Faut-il se mettre les bouteilles à l'échauffement?

Faut-il se mettre les bouteilles à l’échauffement ?

  • dans l’optique d’une perf (voie rési, bloc) ou volume à vue.
  • avec un temps de récupération suffisant, évidemment (15-30’ minimum)
  • dans l’idée de repousser ensuite la venue des bouteilles ou bien mieux tenir la douleur

J’entends des conseils contradictoires sur la pertinence de s’échauffer rési, jusqu’à avoir légèrement ou modérément les bouteilles. J’ai rien trouvé dans la littérature scientifique, à propos de rési/escalade.

En comparant à la course de fond : Pour la séance d’endurance (footing), faut commencer très lentement, pas se cramer inutilement au début. Sinon les muscles saturés d’acide lactique. Et c’est difficile/long d’éliminer l’acide accumulé pendant l’effort. Pareillement, on s’échauffe doucement 10-15min, avant des fractionnés.

Par contre, pour l’échauffement d’une compétition de course à pied où le départ sera très rapide (cross), on fait monter le cardio et on fait des petits sprints. Pour éviter aussi de subir une accumulation lactique brutale, il me semble (filière aérobique non déclenchée). Pour stimuler la vitesse d’élimination lactique aussi ? La tolérance ?.

Pour de la voie, un fort grimpeur (7+/8) me dit qu’il estime avoir moins vite les bouteilles dans ses essais, après un échauffement de 1 ou 2 montée en rési jusqu’à avoir les avant-bras modérément tétanisés. Le grimpeur écossais Neil Gresham conseille pareillement, de se mettre les bouteilles une première fois. Avant de tenter le à vue, par exemple. Et vous ? D’un autre côté, y’a les conseils d’échauffement doux (conti, facile), pour pas se fatiguer inutilement.

ca dépend ce qu’il y a dans les bouteilles … Si c’est un Lagavulin 16 ans, tu risques d’avoir un peu de mal a grimper :lol:

Teste, tu verras bien !
Il n’y a pas de raison d’être tous égaux dans les modes énergétiques, donc pas de raison qu’un conseil pour fignoler un échauffement convienne à tout le monde (ce qui convient à tout le monde, c’est de faire un échauffement, mais dans les détails…).

Cela dépend où faut se les mettre?

et si c est des litres a capsules, ça fait mal !!

Perso en salle je me fait 2/3 voies de chauffe progressives puis une voie niveau que je suis sur de sortir mais en m’employant suffisamment, ensuite une voie vraiment facile de récupération active, quelques minutes et ensuite place au projets.
Je pense que se mettre les bouteille ne sert à rien, par contre faire une voie ou il faut s’employer permet de stimuler suffisamment ton système nerveux et le préparer, l’étalonner à l’influx nécessaire pour le travail dans ton niveau max.

Une explication d’un bon échauffement en escalade. En gros que tu fasse 7a max ou 8a max il faut se chauffer dans du 5 :slight_smile:

http://2014.kinescalade.com/index.php?option=com_content&view=article&id=51&Itemid=79&lang=fr

Et si on plafonne dans le 5 ? :frowning:

[quote=« Verdon4Ever, id: 1878868, post:7, topic:172261 »]Une explication d’un bon échauffement en escalade. En gros que tu fasse 7a max ou 8a max il faut se chauffer dans du 5 :slight_smile:

http://2014.kinescalade.com/index.php?option=com_content&view=article&id=51&Itemid=79&lang=fr[/quote]
Quand Ondra fait du 9a à vue, il se chauffe dans du 8a à vue… :wink:

On se chauffe pas. C’est toujours ça de pris sur la fatigue… :wink:

Quand je suis obligé de chauffer dans du dur (pour moi …), je préfère m’arrêter avant d’avoir de vraies bouteilles :

si grosses bouteilles --> la séance sera courte, avec des capacités rési/force très limitées.
si bouteilles moyennes --> la séance ne sera pas très longue mais les capacités rési/force seront préservées (mais ne dureront pas) pour peu qu’un repos suffisant soit observé pour faire retomber les bouteilles.
Si chauffe très progressive --> la séance pourra être très longue, avec le max des capacités de rési/force.
Mais ces observations ne s’appliquent pas forcément à tout le monde.

[quote=« FMJ, id: 1878942, post:11, topic:172261 »]Quand je suis obligé de chauffer dans du dur (pour moi …), je préfère m’arrêter avant d’avoir de vraies bouteilles :

si grosses bouteilles --> la séance sera courte, avec des capacités rési/force très limitées.
si bouteilles moyennes --> la séance ne sera pas très longue mais les capacités rési/force seront préservées (mais ne dureront pas) pour peu qu’un repos suffisant soit observé pour faire retomber les bouteilles.
Si chauffe très progressive --> la séance pourra être très longue, avec le max des capacités de rési/force.
Mais ces observations ne s’appliquent pas forcément à tout le monde.[/quote]

Si, si, elles s’appliquent à tout le monde… Les filières énergétiques sont communes pour tous, seuls les seuils pour passer de l’une à l’autre varient selon les individus. Que tu sois dans le 5, le 7 ou le 9, si tu veux faire une séance d’entraînement, il faut commencer par de l’endurance basse (de l’échauffement en grimpe) avant de passer à de la résistance, voire à du lactique.

Concernant la question du sujet, la réponse est non si la séance qui suit l’échauffement n’est pas à dominante lactique ; elle est oui dans le cas contraire, avec pour limite que sur l’échauffement il ne doit y avoir qu’une incursion dans la filière lactique (à chacun de savoir comment ça se traduit physiologiquement, ça c’est plus dur…).

A noter que le seuil résistance/lactique peut se travailler de deux manières : en se poussant ou en se tirant. En se poussant par des séries de rési, en se tirant par des séances de lactique.
Ma petite expérience de grimpe me laisse penser qu’en grimpe il est plus efficace de travailler la rési que le lactique.

Ça ne répondra pas forcement à la question initiale, mais de mon expérience personnelle, me mettre les bouteilles à l’échauffe est très différent maintenant que j’ai un peu la caisse par rapport aux périodes ou je grimpais moins et irrégulièrement: dans ces derniers cas, je n’arrivais simplement pas à récupérer et ma séance était foutu, alors que maintenant, j’arrive à bien récupérer, et cela ne pénalise pas et m’est plutôt bénéfique. :slight_smile:

@Circus : Je ne comprends pas ta distinction entre rési et lactique. « Rési longue » contre « rési courte » ? Ou bien t’appelles « séance lactique » le travail en force/puissance (genre bloc, moins de 10 mouvs) ? Le dilemme « tirer ou pousser ? », je crois avoir déjà entendu pour l’amélioration de la rési : en améliorant la force / en faisant des séances rési.

Ouais tartiflette666, ma question est liée à mon passage d’une pratique occasionnelle en début d’année, à un entrainement 3/4x par semaine. Et j’ai l’impression pareillement que les petites bouteilles en début de séance ne me pénalisent plus comme avant. Au début, bras daubés et la séance était foutue.
Mais ça ne fait pas longtemps que je grimpe régulièrement et je manque d’expérience pour « sentir » et comprendre. Pour ça que je demande ici. Y’a tellement de facteurs en jeu dans la grimpe (mental, style d’une voie, faiblesse physique compensée par technique…) que c’est compliqué d’estimer la forme physique du moment (en course à pied, y’a la montre cardio et le chrono pour ça), etc. Ai-je les bras daubés parce que j’ai fait mauvaise lecture, mal utilisé les pieds ?

En plus avec des séances rapprochées, je ne sais jamais très bien ce qui est imputable à la fatigue de la séance précédente.

Peut-être aussi que j’ai l’illusion de mieux récupérer des bouteilles simplement parce que ma force (ou ma décontraction) a progressé, et que ça n’a rien à voir avec l’échauffement.

En tout cas, merci pour les points de vue. :slight_smile:

C’est effectivement une distinction difficile à percevoir car en grimpe ce n’est pas comme en CAP ou en cyclisme où tu sais bien vite si t’es au-dessus de ta VMA ou PMA :rolleyes: . Le lactique, c’est simple, c’est lorsque tes cellules musculaires dégradent plus de sucre que d’oxy. En rési courte, tu vas y arriver très vite. En rési longue, tu vas y arriver mais plus lentement. Je pense donc qu’on entend tous les deux la même chose par les expressions « rési courte » et « rési longue ». Dans ma réponse, je parlais effectivement de rési courte comme synonyme de « lactique ».

Ce que j’appelle « séance lactique », c’est une séance spécifique où tu te forces à grimper (au fur et à mesure dans du moins en moins dur) après avoir chopé les bouteilles. Le but n’est pas de faire de la rési, mais d’obliger les muscles à forcer chargés de lactates.

je confirme en termes plus empiriques ce qui est dit par Circus.

Je fais l’exemple d’une séance en falaise en optique performance.
Je constate qu’on est nombreux à faire deux voies d’échauffement bien faciles, suivie une voie de transition…
il est judicieux, dans mon expérience de se mettre « moyennement » le bouteilles dans cette troisième voie.

subtilités

-si je me trompe par défaut je peux quand meme etre relativement efficace par la suite, surtout dans des voies courtes, péchues, à la gestuelle assez « directe »…par cotre, j’aurais une montée des bouteilles brutale et pas facile à gérer lors de mon 1er essai. Parfois, si je donne vraiment tout dans ces conditions, ça me tue pour le reste de la séance.

-à l’opposé du spectre: (un peu) trop de bouteilles dans la voie de transition…pour moi ça se traduit surtout par une moindre fraicheur. Pas assez d’intensité et de rhytme. Mais pour des voies plus longues à grimper, avec une gestuelle complexe, des repos et de la « géstion », ça marche mieux que le cas précedent

-il est évidemment important de se rapprocher aussi de l’intensité du projet du jour en termes de mouvements isolés…

voilà pourquoi quand on travaille une voie, une option de « voie de transition » assez courante consiste à y faire une courte montée histoire de réviser le crux (intensité), grimper une petite section sans demander sec (bouteilles), poser les dégaines et brosser les prises… :wink: