Explosion du bivouac ?

Donner une définition exacte des deux formes de pratiques revient à lister une somme considérable de cas particuliers, sujets chacun à débats. Dormir à la belle étoile à 2 m de sa voiture ou dormir dans un igloo équipé et tout confort après 3 jours d’approche au fin fond de la Laponie !

A partir du moment où les espaces naturels dans notre pays appartiennent majoritairement à des propriétaires privés, il est assez facile de comprendre que lorsqu’on n’est pas chez soi, on n’y est pas forcément le bienvenu, surtout si on prétend s’exonérer de quelques règles minimales de savoir-vivre. Quant aux Réserves Naturels ou Parc Nationaux (plus encore pour la Réserve Intégrale du Lauvitel), les administrations qui en ont la charge édictent des règles d’usage qu’ils font respecter avec leurs gardes qui sont OPJ.

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Apparemment cela peut même devenir chaud, n’étant pas abonné je ne peux pas lire tout l’article.

Quand j’ai vu le titre de ce fil j’ai tout de suite pensé à
https://forum.camptocamp.org/t/putain-je-crois-que-j-ai-fait-une-connerie/59015

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Ça c’est dans tes rêves …
Dans la réalité, il y a des individus qui se moquent de la nature, des règles et du savoir-vivre. Quant aux gardes, avec leur nombre limité, ils ne peuvent pas être partout.

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N’étant pas un perdreau de l’année, j’ai passé l’âge de rêver à ce que tout le monde ait un comportement idyllique, et je ne suis pas moi-même exempt de tout reproches. Mais d’une façon générale, je constate que ça se passe plutôt bien. Et malgré le nombre effectivement très limité de gardes, que quelques gros porcs irréductibles (il y en a un peu dans tous les domaines) se fassent gauler de temps en temps, ça participe à une forme d’éducation ou peut-être de prise de conscience pour les autres.

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Avec plus ou moins de talent, tout le monde y va de son blog redondant, de ses vidéos, de sa chaîne YouTube, de son site pour nous « partager » son « expertise », ses « découvertes », ses « coups de coeur », ses « méthodes » (ultramachin, bushcraft, etc)…avec internet, difficile d’endiguer un phénomène qui fait boule de neige…ou tache d’huile. Le bivouac n’échappe pas à la règle.

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Pour ma part, ou à l’inverse, je verrais tout ce que dépeignent les réseaux sociaux comme étant non pas la cause de l’explosion du bivouac, mais plutôt comme résultant d’une modification des comportements dans une société au mode de vie de plus en plus oppressants :

  • une désillusion quant aux promesse d’un certain bonheur par le confort et la consommation
  • une expérience de perte imminente de libertés individuelles
  • une recherche d’identité dans une foule à laquelle de plus en plus d’individus tentent d’échapper ou de s’en prémunir.

Car le bivouac, pour autant que l’on y ait goûté, procure quelques avantages objectifs dont chacun souhaiterait témoigner.
Pour en citer quelques-uns :

  • laisser au plus vite la semaine derrière soi,
  • être à pied d’œuvre et dégrever la journée de pratique du trajet « aller »
  • partager l’ambiance d’une nuit « à la belle » avec enfants, amis, rencontres
  • se mettre dans l’ambiance du lendemain (acclimatation aussi)
  • s’avancer sur un parcours ou encore en équilibrer les étapes
  • devancer les autres groupes ou cordées,
  • éviter les refuges bondés et les ronfleurs :wink:

Il est certain que l’augmentation du nombre va poser des questions comme dit plus haut ; des règlementations en sont la preuves ; il appartient à la Société d’accompagner la pratique par de la formation, d’encourager un certain civisme, et de faire accepter des restrictions pour certains sites sensibles.

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Peine perdue.

  • Civisme : c’est un gros mot qui cache une atteinte aux libertés individuelles dans une société où de plus en plus de gens « consomment » la montagne;
  • restrictions : le bivouac est interdit dans les Calanques toute l’année. Il m’arrive très souvent d’être du côté du col de la Candelle vers 7h (ce sera le cas demain !) et de croiser sur le GR des randonneurs seuls ou en binôme avec de gros sacs (trek sur le GR…) dont j’imagine le contenu, parfois le duvet pend derrière le sac ! J’ai même vu un individu avec un fagot de bois sous le rabat du sac…alors qu’il est spécifié à chaque entrée du Parc qu’il est interdit de faire du feu, de bivouaquer…en plein parc, on trouve également des constructions très sommaires en pierres pour se protéger du vent (sentier vert du Devenson, Cap-Gros, etc)…
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bin oui, c’est ce qu’il dit

Non, selon lui, la perte de libertés résulte du mode de vie oppressant et ses conséquences. Selon moi, c’est la notion de civisme et ses contraintes qui sont à l’origine du sentiment de perte de libertés.

Il aurait été honnête de me citer intégralement et non pas partiellement en éludant le mot civisme.

bah non, c’est contraignant. Je suis libre, moi. :innocent:

Ton comportement est la preuve irréfutable que le civisme devient une contrainte inacceptable. Merci d’apporter de l’eau à mon moulin !

Ça veut dire quoi « consommer la montagne »? Car c’est un terme que j’ai souvent entendu sans vraiment comprendre de quoi il s’agit. C’est quoi la différence entre le randonneur/grimpeur/alpiniste/skieur (de rando) qui consomme la montagne et celui qui fait de la montagne?

J’ai même entendu un ami avec lequel je partais grimper dire qu’il préférait acheter le topo au lieu de se fier au topo C2C, car il estimait que camptocamp ça relevait une approche consumériste à la montagne. L’ironie étant qui c’est lui qui à fini par consommer (un livre) alors que moi j’ai consommé que qq milliwatt heures d’électricité en téléchargent la page.

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mais c’est évident, la différence c’est le civisme :wink:

Pour faire court, « consommer la montagne », c’est s’affranchir des contraintes qui régentent toute activité humaine. Pour la montagne (terme générique), c’est s’accorder le droit unilatéralement de diffuser de la musique sans se soucier des autres ou de la faune, de ne pas descendre ses déchets, laisser un refuge sale parce que d’autres le feront à leur place et plus généralement de ne pas prendre conscience des conséquences néfastes de nos actes. Les exemples sont sans fin : utiliser l’hélico pour faire du freeride, jeter ses kleenex sur le sentier, approche en 4x4…

C’est une question d’éducation, d’empathie, etc…les gens qui consomment restent hermétiques à toute forme de civisme…

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Mais on peut tout de même traverser le parc des Calanques avec son matériel si on bivouaque seulement après ?

Bernard

Alors pas forcément : il peut s’agir d’une forme de respect pour ce qui nous a fourni l’occasion du loisir (environnement par ex.) comme de ceux qui y vivent ou des suivants. Je l’entends plus dans ce sens.
A contrario il s’agirait d’une règle sociale imposée pour une raison bien précise et là je te rejoins.

PS. il est vrai que le mot civisme a été quelque peu galvaudé ces dernières années, ayant servi d’argument propagandiste ! Le civisme ne s’impose pas, il est le produit d’une empathie envers les autres et une manière d’exprimer son propre besoin de comportement réciproque :wink:

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Tout à fait !
Mais quand on débarque à 7h au col de la Candelle en venant de Cassis (sens E-W), ça nécessite au minimum, et avec un sac lourd, 2 heures 30 de marche donc un départ de nuit à 5h depuis Cassis…mon hypothèse penche pour un bivouac entre Cassis et le col de la Candelle.
On m’a même demandé parfois, au col de la Candelle, où se ravitailler en eau !..

Oui, je comprends que ça énerve, ça prouve le manque de préparation de ceux qui font de telles demandes.
J’y suis passé il y a quelques jours, j’ai visité la citerne aux ruines du refuge Félix Roche, mais j’avais bien assez d’eau pour ne pas être décontenancé face à cette citerne complètement à sec.

Bernard

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…ainsi qu’en réponse à :

Robertin

3 h

Pour ma part, ou à l’inverse, je verrais tout ce que dépeignent les réseaux sociaux comme étant non pas la cause de l’explosion du bivouac, mais plutôt comme résultant d’une modification des comportements dans une société au mode de vie de plus en plus oppressants :

  • une désillusion quant aux promesse d’un certain bonheur par le confort et la consommation
  • une expérience de perte imminente de libertés individuelles
  • une recherche d’identité dans une foule à laquelle de plus en plus d’individus tentent d’échapper ou de s’en prémunir.

Car le bivouac, pour autant que l’on y ait goûté, procure quelques avantages objectifs dont chacun souhaiterait témoigner.
Pour en citer quelques-uns :

  • laisser au plus vite la semaine derrière soi,
  • être à pied d’œuvre et dégrever la journée de pratique du trajet « aller »
  • partager l’ambiance d’une nuit « à la belle » avec enfants, amis, rencontres
  • se mettre dans l’ambiance du lendemain (acclimatation aussi)
  • s’avancer sur un parcours ou encore en équilibrer les étapes
  • devancer les autres groupes ou cordées,
  • éviter les refuges bondés et les ronfleurs :wink:

Il est certain que l’augmentation du nombre va poser des questions comme dit plus haut ; des règlementations en sont la preuves ; il appartient à la Société d’accompagner la pratique par de la formation, d’encourager un certain civisme, et de faire accepter des restrictions pour certains sites sensibles.

Tout à fait. Selon moi nul besoin d’invoquer les « influenceurs » cités tout en haut du fil en premier message. La société nous impose presque d’être chacun influenceur désormais.
D’autre part, il y a le sujet de la disponibilité du matos qui est bien supérieure : le light confort est désormais accessible à décathlon, les gammes sont désormais extrêmement étoffées et spécialisées. La « recette » pour un bon bivouac est toujours plus facile à trouver : il suffit de se rendre au rayon bivouac de décat, avant, il fallait parcourir plusieurs magasins de camping, de quincaillerie etc.

Cette disponibilité accrue du matos entraine aussi une inflation : c’est plus facile de s’équiper, mais il « faut » s’équiper plus. Le jetboil ultraspécialisé, le coussin gonflable au lieu du pull roulé en boule etc.

En bout de chaîne, il y a le van et sa « van-life » : j’étais il y a deux semaines au camping de Cassis et j’ai été assez choqué de voir qu’il n’ avait quasiment aucune tente, mais que des vans.

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