Posté en tant qu’invité par P’tit’ étoile:
Bonjour à tous,
Expériences vécues dimanche dernier à la descente de l’Aiguille d’Argentière (par le glacier du milieu):
1°) Nous étions trois, dont une moins expérimentée que nous avions mise au milieu. Nous étions encordés. Elle a dérapé dans la partie la plus raide mais le dernier de cordé a parfaitement enrayé la chute tout de suite. Et je pense que moi aussi (qui étais en dessous), j’aurais pu la retenir car à ce moment, j’étais retournée et bien ancrée dans la neige et elle arrivait juste au dessus de moi (mais c’était indépendant de la corde).
2°) Arrivés en bas de la pente, nous faisions une petite pose quand nous avons entendu de grand cris: une cordée de trois a dévissé et a dévalé toute la pente, depuis le passage étroit jusqu’en bas. Ils ont essayé d’enrayer la chute (un piolet est resté planté au milieu de la pente), mais n’ont pas réussi. Pourtant, la pente n’est pas très raide (35-40°). Apparemment, ils descendaient vite (ils étaient en train de doubler une autre cordée), et probablement pas à corde tendue (mais il faudrait leur demander). Heureusement, ils ont « sautés » la rimaye sans problème (vu d’en bas, on avait vraiment l’impression qu’ils allaient tomber dedans!), et se sont arrêtés quelques dizaines de mètres plus bas, avec plus de peur que de mal. Il est évident que non encordés, un seul aurait dévissé et aurait peut-être même pu s’arrêter. Là, ils passaient les uns par-dessus les autres, et aucun ne pouvait enrayer la chute.
Je pense que c’est vraiment le type de descente où il faut se décorder si tous sont de même niveau (mais personne ne le fait!).
Et pour revenir au Mont Blanc et à l’arête des bosses, je l’ai faite décordée (ou plutôt non encordée) aussi bien à la montée qu’à la descente car nous étions deux débutants (cétait la première fois que je chaussais des crampons!), et nous n’avions aucune idée de comment enrayer une chute dans ce genre de terrain (je n’avais fait que de l’escalade avant et je ne savais qu’assurer avec un relai). Par contre, nous nous sommes suivis (psychologique?).
Depuis, je fais la plupart des courses encordée, mais en me rendant parfaitement compte que dans de nombreuses circonstances (traversée sur pente de neige, chute du premier sur une pente de neige,…), je ne serais pas capable d’enrayer une chute.
Bref, gros dilemme.