Finir en montagne

Posté en tant qu’invité par le loup:

le loup est dans la compassion, il garde le silence.

PS le loup aime et se laisse aimer

Posté en tant qu’invité par Burnatorocles:

tout dépend de la lettre… parfois les mots valent mieux que leurs auteurs… je verrais bien un truc du genre : « chère femme, chers enfants, chers amis, vous l’ignorez mais je suis condamné. Je vous ai aimé, je vous aime encore, c’est pour cela que je ne vous infligerai pas la peine de me voir partir en lambeaux. Je m’en vais, c’est mieux ainsi, sachez que je pars heureux et qu’à vous tous vous formerez la sarabande de mes plus beaux souvenirs. J’ai eu une belle vie, j’espère que vous pourrez en dire autant à l’échéance. Le suicide serait d’attendre la mort, dans mon cas, car ma situation empêche la vraie vie -Rimbaud, la vraie vie est absente, vieillerie!!!- Puisque la mort appartient à la vie, et puisqu’elle m’a choisi, j’anticipe point barre. Allez, je pars tranquille, je file serein, réjouissez-vous! »
Bref ne voyez pas dans cet écrit le délire d’un déprimospectre qui s’enterre à l’avance… Loin de là! Encore une fois c’est le sujet qui veut ça, et le tabou est otut aussi suspect que l’obsession à cet égard… Simplement, c’est le genre de lettre que j’aurais un jour aimé lire…On comprend mieux de la sorte…

Posté en tant qu’invité par chipsocrevettes:

Burnatorocles a écrit:

Je vous ai aimé, je vous aime encore, c’est pour cela
que je ne vous infligerai pas la peine de me voir partir en
lambeaux.

Ca dépend des points de vue. Bcp de personne (voire la majorité) font leur deuil face à la réalité: le malade mort sur son lit d’hôpital. Ca permet de passer à autre chose, de continuer à vivre pour ceux qui restent.
Alors que si les proches ne savent pas où est le corps, dans quelles conditions il est mort (est-il mort?), il y a une sensation d’inachevé, une sorte de vide. Je doute que le deuil ne se fasse. En tout cas il y aura tjs un manque, une incompréhension. Et des doutes aussi, peut-être même de la culpabilité (ce qui est le pire): pourquoi veut-il mourir seul? Et nous alors? On a pas été à la hauteur? Etait-il heureux avec nous? Considère-t-il la montagne comme plus importante que nous, sa vie? Bref, des questions nazes, mais humaines.

Il faut se demander alors si ta démarche est pour toi ou pour les autres. Tu dis vouloir ne pas infliger à tes proches l’image dégradante de ta mort lente; c pas plutôt par amour-propre, par refus d’apparaître faible, impuissant? Tu te prend la tête car je crois qu’on ne cesse pas d’aimer qqun même s’il est aux portes de la mort, et qu’il n’est plus aussi « fort » qu’avant.

Fuir ses proches pour mourir de sa « grande » mort à soi, je trouve ça incohérent par rapport à tout sa vie passée: comment renier en quelque sorte ceux qu’on a aimé au point de ne pas mourir à leur côté. Parce que le plus important dans sa vie, c’est les gens qu’on a aimé. Le reste, la montagne etc…c’est du pipo. Sûr que aux portes de la mort, tu auras un très mauvais goût dans la bouche, un goût de mort d’autant plus terrible et terrifiant que tu seras seul. Par contre, si tu croises un regard aimé avant ton dernier souffle, le goût passera mieux.

Bon, c’est pas très gai, mais on est pas à Hollywood avec le type qui meurt le sourire au lèvre devant un coucher de soleil.
J’ai peut-être dit des grosse conneries, pas le temps de relire!

Posté en tant qu’invité par GEGE:

Et si les médecins se sont trompés dans leur diagnostique ?

Posté en tant qu’invité par chipsocrevettes:

GEGE a écrit:

Et si les médecins se sont trompés dans leur diagnostique ?

Ben, on les vire!

Posté en tant qu’invité par Burna-tseu:

très intéressant ton point de vue, et c’est vrai que pour le corps il faudrait ajouter un ps du style « dsl pour mon petit corps, mais soyez bien sûr qu’il ne vit plus. Faites votre deuil tranquille, sans vergogne! S’il vous manque de me voir sans vie, consolez vous : je serai probablement bien conservé »
Par ailleurs je comprends qu’on puisse préférer périr entouré, ou entourer ceux qui périssent, mais je ne pense pas qu’il y ait de nécessité en la matière. Personnellement je préfère le comportement de bêtes qui, à l’heure pressentie, s’isolent des autres. une simple question d’éthique en somme. Et puis c’est vrai, je pense que ça m’horripilerait de ne pas être tranquille, seul, à l’aube du néant.

Posté en tant qu’invité par Burna-tseu:

je porte plainte