Posté en tant qu’invité par Dauphinoix:
Il est difficile aujourd’hui de savoir si le tunnel serait encore utilisable, mais 2 choses sont sûres :
l’ouvrage bouge en même temps que l’éboulement (les piédroits du tunnel sont déformés par le travail de la roche, ce qui est peu rassurant sur sa stabilité
une grande partie de la voûte fissurée a été volontairement détruite avant l’accélération de l’éboulement. Mais des chutes de blocs ont eu lieu dans le tunnel vers le 25 juin, il n’y a pas de raison qu’elles se soient arrêtées depuis. Donc si le reste du tunnel est encore bon, la partie endommagée est désormais totalement obstruée !
Du coup, on se retrouve dans une sorte de « tas de blocs », bien plus instable que de la roche saine et solide. Et repercer le tunnel dans cet amas de cailloux et de terres ressemble à essayer de faire un tunnel dans du sable… essayez, à la plage, c’est pas facile.
Autant choisir la solution de sécurité : recommencer un nouveau tunnel, plus profond.
Sinon, au sujet du viaduc, cette proposition me semble irréaliste pour pas mal de raisons :
l’impact paysager dans le massif de l’Oisans ne sera pas négligeable. La RD 1091 était plutôt discrète jusque là, le viaduc ne serait pas forcément bien accueilli… et ce point est aujourd’hui un vrai facteur d’arrêt de projets, entre les zadistes et autres protecteurs de la montagne. Pour ma part, je ne serai pas emballé par un truc traversant le lac…
Les contraintes de chutes de blocs et d’éboulements sur le viaduc, qui pourrait être soumis à des chutes de gros blocs contre ses piles ou son tablier. Si la couverture est une solution à cela, elle reste cependant bien faible devant l’ensemble des roches pouvant être mises en jeu (1 million de mètre cube !) Le tunnel est bien plus sûr. Et vu la largeur faible de la vallée, le viaduc pourrait être soumis aux chutes de blocs des 2 côtés…
la stabilité des roches de fondations des piles, en plein dans le lac, demande aussi beaucoup de travaux spéciaux. Et d’ailleurs, des gaz s’échappent du lac suite au glissement… preuve que le rocher travaille aussi sous l’eau. L’effet « Barrage de Vajont » est donc possible ici… et dans ce cas, le viaduc serait tout simplement englouti par les éboulements.
Et limiter le nombre de piles signifie se retrouver avec un pont suspendu ou à haubans, qui pose des problèmes importants de paysage mais aussi de contraintes techniques qui n’auraient plus rien à voir !
Sinon, autre sujet:
http://france3-regions.francetvinfo.fr/alpes/isere/polemique-autour-des-alternatives-au-tunnel-du-chambon-765036.html
cette solution provisoire est malheureusement la seule chance de sauver la saison hivernale ! et je vous assure qu’elle aura son rôle.
Sinon, je ne suis pas ingénieur géotechnicien en revanche je travaille en partie sur la réalisation de la nouvelle piste !