Faire la Verte ... encordé ou pas encordé?

Posté en tant qu’invité par Julien:

L’éternel débat de savoir entre autre pour des pentes raides telles la Verte ou autres sommets de ce type si on doit etre encordé avec son compagnon ou pas. Tout ça bien sur dans le cas d’un dévissage malencontreux d’une des personne et qui a de fortes chances d’entrainer l’autre, bien sur tout dépend de plein de choses, et la personne peut tres bien stopper la glissade et je suis d’accord. Quels criteres sont à définir pour cette réponse. Je pense surtout à 2 personnes de meme niveau.

Posté en tant qu’invité par Alex:

même niveau => s’encorder sur les parties glaciaires, mixtes, ou potentiellement glacées, car alors on peut vite fait faire un relais et s’assurer

pour les parties en neige, c’est inutile, d’autant que c’est très rare de s’assurer en neige

après, c’est un feeling avec ton compagnon…

Alex

Posté en tant qu’invité par strider:

Rébuffat avait fait le Whymper en solo, à mon souvenir, quoique entouré d’un groupe de l’'ENSA…
perso je ne juge pas ceux qui grimpent en solo mais je trouve que c’est dommage car c’est plus sympa et svt plus sure d’avoir des compagnons,gnes des cordes…

Posté en tant qu’invité par Emmanuel:

Ici la question n’est pas de grimper en solo (dans le sens non accompagné) ou pas.
On fait l’hypothèse que l’on part à deux. La question est de savoir s’il faut etre relié par une corde ou non.
Pour ma part, il me semble que grimper corde tendue risque de causer 2 dévissages plutot qu’un, donc que ce n’est pas ridicule de se décorder dans les pentes très raides. Mais je n’ai pas d’expérience dans ce domaine, et je n’ai jamais fait de pente raide décordé.

Emmanuel

Posté en tant qu’invité par strider:

ah oui t’as raison, j’avais pas le premier message, précipité sur le titre de sujet! :wink:
cela dit, dans l’axe de la question, vous avouerez qu’un guide ne se décorde presque jamais même dans une pente raide de neige, c’est presque une question d’être crédible pour la sécurité…cela a du se discuter à l’ENSA, je pense, bon c’est à chacun de trouver sa réponse suivant l’éthique qu’on adopte.
perso suivant mon éthique je préfère me casser la gueule avec le,la compagnon, gne de cordée que de le,la voir tombé et de baliser très fort pour lui,elle, en haut, figé comme un con…parfois, et je parle d’une expérience concrète de ma part, c’est pas tellement mieux d’être témoin d’un accident que d’être accidenté, ça frappe fort dans les 2 cas…certes, je suis opposé à l’individualisme, mais ça me clouerait sur place de devoir ainsi redescendre tout seul comme un gros niai, mort de trouille, en sachant que la situation peut être grave, pour venir au secours d’un ami…et bon contrairement à pas mal d’idée reçu on peut arrêter une chute en pente raide en étant encordé : vu le nombre de gadin que j’ai eu, mais je ne dis pas à la Verte, bien sur!là j’en sais rien…mais je me suis apercu que c’était possible…cela dit c’est carrément difficile et faut avoir du bol, mais j’ai réussi une fois à m’immobliser ainsi que la cordée (de deux certes) en plantant le piolet en cours de chute…bon la pente n’était pas expos, assez courte,quoique bien raide je l’avoue (mais plus facile à planter!) et on serait redescendu tranquillement en toboggan! Mais c’était dans ma jeunesse alpinistique!
bref, une question d’éthique…je pense que la plupart reste encordé comme le font les guides avec leur client…peut être pour se rassurer certes…en même temps c’est rarement dans les pentes les plus impressionnantes qu’on se casse la gueule,on est alors très concentré et c’est svt lorsque c’est plus banal…la facilité est un piège en montagne, c’est svt là qu’on a le plus de difficultés…

Posté en tant qu’invité par m@th:

Je suis d’accord avec toi: « c’est possible…cela dit c’est carrément difficile et faut avoir du bol ». Sauf qu’à partir de là j’en déduis que « l’espérance du nombre d’accidentés » est plus grande en étant encordé et mon éthique préfère un mort au lieu de deux, que le tué soit mon compagnon de cordée ou moi. C’est un choix: les maths ou les sentiments!

Posté en tant qu’invité par Stéphane:

Vaste question maintes fois débattue, mais toujours intéressante ; difficile d’y donner une réponse universelle.

Pour ma part, je grimpe en général avec mon amoureuse et nous avons à peu près le même niveau. Je ne peux pas envisager de ne pas être encordés.

Au plaisir et bonnes courses.

Stéphane

Posté en tant qu’invité par Alex:

mon éthique c’est d’essayer de ne pas me vautrer…
et pour avoir fait des courses de neige raide (50°) encordés ou pas, je préfère franchement non encordé…ça permet d’aller à son rythme, de ne pas mélanger la corde dans les pieds, de faire des pauses pour aller aux toilettes (authentique : mon compagnon de cordée a mis le turbo dans Barre Noire pour aller…déposer quelque chose sur un rocher, je tairai son nom par respect ;o)

en pente raide non glaciaire, on peut avoir sur soi baudrier, broche et corde en anneaux de buste prêts à servir, mais je pense que l’encordement dans bien des cas n’est qu’une illusion

Alex

strider a écrit:

mon éthique je préfère me casser la gueule avec
le,la compagnon, gne de cordée que de le,la voir tombé et de
baliser très fort pour lui,elle, en haut, figé comme un
con…

Posté en tant qu’invité par echodesmontagnes:

J’ai le même esprit mais pour en avoir fait part dans mon club je me suis fait copieusement jetté…

Posté en tant qu’invité par Emmanuel:

J’ai également déjà retenu des chutes de mon second de cordée grace au piolet, mais le niveau de la cordée était hétérogène. Dans ces conditions il vaut mieux etre encordé. Un guide est généralement plus expérimenté que son client.

Emmanuel

Posté en tant qu’invité par jm:

mon humble avis :

si les conditions de neige sont bonnes, y a pas de raison de tomber, même en raide ; avec encordement très court, cordée homogène ou non, on divise le risque par 2, le premier doit pouvoir retenir le second (parce qu’il doit pas voler bien fort vu les conditions) ; mais le premier ne peut toujours pas tomber

si les conditions sont en glaces, on broche, on tire des longueurs, on perd du temps mais on essaie de rester en vie :wink:

En tout cas, je partage l’idée qu’en partant à deux, on s’encorde ! : le lien psychologique de la corde responsabilise et/ou sécurise une cordée, à elle de s’adapter aux conditions rencontrées

Mais les circonstances gouvernent et je ne critique aucunement ceux qui sont pour la progression « séparée »

A+

Posté en tant qu’invité par Alexis:

strider a écrit:

cela dit, dans l’axe de la question, vous avouerez qu’un guide
ne se décorde presque jamais même dans une pente raide de
neige, c’est presque une question d’être crédible pour la
sécurité…cela a du se discuter à l’ENSA, je pense, bon c’est
à chacun de trouver sa réponse suivant l’éthique qu’on adopte.

Mais, tu as encore mal lu, il ne s’agit pas d’un professionnel encadrant mais de deux amateurs. Un guide ne se decorde jamais parcequ’il n’a pas le choix ! La moindre faute de son client decorde, et c’est la prison, meme s’il fait 150kg et qu’il n’aurait pas été capable de le retenir.

Par contre deux amateurs de meme niveau, hors glacier, … Des que c’est possible, j’avoue fonctionner corde tendue avec des points entre nous, et si c’est facile ou vraiment importégeable (mais je ne vais que dans de l’improtégeable facile), je prefere être décordé parceque la corde ne sert à rien dans ce cas-la : le premier ne doit pas tomber sous peine d’emporter son compagnon. Le second etant de meme niveau a autant de chance de tomber que le premier, des lors, à quoi sert la corde ? Et puis, ca permet d’avancer chacun a son rythme. C’est ce que j’emploie sur des courses type Couturier à la Verte, Polacos directs à l’Aconcagua ou les voies normales faciles genre Olan. Il faut avouer aussi que c’est de loin le plus rapide dans les voies normales rocheuses faciles.

Alexis

Posté en tant qu’invité par gilles:

jm a écrit :
mon humble avis :

si les conditions de neige sont bonnes, y a pas de raison de tomber

ça c’est toi qui le dit …
et Bérhault ? il n’avait pas de raison de tomber aussi où il était et pourtant …

Posté en tant qu’invité par jm:

no comment

Posté en tant qu’invité par jm:

je rectifie mon message, écrit à la va-vite : on parlait d’un problème « technique » de pente « raide »:
L’ensemble des dangers objectifs propres à la haute montagne sont des élements évidemment déterminants par ailleurs : la verte et l’orientation du whimper, etc… et le Taschorn (désolé pour l’orthograf) (et tant d’autres) et ses corniches…

Posté en tant qu’invité par Alex:

l’encordement sur arête est différent, car souvent c’est protégeable (bequets) et l’exposition est importante et il y a pas mal de chances que la corde retienne l’autre. En pente neigeuse, les deux compagnons ont toutes les chances de tomber ensemble. C’est une question d’estimation du risque par chaque cordée.

Alex

gilles a écrit:

ça c’est toi qui le dit …
et Bérhault ? il n’avait pas de raison de tomber aussi où il
était et pourtant …

Posté en tant qu’invité par Mouton Saoul:

s’il faut s’encorder ou pas…

Est ce la bonne question ?

Encordés en pente raide, mettez vous des points d’assurage ? (broches, pieux, ancres, corps morts, coinceurs/pitons sur les rives ou les blocs…)

En solo, êtes vous capable de vous arrêter seul ?

Faire du solo (même à deux) en pente raide, c’est prendre un risque.

S’encorder en pente raide sans mettre de points, c’est augmenter le risque.

Normalement quand il y a du risque, on sort le matos de sécurité, et on l’utilise selon les « bonnes » pratiques… et pas seulement à moitié.

Posté en tant qu’invité par fabrice:

et tu fais comment pour monter un couloir de 600m en mettant des corps mort
sachant qu’il faut arriver en bas vers 10h… ???
avec une technique sure et le matos actuel, le whymper ne pose pas trop de problème, il n’est pas extrèmement raide.

Posté en tant qu’invité par strider:

il reste les pieux à neige pour s’assurer en neige bien sur mais c’est peu fait dans les alpes, quoique en plein essor : le problème est le temps qu’on y passe…c’est autant de temps perdu pour la descente et la transformation de la neige…donc ça dépend du contexte…je dirais aussi que dans pas mal de cas, quand c’est une pente raide dès juillet, parfois il suffit de creuser à peine pour trouver de la glace vive, la plupart du temps aisée à brocher…mais si par exemple la petite face nord de la grande casse était en bonne condition, mais je progresserais encordé court mais sans mettre de point d’assurage, ce serait trop long sur 600m de pente, et puis la descente n’est pas des plus faciles, bien au contraire…et c’est agréable d’avoir un rythme lent et régulier pour profiter à plein de cette belle course…

conclusion de ces débats : c’est à chacun de décider suivant son aisance, son ressenti, sa forme et son éthique…moi je ne juges pas les gars qui ne s’encordent pas mais je fais moi aussi ce que j’entends et me sens pas obligé de faire comme eux…

Posté en tant qu’invité par Alex:

Mouton Saoul a écrit:

Normalement quand il y a du risque, on sort le matos de
sécurité, et on l’utilise selon les « bonnes » pratiques… et
pas seulement à moitié.

malheureusement tes remarques ne veulent pas dire grand’chose…
en course de neige, bien souvent ce qui fait la sécurité d’une cordée, c’est sa rapidité et son adaptabilité à la course (faire des passages encordés ou décordés, manip diverses, etc.) et ça ne peut pas se résumer à des mots banals comme les tiens

faire de la pente raide, en soi, c’est dangereux…

faire la face nord des Courtes en 3h décordés sur 80% du parcours ou en 6h encordés sur 100% du parcours, qui a pris le plus de risques ? quasiment personne n’assure sur pieu en pente raide…

« Faire du solo (même à deux) » c’est très joli, presque J2LH-esque comme expression

Tu mélanges risque, danger, etc. Le risque c’est un danger potentiel : risque de chute => on s’assure si on peut ; risque de chutes de pierre ou de coulées => on choisit une heure matinale et on tâche de respecter un horaire

Le thème principal du post était de savoir s’il vaut mieux s’encorder quand la cordée est homogène et quand on ne met pas de points d’assurage (cas du couloir en neige improtégeable). La réponse est assez souvent non.