Grandes courses alpines

Posté en tant qu’invité par face nord:

Le plaisir en montagne pour moi ce n’est pas que grimper : c’est une amitié forte avec mes compagnons de cordés, la recherche d’itinéraire, l’engagement, tenir un horaire mais aussi les décisions à prendre en commun quand la situation n’est pas simple (choix d’itinéraire, savoir faire ½ tour, mauvais temps, blessure…etc). En un mot : l’aventure…à notre niveau (même si c’est une classique D qu’un guide va randonner avec son client). La contrepartie c’est qu’il y a un risque, notamment celui de s’engager dans une course au dessus de son niveau, mais là encore c’est le plaisir de bien choisir sa course, de bien connaître son niveau. En prenant un guide on enlève le risque, mais on enlève beaucoup plus que 800, 1000 ou 1500 euros…Le voyage sera « organisé », la grande course risque de manquer de saveur…
Comme Max69, je pense qu’il vaut mieux se donner les moyens de progresser et savoir attendre le bon moment pour réaliser ses rêves. Après quelques buts et de nombreuses années, j’ai la chance d’avoir réaliser de beaux rêves et de belles aventures. Aujourd’hui je sais pas si je réaliserai un jour l’intégrale de Peuterey….j’avoue je rêve plus à la face nord des grandes Jorasses…et j’y crois. Mais si je ne me sens pas d’y aller en amateur, je sais pas si j’aurai envie d’y aller avec un guide. Pourquoi pas…j’inverse la question : avec quels arguments le guide va-t-il me convaincre de partager sa corde ?

Posté en tant qu’invité par dopidou:

Ma toute première course était une goulotte du niveau D/D+. J’ai mis les crampons pour la première fois pendant (la longue) approche… Au moins j’ai tout vu dans la première course. Pente de neige, de glace, mini cascade en 5, rocher, mixte… :stuck_out_tongue:
Je précise que j’étais avec un gars plutôt vachement fort et très expérimenté. Je ne suis pas parti de rien non plus puisque je suis grimpeur (régulier dans 7b) avec pratique de la grande voix et de l’artif. Le lendemain j’ai enchainé sur une autre goulotte cette fois en TD… On a fait 7 courses en une semaine avec un jour de repos pour aller jusque TD+. Le troisième jour je partais en tête.
Bref tout ça pour dire que TD oui, mais ya que le nom! :stuck_out_tongue:

Posté en tant qu’invité par Alpiniste:

Le plaisir en montagne pour moi ce n’est pas que grimper : c’est une amitié forte avec mes compagnons de cordés, la recherche d’itinéraire, l’engagement, tenir un horaire mais aussi les décisions à prendre en commun quand la situation n’est pas simple (choix d’itinéraire, savoir faire ½ tour, mauvais temps, blessure…etc)

Je suis tout a fait d’accord avec ce que tu dis.
Mais cela est possible avec un guide. C’est ce que j’ai ressenti.
Ou justement il savait me le faire croire en partageant avec moi les choix que tu evoques…

Posté en tant qu’invité par Anka:

[quote=« L’intégrale de Peuterey, id: 816895, post:1, topic:81962 »]Bonjour;
Je cherche des témoignages de « clients » ayant fait des grandes courses (Jorasses, drus, Mont Blanc, Cervin, Meije, …) avec des guides de haute montagne!
1- pourquoi faire une grande course? votre motivation principale?
2 - vous sentez-vous différents « après »?
3 - est-ce la première fois?
4 - comment vous est venue l’idée de prendre un guide pour cela…?
Et tout ce que vous avez ressenti et aurez aimé dire à ce sujet… :slight_smile:
Vous pouvez répondre à mon courriel si vous le désirez?
Merci d’avance.[/quote]
Bonjour,

A mes débuts, j’ai joué le rôle de client lors d’un stage guide ENSA, j’ai pu ainsi faire qqs petites courses en toute sécurité avec un guide en formation (éperon des minettes, Chapelle de la Glière, éperon des cosmiques…)
Il m’en est resté après, une sensation mitigée, l’impression de courses amputées, sans parfum d’aventure, un peu comme en escalade la différence entre travailler une voie en mouli pour l’enchainer et réussir un à vue de haute lutte.
Juste après le stage, avec un autre pseudo client on a fait le Mt Blanc en autonomie, on en a bavé on s’est engagé…mais il m’en reste le souvenir d’avoir fait quelques choses de total…
Pour me résumer je dirai qu’au niveau personnel, j’éprouve plus de satisfaction et de bonheur en réalisant une course (peu importe le niveau) sans avoir eu recours à un guide.
Le fait de payer quelqu’un pour réussir une course au-dessus de son niveau me semble être une tricherie avec soi-même.
En escalade l’argent ne servira pas à grand choses pour passer une voie en libre à ta limite, alors qu’en montagne on peux se faire une belle liste de courses à coup de CB.
Voir le palmarès de Sir Whymper…qu’aurait-il fait sans ses guides???
Par contre prendre un guide pour des stages de formations de perfectionnement avec même de petites courses d’applications, pourquoi pas.
Il y a même des clients qui grimpe en réversible avec leur guide…

Posté en tant qu’invité par L’intégrale de Peuterey:

merci à tous pour vos réponses! :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par 9A:

…Euh là, j’ai quand même du mal à te suivre:-)…Quand je pratiquais encore l’alpi (très épisodiquement), je tapais sans problèmes majeurs du 6B-6C à vue en falaise (tous styles), mais j’aurais été bien incapable de faire en tête, mais surtout en sécurité, les courses que je me suis offertes avec un pote guide:

…Directe Américaine, Anouk aux Petites Jorasses, voie Bonatti au Grand Cap’ et Eperon Tournier aux Droites…Là je m’excuse, mais ce n’est pas ta CB qui va te faire monter:-)!..Certes çà manque un peu d’aventure, mais je te garantis que des années après j’ai encore ces courses en « tête »…ainsi que mon pote (Denis Collangettes), qui s’est tué connement en falaise il y a quelques années…

…Donc pour résumer, il y a des courses avec guide qui se défendent, sachant que certaines, sauf à avoir des potes qui fassent vraiment fort, sont totalement inaccessibles à la quasi-totalité des amateurs…

« En escalade l’argent ne servira pas à grand choses pour passer une voie en libre à ta limite, alors qu’en montagne on peux se faire une belle liste de courses à coup de CB. »

Posté en tant qu’invité par Anka:

[quote=« 9A, id: 826509, post:46, topic:81962 »]…Euh là, j’ai quand même du mal à te suivre:-)…Quand je pratiquais encore l’alpi (très épisodiquement), je tapais sans problèmes majeurs du 6B-6C à vue en falaise (tous styles), mais j’aurais été bien incapable de faire en tête, mais surtout en sécurité, les courses que je me suis offertes avec un pote guide:

…Directe Américaine, Anouk aux Petites Jorasses, voie Bonatti au Grand Cap’ et Eperon Tournier aux Droites…Là je m’excuse, mais ce n’est pas ta CB qui va te faire monter:-)!..Certes çà manque un peu d’aventure, mais je te garantis que des années après j’ai encore ces courses en « tête »…ainsi que mon pote (Denis Collangettes), qui s’est tué connement en falaise il y a quelques années…

…Donc pour résumer, il y a des courses avec guide qui se défendent, sachant que certaines, sauf à avoir des potes qui fassent vraiment fort, sont totalement inaccessibles à la quasi-totalité des amateurs…

« En escalade l’argent ne servira pas à grand choses pour passer une voie en libre à ta limite, alors qu’en montagne on peux se faire une belle liste de courses à coup de CB. »[/quote]
Oui mais elle aide bien, car sans elle si j’ai bien compris tu n’aurais pas fais ces courses :wink:

Posté en tant qu’invité par 9A:

…Hum…là c’est vrai qu’il y a matière à un autre débat, celui de la « justesse » des prix pratiqués pour ce type de courses (à l’époque, 12 000f pour les Droites), où il faut bien reconnaître qu’il faut un minimum de moyens pour se les payer (même si, à mon grand regret, je ne suis pas apparenté à Rotschild):-)…

…Ceci étant, je j’ai pas regretté un centime de mon « investissement » et au regard du boulot, de l’engagement, et de la responsabilité qu’une course comme les Droites représente pour un guide, ce n’est tout bien pesé pas si exhorbitant que çà…Salut:-)

La question n’est pas de savoir si le prix est justifié ou pas. La question est de savoir si on peut se les payer ou pas, ces courses. Toutes choses égales par ailleurs, c’est bien la CB qui fait la différence.
Salut.

Posté en tant qu’invité par 9A:

[quote=« Francois, id: 826736, post:49, topic:81962 »]La question n’est pas de savoir si le prix est justifié ou pas. La question est de savoir si on peut se les payer ou pas, ces courses. Toutes choses égales par ailleurs, c’est bien la CB qui fait la différence.
Salut.[/quote]
…A ceci près, et c’était mon cas à l’époque, qu’on peut se payer ce type de courses en investissant une somme totalement disproportionnée à ses revenus…Pour une semaine d’alpi, dont les droites donc, je me suis passé de vacances pendant les 11 autres mois du fait d’avoir asséché mon compte:-)…pour me payer des courses exceptionnelles, avec les souvenirs qui vont avec, et où, même avec un guide, il faut vraiment te sortir les doigts du c… et t’être très sérieusement entraîné avant…Premier point.

…Secundo, c’était une démarche qui s’inscrivait dans une relation très personnelle (elles le sont toutes dans la majorité des cas) avec un guide qui m’a fait grimper un truc ingrimpable pour moi, m’a fait acquérir de très solides fondamentaux techniques à l’occasion des courses qu’on a faites ensemble…et qui ne m’a jamais empêché de grimper de mon côté en falaise et en montagne…

…Donc si c’était ton propos, je pense qu’on ne peut assimiler cette démarche à un simple acte de consommation de montagne…semblable à ce qu’on peut voir sur le Mont-Blanc ou au NEPAL sur pas mal de trekking peaks, avec un nombre assez conséquent de clients qui fondamentalement se foutent de l’alpinisme comme de l’an quarante…Salut.

Posté en tant qu’invité par martina k:

Une grde course Alpine , c’est surtout bon pour un guide , ça change des VN du Mt Blanc etc…
Faut tirer le client , mais quand t’es guide tu signes pour 90/100 de tirage de Bénets.

Posté en tant qu’invité par goubi glouba:

[quote=« Francois, id: 826736, post:49, topic:81962 »]La question n’est pas de savoir si le prix est justifié ou pas. La question est de savoir si on peut se les payer ou pas, ces courses. Toutes choses égales par ailleurs, c’est bien la CB qui fait la différence.
Salut.[/quote]
Je ne comprends pas les sous-entendus derrière cette phrase : « c’est la CB qui fait la différence ».

Pour l’argent, il y a des fatalités sociales, mais on vit tout de même dans un pays où rien n’interdit de gagner de l’argent si on souhaite s’en donner les moyens (bosser ses cours quand on est au collège, se sortir les doigts du c*l pour faire une prépa après le lycée, choisir une filière où les salaires sont bons, ou bien monter une boite, ou bien faire des études qui mènent à être en profession libérale, etc.). Comprends bien ce que je dis : il est tout aussi respectable de choisir des professions qui sont peu, pas ou aléatoirement rémunératrices. Par exemple, en raison de mon propre système de valeur, j’ai plus de respect pour un éditeur ou un astrophysicien à 2000 euros par mois que pour le consultant qui en gagne 8000, car seuls les deux premiers produisent de la connaissance ; de même, j’ai plus de respect pour l’infirmière que pour le pédégé, car la première donne plus à autrui que le deuxième.

On vit dans un pays où on essaye au maximum de réduire les fatalités sociales, afin que les gens fassent au mieux de leurs capacités intellectuelles et morales, en fonction de leurs capacités, de leurs talents et de leurs désirs. Après, rien ne sert de se lamenter sur son sort si on n’a pas d’argent. C’est un peu comme si tu trouvais injuste de ne pas arriver à faire du 6b ou de ne pas avoir le niveau pour un grande course alpine. Bah mon gars, si c’est important pour toi, entraîne toi, donne-t-en les moyens, et cherche à aller au bout de tes capacités. La question de l’inégalité devant la CB n’a rien à voir avec la capacité à faire une grande course alpine : guide ou pas guide, si t’as pas un niveau physique et une technicité minimum, tu n’y arriveras pas.

Enfin, heureusement qu’il y a de l’inégalité devant la CB. Cela montre au moins que celui qui a de la volonté, une éthique et qui fait des efforts peut avoir une forme de retour sur ses efforts : ce qui serait injuste, c’est l’égalité devant l’argent. Après, tu peux être jaloux de celui qui fait du 6b ou qui a de l’argent, mais cette jalousie c’est le sentiment combiné de ton propre désir pour l’argent (ou le niveau sportif), de ton incapacité à satisfaire ce désir (parce que tu ne t’en est pas donné les moyens), et enfin de la transformation de ce sentiment d’incapacité en sentiment de haine pour celui qui a réussi (c’est tellement plus facile de détester l’autre que de se regarder en face …).

Posté en tant qu’invité par 9A:

…Joli brin de « plume » gloubi glouba:-)…Ta conclusion, peut-être un poil trop « appuyée »:-), me fait me remémorer la fois où sur un forum connoté « routards », avec la pseudo-éthique qui va avec, je m’étais fait copieusement injurier au motif qu’entre deux guesthouse indiennes à 700 roupies, j’avais osé me lâcher sur un hôtel à 300 euros/nuit:-)…Intellectuel non? Salut et bonne grimpe…

Et moi, je ne comprends pas que vous ne compreniez pas. C’est pourtant clair.
Il n’y a pas de sous-entendus.
Je formule différemment: si on a assez d’argent pour se payer des grandes courses, tant mieux. Sinon, tant pis.