Posté en tant qu’invité par strider:
Claude67 a écrit:
En passant je suis « scientifique » mais pas du domaine mais j’ai
des relations très intimeavec une MCF géochimiste qui
travaille justement sur le domaine. C pour ça que je connais
assez pour sentir que tu abuses mais pas assez pour te donner
des refs précises.
le problème des géochimistes et autre physiciens purs à propos du climat, c’est celui du caractère restrictif de la méthode d’analyse qu’ils emploient : ils ont le plus souvent une méthode positiviste, c’est à dire déterministe, en te disant que tel fait, tel facteur détermine telle chose, ils pensent que l’exactitude de leur science entraine une exactitude d’interprétation sur les phénomènes climatiques…cela sous-entend que leur méthode se suffit à elle-même…or le problème vient lorsqu’il y a plusieurs logiques qui s’entrecroisent dans la constitution d’un même phénomène. L’analyse déterministe se heurte à des paradoxes, des incohérences. Et justement le climat est avant tout un système d’éléments en interaction et s’il n’est abordé que par le seul angle géochimiste (donc plutôt physicien) l’analyse sera restrictive et tombera inévitablement dans le déterminisme. Le climat par nature se traite plutôt sous l’angle systémique, ce que trop peu de scientifiques font. Le problème vient donc souvent de la méthode.
En Savoie, le laboratoire edytem (dont nico et moi sommes étudiants), rattaché au cnrs, a justement pour spécialité la reconstitution des paléoclimats et paléoenvironnements mis en rapport avec l’analyse des dynamiques environnementales actuelles et à nouveau mises en rapport avec les phénomènes sociétaux. C’est une équipe qui réunit géologues, géographes, climatologues et sociologue/économiste. La pluridisciplinarité fait que ce labo refuse toute vision déterministe des évolutions environnementales actuelles. Spécialisé sur la montagne, l’édytem va peut être une des références en matière d’interprétation des phénomènes environnementaux avec une approche systémique où tous les apports des recherches disciplinaires sont mutualisés dans une recherche globale.
Le labo étant spécialisé dans la reconstitution des anciens environnements et des anciennes évolutions climatiques (grace à des karstologues, hydrogéologues et géomorphologues), il a montré qu’il y a eu des évolutions très contrastées et absolument non linéaires des climats et paléoenvironnements qui nuancent nettement l’alarmisme actuel sur les évolutions dites « rapides » du climat, très médiatisées.
L’approche pluridisciplinaire et globale du labo sur les évolutions environnementales donnent des résultats qui parlent effectivement d’un réchauffement actuel (du climat alpin notamment mais pas globalisable) qui à la base reste naturel et normal (nous sommes en phase interglaciaire, le contraire serait donc inquiétant!!!) mais le cimat reste un système d’interaction où les activités humaines ont un effet renforçant difficle à déterminer car ne restant qu’un élément parmi d’autres du système et non un facteur déterminant du réchauffement (contrairement à ce qui disent les positivistes qui restreignent l’analyse) d’autant plus que l’impact humain n’est pas encore bien compris, faute de recul sur les analyses et d’être faussé par des modèles déterministes à finalité prédictive…
après libre à toi de douter du travail de l’édytem mais c’est la spécialité du labo que d’interroger et d’étudier les évolutions environnementales des milieux très sensibles comme ceux de la montagne.