Excellent docu TV sur la tragédie des Vignettes d'avril 2018

Pas vu le reportage, je ne me base que sur tes rmqs.

Pour la discussion avec le guide, ca me semble une évidence ds le cadre d’une formation. Mais ds une situation critique, le guide décide : c’est son rôle. Et la tempête ne se prête pas à une discussion.

Pour l’orientation, j’avais lu qu’un smartphone sorti d’un vêtement ds une tempête passe du chaud au froid, et peut givrer. Du coup il devient peu lisible, ou l’écran tactile ne fonctionne plus. Un vrai GPS sera plus fiable car fonctionne avec des boutons, une carte si elle ne s’envole pas ne tombera pas en panne (mais nécessite des compétences et de l’entrainement pour être utilisée, surtout en situation critique !). Il faut noter qu’un GPS n’est pas fiable à 100% en montagne, sa précision est fonction du nombre de satellite qu’il peut capter. Ds certains cas, il peut y avoir temporairement plusieurs 100ne de m d’écart.

Pour le reste, d’accord avec toi : 10, c’est bcp : moins rapide, + de risque de coup de pompe de l’un ou l’autre.
Et pour la discussion entre leader, d’accord avec toi aussi en temps normal : on va jusqu’à tel point et on discute, ca évite les biais psychologiques. Mais au final c’est le leader du jour qui décide (et assume !)

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En conclusion de l’article de la journaliste amėricaine qui a enquěté sur cette tragédie, il est dit que les guides amėricains sont plus dans la communication et le partage des infos avec leurs clients que les guides europėens et mieux équipés pour faire face aux imprėvus car habitués à ne pas compter sur les refuges.

Bon, pour les français, il semble quand meme clair qu’ils étaient perdu aussi : ils n’étaient pas d’accord avec la direction du guide, mais rien de dit qu’ils avaient eux la bonne direction. La carte et la boussole ne servent pas a grand chose si tu ne sais pas ou tu es et que tu ne voies rien. Si ils se sont retrouvés avec le groupe 1h-1h30 après l’arrivée sur le plateau, c’est qu’ils se sont planté aussi pendant tout ce temps la et donc qu’il ne savaient pas très bien ou ils étaient. D’ailleurs ils se sont probablement retrouvés parce que chaque groupe entendait ou voyait vaguement les autres et pensait probablement que l’autre groupe pourrait les aider.

Pour ce qui est des errements du guide, il faut quand meme se rendre compte que le plateau la haut est très paumatoire (ca monte et ca descend de tous les cotés), et que pour être vraiment sur d’être en erreur meme avec le gps, il faut se planter un peu. Probablement qu’avec son telephone, il n’avait pas la precision nécessaire pour être sur de lui. En gros, son telephone lui dit quelque chose, son instinct une autre, et de temps en temps ses skis confirment le telephone, a d’autre moment son instinct. Paumé quoi.

Enfin, pour dédouaner encore un peu le guide (qui est quand meme pour moi le responsable du drame), le guide americain, c’est steve house (piolet d’or 2006). Et meme si il s’en sort bien, qu’il avait très bien préparé le coup, et qu’il a prévenu son groupe qu’ils prenaient l’option « aventure », sa decision d’y aller avec des clients est très discutable. Il n’est d’ailleurs pas impossible que si Steve House avait décidé de renoncer assez tot, tout le monde aurait renoncé. De meme, il ne pouvait pas ne pas avoir de doute sur le fait qu’il reste quelqu’un dehors car il savait qu’il était suivi. Comme d’hab il y a beaucoup de nuances de gris, pas seulement des noirs et des blancs.

Bonjour.
D’après le documentaire, même si les deux groupes (celui de Steve House et celui du guide italien) ont dû partir à peu près en même temps, le groupe du guide italien a pris beaucoup de retard dès le début et au moment où celui de Steve House était au sommet, le groupe du guide italien attaquait le mur de la serpentine. Steve House pouvait donc raisonnablement penser que ce groupe avait fait demi-tour au vu des conditions météo qui s’étaient déjà largement dégradées (et tous savaient que cela allait empirer).

D’autant plus qu’à l’origine, le groupe du guide italien devait aller au refuge Nacamuli. D’ailleurs, je n’ai pas exactement compris quand le guide italien a changé d’avis et décidé d’aller aux Vignettes: avant de quitter la cabane des Dix, au mur de la Serpentine, encore plus tard? (Ce qui pourrait peut-être expliquer ses errances sur le plateau: ils ne sont arrivés au sommet que vers 19h si j’ai bien compris). Comme il ne communiquait pas beaucoup avec ses clients, ce n’est pas forcément évident à savoir puisqu’il n’a pas survécu.

P’tit’ étoile.

C’est vrai mais quand tu regardes la trace reconstituée du groupe, ils semblent qu’ils ont progressé pendant plus d’une heure à 90° de la route, ça interpelle quand même…
Maintenant je ne connais pas ce plateau et j’ai quelques petites expériences de navigation laborieuse (au GPS) sans visi…
Reste que l’erreur majeure pour les deux groupes c’est de ne pas avoir renoncé .

Pas si simple, le guide italien ne savait pas en partant à quel refuge il allait, comment Steve House aurait pu savoir si il n’avait pas changé de plan ou simplement fait demi-tour ? Entre se demander si il ne pourrait pas y avoir un groupe derrière et être sûr qu’il y avait un groupe en difficulté et surtout avoir, dans ce cas, une idée de là où ils pourraient être… Ca aurait été totalement absurde pour lui de repartir à l’aveugle dans le très mauvais temps.

Je ne dit pas qu’il aurait pu savoir. Je dis juste qu’il a probablement eu un doute. Peut-être que si il avait été chez lui il aurait essaye de discuter avec les gardiens (ce qu’il a peut-être fait aux Vignettes d’ailleurs). Évidemment qu’il n’allait pas ressortir en hero juste au cas ou.

+1.
Dans le mauvais temps, il n’y a pas de « petite montagne », on peut mourir de froid n’import où, et le GPS n’est qu’un outil, pas une assurance tous risques.
Qui plus est à ces altitudes.
Qui plus est avec des clients…

On ne sait pas exactement quand les deux groupes se sont rencontrés mais les français étaient probablement en route depuis un moment quand ils se sont rejoint. On ne sait pas non plus si quelqu’un avait raison sur la direction a prendre. Le plus probable étant qu’ils étaient tous en erreur.

Le soucis dans tous les cas c’est que depuis le haut de la serpentine, la trace normale n’est pas vraiment directe : tu fais un arc de cercle pour éviter les crevasses. Sans visibilité, ce n’est pas déconnant du coup de partir droit au sud puis de faire 90 degré vers l’est jusqu’à buter dans la pente et refaire 90 vers le nord pour rejoindre le pigne.

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D’après un des membres du groupe, il semble que le guide italien ne voulait pas renoncer et perdre une journėe car il avait autre chose de prévu en Sardaigne tout de suite aprės et il ne devait pas perdre de jours.

Leur trace en rouge

Bref, il semble qu’on ne sait pas grand chose…

Oui, j’ai bien vu. Ce que le guide pensait peut-être faire :
image

Pour moi, dans cette triste histoire, la faute la plus grave du guide, c’est de ne pas avoir réussi à organiser un bivouac abrité du vent. C’est cette faute qui entraine la mort des participants.

Malheureusement à ce moment la, le guide est cramé.

Je pense qu’ils étaient déjà en déroute totale à ce moment là. D’ailleurs les français disent que si la météo ne s’était pas arrangée dès le matin, ils seraient probablement morts aussi.
Pour moi la plus grosse erreur c’est de ne pas avoir renoncé (compte tenu du groupe et de la météo)

Surtout quand tu entends le témoignage de l’américain qui dit que c’était déjà bien chaud pour eux alors qu’l avait fait une préparation tip-top, qu’ils étaient en plus petit groupe avec deux guides de haut vol et qu’ils ont fait une navigation nickel.

Ca restera de la spéculation… Vu la topographie du col du Brenay, en cas de « whiteout » (comme ça semblait être le cas), il est très difficile (impossible ?) de naviguer sans boussole et gps. J’ai testé ça en Laponie suédoise sur un lac enneigé avec moins de 2m de visibilité et des chutes de neige: la seule solution pour ne pas se planter était de marcher à la boussole en corrigeant de temps en temps la direction. Sans ça, au bout de 5 minutes a déjà lourdement dévié par rapport au cap voulu.

On en sait a mon avis suffisamment pour savoir que le guide est fautif, que les français étaient aussi dans la panade, que le groupe de Steve House a passe un sale moment et a eu un peu de chance.

Oui tout a fait. J’essaye juste de montrer que ce n’était pas forcement un irresponsable incompetent et que beaucoup auraient pu faire les memes erreurs pour trouver la parade le jour ou ca m’arrive.

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C’est en effet la première erreur qui conduit au drame, mais il y avait encore la possibilité de sauver la situation in-extremis en organisant un bivouac lorsqu’il était encore temps. (C’est ce qu’ont fait les Francais.)

Après évidemment un petit coup de chance est encore nécessaire: amélioration de la météo le matin, il ne faut pas que la tempête dure 3 jours.

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+1
Ds le mauvais temps, le GPS est un outil formidable, mais pour progresser, rien ne vaut boussole et alti.
Une fois que le GPS a indiqué où on était, que ca nous semble cohérent, on se fixe un cap, une altitude limite, et on avance !!!
ou alors on décide de bivouaquer…

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Sur le moment il s’est avéré utile de corriger/contrôler le cap de temps en temps en reprenant un point gps. Mais ce que j’ai retiré de cette expérience c’est que le gps (avec fond de carte) et la boussole sont indispensables, et que depuis j’enregistre aussi une trace (approximative) du parcours prévu pour simplifier la tâche…
Le reportage et le temps passé à errer sur le col du Brenay par le groupe m’a conforté sur ce point. Il est possible qu’ils n’aient pas pu arriver aux Vignettes même avec GPS et tout, mais 6h passées à tourner en rond à plus de 3600m ça doit user sévère.