Aucune comptabilité n’est faite. Et, peut être, c’est heureux. D’autant que les secours dit de confort ne restent pas non plus dans la mémoire des personnels et collectives pendant plus de 48 heures. Si c’est le cas, c’est qu’une procédure est envisagée car l’abus flagrant.
De toute façon, un secours a un tarif fixe, peut importe le lieux où il s’exerce. C’est l’engagement qui en découle qui coûte des fois chers. Et c’est là que les services peuvent être tenté d’engager des procédures.
Rien n’est simple et toujours soumis à une appréciation humaine qui diffère en fonction des individus et l’engagement toléré.
Gratuité secours en montagne
Pourquoi les Pros seraient ils traité différemment? Il y a très peu de travail donné par leurs activités, bien au contraire. Un guide est plutôt garant des abus et autres pratiques balistiques. Quand ils nous appellent, c’est rarement pour des blessures morales!
Gnêêê ???
Les non-pros aussi non ?
L’histoire des deux qui ont pipeauté des gelures pour s’éviter un bivouac c’est exceptionnel non ?
Ben dans une vision libérale du monde, c’est normal que ceux qui font commerce d’une activité payent leur écôt à ce qui permet cette activité.
Après vu les sommes payées pour de la merde dans notre société ( genre financer des guerres débiles ), c’est vrai que les secours pourraient être gratuits …
Mais faire payer les individus, ça leur feraient peut être + respecter la Nature ? Avoir une pratique moins « capitaliste » de cette dernière ?
Plutôt que de vouloir la dominer encore et encore ? ^^
Assistance a personne en danger quand on laisse crever des gens dans la rue, c’est rigolo quand même
Je ne comprends toujours pas pourquoi ça devrait être gratuit, désolé ^^
Il y a déjà bien assez de personnes sur Terre, quelques morts en plus car ils n’ont pas pu payer les secours, ce n’est pas la fin du monde.
Plus sérieusement, ca ferai atterrir pas mal de personnes de leur pratique loin d’être respectueuses de l’environnement, si elles devaient payer à l’avance les éventuels secours ( comme au Népal par exemple, mais ça a été dit plus haut ).
Et si des personnes se retrouvent endettées suite a des secours en montagne ( en Suisse par exemple ), ben tant mieux, moins de vacances, et ça fera de la place pour d’autres ( oui, je provoque, mais il le faut dans notre société ou tout semble être acquis et normal ).
Il a eu de la chance ce qui n’a pas ėtė le cas du surfeur dont j’ai assisté au vol plané plus ou moins au même endroit et qui ėtait inconscient et bien cassé dans la neige. Comme il n’était pas loin de la piste de ski sur laquelle j’étais à ce moment là, j’ai appelé le service des pistes qui est intervenu dans un premier temps. Le lendemain, j’ai ėté convoquée au PGHM pour l’enquête en tant que seul tėmoin, car même si l’accident a eu lieu sur le domaine skiable, le surfeur était en zone hors piste. Il avait suivi des traces au début qu’il a perdu ensuite et s’est retrouvé à sauter la falaise (haute de 120 m d’après le PG ) au lieu de redescendre par le bon couloir plus loin. C’est un endroit ou il y a eu plusieurs accidents de ce type car le départ en hors piste semble facile et avenant malgré les filets et les panneaux indiquant les falaises.
Oui, sauf que je ne crois pas aux mots « en toute connaissance de cause ». Pourquoi des gens prennent la route non assurés ou bourrés ou sous l’emprise de drogue ou sans permis ou sans contrôle technique, alors qu’ils n’ont pas le début du commencement de quoi payer les dégâts commis sur une tierce personne ? Et qu’ils ne l’auront jamais. Et on ne peut pas dire que ces quelques dizaines de milliers d’accidents graves sur la route chaque année résultent de gens qui ne sont pas « en parfaite connaissance de cause ».
Ça, c’est pardonné et normal. Parceque mourir ou être en fauteuil suite à un accident de voiture, c’est accepté dans notre société. Que ce soit le conducteur ou celui qui a totalement subit l’accident.
Mais non, là, en montagne, on ne sait pas pour quelle raison, vous pensez cohérent qu’on puisse exiger une probité de la part de tous qu’aucun d’entre vous n’est en mesure de s’appliquer à soit-même dans d’autres secteurs. Vous pouvez le tourner dans tous les sens : il y aura des gens à secourir qui auront commis des imprudences, qui ne seront pas assurés, qui ne pourront pas payer malgré un niveau de vie qui aurait permis de payer l’assurance.
Les postures d’affichage, c’est bien. Mais quand en pratique, il faudra trouver du monde pour dire : « toi, tu ne peux pas payer, t’avais qu’à y penser avant, reste sur ta vire. » Il faudra que cet emploi, cette personne soit bien protégée juridiquement (et moralement).
Attendu qu’à ce jour, les coûts de secours sont mutualisés, payés par l’impôt, donc gratuits en apparence pour tous, la construction de la phrase est bizarre. C’est actuellement « gratuit ». Nous ne comprenons toujours pas pourquoi cela devrait être payant. Pour obtenir une baisse de la qualité de service (sans parler du coût) ?
Parceque ces secourus, pas secourus ou moins secourus…, la société ne les laissera pas vraiment en pratique mourir en les écoutant geindre au téléphone portable. On ne sait pas faire autrement, on ira les chercher. Soit ils ne payeront pas et ce sera en pratique d’autres qui payeront (toi et moi). Soit ils ne feront effectivement plus de montagne, surendettés et occupés qu’ils sont à rembourser. C’est effectivement une super conclusion qui rend effectivement service à tous ceux qui ne sont secouru qu’au titre de leur pratique sérieuse de la montagne.
Et au fond pourquoi ? Pour quel objectif ? Libérer de la place en montagne pour @Leam ?
Surtout quand on sait que ce qui coûte cher ce ne sont pas les actions de secours, c’est ce qui se passe ensuite : soins, soins de suite et réhabilitation pour reprendre sa place. Est-ce qu’au titre d’une apparence de responsabilisation, il faudrait que les secourus soient plus des poids poru le société en raison d’une baisse de productivité parcequ’ils ont été moins bien réparés ?
Êtes-vous prêts à augmenter les coûts consécutifs au secours ? Que vous devrez payer de toute façon dans notre système social, au nom d’une posture ? Moi pas.
@Frankycham, as-tu déjà constaté beaucoup de secours de confort dans ta carrière ?
Si il est effectivement constaté des secours abusifs, les opérateurs du secours devraient tout à fait être en mesures de mettre des amendes : c’est le rôle d’une amende de sanctionner au nom de la société le caractère déviant d’une action !
Les secours payants sur domaine skiable, c’est bien le cas en hiver sur le domaine skiable. Ce n’est pas le cas en été ? Aux 2 Alpes, côté Pied Moutet le domaine VTT est sécurisé de la même façon qu’en hiver : le traitement juridique n’est pas le même ?
Tu m’étonnes. Mon histoire se passe à Ice Bille : ça descend en 2 rappels avec une 80 m. Ça veut dire que même mes 80 de falaise sont surévalués. A hauteur de Symphonie d’Automne, il y a sans doute plus proche de 100 m.
Pas 120 : je le sais, à cause d’une autre histoire de chance incroyable : un copain est tombé de presque tout en haut de Symphonie d’Automne (piolets plantés dans le réta final) sans avoir mis de broche. Chute. Il pendait à moins de 10 mètres du bas ensuite. Nous avions une corde de 100m. 80 m de chute sans doute, pas un accro, pas de secours, ça ne fait pas partie de mes histoires de secours précédentes.
Les secours sont gratuits de base en Autriche? Ils ont juste reçus une amende car le procureur/les gendarmes/la police ont estimé qu’ils étaient négligents?
Exact. Comme évoqué plus haut, je crois qu’on mêle des considérations morales à la question de la légitimité du recours au service public (car, en France, c’en est un) des secours.
Alors, je vais intervenir en tant que fille d’un ancien Colonel de sapeurs-pompiers, chef du groupement nord Seine-et-Marne, pilote d’hélico, ayant participé à la fondation du GRIMP (Groupement d’Intervention en Milieu Périlleux).
Depuis les années 80, ce serpent de mer de la « remise en cause de la gratuité des secours héliportés » agite les débats. Il faut savoir que ce ne sont pas les communes qui financent les secours, mais les départements. Pour les pompiers, les financements proviennent du Ministère de l’Intérieur. Pour le PGHM, c’est le Ministère des Armées.
Depuis vingt ou trente ans, en zone pompiers (donc, cela concerne les accidentés de la route…), les pouvoirs publics ont limité leur investissements dans les hélicos sécurité civile (mon père s’est battu vingt ans pour que l’Ile de France obtienne deux hélicos pour desservir… 12 millions d’habitants, des zones industrielles et deux aéroports, sachant qu’un transport d’un accidenté sur la Francilienne jusqu’à Necker prend 3 heures par la route contre 20 minutes en hélico). N’investissant pas, on a donc transféré les dépenses de secours du budget de l’Etat à celui… de la sécu, en accroissant le recours aux hélicos du SAMU (en Ile-de-France, c’est celui du CHU Créteil).
L’Etat a différé l’investissement pour renouveler son parc d’EC 145 et leur substituer des H145 qui viennent de sortir et sont plus puissants, renouvellement qui devrait être réalisé d’ici 2028 pour tout le territoire, outre-mer compris (42 machines). Idem pour la flotte de Canadairs (because… les mégafeux).
Rien n’a été anticipé et les gouvernements ont serré la vis (moi, je pense qu’on pourrait serrer la vis sur d’autres choses, mais bon). Cinglant réquisitoire de la Cour des comptes sur la gestion de la flotte de la Sécurité civile
Le débat sur la gratuité des secours est aussi, on s’en doute, porté par les assureurs, qui voient là une manne en termes de nouvelles primes potentielles.
Quant aux questions morales, consistant à arbitrer en ce qui relève de l’inconscience ou du « risque normal », je reprends ma casquette d’avocat pour rappeler tout de même que le risque pénal (par exemple, le « délit de mise en danger de la vie d’autrui par négligence, ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence prévue par la loi ou le règlement », pour ne citer que celui-là, n’est pas assurable.
Que le secours soit gratuit n’exonère nullement de l’éventualité de poursuites engagées par le Parquet. Le domaine de la responsabilité, ce n’est pas le caractère payant du secours, c’est le risque pénal.
Quant à l’alpe ou la route, honnêtement, je ne vois pas en quoi certains types de conduite sur la route seraient plus légitimes que de choisir de prendre un risque en montagne. Je rappelle quand même que la montagne, tous sports confondus, c’est environ 120 morts par an contre 3000 sur la route, sans évoquer les invalidités consécutives (aller faire un tour à Garches, cela redonne le sens des chiffres et des réalités).
Enfin, j’avais vu passer une thèse, récemment, de Maud Vanpoulle, qui analysait l’accidentologie de montagne, d’après les données de la Base SERAC. Il y était écrit que les montagnards ayant des années de pratique avaient tendance à appeler les secours moins fréquemment et moins rapidement, mais lorsqu’ils le font, c’est souvent parce que l’accident est plus grave. A l’inverse, les néophytes ont une tendance plus naturelle à appeler très vite, pour des accidents plus bénins.
De cette étude, on concluait que ce qu’il manque, c’est, avant tout, la formation des pratiquants.
Ce qui montre, s’il en est encore besoin, au service de qui sont les gouvernements actuels. Se battre 20 ans pour obtenir deux hélicoptères alors qu’il suffit aux fachos de la FNSEA de faire bloquer le pays qq jours par les agriculteurs pour obtenir ce qu’ils veulent au mépris de la santé de la population…
Je ne dis pas certain de comprendre. Ma communauté serait vertueuse et les individuels trop insouciants ?
Oui, évidement, d’ailleurs défendre la gratuité des secours n’implique pas de ne pas accepter le principe d’amende en cas d’abus sur le service public de secours en montagne !
+1000 sur ce que tu développes dans ton post.
Ben oui. Le hic, c’est qu’on a (aussi) une justice pénale encombrée, de sorte que les poursuites correctionnelles, s’il n’y a pas de morts (j’exagère à peine…), sont rares.
L’amende (donc la contravention que tu évoques) serait bien plus légère à appliquer.
Disons qu’il manque aussi de personnes au bon poste si j’en crois le témoignage de magistrat .
C’est exactement ça : pas de recrutements à la hauteur des besoins.
Comme partout.
Sauf que pour la Justice, on atteint des sommets… En 2021, le record de durée d’audience, c’était de terminer à 2 h 45 du matin pour les comparutions immédiates (il y a aussi le reste…). L’an dernier, le record, c’était de finir à 6 h du matin, en mode totalement dégradé.