Fermeture du refuge de l'Aigle

Posté en tant qu’invité par Matt7:

[Mode HS on]
je crois qu’à vouloir stigmatiser la « finance » (= le mal absolu suivant l’opinion en vogue) tu inverses complètement les choses.
Dans une asso ou une mairie = celui qui est élu accède aux responsabilités et donc devient aussi responsable des finances. C’est un peu logique non ?

Et dans notre « aimable société » comme tu dis c’est beaucoup plus facile et valorisant d’être un bavard ou un rêveur plein d’idées qui ne fait que parler ou taper sur son clavier, que d’avoir les mains dans le cambouis et de devoir dépatouiller des situations compliquées avec de plus en plus de contraintes réglementaires et des mises en cause de responsabilité au moindre pépin.

Il fut un temps où être en responsabilité apportait en retour une certaine respectabilité, aujourd’hui c’est plutôt l’inverse : taper systématiquement sur les « politiques » ou les responsables associatifs est devenu un sport national, parfois avec raison mais aussi très souvent à tort.
C’est un cercle vicieux : comme il n’y a que des coups à prendre, les postes à responsabilité risquent de ne plus attirer de gens valables, compétents et honnêtes mais uniquement ceux qui y trouveront intérêt en détournant le bien commun à leur profit.
[Mode HS off]

c’était mieux avant ?..

Ca dépend.

"Je vous le fais pas dire", mon bon jeune homme, … avec ça le Schmillblick a bien avancé.

Je pense que tu confonds deux choses différentes : le fait d’utiliser les équipements en place, et la question sur la nécessité de ces équipements pour pouvoir pratiquer l’alpinisme.

A te lire (et Olivier-C aussi) on pourrait croire que tu penses que la pratique de l’alpinisme (ou de la montagne en général) n’est pas faisable sans spits et refuges pour la grande majorité des amateurs, et (pour des raisons que j’ignore) uniquement réservée à une élite.

Alors qu’il suffit de regarder en Angleterre ou en Amérique du Nord (le Canada comme les US) pour voir qu’il y a un sacré paquet de néophytes et de pratiquants avec un niveau très modeste qui ont réussi depuis toujours à grimper et à se faire plaisir dans le 4 sur coinceurs et en rando itinérante en portant la tente, le réchaud et le duvet sur le dos.

Plus près de chez nous, quand je grimpe à Chamonix, je profite (comme tout le monde je crois) du téléphérique de l’Aiguille du Midi, car il est là, mais comme tous ceux qui ont fait des sommets type la Barre des Ecrins ou la Grande Casse, l’absence de téléphérique n’est pas un obstacle ni à la pratique, ni à la réussite de la course, peu importe le niveau de pratique.

Idem pour un refuge (ou des relais de rappel spités).

Bonjour,
Certes, il n’y a pas de téléphérique mais deux refuges (sur l’itinéraire côté glacier blanc). Sans ces deux refuges, la barre serait une autre entreprise en termes de longueur et dénivelée.Elle en rebuterait plus d’un, peu disposé à se trimbaler le matériel de bivouac…

[quote=« lavaredo, id: 1447317, post:106, topic:127840 »]

Bonjour,
Certes, il n’y a pas de téléphérique mais deux refuges (sur l’itinéraire côté glacier blanc). Sans ces deux refuges, la barre serait une autre entreprise en termes de longueur et dénivelée.Elle en rebuterait plus d’un, peu disposé à se trimbaler le matériel de bivouac…[/quote]

Tu n’as pas vu (ni lu) « idem pour les refuges » ou « type » pour dire « par exemple ».

Une autre entreprise en termes de poids du sac et de temps peut-être (et encore), mais pas du tout en termes de difficulté.

Mais peux tu m’expliquer comment la Barre des Ecrins serait différente en termes de dénivelée s’il n’y avait pas de refuge ? Je dirais même que c’est plus chiant de quitter le glacier pour monter au refuge des Ecrins (et d’en redescendre à 4h du matin) que de bivouaquer sur le plat du glacier (ce qui t’enlève même une centaine de mètres de déniv positif).

Bivouaquer te permet même de réduire le dénivelée positif le jour de la course - il faut juste savoir bien gérer le matos de bivouac, ce qui n’a rien d’élitiste en termes de niveau technique en alpi / grimpe / ski / etc.

J’ai déjà répondu à ta question ! J’y réponds une deuxième fois :
S’il n’y avait pas les 2 refuges, la Barre serait moins courrue car la tendance actuelle est plutôt à la recherche du confort en évitant la nuit dehors, le poids des sacs alourdis par la bouffe, les duvets, les tentes…

Bof, la petite dénivelée entre le glacier et le refuge, c’est rien du tout et ça permet de s’échauffer les chevilles, la marche d’approche jusqu’aux Ecrins étant très réduite notamment si tu prévois de faire Barre noire, etc…

PS : je n’ose imaginer l’état du glacier entre le col des Ecrins et la ligne de changement de pente du glacier, sur le plat du glacier, si le refuge n’existait pas…ce serait sans doute un vrai dépotoir…

Tu confonds nécessité et confort.

Il y a bcp de sommets emblématiques (comme la Barre des Ecrins ou le Dôme) partout dans le monde sans refuge que les amateurs de niveau moyen font en deux ou trois jours en bivouaquant. Comme j’ai écris, il suffit de regarder en Amérique du Nord ou même en Amérique du Sud pour voir que c’est faisable.

Les refuges dans les Alpes représentent une facilité (dont je profite volontairement) et un moyen de canaliser les dégâts environnementaux de la fréquentation (eaux usées, déchets, terrassement des zones sensibles), mais pas une nécessité à la pratique sans laquelle la montagne (l’alpinisme/l’escalade/la rando) ne serait accessible qu’à une élite.

La « tendance » que je vois dans les lieux que je fréquente en montagne est une augmentation du nombre de « bivouaquers ».

Pour revenir à la Meije, je connais même une poignée de guides qui préfèrent bivouaquer avec leurs clients soit au glacier Carré soit au sommet du Grand Pic afin que leurs clients puissent profiter de l’ensemble de l’itinéraire de jour.

lavaredo tu es sociologue ? Ou du moins, tu as des éléments pour appuyer tes « tendances actuelles qui sont à » ?

[quote=« lavaredo, id: 1447366, post:109, topic:127840 »]

PS : je n’ose imaginer l’état du glacier entre le col des Ecrins et la ligne de changement de pente du glacier, sur le plat du glacier, si le refuge n’existait pas…ce serait sans doute un vrai dépotoir…[/quote]

P.S. Je trouve que tu fais exprès pour chercher la petite bête qui n’existe pas dans mes propos afin de contrarier ce qui est écrit (ou finalement ce qui n’est pas écrit) pour crier « élitiste » sur tous les toits (comme bcp dans cette discussion et sur camptocamp). La prochaine fois je te propose de lire attentivement ce que j’écris sans a priori.

[quote=« lavaredo, id: 1447366, post:109, topic:127840 »]

PS : je n’ose imaginer l’état du glacier entre le col des Ecrins et la ligne de changement de pente du glacier, sur le plat du glacier, si le refuge n’existait pas…ce serait sans doute un vrai dépotoir…[/quote]

P.S.S. Encore une fois il suffit de regarder un peu les pratiques sur d’autres continents pour découvrir les solutions qui existent (depuis longtemps) et qui fonctionnent bien. Certes, dans les Alpes il faudrait un temps d’adaptation, mais il y a plein d’endroits où les pratiquants font l’effort de descendre leur merde (sacs en papier avec de la litière dedans et puis bacs spécifiques au parking pour gérer ces « déchets » biologiques).

Elite de quoi ? De l’argent, de l’endurance, de la résistance ?

Les refuges permettent une pratique plus aisée de la montagne qui devient objet de consommation.

Sans refuge, l’approche (dans le sens de concept) et l’organisation sont différentes mais la montagne reste néanmoins ouverte à tout le monde.Il suffit de changer ses habitudes et de ne pas redouter l’effort physique.

???!!!
C’est toi qui ne cesse de parler d’élitisme.
Qu’il y ait ou pas des téléphériques ou des refuges, la montagne reste ouverte à tout le monde, sauf que la demande a changé (recherche du confort, douches, chambres individuelles, rejet de la promiscuité, etc).

Bon app’.

Bon, d’accord, tu n’as pas écrit le mot élitiste, mais Olivier-C, rapace, et toi (entre autres) n’arrêtez pas d’y faire allusion.

Ce n’est tout simplement pas plus difficile d’un point de vue technique de pratiquer la montagne sans refuge. Plus compliqué d’un point de vue logistique peut-être (et encore), et moins commode pour aller aux toilettes s’il pleut / neige.

Ceci écrit, mes sincères excuses si j’ai mal interprété tes propos.

Quant à la recherche de confort, je la vois de la manière suivante :
*Cette demande vient bcp des randonneurs, et surtout de ceux qui font de l’itinérance, mais…
*… cela vient aussi du cercle vicieux de l’augmentation des tarifs. Plus on augmente des tarifs, plus il y a une attente de confort.

Bon samedi également.

Bien sûr que si que la pratique de l’alpinisme est faisable sans refuge et remontées mais ces derniers permettent d’élargir le nombre de pratiquants, ce n’est pas une question de niveau technique mais de préparation physique, d’endurance, d’âge…
Donc se positionner contre ces équipements, c’est prôner une sorte d’élitisme en selectionnnant les plus costauds.

Mais je ne vois pas en quoi ça peut déranger les opposants aux équipements puisqu’il suffit de ne pas les utiliser et d’ailleurs, je ne comprends pas ton raisonnement parce que tu dis en profiter également !!

Et puis la majorité des refuges ne sont pas des constructions récentes, ils ont été bâtis (cabanes) pratiquement dès le début de l’alpinisme alors que cette pratique était alors confidentielle et qu’on n’en débattait pas sur le Web, ils font partie de la culture alpinistique.

Quand on voit l’état des abords (déchets, odeurs) de certains refuges, on peut dire qu’on a atteint les limites de « l’humainement acceptable ».Equiper la montagne, c’est malheureusement aussi la porte ouverte aux dérives.

Les refuges sont conçus pour que les gens qui les fréquentent se conduisent en gentlemen, pas en jenfoutre.

Laissons la montagne se régénérer.Sans démonter toutes les installations existantes, il faut éviter d’en rajouter ou de les renouveler.Mais ce n’est que mon point de vue !

Ciao.

[quote=« Olivier-C., id: 1447396, post:117, topic:127840 »]

Bien sûr que si que la pratique de l’alpinisme est faisable sans refuge et remontées mais ces derniers permettent d’élargir le nombre de pratiquants, ce n’est pas une question de niveau technique mais de préparation physique, d’endurance, d’âge…[/quote]

Faire de la montagne – rando, escalade, alpi, ski de rando, raquettes… à la journée ou sur plusieurs jours, avec ou sans refuge – demande un minimum de préparation physique.
Comme j’ai écrit à plusieurs reprises, il suffit de regarder la pratique de la montagne sur d’autres continents pour comprendre que la montagne est fréquentée (voire très fréquentée) sans qu’il y ait de refuges.

Merci de citer où j’ai écrit que j’étais positionné contre ces équipements. J’ai tout simplement écrit lors de mon premier commentaire sur le sujet du refuge de l’Aigle, que l’argument « mise en danger d’autrui » est un faux argument, ou dans tous les cas pas un argument très pertinent dans l’effort de préserver ce refuge historique.

Tu n’as pas lu attentivement mes commentaires, donc normal que tu ne comprennes pas mon raisonnement ! Au fait, tu vois des élitistes partout et tu déformes les arguments des autres afin de crier « élitisme » ! Arrête un peu de faire ton Don Quichottte.

Encore une fois, c’est ce que j’ai écris dans mon premier commentaire sur le sujet, qu’il faut focaliser les arguments sur l’importance historique de l’Aigle et non pas sur l’aspect « nécessité », car ce refuge ne relève pas d’une nécessité pour la pratique de l’alpi dans le coin (qu’il s’agisse de la Meije ou d’autres courses).

je trouve étrange de fermer ce refuge sans avoir commencé les travaux de restauration ou de remplacement.

ça me fait un peu penser à un gars perdu en rando avec une seule gourde, remplie de moitié avec de l’eau tiède.
certes, l’eau tiède n’est pas très agréable à boire, mais bon…

lui viendrait il à l’idée de jeter l’eau avant d’avoir trouvé une source pour la remplacer ?

le fait de jeter l’eau va t’il l’assurer de trouver une source rapidement ?

le gars se met à penser et, il en arrive à la conclusion que, certes il va se priver d’eau, mais ça va être moins lourd à porter.
donc au final ce n’est pas si grave, ça l’aidera à trouver une autre source plus rapidement, il sait de plus qu’il y en a dans le coin.

c’est lui qui porte la gourde, la décision lui appartient et cet argument lui convient…il jette l’eau.

la seule chose, c’est que pendant sa réflexion, il a juste oublié qu’il n’était pas tout seul à marcher…sa femme et ses enfants l’accompagnent…