c’est l’exacte démarche de Munter en Europe et de Ian Mc Cammon aux USA !
L’estimation du risque sur une base statistique _ qui est le contraire d’une estimation « précise », le calcul des probabilités n’est pas une science exacte_ n’est qu’un garde-fou contre les pièges heuristiques visés par la partie en gras, pas une méthode unique de décision exclusive de tout autre élément. Bref la prise en compte des éléments de danger objectif apparents.
Une appartée, pour ta méthode, tu n’as apparemment pas compris tout d’Alain Duclos, sa thèse de doctorat est précisément consacrée à l’hétérogénéité du manteau neigeux, qui rend inutile la nivologie classique, incapable d’une prédiction quelconque. Bref inutile de faire un sondage ponctuel dans le manteau neigeux au cours d’une course, alors qu’une zone fragile peut exister dix mètres plus loin et déclencher toute la pente si tu passe dessus. Ou pas, si tu passes à coté …
Munter a d’ailleurs mis en évidence par des études de terrains nombreuses et fouillées que le nombre de zones fragiles dans une pente est en corrélation statistique avec le niveau de risque calculé par les prévisionnistes, mais que ces zones fragiles sont réparties sur toute la pente, en fonction notamment de la morphologie du terrain. Ce sont des mines, si tu touches ça pète, si tu touches pas ça passe. Et de ces zones il y en a toujours, plus ou moins, même en risque 1
Lorsque on fait traverser un par un, prendre des distances, larguer les lanières des skis et les courroies des bâtons, remonter les foulards sur la bouche, sortir un bras de la bretelle du sac, etc. bref toutes les précautions classiques, on le fait en fonction de l’observation et d’un calcul de probabilité plus ou moins conscient à partir de l’observation. La méthode Munter, ou celle du syndicat des guides français avec laquelle je ne vois pas de désaccord fondamental, ou ce qui est exposé plus haut, ne fait que contraindre à prendre en compte les éléments d’observation objectivement visibles.