, où il faut trouver la position, par exemple les pieds « en canard »… et renoncer si on n’y arrive pas, parceque là ce sera glissade assurée. Même en rando, il faut parfois de vrais crampons !
Les miens sont un peu trop grands (c’étaient les seuls restant en magasin quand j’en ai eu besoin), donc je remonte beaucoup le caoutchouc, et il y a un peu de jeu, par contre les pointes arrivent pas mal sous l’avant et l’arrière de la chaussure.

4 Likes

Sinon, il y a également ce type de crampons : Air Tech Light – Grivel (à lanières, pas en semi-auto).
Je les montais sur des chaussures d’approche bien avant que les crampons « forestiers » montés sur des chaussures de trail soient à la mode.
Ça ne permet peut-être pas de courir, c’est guère plus lourd, seulement un poil plus encombrent, mais plus sûr, avec des pointes avant.
Pour ma part, j’en ai toujours une paire dans le sac en raquettes ou en rando alpine au printemps.

1 Like

J’ai les mêmes crampons que Catherine. Les pointes de 1 cm bottent très vite en neige molle , disons que c’est mieux que rien. Les semelle molles sur neige c’est la cata, les chaussures d’approche ou de randonnée à semelle souple ne valent pas mieux que les baskets de trail sur ce terrain. Il y a d’ailleurs une recrudescence d’accidents en début de saison estivale depuis de la mode et de randonner en basket. Je randonne de plus en plus au basket en mode fast and light voir en sandales teva mais en connaissant le terrain et les conditions à l’avance. En cas de doute c’est mini grosses et piolet (sur le tour des dents blanches l’année dernière j’ai halluciné de voir comment la majorité des randonneurs était chaussé… Avec mon équipement je passais pour un dinosaure extraterrestre), d’ailleurs j’ai l’impression que cette mode et très franco-française, les Suisses que je croise régulièrement ont une culture alpine plus développé et leur équipement est plus traditionnel. Pour reprendre les vidéos de Passy alpi running, ils ont non seulement une grosse habitude/connaissance du terrain et surtout ça se passe toujours avec une neige d’hiver, tu ne les vois pas au basket sur des névés béton…pas fous non plus.

1 Like

Au risque d’asséner, je dirai que tout matériel est adéquat s’il est employé dans son domaine d’utilisation.

10 Likes