Go climb Kyrgystan ! good koumiss, good beer, good vodka, good chachlik, good snow, good everything

Voila c’est la troisième fois que je me rend en Kirghizie. Je pars le 17 juillet depuis Genève pour un petit périple dans l’Ala-Too kirghize, huit jours de rando alpinisme. Alors j’en profite pour faire un clin d’oeil à tout ceux que ca pourrait intéresser de se rendre dans ce joli pays plein de montagne, pour tous les gouts, hautes, moins hautes, voire extrêmement haute, dure, pas dure voir extrêmement dure. Expérience et exploration inoubliable à la clé, un territoire encore vierge à plein d’endroit, plein de gros minet d’altitude, de bouquetin et de mouflon et aussi de marmottes. Hélas toujours pas de génépi dans mes trouvailles !

L’an prochain j’organise un expé amateur sur un sommet vierge dans le Tien-Shan central, un 6747 à la frontière chinoise, une altitude alléchante, cette année entrevue avec quelques protagonistes sur place.

Bientôt j’espère une publication sur les montagnes et les possibilités d’alpinisme au Kyrgystan. Long travail de préparation qui se revèlera payant dans tous les cas pour l’économie d’un pays qui s’ouvre au tourisme et se veut de plus accueillant. Possible suppression du visa l’an prochain en 2013 pour 43 pays dont la France.

Il y a tout à faire pour faire connaître ce beau pays, la Kirghizie

Henri

Bon voyage :slight_smile: .
C’est un pays qui me trotte dans la tête depuis pas mal d’années déjà, le guide papier est acheté et en bonne place dans bibliothèque… Il n’y a a plus qu’à se lancer :smiley: … peut-être l’an prochain ! (mais pour ma part ce sera plutôt orienté rando pédestre / découverte de différentes régions).
Je saurai à qui m’adresser si j’ai des questions :cool: .

Salut, je pars aussi de Geneve mais 3 jours avant :slight_smile: et je ne pense pas mettre les crabes pour cette fois. J’y vais avec ma copine et on va rejoindre une amie sur place et on va se balader un peu. (J’ai un ami russe qui y est deja allé plusieurs fois pour de l’alpi et cet été il va au Pic Lénine)
Si tu as un peu de temps la semaine prochaine on peut peut-etre se croiser pour prendre un verre et discuter à Lyon ou Villeurbanne…

Jim.

Pas de souci. Tel 06 63 40 45 30

Salut, j’en profite pour faire un peu de pub pour des amis partis en expé là-bas :
Ils ont fait un petit film

Ben là j’en profite, de retour du Kirghistan, je compte renseigné les principaux massifs avec possibilité exploratoire et premières ascensions. J’ai déjà envoyer un commentaire au protagoniste pour renseigner camptocamp sur leur sortie quand bien c’est un big wall de l’extrême. Chapeau bas pour eux au passage !

Alors je les invite encore à intégrer leur topo au sommet Minsk (5200) dans la Kokshaal-Too Occidental, dont le plus haut sommet est le Pic Dankova (5982,3) d’après le relevé topographique de l’armée soviétique.

Posté en tant qu’invité par Taouis non C:

Et bien, ca m’intéresse pour l’année prochaine !

Posté en tant qu’invité par Contradictor:

Pour contre balancer… J’y suis aller qu’une fois et ça sera la dernière.
Ce sont les russes qui globalement possède tout ce qui rapporte du pognon. Tu ne peux communiquer avec personne car si tu parles pas au moins le Russe (bon si tu parles le Kyrgyz, t’auras pas de soucis, mais bon, j’aurais du plus le bosser à l’école…) ben c’est baisé. Peut-être 1% de la population parle anglais, et encore. J’ai pu parler qu’avec une minette au camp de base du Lénine qui faisait des études de tourisme et qui baragouinait un peu d’anglais.
Pour ceux qui veulent faire le Lénine, ben faut aimer grimper sur une poubelle et dormir dans un chiotte… Le camp à 5400, je vous laisserais découvrir, ça fait rêver…
Ça choure comme jamais au camp de base et fréquemment les mules « perdent » des sacs…
Après la région de l’Yssyk Koul est joli…

Bon voyage!

Posté en tant qu’invité par Andras_:

@Contradictor

  • c’est pas parce que tu parles pas la langue que c’est nul comme endroit… j’étais là-bas, et je trouvais très sympa le pays (d’ailleurs le plus accueillant de la région pour moi en comparaison e.g., avec le Kazakhstan bourré de check-points policiers et militaires à l’époque…)

  • Se plaindre que le Pic Lénine est une poubelle, c’est un peu facile… tu choisis LA course du coin, ben, faut pas s’attendre que ce soit clean (suffit de voir l’état de certains bivouacs du massif du Mont Blanc, c’est pas joli-joli non plus). On est allé dans un coin paumé près de la frontière chinoise, tout était clean et sauvage

  • quant aux mules, soit tu es avec des muletiers compétents et si c’est pas le cas, ben, suffit de vérifier un peu comment ils fixent où rester derrière (en Argentine on restait derrière au cas où parce que ça faisait pas de sens d’arriver 1 heure avant au CB, car pas de tente, pas d’équipment…)

Posté en tant qu’invité par Contradictor:

Ben je dis pas pour toi, tu peux apprécier un pays sans parler avec les gens. Moi j’aime bien tailler le bout de gras avec les gars du crux, donc là, j’ai rien pu faire…
Pour le Lénin, oui effectivement, y’a du monde, mais je donne cet exemple pour 2 raisons:

  • c’est là que 90% des alpinistes qui seront intéressé pour aller au Kirghizstan iront.
  • c’est la seul montagne que j’ai faite là bas :wink:

Par contre, je suis pas d’accord avec toi, je connais aucun bivouacs du Mont Blanc dans cet état… Je ne sais pas si tu es monté au camp 2, mais c’est littéralement un dépotoir. J’ai même rapporté sa merde à un Iranien qui avait chié sur le bout de chemin à 1m du ruisseau qui permet d’avoir de l’eau (à 5400m, c’est précieux quand même!). Et puis la gestion des ordures c’est de les foutre dans les bouts de crevasses au milieu du camp. C’est la première fois que je vois une crevasse remplie de merde et de poubelles…

Quant aux muletiers t’ira expliquer ça au pauvre Russe qui était avec nous et qui doit toujours attendre son sac :wink: Nous on a juste attendu jusqu’à minuit au camp de base que nos sacs arrivent parce que les muletiers (au passage on choisit pas son muletier et même si je pouvais choisir, je saurais pas faire la différence entre le bon muletier et le mauvais muletier :stuck_out_tongue: ) s’étaient pris une cuite avec leurs potes pendant la descente du camp 1… Au passage mon sac à pris un coup de canif de 20cm et la tente dedans à disparu… J’ai bien évidemment pas payé le salopard, mais bon ça fait toujours une Vaude Power Odyssée dans le c*** (et accessoirement un sac de hissage North Face mort). Alors, tu as raison, j’aurais du rester avec les gars 24h/24… M’enfin c’est pas mon trip de surveiller des gars pendant 12h que je dois payer pour pas me faire chourer mon matos…
Alors surement que j’ai pas eu de bol, mais bon, c’est pour relativiser, c’est pas tout rose là-bas. Donc d’après ce que j’ai vu (et vécu ailleurs plusieurs expé au Népal et en Amérique du Sud), le Kirghizstan, c’est pas cher, mais tu en as pour ton argent…

Posté en tant qu’invité par Andras_:

bon, je te l’accorde, côté écolo, c’est pas encore ça dans ces pays :wink:
je parle Russe, donc causer avec les gard était pas un problème (et l’Espagnol en Latam… seul le Népal est un peu plus compliqué…)
Les muletiers, effectivement, faut bien choisir son agence, demander à des gens qui étaient déjà là-bas, nous, on a eu vraiment tout parfait, à l’heure et en parfait état :smiley:

Tout d’abord ce que contradictor affirme sur les conditions d’hygiène du camp 2 ne sont pas fausses. Mais une solution facile prrmet d’éviter la grand foule en montant sur le promontoire 300 m plus haut tu es dans la solitude avec une neige parfaite et propre, loin des chutes de pierres et également des chutes de sérac. Pour ce qui est des muletiers il ne tient qu’à toi de lier amitié, je n’ai eu aucun problème, et j’ai même était inviter trois fois àpartager le repas familial dans la yourte. Sinon pars en balade autour du camp de base et tu auras des contacts faciles avec les gens du coin, même si tu causes ni le kirghize, ni le russe.

Oui ca tchoure au camp de base, aussi quelques précautions sont de mise, par exemple demandé l’autorisation de planter sa tente dans un organisation d’alpinisme, ca ne coute pas très cher. Au passage en argentine ca tchoure également. D’accord avec andras, fin mai j’ai dormi dans le bivouac valot lors du ballade au Mont-Blanc en raquette, effectivement il n’est pas d’une grande propreté.

Dire que les kirghizes ne sont pas des grands rigolards, ce n’est pas faux, mais tout le monde n’est pas méditerranéen. Et puis les grands sourires de facade je m’en méfie un peu en général (je viens du midi justement).

Oui également mais du coté de Bishkek, toujours faire attention aux chiens, autour des maisons et des yourtes, il y en a un qui m’a bouffé la jambe dans la vallée d’Alameddin. Mais bon si tu as lu Aïtmatov tu devrais être averti. Dans les coins moins touristiques (c’est à dire 99,999 % de la kirghizie) tu n’as pas de problème de vol.

Sauf par exemple dans les grandes villes, une gitane du bazar d’Osh à Bishkek m’a fait les poches artistiquement. J’en ai eu pour 45 euros, alors ne pas trop flaner dans le coin, ou alors avec un simple tea-shirt. Mais ces choses peuvent aussi t’arriver au Grau du Roi ou à Palavas-les-flots question pickpoket !

Sinon rien ne t’interdit d’aller faire le lénine par la vallée d’à coté où c’est pas plus dure sauf qu’il n’y a aucune infrastructure, à toi de tenter l’aventure ! Ou même se grimper un 6000 du coté du col de Kyzyl-Art. Solitude et propreté garanti !

Donc je dis et redis Go Climb Kyrgystan !

Pour le camp de base il faut bien choisir son emplacement

Dans le cadre des autres révélations sur la Kirghizie, alors que j’y ai voyagé par deux fois en indépendant :

  • le stop ne pose pas de problème, mais il est payant (pas trop cher tout de même), il faut convenir du prix et de la destination au départ avec le conducteur et ne payer impérativement qu’à la fin
  • même protocole avec les taxis kirghizes qui ont une facheuse tendance à te filouter, ne pas hésiter à être ferme, quoique pas trop car le kirghize est bagarreur
  • le taxi te dépose systématiquement dans la zone de ses confrères proche de la gare routière, qui est souvent à un bloc de paté de maison, un peu planqué. Demandé à une personne d’allure respectable dont le comportement est neutre et qui ne cherche pas à communiquer spécialement (ce n’est pas un rabatteur). Avec un ou deux mots de russes ca passe et les gens sont polis.
  • voyager est un peu fatiguant dans les zones assez passantes, les deux grandes routes du pays (vers osh ou Naryn) ailleurs c’est la cambrousse et les touristes sont très rares, donc l’idée de les exploiter n’est pas encore venu à l’esprit des gens. On retrouve donc un peu plus d’authenticité et de neutralité
  • rassurer les kirghizes s’exploitent entre-eux également

Mais à part ça c’est un superbe pays où l’aventure et l’exploration alpine est au rendez-vous. N’hésiter pas à vous y rendre, par exemple les massifs autour de Naryn sont assez inexplorés (At-Bashin, Naryn-Too, Jetim, Jetimbel) altitude similaire aux 4000 des alpes, climat extrême continental

Henri

J’ai découvert le Kirghizstan au mois de mai et je dirais juste un mois de pure bonheur! Pas d’alpi simplement une découverte du pays avec pack sac et quelques belles randos à altyn arashan, song kol, dans le pamir et arslambob! Une petite ambrouille avec le taxi pour faire bishkek osh mais sinon de belles rencontres même si je ne parlais pas un mot de russe en arrivant! C’est pas très compliqué de savoir répondre aux questions qui sont toujours les mêmes!
En tout cas je partage ton amour pour ce pays LTE! Et j’y retournerai après avoir bossé un peu mon russe!
Shung rharmat pour ce post car ce pays mérite d’être connu par les amoureux de la montagne!

Retour du petit raid d’alpinisme dans l’Ala-Too kirghize: 5 sommets de 4000

  • Tour n 2 du Corona :4750
  • Isyskatiel : 4400
  • Baichechekei (crocus en kirghize) : 4527
  • Adyghene : 4394
  • Aghitator : 4247
    Creve mais ravi, les 4 derniers jours dans la solitude totale de la vallee d’adyghene : moi, un troupeau de chevaux et de Yacks, et la presence furtive mais non decele du gardien de troupeau, qui m’a chaparde des piles. Et oui le kirghize est chapardeur ! Mais ca je le savais, bon mais quelques piles c’est pas grand chose, il etait pas interesse par le matos d’alpi. Ceci dit j’avais pris du vieux matos (20 ans d’age)

Sinon pour la meteo sur la periode invariablement : beau le matin et se gate a partir de 11h. Neige a 3500 en general. Sur deux annees (2010 et 2011), j’ai constate que la neige se transforme drolement rapidement. Cette annee pas ou peu de regel dans la nuit y compris au dessus de 4000. Toutes les parois pentues etaient craignos avec un couche faible de gresil/neige et en dessous de la glace. Les faces exposees nord et est n’etaient pas vraiment en condition. Ala-Archa est aussi le royaume du rocher. Superbes courses dans du granit/metamorphique en general assez solide. L’ensemble donne une ambiance et des difficultes techniques assez proches du massif du Mont-Blanc. Le massif est surtout frequente dans la vallee laterale d’Ak-Sai. Les itineraires sont bien renseigne dans les topos en russes. J’ai meme entendu un cordee quelques sur les immenses eperons granitique du Baichechekei, preuve que la-bas les alpinistes ont aussi des superbes initiatives. Ailleurs que l’Aka-Sai c’est la grande solitude, on aime ou on aime pas. Pour des enjeux du niveau massif du Mont-Blanc, la mecque c’est dans la vallee d’Alameddin dans le secteur du Pic Kyrgyzstan (4875 m), avis aux amateurs. Me contacter pour trouver les topos. Projet de bouquin en cours avec un alpinistes russo-kirghize (c’etait aussi l’objet de mon court sejour). Je rappelle egalement que j’organise un expe amateur en 2013, non commerciale, pour gens motives et se connaissant bien, dans le secteur de la branche terminale du glacier de l’engilchek sud, sur un plus de 6000 non gravi sur la frontiere chinoise.

Bonne continuation a tous

Henri

(P.S. pardon pour les fautes, uniquement mon initiative, et l’accentuation, pas facile avec un clavier qwerty/russe sur Bishkek, d’ou je post)

Tout a fait d’accord, c’est en general la ou le bat blesse, les taxis et le stop ! alors soyez vigilant, ferme mais pas au point de declencher une bagarre. Ce qui peut arriver car le kirghize est bagarreur !

C’est excellent de défricher un tel terrain de montagne, et ce en français. Une première il me semble.
Moi je connais bien plus la géopolitique de l’Asie Centrale que ces montagnes donc voir des sorties détaillées là-dessus ça me tue!

Sinon je ne pensais pas voir, dans un même post, Osh-Bishkek-Le Grau du Roi-Palavas les Flots :slight_smile:

Moi j’espère pouvoir vous ramener des infos de trek en Svanétie (Géorgie, Caucase) où je vais bientôt.

Sinon il semble que l’héritage soviétique, autant en Géorgie qu’en Asie Centrale, ce soit le fait de trop picoler, non?

Bonjour Seb de BSM

j’ai suivi avec un peu d’amusement la polémique sur les effets de l’altitude sur ton post d’un trek au Nepal. J’ai bien noté tes réponses franches et quelque peu vertes en ce qui concerne les conseils et avis des trekkers de l’extrême !

Je me suis du coup posé une question naîve : c’est où que tu vas en Svanetie au Caucase ou dans le Khumbu au Népal. C’est peut-être les deux et dans ce cas en toute franchise tu as de la chance. C’est bien de voyager.

Sinon en ce qui concerne Palavas-les-flots, Cholpon-Ata n’a rien à envier question ambiance et chouchou au bord de la plage !

Sinon j’ai posté toutes les sorties détaillées. je compte bien en faire d’autres mais il me faudra attendre bien une année. La Kirghizie n’est malheureusement pas tout près.

A bientôt

Henri

Bon là ca va faire message à la je raconte ma life, donc je préviens pour ceux/celles qui feraient mieux de sauter une case…

Bon alors, sondage! et bien toi qui est allé en altitude plusieurs fois trouves-tu cela extrême 2 ou 3 nuits à bien 3000m plus une nuit à plus de 4000 pour monter à 5000/5200 :confused: :stuck_out_tongue: :lol:

Et puis je pars donc à Ankara fin aout pour 15j en Turquie (j’adore ce pays, vraiment) , et 15 en Géorgie en Svanétie car je rêve de voir l’Elbrous, en espérant que la frontière ne sera pas en mode restriction. Ca se détend doucement là-bas, Saakachvili à captave que l’ogre russe était bien plus fort et que l’Otan ne viendra jamais le sauver…
Mais le Géorgie elle même, bof, du moins après la Turquie c’est un peu un choc gastronomique, linguistique, logistique… et alchoolic!

Et novembre à priori le Népal mais si ça part trop en vrille j’annule, comme le Pakistan l’année dernière (visa trop plus compliqué et cher à péchot finalement, évidement le site de l’ambassade avait gardé les anciennes réglementations…). Et j’écrirais alors, moi aussi donc, mon livre! :stuck_out_tongue:

Mouais je vais faire hurler mais je trouve que je voyage trop, fait trop de montagne, trop de snowboard, lit trop, écoute trop de zik, alors que je voudrais en fait faire… plus de skate!

Sinon moins personnel, je m’en excuse encore, toi qui est allé plusieurs fois au Kirghistan, as tu trouvé que l’on y fantasme pas mal sur la Turquie là-bas? Que l’on se réfère à ce pays?
Tu sais c’est une langue de la même branche et c’est par là-bas qu’est l’Ergenekon, le foyer originel (plus ou moins fantasmé) de l’homo turcus.
Apparemment les 4 pays d’Asie Centrale de langue turcique, comme le Tadjikistan, semblent bien trop jaloux de leur indépendance récente pour ne pas laisser Ankara être trop encombrant (même chose dans les Balkans d’ailleurs). Pour le peu que Moscou laisse faire, pas gagné donc…

Des chouchou là-bas? c’est fou la mondialisation!

Je vois que tu es bien renseigné sur le fantasme pan-turque !

A priori je dirais que le fantasme pan-turque n’est pas récent. Il date de l’émergence du nationalisme turque sous sa forme la plus radicale (vers 1930), pas celle de Mustapha Kemal qui est un nationalisme pro-moderniste pour échapper aux structures archaïques de l’ancien empire, mais celle des généraux échappés de la révolution kemaliste et qui se sont réfugiés ailleurs après justement cette révolution. Ce mouvement prend ces racines dans la chute de l’empire ottoman et le déclin de son influence dans la région de l’asie-mineure. A passage Mustapha Kemal n’a jamais pris part aux responsabilités du massacre arméniens. Il a désavoué l’attitude du pouvoir ottoman au moment du génocide et dénoncé très tôt le crime.

Je te cite un article du monde « A l’origine, le fondateur de la Turquie nouvelle s’était montré très sévère pour les responsables de la défaite et du génocide, jugeant qu’une position claire sur le sujet pourrait permettre une paix honorable. Puis sa position évolue, parce qu’il a besoin de cadres pour son nouveau pouvoir, et parce que les prétentions territoriales des Alliés menacent la souveraineté nationale. La conquête de Smyrne par les Grecs est un point de non-retour. Dès lors, l’objectif de juger des responsables unionistes du génocide est abandonné. S’ajoutent à cela les représailles commises par les Arméniens contre les Turcs sur le front russe, point de départ de la thèse de certains négationnistes d’un génocide contre les Turcs perpétré par les Arméniens… » voir http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/12/29/le-genocide-armenien-la-memoire-et-l-oubli-2-3_1624169_3224.html

Un exemple typique des volontés pan-turque s’incarne par exemple dans la personnalité d’Envar Pacha, l’un des généraux ottomans, responsable du génocide arménien, et qui après la révolution kémaliste s’échappe. Il parvient à Moscou, et se fait passer pour un allié de l’Armée Rouge, en proposant ces services comme médiateurs avec les opposants musulmans (les Bashmachis) de la zone du Turkestan russe (actuel Ouzbekistan, Tadjikistan et Kirghizstan), contre-révolutionnaire. Il parvient à convaincre Lénine de jouer se rôle, et accompagne les troupes jusqu’à Douchambe. Là il leur fausse compagnie et prend justement la direction d’un mouvement basmachis tadjikes. Et commence une guérilla dans le Pamir, dans l’idée de récreer les anciens khanat et rétablir l’influence turque dans la région. Entre temps Lénine ordonne à ses commissaires politiques d’appliquer un « real-politic » avec les chefs de clan et les responsables religieux de la zone en retablissant partiellement leur influence. En 1920 le mouvement Bahsmashi perd de son influence dans la population locale. Enver Pacha est tué quelque part dans une bataille avec l’armée rouge dans le Pamir central.

Au passage, cette histoire dans une autre registre ressemble à celle du Baron Ungern Van Sternberg en Mongolie en 1921 qui s’était imaginé recrée l’empire de Gengis Khan.

Revenons à l’histoire et la géopolitique, le Pan-turquisme est une idéologie assez similaire au Pan-Germanisme, qui consiste notamment à situer l’origine des turques en Asie-Centrale. Elle s’appuie notamment sur tout un corpus de texte d’historien ancien de la période de la fin du 19ème dans laquelle on assimile bien des peuples d’asie-centrale aux turques, par exemple les kirghizes. On reprend alors des légendes situant l’origine des turques ou proto-turc dans la zone intermédiaire entre la mongolie et le Kazakstan. Certain la situe même dans la région de Touva. Les mouvements très actifs d’extrême droite turque, comme les loups gris, utilisent cet argumentaire pour faire des opérations de séductions inter-culturelle avec certains peuples d’asie-centrale, comme ceux de Touva. Je suis par exemple tombé sur des posts sur facebook entre des membres à l’effigie du loup gris, à propos d’exhibition de chant diatonique à Touva. C’est une spécialité du coin, comme de la Mongolie.

Il y a aussi le prétexte de langue de racine commune. Le kirghize fait partie du groupe des langues turciques. Sous prétexte que le mongol est apparenté aux groupes des langues turco-mongoles, certains réalisent une assimilation. Il semble pourtant que le mongol soit assez éloigné du turque. Et puis un turque ne ressemble pas à un mongol, ni un touvan, ni un kirghize, ni un kalmuk. La réalité c’est que ces peuples raisonnent en terme de clans et de tribus et qu’au cours de leurs histoires, les clans et tribus ont intégré souvent des sangs nouveaux sans ce soucier particulièrement de la pureté d’une race hypothétique, privilégiant plus l’intérêt de la survie du groupe.

Certes le kirghize est proche du turque. Mais nulle part il n’est prouvé que l’assimilation d’une langue donne des origines communes. Cela peut-être le fait d’une colonisation, d’un empire. Les anciens auteurs, et même parfois les nouveaux font des assimilations trop rapides. Parlant de l’empereur Timur (Tamerlan), il le qualifie de turc, alors que ces origines asiatiques le range plus comme l’un des descendants des hordes mongoles, établi dans la steppe de l’actuel Ouzbhekistan. Les turques ont toujours fantasmé sur leur influence en Asie-Centrale. Et nous fantasmons aussi avec en croyant que l’influence turque est aussi très importante. Mais si l’on regarde de plus près l’histoire, les empires turques ne sont pas restés longtemps dans la région. Ils ont souvent était disputés par les pouvoirs perses, mongoles ou arabes et finalement russes.

Et si l’on devait parler des origines ethniques, tu ne trouves pas une région où les types humains sont si divers, tellement lors des conquêtes et des dévastations les sang se sont mélangés. Je ne suis pas spécialiste en ethnologie, et encore moins dans la région mais l’histoire des peuples anciens de l’Asie-Centrale, n’est par forcément rendu fidèlement par certains historiens de la fin du 19ème siècle, fortement influencé par les théories raciales et mandatés par les mouvements nationalistes pré-fasciste européens pour expliquer le monde façonné par des races cloisonnés. Je pense que les hypothèses historiques et archéologiques récentes ont bien évoluées maintenant. Elles sont le fruit de la redécouverte d’un corpus de texte de chercheurs soviétiques de l’époque qui de manière surprenante ont fait un travail assez objectif sur la recherche des origines des peuples d’Asie, dénué d’idéologie socialiste, ainsi que de spécialistes occidentaux, américains notamment qui sont également assez objectif et plein de curiosité sur la question et qui ont l’art d’exhumer des pépites culturelles dans les anciens travaux, en croisant toutes les sources. Dans tous les cas il faut resituer le discours de l’histoire dans le contexte de ceux qui en parlent, et chercher à voir s’il ne se cache par derrière des idéologies néfastes. Le cas des peuples proto-turques, de ce que tu appelles l’Energekon, de l’homo-turcus, s’inscrit clairement dans le discours d’une idéologie ultra-nationaliste turque, prônés par les mouvements d’extrême droite turques ! En plus le pan-turquisme se renouvelle avec les théories génétiques de population. Partout dans le monde on assiste à un délire sur la caractérisation génétiques des groupes humains sur fond d’hyper-nationalisme idéologique. La connerie est universelle !

Dans le cadre des tentatives de séduction des turques à l’égard des kirghizes, la création de l’université turco-kirghize de Manas à Bishkek est un très bel exemple. En plus ils ont pris le nom du héros mythique des kirghizes. Toutefois le Kirghizstan est un petit pays pauvre au centre de trois influences économiques : les russes, les chinois et les turques. Inutile de dires que les turques auront du mal par rapport aux deux derniers. Avantage des russes indéniables : dans les zones nord du pays ils ont toujours était en bon terme avec les clans kirghizes du nord du pays et cela remonte à Catherine II de Russie. Vers cette époque des clans ont même fait allégeance et demandé la citoyenneté de l’empire russe afin d’être protégé par les appétits des petits empires du sud, notamment le Khanat de Khokand. La révolution russe a cristallisé les territoires sous la forme de république socialiste. A l’époque soviétique, que l’on aime ou pas, il y a eu un énorme travail de structuration administrative et surtout culturelle, même sous Staline. La langue kirghize non écrite y a pris le statut de langue officiel. Au cours des années 70, un corpus culturel important locale a émergé. L’écrivain Tchinguiz Aitmatov a même était chef des écrivains soviétiques dans les années 80, distinction non négligeable pour le pays. L’indépendance du pays en 1991 (je crois) s’est relativement bien passé et a permis de donner une nation aux kirghizes, qui en revait depuis mille ans en se narrant les aventures du fantasmatique Manas dans les traditions orales. Tout cela explique pourquoi les russes sont relativement apprécié, et pourquoi aussi on a pas déboulonné les statues de Lénine à Bishkek et à Osh.

Pour ce qui est des chinois : ce sont les anciens ennemis (Manas et Semetei n’ont pas arrêté de résister victorieusement à leurs attaques), mais depuis les kirghizes ont un pays. Depuis 2 ans ils commencent à arrêter de fantasmer sur le péril extérieur, et l’hypernationalisme attisé par les parties politiques kirghizes corrompue du sud du pays. Les pays d’Asie ont accordées des emprunts par l’intermédiaire des banques d’investissements. Toutes les anciennes routes de la soie, par les grands cols sont refaites à neuf par des entreprises chinoises. Ce qui permet au grand marché des produits chinois de se déverser dans toute l’asie centrale (Ouzbekhistan, Tadjikistan, Afghanistan, Iran).

Dans ce contexte : quel est la hauteur des investissements turques en Kirghizie ? franchement ça m’étonnerait qu’ils se comparent aux précédents.

En tout cas pour répondre directement à la question posé : non je n’ai pas senti d’influence turque marqué dans le pays, mais je me suis pas balladé partout loin sans faux. De toute façon en dehors de Bishkek c’est la cambrouse dans le centre du pays avec trois péquins, alors l’histoire des turques ils s’en battent les couilles et puis ils n’ont certainement pas vu l’ombre d’un turc, rarement celle d’un russe, encore plus rarement celle d’un occidental passé la courte saison d’été. Au sud du pays, ils se debattent avec des problèmes inter-ethniques entre kirghizes et ouzbehks, la corruption des pouvoirs locaux et le trafic de drogue (route de l’opium afghan) alors les turques je pense qu’il s’en battent également les couilles !

Au passage le Tadjike est une langue purement perse, et les tadjikes sont des perses. L’un des personnages Tadjikes les plus connus dans le monde n’est pas le commandant Massoud (un tadjike d’Afghanistan), mais plutôt Ali Ibn Sina, plus connu sous le nom d’Avicenne, qui officia comme savant et médecin sous les pouvoirs les plus prestigieux de Samarkhand lorsque l’influence Perse était la plus importante.

Mon avis sur l’altitude

2 ou 3 nuits à bien 3000m plus une nuit à plus de 4000 pour monter à 5000/5200, c’est faisable à condition que tu te connaisses bien. Pour toi qui vit à Bourg-Saint Maurice qui passe ton temps à des altitudes entre 2000 et 3000 mètre, ton corps doit être entraîné aux rapides changement d’altitude. Un « one-shot » à 5000 m ne pose aucun problème dans ces conditions. Mais pour le commun des gens qui passe leur temp en ville et qui néglige de s’entraîner régulièrement à nos altitudes notamment entre 2000-4000m ce n’est pas rien, c’est plus risqué.

J’ai eu de gros problème liés un peu à l’altitude, plus à une sévère bronchite contracté à 6700 sur l’Aconcagua à cause du vent très froid respiré sans précaution. Depuis je fais attention aux effets de l’altitude en cherchant à connaître de mieux en mieux mon corps. Sur le Lénine je n’ai eu aucun problème, à part le fait qu’à 7000 on ne se tape pas un sprint, maintenant entre 4500 et 6500 je me sens bien mais je reste toujours prudent car les réactions du corps sont imprévisibles. Et toute ascension est nouvelle, mais lorsqu’on la reédite.

L’erreur de ton post c’était de demander l’avis aux internautes, alors que tu avais déjà ton expérience, que tu sais que ca passe et que tu seras prudent à l’occasion. Quand tu as posté, tous les donneurs de leçons, les trekkeurs de l’extrême comme je les appelle ont déboulé parce qu’il n’avait que ca à faire, plutôt que d’aller grimper les montagnes en question. Ils n’ont fait que rappeler ce qu’on peut lire partout et qui n’est pas faux d’ailleurs. Une fois qu’on connaît les consignes et la prudence, le reste c’est toi qui le gère par la connaissance de ton corps. Tant que tu n’engages que ta responsabilité il n’y a aucun souci. Si tu avais en charge un groupe, je pense qu’il faudrait agir différemment et s’enquérir des capacités de chacun pour juger du plan d’ascension, et plutôt respecter les consignes si tu ne connais pas tes coéquipiers.

Il faut savoir qu’il y a des gens qui ne sont pas fait pour l’altitude et passé 4000m ils sont tout le temps malade. Pour ceux là il vaut mieux renoncer tout simplement.

Un post bien long mais j’aime bien discuter !

A bientôt

Henri