Je suis également de cet avis. Il est des silences, faussement compatissants, qui font plus mal que les mots. Se taire face au drame et à la souffrance n’apaise en rien ces derniers, au contraire dirais-je. Il faut s’exprimer sur la mort et sur le risque, parce qu’ils nous concernent tous, et parce que les mots ont parfois le pouvoir d’agir sur l’insoutenable. La condition étant bien entendu que ces mots soient compatibles avec le respect et la dignité. On peut s’interroger sur le contexte et les circonstances qui entourent un accident sans que cela nuise au travail de deuil des personnes concernées. On peut faire preuve d’empathie en parlant, il n’y a aucune incompatibilité.
Par contre, l’agressivité et les invectives sont particulièrement déplacés en de telles circonstances…
On peut aussi s’interroger sur l’intérêt de publier une information autour d’un accident mortel… Ne serait-ce pas là où le bât blesse ? systématiquement, ça part en échanges virulents. Qu’est-ce qui a motivé ce fil de discussion ? J’aimerais comprendre…
Un forum est un lieu d’expression. On accepte ce principe de base, ou alors on remet en cause l’existence même des forums. Il n’y a pas de demi-mesure. Dès lors qu’on publie une information dramatique, on assume le risque d’une succession d’échanges divers et variés. Si on veut éviter ce risque, on s’abstient, c’est pas plus compliqué que ça…
Je pense que c2c gagnerait à éclaircir sa position là-dessus. Limiter les commentaires à de brefs messages de condoléances vis-à-vis de personnes qu’on ne connaît pas, c’est quelque part déplacé. Ca n’aide personne, surtout pas ceux qui sont dans la peine.
Grave accident, chute de pierres couloir du Coup de Sabre des Aiguilles d'Argentière en Belledonne
Je pense que pour les accidents mortels, on devrait se contenter au plus d’émettre des hypothèse sur un déroulé qui nous semble « probable », mais surtout s’abstenir de tout jugement - parce qu’on n’a que qqs éléments fragmentaires, et que toute interprétation est donc faussée.
Qd en plus cette interprétation se fait accusatrice, elle ne me semble que le signe des préjugés de son auteur, et ne lui fait pas honneur.
Quel intérêt ? Tu espères que les morts vont te répondre par oui ou non ?
On se contente de diffuser des infos vérifiées, et puis c’est tout. C’est à dire 3-4 posts.
De toute façon, depuis 150 ans qu’il y a des accidents d’alpinisme, on sait que les accidents sont à 99% causés par une erreur humaine (la victime, son coéquipiers, ou les 2).
Le coup de la montagne qui s’écroule sans prévenir, c’est rare, et en plus ça ne fait quasi pas de victime ! (Ca ne concerne pas les chute de sérac, auquels on a conscience de s’exposer, avec la certitude qu’il y a des bouts de glace qui tombent chaque année voire chaque semaine).
Juste un blessé dans les éboulements de cet été, aucun blessé dans les moult éboulements des Drus, alors qu’il y avait parfois des cordées sur la montagne qui ont vu passé des blocs de 10m de côté leur passer devant.
L’intérêt n’est pas de savoir que la victime est décédée par une chute de pierre ou a fait une chute de 20 m sur une vire.
L’intérêt est de connaitre l’enchainement d’erreurs aboutissant à cet accident. Sauf qu’une fois que la victime est décédée, c’est un peu dur de connaitre tout ce qui lui est passé par la tête durant les heures qui précèdent l’accident.
Donc à part de savoir que c’est une mauvaise idée de tomber de 20m sur une vire, on n’apprendra pas grand chose.
Du coup, si on connait les détails 6 mois plus tard, ce n’est pas bien gênant, car ce ne sont pas ces accidents qui nous permettent d’en apprendre le plus.
Par contre oui, si la cause ou les conséquences de l’accident ont aussi modifié l’itinéraire ou l’équipement en place, c’est utile de le savoir.
Rassure moi, vous ne vous prenez tout de même pas pour des journalistes. On est loin du Monde ou d’Edwy Plenel.
Surtout que relancer en publique (alors qu’on sait que les proches peuvent lire les propos) pour se trouver un occupation pour le WE prochain atteint des sommets d’indécences. Ce genre d’attitude se serait mal passé dans la vraie vie. Aurais-tu eut l’indécence de relancer à coté des proches pour avoir des informations pour ton plaisir du we ?
Si la seule motivation de vos interventions répétées sur les accidents mortels était l’information pour améliorer sa pratique, vous auriez déjà lu et analysé les 314 récits de la base Sérac. Si c’est le cas, j’attends impatiemment un compte rendu de vos analyses.
Mais, ce n’est pas le cas. 95% des interventions sont du voyeurisme morbide, avec de l’argumentation visant à vous rassurer sur la qualité de votre pratique (cela ne vous arrivera pas). Ni plus, ni moins. Que vos propos puissent être lus par les proches, et les blesser, ne vous préoccupent guère.
Pour ceux et celles qui se préoccupent d’accidentologie, il est intéressant de lire l’analyse 2017 de Maud Vanpoulle, Bastien Soulé, Eric Boutroy, Brice Lefèvre, Véronique Reynier, Guillaume Routier de la base Sérac.
Tout à fait d’accord avec toi.
Mais dans nombre d’accidents mortels ou graves il y a souvent des enquêtes et expertises avec le cas échéant, des témoignages de survivants ou d’autres témoins.
Que les compte-rendus de ces enquêtes et expertises ne soient accessibles que 6 mois ou un an plus tard (comme c’est le cas pour le BEA par exemple) pas de problème.
Mais qu’elle ne soient jamais publiées ni facilement accessibles (ce qui est le cas le plus souvent) c’est bien dommage à mon point de vue.
Je trouve que les cas grave ou mortels sont plus marquants et « impriment » plus dans notre mémoire que les incidents. C’est peut-être dommage mais c’est la nature humaine… (curieusement en hiver tout le monde devient plus prudent après une succession d’avalanches mortelles…)
Perso, je pense avoir plusieurs fois évité de me trouver dans des situations foireuses parce qu’un voyant s’est allumé dans ma tête : la situation correspondait peu ou prou à un accident grave dont j’avais pu lire un compte-rendu détaillé et qui m’avait marqué.
Que ces infos soient publiées dans un forum, qu’elles soient le fait de témoins directs ou que ça passe via le filtre du PGHM ou d’un expert, peu importe pourvu que l’info soit à peu près fiable et soit disponible dans un délai raisonnable.
Et bien entendu je suis d’accord qu’il faut éviter ici tout dérapage, jugement ou hypothèse hasardeuse qui pourrait impacter les proches.
Mais de là à mettre une cloche hermétique et définitive sur un accident parce qu’il y a eu une victime… ça me parait excessif et contre-productif.
Cette discussion a été déplacée dans le bon forum.
Ce qui est l’occasion de pouvoir lire les précautions pour discuter d’une actualité dramatique épinglées sur ce forum :
Le lien ne semble pas fonctionner…
Le lien permet d’ouvrir ou d’enregistrer directement un fichier pdf. Le lien plus général : Mieux connaître l’accidentologie des sports de montagne
Le pdf est en bas.
OK, merci !
Procès d’intention sans aucun fondement, tout comme le fait qu’il y ait une discussion dans les limites de la bienséance et du respect puisse blesser les proches. Des faits divers, en montagne ou ailleurs, ont toujours existé et ont toujours été commentés.
Ce n’est pas vraiment un bon argument. Des tas de choses se font depuis la nuit des temps sans pour autant qu’elles soient bonnes.
Exact. Sans compter que le terme faits divers… J’aurais dit événement dramatique.
Je suis d’accord sur le principe, mais en l’espèce je ne vois pas le problème de discuter (dans un cadre défini, bien sûr) d’un évènement dramatique. J’ai surtout l’impression que certains veulent imposer leur point de vue et leurs conceptions avec des arguments fumeux.
C’est faux d’écrire cela de cette façon, notamment en laissant croire à une généralité.
Le décès de Hadow, Croz, Hudson et Douglas au Cervin en juillet 1865 a effectivement fait la une des médias, notamment en Angleterre. idem pour les drames au Mont Blanc, à l’Eiger, Grandes Jorasses au 20ième siècle… Mais, cela relève avant tout du voyeurisme morbide utilisé par les médias pour faire du sensationnel et vendre. Ni plus, ni moins : des médias ont toujours utilisé les plus bas instincts des hommes pour faire du chiffre. Que cela puissent être lus par les proches, et les blesser, est le cadet des soucis de ces médias !
Mais, la très grande majorité des accidents en montagne n’était bien évidement pas commentée publiquement, et encore moins devant les proches, simplement car les canaux d’informations ne le permettaient pas !
Les règles de bienséance sont même de ne pas évoquer ces sujets au vu et au sus des proches des disparus, notamment durant la période de deuil. Si tu vas dans le bistrot du village et que les proches sont à coté de toi, il est d’usage de ne pas évoquer ce sujet à voix hautes pour ne pas les blesser. En tous cas, j’ai été éduqué de cette façon. Ca me semble la norme en France.
Aujourd’hui, ou plutôt depuis 1-2 décennies, compte tenu des moyens de communications, le bistrot est devenu mondial. Il est donc nécessaire de considérer que ce post est lu par les proches des disparus. Si on n’a rien d’important/critique/urgent à dire par rapport à ce décès et surtout vis à vis des proches, il est préférable de se taire afin de ne pas prendre le risque de blesser les proches.
Ca n’empêche pas de mettre à jour un itinéraire. Mais, on évite la discussion de bistrot devant les proches.
Si pour toi la discussion de bistrot, c’est la mise en cause des victimes ou l’insulte à leur mémoire, je suis bien d’accord mais je ne vois pas ce que les règles déjà en vigueur ne puissent empêcher.
S’il s’agit d’empêcher toute discussion, désolé mais pour moi il s’agit de censure, que rien ne justifie.
Je le dis d’autant plus facilement que je ne participe généralement pas à ces discussions en échafaudant des hypothèses, sauf éventuellement si je connais l’itinéraire concerné. Mais ma très modeste pratique de la montagne me tient en général écarté des conjectures.
Quand je lis des comparaisons avec le BEA ou la Sncf de bretigny sur orge, il faut peut-être faire le distinguo entre la sphère d’une sortie en privé et d’un accident de transports en commun?
Une sortie d’alpinisme n’engage que la responsabilité des personnes qui s’y adonnent, contrairement à des entreprises fournissant un moyen de transport contre rémunération. Il est normal que dans le second cas il y ait des exigences en termes de retour d’expérience, d’améliorations à apporter ainsi que sur l’information au grand public.
Tu as oublié sciemment le passage ci-dessous.
Ce passage est valable quelque soit la teneur des propos. Quand tu rencontres un proche des disparus au bistrot et si tu souhaites parler du sujet, tu ne faits qu’exprimer tes condoléances, ton soutien …
C’est avant tout de la décence, de la bienséance et de la prévenance vis à vis des proches des disparus.
Mais, on sait bien qu’une partie de la population manque de savoir vivre et d’éducation. Il n’y a pas de raison que cela soit meilleur ou pire pour les alpinistes.
Faire la démarche de se connecter sur un site communautaire n’a strictement rien à voir avec une rencontre fortuite au bistrot. Forcément, avec un tel sophisme, on peut faire appel à la bienséance et à la décence, ça ne mange pas de pain.
Autour de Grenoble/Chambéry, cad un des centres historique des sites webs communautaires montagnes français (c2c, skitour, bivouak), il est quasi certains que c2c est le bistrot de bons nombres de pratiquants. Concernant les accidents et les décès, il faut se rappeler que la voiture de feu Fabrice R@oulier avait été retrouvé par la communauté c2c. C’était en 2003 !
Par ailleurs, ce post sort en 2ème ligne dans une recherche google ! Il est donc inévitable que des proches tombent dessus.
Que mets-tu en face de cela ? Le plaisir morbide de parler d’un accident récent ? Le refus de la censure ? Arrête ton char. Il n’y a pas besoin de remonter à la déclaration des droits de l’homme pour justifier cela.
A fortiori parce que toutes les informations accidentologies sont disponibles sur c2c, et ailleurs. Tu peux les consulter et les discuter publiquement sans risquer de blesser les proches.
Je suis d’accord avec Krystof.
Contentons nous des grands lignes (lieu exact, type d’accident, liens vers les articles de presse tout en sachant qu’ils sont peu fiables), et n’allons pas plus loin.
Pour analyser un accident et en comprendre toutes les causes, il faudrait analyser le comportement : expérience, formation des impliqués, infos dont ils disposaient, état psychologique avant le drame, objectif visé, etc, etc… On n’aura jamais ces infos, dc toute tentative d’analyse sérieuse me semble vouée à l’échec.
Il y a des tonnes d’exemples sur Sérac, on peut interroger les auteurs. Ces presque-accidents auraient pu être mortels. chacun peut aller y chercher ce qui correspond à ces pratiques.