Fleurs

Posté en tant qu’invité par laetitia:

Voici un ‹ fait divers › et sujet de réflexion (bien que le débat a déjà un peu eu lieu sur ce forum). J’ai trouvé au départ de quelques voies dans les Gorges du Tarn (secteur trésor du zèbre) dans une résurgence (entre les voies n°8 et 11) une petite population de grassettes (sublimes petites plantes carnivores à fleurs roses et à feuilles collantes pour choper les insectes), après détermination, il s’agirait d’une sous-espèce endémique des Causses. Je n’ai rien contre les grimpeurs (bien au contraire!) mais je ne donne pas chère de la peau de ces fleurettes vu le comportement du type ‹ après moi le déluge › que l’on peut parfois observer au pied des voies, d’autant plus que d’écrabouiller ses feuilles donne, je pense, une bonne adhérence à la gomme!
La populations de grimpeurs semble augmenter (enfin, c’est des ouïe-dire!), de nombreux sites sont ouverts et parfois dans des zones naturelles ou peu anthropisées, malheureusement ces endroits représentent une ressource non renouvelable à notre échelle, aïe! le compromis nous guette et il va bien falloir que les 2 parties l’acceptent intelligemment (dans la Dourbie, les pancartes de sensibilisation de la LPO ont été barbouillées de jurons de gens se revendiquant grimpeurs!, je n’ai pas sous la main le contre-exemple écolo mais ça doit exister).

laetitia, grimpeuse et botaniste.

Posté en tant qu’invité par m@t:

Certains préfèrent le libre, d’autres l’artif.
Certains préfèrent les voies équipées, d’autres le terrain d’aventure.
Certains se soucient des plantes et des oiseaux, d’autres n’en ont rien à faire.

Trois solutions pour le partage des ressources :

  1. on réduit de façon substancielle le nombre de personnes qui utilisent les ressources (guerre thermonucléaire ?)
  2. on augmente les ressources (pas souvent possible)
  3. on discute tous ensemble pour décider des modalités du partage.

J’aime bien la première, au moins, on sera tranquille au pied des falaises.

Posté en tant qu’invité par yann:

Pitète un peu rude ta premiere propositions…
Le meilleur exemple, c’est ds le gard, j’ai lu ds « grimper », c’est pas une référence mais bon, que les locaux avaient troqué qq falaises pourries (s’il en existe), contre un site plus atrayant…
Si cela permet, une meilleure cohabitation…Ca me parait tres utopiste mais bon…a tomber ds la responsabilisation, j’ai la salle impression que ca sert pas a gd chose…y’a qu’a regarder le nbre de bouquets qui descendent du plateau du vercors chaque WE!!
Prévention, responsabilisation, sanction, interdiction…c’est svt malheureusement le parcours j’ai l’impression…
C’est surtt de l’intelligence qui manque ats ces gens.

Pour le partage des ressources je propose une autre solution:
4- Une fessée humiliante aux frodeurs sur la place du village chauqe jour de marché.

:wink: (clind’oeil pour les CHB…lol, mdr…etc…)

A+

Yann

Posté en tant qu’invité par Baloo:

Autre exemple, le site de chateauvert est dans un valon ou les deux rives sont grimpable.

Il a ete decide qu on y grimperait au soleil (expo sud) alors que l autre cote est laisse a la nature. Je crois meme que des voies on ete desequipees de ce cote.

Plutot bel exemple que l homme est pas trop con … en moyenne, je dis pas, les exceptions ca existe ! ! !

Baloo

Posté en tant qu’invité par Laurent:

Intéressant ton sujet Laetitia. Il y a 2 choses à voir:

  1. Quel est l’impact réel des grimpeurs sur la faune et la flore des falaises? Peu d’études ont été menées sur le sujet. Exemples: études de certains parc régionaux (Verdon, Vosges du Nord, Massif des Bauges), sur la cohabitation grimpeurs et des oiseaux des falaises. Il y a aussi une équipe de chercheurs botanistes canadiens qui ne bossent que là-dessus: l’impact des grimpeurs sur la flore des falaises. Ils ont pas mal publié à ce sujet. Bon, en bref, on s’y attend: la cohabitation tourne rarement à l’avantage de la faune ou la flore.

  2. Comment préserver de la faune et la flore des falaises, tout en respectant les enjeux liés au développement de l’escalade? Pas simple… L’idée (utopique?) d’une gestion concertée de ces espaces continue à faire son chemin: cf le colloque à Digne l’automne dernier (rencontre grimpeurs-ornithologues), cf les nombreuses actions déjà menées dans certains espaces protégés, en concertation avec tous les usagers des falaises. Donc ca peut marcher. Le problème, c’est qu’il y a des imbéciles partout (chez les grimpeurs, et chez les naturalistes).

Une question me vient concernant ton exemple: ta grasette, est-elle dans une zone Natura 2000? et sais-tu si elle est dans les listes de la directive habitat? Car ça peut évidemment beaucoup influer sur ce qui risque d’advenir de la gestion de la falaise (…pas tès bon signe pour les grimpeurs).

Laurent
Grimpeur, ornitho et botaniste

Posté en tant qu’invité par Laurent:

Autre avantage d’une guerre nucléaire: les invertébrés sont en général beaucoup moins sensibles que nous aux radiations nucléaires (les insectes possèdent un ADN bien moins complexe que celui de l’homme et des mammifères et beaucoup moins fragile). Donc: moins d’humains et toujours autant d’insectes. Une guerre « bio » en quelque sorte. Bravo pour l’idée…

Posté en tant qu’invité par yann:

hihhi…des scorpions grimpeurs…

Posté en tant qu’invité par Raymond:

Pour Lætitia.
Entre les voies 8 et 11, ça correspond à : 8 : coupé court, 9 : les fourmis dans les jambes, 10 : champions du mond 98, 11 : Katia strophe.
Est-ce bien de cet endroit qu’il s’agit, car j’ai envie de les voir, tes grassettes.

Pour Laurent.
A voir ton adresse internet, tu écris d’un site universitaire. Y-a-t-il des publications sur tes travaux ?

Dans la Dourbie, une via ferrata a été ouverte l’an dernier. En principe, en accord avec la LPO, elle est interdite entre le 15 avril et le 15 juin pour la nidification des oiseaux. Mais je ne sais pas si c’est bien respecté. Si quelqu’un a des nouvelles…

Salut.
Raymond. Grimpeur, AMM et botaniste et ornithologue amateur.

Posté en tant qu’invité par Laurent:

Non Raymond, rien n’a été publié à ma connaissance. Les opérations menées dans les parcs régionaux ont parfois fait l’objet d’articles. Celle que j’avais initiée dans le parc du Massif des Bauges en Savoie à l’époque où j’étais attaché scientifique du Parc est toujours en cours (inventaire général des falaises et des différents usages, gestion concertée des différents sites). Par contre, l’équipe canadienne de Doug Larson a pas mal publié, j’ai certains des articles en version pdf, si ça t’intéresse.

Posté en tant qu’invité par albert:

est ce que tu pourrais pas poser un petit panneau
aux pieds des voies de ce site du genre : "
amis grimpeurs : attention au pied de cette falaise habite une des rares plantes … faites le plus possible attention à elles Merci (mettre un dessin de la fleur et un peu d’explication sur sa biologie)
Un peu d’éducation vaut toujours mieux que beaucoup de répression ou d’interdits. Personnellement j’aurais sans doute piétinner tes fleurs par ignorance. ëtre grimpeurs c’est déjà être un peu moins …que la moyenne nationale donc on peut compter sur l’intelligence et la sensibilité intrisèque de l’homogrimpeur.
PS : à propos de guerre thermonucléaire souvenez vous de la phrase de Kroutchef : « les vivants environt les morts ». On peut aussi paraphraser :« celui qui fait souffrir une fleur fait souffrir la nature entière » Bien amicalement à tous les botanistes grimpeur !

Posté en tant qu’invité par Laurent:

Tout à fait d’accord. Parier sur l’éducation est une bonne chose, et ca a été experimenté à pas mal d’endroits.

Un risque néanmoins: les grimpeurs peu scrupuleux, craignant une interdiction possible de la falaise pour cause de fleur rare, vont se précipiter d’arracher les dites fleurs une fois qu’on leur aura montré comment les reconnaitre sur les panneaux!.. (expérience vécue dans plusieurs cas)

Posté en tant qu’invité par Michel C:

Je vais apporter mon témoignage d’un grimpeur pas botaniste du tout : c’est tout juste si je sais reconnaître une marguerite.
C’est pas pour autant que je m’en fous. Si un panneau m’indique que telle espèce est à protéger, je le repecterai.
Il me semble qu’une majorité de grimpeurs réagissent comme moi et que les cas que tu cites sont heureusement marginaux.
Tout ça pour dire que même si les panneaux risquent de ne pas être suffisant, ça vaut le coup de les poser… et je me coucherai moins con en connaissant une fleur de plus.

Posté en tant qu’invité par Laurent:

D’accord avec toi. Mais le problème, c’est justement qu’il suffit d’un seul « marginal » qui arrache toutes les fleurs pour que tout tombe à l’eau…

Donc mettre un panneau d’information pour la présence d’une fleur rare n’est jamais une décision facile à prendre (entre les collectionneurs peu scrupuleux et les vandales, y’a quand même pas mal de risques).

Mais il existe heureusement des solutions intermédiaires: signaler la présence d’une espèce dans le coin avec un panneau explicatif, sans dire précisément où elle se trouve. C’est la solution la plus couramment utilisée.

Autre exemple triste: une falaise toute petite où nichait un faucon pélerin, et en cours d’équipement. Face aux menaces lourdes d’interdiction, des individus (les équipeurs?) sont descendus en rappel et ont tout simplement éliminé le nid avec les oisillons. Plus d’oiseau rare, donc plus d’interdiction, pensaient-ils. (sauf que « destruction d’espèce protégée » ca coûte très très cher)

Posté en tant qu’invité par Robert:

puis avec un peu de chance la petite grassette deveindra grande (mutation post nucléaire) et on la verra de loin…
blague à part, notre grimpeuse-botaniste à raison. pas mal d’endroit sont soumis à un drole de sacage.

Posté en tant qu’invité par CS:

L’interdiction de certains canyon pour la nidification a déjà été mise en oeuvre en espagne, le problème (et on peut le remarquer sur certains post) est que les grimpeurs ralent souvent lorsque l’on interdit un endroit et y vont quand même …
Pour mon cas, lorsque j’ai commencé à grimper, je n’étais pas au courant et je ne réalisais pas que ceuillir des fleur pouvait endomager la nature, c’est un amis guide qui me l’a expliqué, et depuis je fais attention et au lieu de les ceuillir, je fais des photos …
L’éducation est en effet la première des choses à faire après pour les marjinaux qui sous pretexte que moi libre moi pas vouloir qu’on me dise ou grimper et ou ne pas grimper là on ne peut pas y faire grand chose à part un controle régulier et effectif des sites protégés …
A plus
CAtherine

Posté en tant qu’invité par fab_roc:

Vraiment horrible cette histoire de faucons Pélerins…
le fanatisme est vraiment partout, comment peut-on a la fois se dire qu’on aime la nature car on y pratique des sports, sans avoir le moindre interêt pour le milieu dans le quel on evolu…c’est comme ces sîtes d’escalades (on en a deja parle sur ce forum) souillés par les papiers gras, les megots et autres excrements…lorsqu’un sport ou un loisir devient une activite de masse , on y retrouve tous les travers de notre société, exportés dans des milieux et lieux qui n’y sont pas preparés. (falaises bondées, plages surpeuplées, refuges envahis de groupes bruyant, etc…)

Posté en tant qu’invité par nico:

personnellement, j’ai pas trop confiance dans la population grimpant. A chaque fois que je fais de la couenne, je passe mon temps à ramasser des mégots et ça me gonfle de tomber sur des chiottes sauvage à 10m des falaises parceque les grimpeurs ont la flemme de marcher pour aller faire leurs besoins. Quand on pense que les grimpeurs ont une image d’écolos, je ne sais pas si ça va durer. En tout cas, il serait nécessaire qu’ils la conserve pour avoir un pouvoir de négociation lors des concertations concernant l’équipement.

Posté en tant qu’invité par laetitia:

Je pense que la petite pancarte (façon Albert) serait une bonne chose (pour la grassette je suis un peu au far west (Bretagne)) sinon des petites notes dans les topos comme on peut le voir de temps en temps sur les piafs seraient pas mal (je pense que de nombreux naturalistes se feraient un plaisir de participer à catte tâche). L’éducation donc!

Laurent, je ne connais pas exactement le statut de cette espèce (je cherche sur le net dès que j’ai 5 min) mais elle ne fait apparemment pas partie de le liste rouge française, le site n’est pas un site natura 2000 mais ce ne sont pas des raisons suffisantes, sans faire mon écolo conservatrice!
Pourrais-tu me mailer les rèfs des papiers concernant l’impact de l’escalade sur la flore et la végétation des falaises et surtout aux pieds des voies car c’est là que ça morfle le plus à mon avis? Ah, j’oubliais les chauve-souris qu’on embête aussi de temps en temps dans les fissures!

merci à tous et ne vous prenez pas trop de ratasses en voulant éviter d’écrabouiller une fleurette dans un pas compliqué.

laetitia

Posté en tant qu’invité par Laurent:

Bien sûr qu’on ne mesure pas l’intérêt patrimonial d’une espèce à l’aune de son appartenance à un zonage Natura 2000. C’était juste pour savoir, car par contre ca peut beaucoup influer sur les modalités de gestion du milieu en question et donc sur les risques pour certaines espèces.

Je t’envoie par email une liste des réfs biblio que j’ai au sujet de l’impact des grimpeurs sur la flore des falaises.

Posté en tant qu’invité par Claudine:

Discussion sur un sujet tres interessant et important… Je les veux bien aussi ces articles, si ce n’est pas trop difficile pour toi de me les envoyer en attachement a un mail (autrement, ref. biblio, je peux les chercher moi-meme).