Grosse chute de neige: attendre 48 h ?

Un précepte tombé en désuétude -en tout cas je n’en entends plus parler- disait « Après une chute de neige de quelqu’importance, attendez 48 heures »
Alors que toutes les pentes ou presque sont tracées dans la demi-journée après une chute et au vu des récents accidents, il me paraît opportun de rappeler ce principe de bon sens. C’est fait, j’ai la conscience tranquille !

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Et après 48 h, c’est « tout bon » ? et avant c’est toujours « pas bon ». Précepte un peu simpliste il me semble.
Autre ancien précepte tombé en désuétude la peau de phoque ce pratique au printemps. C’est du bon sens.

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Pour info gaffe ce week-end.
https://forums.infoclimat.fr/f/topic/56183-prévisions-printempsété-2021-dans-les-alpes/?page=2&tab=comments#comment-3413585

Beaucoup de neige en altitude ces prochains jours jusqu’à vendredi !

Il est prévu plus de 50mm sur les hauts massifs, localement 80mm sur les secteurs habituellement bien servis.

La LPN ne sera pas trop élevée pour un début mai : 2000-2200 m en général mais pouvant s’abaisser vers 1600m dans la nuit de jeudi à vendredi.

Du tout bon pour les glaciers !

Changement brutal ce weekend avec le plus gros coup de chaud de l’année en vue, et une envolée de la masse d’air vers 15 °C à 850hPa. Rien de durable apriori néanmoins…

Attention aux risques d’avalanches ce weekend.

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On ne doit pas avoir la même notion de
« Beaucoup « !
Je n’avais pas vu que c’était de l’eau.

50 à 80 mm d’eau. Ca fait quand même pas loin du mètre de neige.

J’ai dit ça ???
Après 48 h, le risque diminue notablement.

Si c’est juste du bon sens, comment expliques-tu que les 3 accidents de lundi aient impliqué des professionnels de la montagne ?
Le précepte des 48h, en hiver oui, mais au printemps je ne serais pas aussi catégorique…

D’une part, je ne cherche pas à expliquer, d’autre part, je ne souhaite pas entrer dans une polémique au sujet de ces accidents.
Je me borne à rappeler un principe un peu oublié.

Sauf que ton principe fonctionne très mal, c’est pour ça qu’on ne l’utilise plus…

  • il ne tient pas compte des couches fragiles persistantes qui vont faire durer l’instabilité bien plus longtemps. C’est un des danger majeur en hiver…
  • il ne tient pas compte des transport de neige qui ont lieu après la chute.
  • il ne tient pas compte ni des quantités de neige fraîche ni des températures…
    En fait il ne tient compte que d’un type de danger : les plaques temporaires dûes au vent pendant le chute de neige et à quelques couches fragiles non persistantes.

Il faut éviter à tout prix ce genre de raccourcis, et privilégier une gestion du risque plus « objective » en utilisant les 6 critères d’instabilité, les outils de gestion du risque etc…

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C’était un principe empirique du XXème siècle mais on a fait des progrès depuis dans l’évaluation du risque d’avalanche, il n’est plus d’actualité.

On s’est bien rendu compte qu’attendre 48h est très loin d’être une garantie et que les chutes de neige récentes sont loin d’être les seuls facteurs météo à risque (vent, redoux, etc.) Ca peut être plus risqué 48h après la chute de neige que lorsqu’on reçoit les derniers flocons pendant la rando.

Ce n’est donc plus un conseil à donner. Les conseils c’est d’être formé (tu devrais peut-être penser à te remettre à niveau), préparer son itinéraire avec la carte le le BERA, être équipé. Et j’ajouterais faire confiance à son instinct quand il nous fait douter mais pas quand il nous incite à continuer.

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@Francois n’a pas parlé de garantie mais de précaution.

De toutes façons cette année avec le sable du sahara je me demande si cette strate ne risque pas de poser longtemps des soucis ?

Je n’ai pas dit qu’il avait parlé de garantie. Un principe à l’emporte pièce comme le sien suppose une efficacité à l’emporte pièce, c’est pour ça que j’ai parlé de garantie.

Dire qu’il faut attendre 48h ne prend même pas en compte l’endroit où tu vas. Pour ma part je n’aurais aucun problème à sortir par risque 5, pas n’importe où bien évidemment.

Un des skieurs qui ont déclenché l’avalanche au Glacier Long a été interviewé par France Bleu.
Ils étaient un groupe de 6 à descendre, les 2 victimes montaient quand ils descendaient. Les 6 n’ont pas checké s’il y avait d’autres personnes plus bas. c’est vrai qu’il y a un bombé, on ne voit pas tout, mais durant la montée sous le bombé on peut regarder s’il y a des personnes à l’approche, à moins qu’ils aient 3h d’avance.
La conclusion du skieur était : [modéré: propos déformés]

[Edit Modération : l’interview a été publiée. La conclusion est : ]

Au risque de choquer, je dirais que non je ne me sens pas coupable parce que la montagne est déjà tellement un milieu dangereux que de toute façon quand on s’engage, on est conscient des risques auxquels on fait face et j’imagine que si on s’engage, c’est aussi qu’on les accepte.
Derrière, le sentiment de culpabilité c’est quelque chose de très complexe, mais nous on a fait le maximum à la montée, on s’est posé beaucoup de questions sur la nivologie, sur où est-ce qu’on allait passer. C’est quelque part la faute à pas de chance.

Ce que j’en pense :
Comment souvent, on invoque la fatalité, surtout n’essayons pas d’analyser comment on en est arrivé là (2 morts quand même), ne changeons rien dans notre pratique. Car si on estime qu’on n’a pas fait d’erreur (alors que j’estime que chacun des 10 skieurs ont fait des erreurs), aucune raison de corriger quoi que ce soit dans sa pratique.

C’est sûr qu’avec une mentalité de ce genre, on n’est pas près de voir la fin des accidents de plaque le lendemain de chute ou coup de vent, surtout parmi ceux qui sortent beaucoup !

En tout cas, ça me fait très peur de savoir qu’il peut y avoir des skieurs de ce genre au-dessus de moi !
Ca me conforte dans tous mes renoncements à faire une classique certains jours en imaginant que beaucoup la convoitent ce jour là.

Pour info, samedi on sera dans la même situation : lendemain de chute, grand beau, avec de nombreuses pentes raides en altitude qui sont en conditions. Mais là ce ne sera pas un lundi, mais un samedi (c’est vrai que cette année, pour les pros de la montagne, WE ou semaine ça ne change pas grand chose, ils sont dispo quasi tous le temps).

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Je pense que je me suis mal fait comprendre, alors je précise.
L’histoire des 48 heures est une précaution qui n’exclut en rien l’utilisation des méthodes de réduction actuellement utilisées, méthodes qui bien évidemment doivent être connues et appliquées. Disons que c’est un plus.
J’espère que c’est plus clair; pour ma part, j’en resterai là.

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L’avalanche ne sait pas que tu es un expert, ce qui remet en cause la prise en compte du facteur humain dans l’évaluation du risque.

Pas plus au printemps qu’en hiver. Il faut regarder le bulletin, c’est tout. (enfin, quand je dis « c’est tout », c’est pour ce qui est de la prise en compte des facteurs nivo/météo.

Et du coup tu vas « reprocher » aux randonneurs de sortir le lendemain d’un chute de neige. Sans prendre en compte que le bulletin n’est pas particulièrement défavorable et qu’ils ont choisi un itinéraire raisonnable compte tenu des conditions.

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Et avec une hausse rapide de l’iso 0 ce qui n’était pas le cas lundi dernier… !

Oui vraiment gaffe ce week end.
Ca a l’air de tomber sévère en ce moment sur les Alpes du Nord surtout. Et big redoux dès samedi.

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Il n’y a pas beaucoup de bon sens dans ce précepte. Son plus gros mérite est que si tu viens 48h après les autres, il y a plus de chance que l’avalanche ait été déclenchée par d’autres ou que la neige soit transformée si il a fait chaud.

Si ton plaisir est de tracer de la poudre dans une belle pente, il faut aller plus loin que ce type d’analyse, accepter de prendre des risques, surtout le risque de faire demi tour si c’est trop craignos : l’analyse, c’est aussi sur le terrain.

Pas du tout d’accord avec ça.

Sachant que sur le terrain il est difficile de prendre la décision de faire demi-tour le mieux est d’éviter de se mettre dans cette situation. L’analyse c’est avant tout à la maison qu’on la fait, on doit se mettre en situation de faire demi-tour le moins souvent possible même si bien entendu (et heureusement) il reste une part d’imprévu.

A mon sens tu fais une erreur de compréhension du risque d’avalanche en pensant qu’il y a beaucoup moins de risque si tu attends 2 jours après la chute de neige. C’est sensiblement plus compliqué que ça.