Gestion du risque

Posté en tant qu’invité par Dani:

Des estimations montrent que un alpiniste est exposé à peu près a deux fois plus de
risque de mortalité en haute montagne que dans la circulation routière.

Le risque devrait diminuer avec l’amélioration du niveau de formation. Or, la statistique
montre que ce n’est pas le cas. On a tendance à utiliser la formation pour agrandir son
terrain de jeu plutôt que pour avoir plus de sécurité pour une même course.

Jusq’a ici les faits, maintenant la conclusion que j’en tire:

Le risque ce n’est pas une faible formation.

Ce qui est risqué c’est de voir trop de programmes d’alpinisme a la TV, d’acheter
les Montagnes Magazine et le Vertical, regarder les photos des catalogues de matos et baver avec les exploits des autres.
C’est ça qui donne envie d’aller trop vite trop haut.

Oubliez ce qui font les autres et vous marcherez plus surs en montagne.

Bonnes courses ! :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par Charles:

Dani a écrit:

Ce qui est risqué c’est de voir trop de programmes d’alpinisme
a la TV

Hum de ce coté je pense qu’on devrait être peinard!!

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Ce qui est risqué c’est de voir trop de programmes d’alpinisme a la TV, d’acheter
les Montagnes Magazine et le Vertical, regarder les photos des
catalogues de matos et baver avec les exploits des autres.
C’est ça qui donne envie d’aller trop vite trop haut.

Pas forcément. On peut avoir envie d’aller vite et haut sans magazine, juste en regardant des sommets et en ayant eu de bonnes expérience en montagne (ça monte tout seul, c’est facile, etc).
Et la limite entre aller vite, haut et aller trop vite, trop haut est vite franchie.
Le risque que l’on prend dépend de son histoire : fait-on de la montagne pour faire « comme les autres » (les potes, les photos dans les magazines), ou au contraire pour ne pas faire comme les autres (ça passe sans crampons, ça passe sans corde, …).
Dans les 2 cas ça mène à une impasse, et peut être à l’accident.
La solution est de ne pas faire comme ou pas comme les autres, mais comme on a envie. Et si dans son envie, il y a le souhait de diminuer le risque, on a tout le loisir de réfléchir à comment la montagne et soi-même marchent pour mieux les maitriser.
Et si certaines solutions se révèlent être similaires ou différentes de celles des autres, ben c’est pas grave. Comme il n’est pas grave de s’inspirer des bonnes et mauvaises expériences des autres.
L’essentiel est de ne pas tomber dans la compétition, contre les autres ou contre soi (sauf pour rigoler, en étant conscient de ce que l’on fait et en ayant la force de pouvoir s’arrêter quand on veut, dès que l’on juge que c’est trop risqué, mais on retombe sur le problème de départ :-).

Posté en tant qu’invité par tetof:

L’essentiel est de ne pas tomber dans la compétition,

Difficile. Dans la nature humaine, il y a un element moteur consistant à toujours vouloir aller plus haut, plus loin etc… Dans une « activité à risques », cette volonté de repousser ses limites conduit necessairement à une augmentation de la prise de risque.
Les informations extérieures (magazines TV, le net) accroissent ce phénomène en vulgarisant les courses mais le « problème fondamentale » est à l’intérieur de nous.

Pourquoi toujours plus?

Posté en tant qu’invité par yahi:

En dehors du niveau (tout le monde sait, ou devrait savoir, qu’on ne doit pas s’engager dans un itinéraire sauvage sans la forme physique requise et une marge technique), la montagne est traitre.
exemple : la voie normale du dôme des Ecrins est très dangereuse quand il y a du monde sur la barre. Et elle a l’image du « 1er 4000 facile »
Une pierre tombe, Bérhault ou débutant, c’est la même chose.
N’oubliez pas la nature! le soleil qui tape le haut des faces le matin, les isos etc.
Bonnes courses

Posté en tant qu’invité par Bubu:

tetof a écrit:

L’essentiel est de ne pas tomber dans la compétition,

Difficile. Dans la nature humaine, il y a un element moteur
consistant à toujours vouloir aller plus haut, plus loin etc…

Et alors ?
Tant que tu es conscient qu’en faisant telle chose, tu tombes dans la compétition, qu’est-ce qui t’empêche de ne pas faire cette chose ??
Rien.
Ce n’est quand même pas 2 hormones et 3 neurotransmetteurs qui vont commencer à controler tes faits et gestes ! Si ?

Je suis d’accord que l’on arrive vite à essayer de dépasser soi ou les autres, mais tant que l’on est conscient de cela, on peut toujours mettre la gestion du risque en priorité : on essaye de se dépasser, mais dès que le risque est trop grand, on arrête. On continuera lorsqu’on pourra baisser suffisemment le risque. Et si ce n’est pas possible, ben on ne continue pas. Et ? bien rien, les montagnes ne s’écrouleront pas.
C’est tout con à mon avis.

Posté en tant qu’invité par strider:

les résultats de cette étude ne m’étonne pas du tout.

et quelque part Dani, tu dénonces l’orgueil…et c’est vrai moi aussi je trouve que pas mal d’alpiniste ont un égo mal placé.

le « trop facile, c’est pas intéressant » est symptomatique d’une perte de simplicité d’esprit et d’ouverture dans sa démarche alpinistique.
l’esprit de compétition peut se faire rien qu’avec soit-même dès qu’on se compare à un niveau…et si parfois il suffisait d’écouter un peu son corps, on s’apercevrait que c’est pas toujours bon d’en chier sans arrêt pour vouloir être ce que l’on juge être un bon niveau…aussi l’incapacité a adapté son regard aux choses est le problème numéro1 de l’alpiniste à l’égo mal placé.

pour moi, en montagne, le bon alpiniste , c’est pas un niveau, c’est un état d’esprit…il y a des bons alpinistes dans les courses abordables comme il y en a dans les courses engagées…je préfère quelqu’un qui fait des courses VN abordables avec lucidité, marge et confort, que quelqu’un qui fait des courses engagées dans des conditions épouvantables, limite et au taquet.
« enthousiasme et lucidité » disait Gaston, enthousiasme et lucidité…le but est de se faire plaisir, pas d’en chier comme une brute.

la difficulté est relative, les conditions sont relatives, tout est relatif en montagne, c’est pour cela que toute comparaison avec d’autres alpinistes dans d’autres courses est souvent vouée à l’échec.C’est à chacun de faire son chemin de la manière la plus sécurit possible car n’oublions pas que l’alpinisme reste un loisir, certe risqué et grandissant pour soi, mais c’est une « option » dans la vie pas une « obligation »… ce n’est pas l’alpinisme qui va changer la face de la terre!!

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

Ce n’est quand même pas 2 hormones et 3 neurotransmetteurs qui
vont commencer à controler tes faits et gestes ! Si ?

le pouvoir du conditionnement… difficile d’expliquer ça chimiquement ou via des neuro-transmetteurs. Cela dit, ça existe…

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Mic’hel a écrit:

le pouvoir du conditionnement… difficile d’expliquer ça
chimiquement ou via des neuro-transmetteurs. Cela dit, ça
existe…

Ouais ben si on en est là, avant de vouloir gérer le risque (dû à l’environnement, ou dû à soi dans l’environnement), il faudrait déjà commencer à se gérer soi-même !
Car si on n’est pas libre de ses actes, c’est pas gagné pour éviter de se mettre des boites en montagne !

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

Ouais ben si on en est là, avant de vouloir gérer le risque (dû
à l’environnement, ou dû à soi dans l’environnement), il
faudrait déjà commencer à se gérer soi-même !
Car si on n’est pas libre de ses actes, c’est pas gagné pour
éviter de se mettre des boites en montagne !

Absolument!
Ai-je dit le contraire?

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Ai-je dit le contraire?

Non, mais c’est juste pour préciser ma pensée : je suppose que l’on est libre de ses actes. Si ce n’est pas le cas, il faut déjà atteindre cet état avant de se préoccuper du risque en montagne.

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

Non, mais c’est juste pour préciser ma pensée : je suppose que
l’on est libre de ses actes. Si ce n’est pas le cas, il faut
déjà atteindre cet état avant de se préoccuper du risque en
montagne.

encore une fois d’accord. Tu peux meme te demander si on est libre de ses pensées (cf le communautarisme religieux, par exemple!). Si on s’interroge sur la liberté des actes et des pensées, y’a plein d’autres choses dont on peut se préoccuper avant de penser au risque en montagne!!! Mais là on dépasse largement le cadre de la montagne. On va carrément dans les tréfonds de l’ame humaine! ;o)

Avec toutes ces pensées profondes, je me demande comment j’ai pu avoir 5 en philo au bac… Je dois être un peu trop en avance sur mon temps! ;o)

Posté en tant qu’invité par pierre yves:

la gestion du risque c’est dans une situation , d’analyser les dangers inherent a ce que l’on veut faire , de les répertoriées , minutieusement, puis de les résoudre l’un après l’autre .
a la fin il ne reste que le # non gérable #.

le soucis est que bon nombres de gens prennnt l’ativités montagne comme un tout, : un risque.
alors que ce sont des dizaines de risques qu’ils faut gerer.

voila c’est mon avis .

Posté en tant qu’invité par Francois:

Dani a écrit:

Des estimations montrent que un alpiniste est exposé à peu près
a deux fois plus de
risque de mortalité en haute montagne que dans la circulation
routière.
Intéressant. Peux-tu nous en dire plus sur ces estimations?
D’où elles sortent? comment et par qui elles sont faites ? dans quel but etc?
Balancer des chiffres brut n’est, en général, pas très éclairant.

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Dani a écrit:

Des estimations montrent que un alpiniste est exposé à peu près
a deux fois plus de
risque de mortalité en haute montagne que dans la circulation
routière.

Je me pose la même questin que François. D’où provient cette estimation ? Comment comparer le nb d’accident par km parcouru aux nb d’heures passés en montagne ? Avec quel niveau de pratique ? Etc… ?

Ceci dit, je suis d’accord avec Dani sur le fait que diminution du risque et formation ne sont pas directement lié. Je me souviens d’une étude (américaine, je crois) qui étudiait le côté psychologique du risque d’avalanche.
J’essaye de résumer :
Le débutant reste prudent, parce qu’il sait qu’il ne sait pas.
Ensuite, le débutant se forme, et arrive dans une phase dangereuse, où il en sait un peu plus, donc croit maîtriser la chose. Il fait des courses + exposées, et court + de risques.
Avec l’expérience, il apprend petit à petit qu’on ne peut tout maîtriser, et augmente de nouveau sa marge de sécurité.

A mon avis, c’est tout à fait transposable à l’alpinisme.

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Dani a écrit:

Des estimations

Quelles estimations ?

Posté en tant qu’invité par papy_ours:

et il suffit d’avoir eu un pépin une fois pour bien revoir à la baisse ses prétentions et être beaucoup plus attentifs aux risques potentiels

mais encore faut il être toujours vivant … faut pas abuser de la formation par « essais et erreurs » en montagne !

Posté en tant qu’invité par Dani:

Info extraite de « Sports de montagne d’été. Technique, tactique, sécurité ». Éditions du CAS (2006)

.

Posté en tant qu’invité par Dani:

cf ma réponse a J2LH.

Posté en tant qu’invité par tetof:

Etre conscient de la chose ne signifie pas être capable de s’en affranchir.