Évaluation du risque d'avalanche et facteur humain

Un très intéressant article dans le numéro de février des Alpes (revue du Club Alpin Suisse) sur ce sujet, qui a déjà fait débat sur ce forum…
Une citation à méditer: « La faculté de réfléchir à son propre comportement reste fortement liée aux traits intimes de la personnalité. » (Jan Mersch, psychologue et guide de montagne), encore plus si on la met en perspective avec les observations de Ian McCammon, expert américain en matière d’avalanches, qui a montré que plus de 73% des 700 accidents qu’il a étudiés « s’étaient produits dans des situations où les victimes auraient dû reconnaître des signes de danger, mais les auraient négligés malgré leurs connaissances théoriques », ce qui l’a amené à étudier comment les randonneurs prennent leurs décisions.
Ceci confirme une fois de plus l’inévitable intrication de la pensée rationnelle ET de la logique émotionnelle, que seuls les cartésiens purs et durs nient encore… :wink:

Posté en tant qu’invité par Carduelis carduelis:

on enfonce les portes ouvertes.

Et si j’ai bonne mémoire, régulièrement dans les stats annuelles du CAS, ce sont les randonneurs en tête de liste d’accidents.

L’ Anena met en ce moment en place des formations sur les risques d’avalanche qui sont essentiellement orientées
vers le facteur humain et la prise de décision en groupe . Je crois que j’ai vu un article sur C2C il y’a quelques semaines.
J’ai moi même assisté à une de ces formation .C’est plus ou moins en test je crois!!
Et c’est vrai que ds la plupart des cas , les personnes victime d’une avalanche sont souvent stupéfaites par les décisions souvent stupides qui ont été prises .
C’est un aspect qui risque d’être de plus en plus développé dans les formations des années à venir.

Et est ce qu’il a compté le nombre de sorties sans incident où les randonneurs avaient pourtant identifié des signes de danger ?

Peut-être, mais beaucoup les referment…

En effet; mais ce qui vaut pour eux vaut pour tous…

[quote=« yosedolo, id: 990664, post:4, topic:96531 »]L’ Anena met en ce moment en place des formations sur les risques d’avalanche qui sont essentiellement orientées
vers le facteur humain et la prise de décision en groupe .[/quote]
Bonne nouvelle!

Pour ce qui concerne le risque d’avalanche il serait temps qu’on supprime le facteur humain des méthodes qui nous permettent de faire un choix d’itinéraire et de prendre des décisions sur le terrain, ça peut sembler paradoxal mais ce serait la meilleure façon de le prendre en compte. Il faut arrêter de croire que certains ont une niveau pour passer là où d’autres se planteraient, la marge est trop infime ; et pour ce qui concerne l’équipement on part bien équipé et c’est tout. Faisons un bilan objectif de la situation basé sur les infos du BRA, de la carte, et des observations sur le terrain et arrêtons de jouer aux dés avec des considérations subjectives.

Tu as raison. J’avais fait une remarque dans le même sens au moment de la sortie de l’article de McCammon.
Pour le reste, si je me souviens bien, il y avait déjà eu une discussion à ce sujet. Il convient de séparer les choses:
1/ Evaluation du risque.
2/ Le risque étant évalué, prise de décision. Il est évident que là, on est en plein dans le facteur humain.

Je me permets de faire remarquer que ce sujet est un appeau à J2LH.

Posté en tant qu’invité par invitée:

[quote=« Francois, id: 990745, post:8, topic:96531 »]

Tu as raison. J’avais fait une remarque dans le même sens au moment de la sortie de l’article de McCammon.
Pour le reste, si je me souviens bien, il y avait déjà eu une discussion à ce sujet. Il convient de séparer les choses:
1/ Evaluation du risque.
2/ Le risque étant évalué, prise de décision. Il est évident que là, on est en plein dans le facteur humain.

Je me permets de faire remarquer que ce sujet est un appeau à J2LH.[/quote]

illustration:
samedi la Tournette , on trace devant ,tout en poudre ,magnifique , la dernière traversée , le traceur passe , ça craint un peu , qd le deuxième part je crie gentiment : il faudrait peut être s’ espacer !
on le fait , personne n 'osait le dire , le pote qui trace me remercie au sommet
dimanche Gd Pic , on trace , dernière traversée au soleil ap le col des Aiguillons , je ne le sens pas; ça hésite puis ça y va , moi je dis au pote : non je redesends, réponse : t’as raison ça doit rester un plaisir , et on décide de se faire une tarte aux myrtilles en terrasse
on reviendra!!!
facteur humain …

Et la tarte, elle était comment? C’est facteur humain dépendant aussi?

[quote=« Francois, id: 990745, post:8, topic:96531 »]Il convient de séparer les choses:
1/ Evaluation du risque.
2/ Le risque étant évalué, prise de décision. Il est évident que là, on est en plein dans le facteur humain.[/quote]
Si par ça tu veux dire que l’évaluation du risque doit se faire sur des critères objectifs tu vas dans mon sens.

Coin ! Coin ! Coin ! :stuck_out_tongue:

Posté en tant qu’invité par invitée:

[quote=« David_, id: 990790, post:10, topic:96531 »]

Et la tarte, elle était comment? C’est facteur humain dépendant aussi?[/quote]
allez,honnêtement , j 'ai vu mieux mais la chaise longue au soleil ,super !

Le lien est dans cet article, avec plein d’autres articles intéressants…
Je profite donc de faire de la pub pour « mon article c2c » :smiley:

[quote=« baghirati, id: 990669, post:5, topic:96531 »]

Et est ce qu’il a compté le nombre de sorties sans incident où les randonneurs avaient pourtant identifié des signes de danger ?[/quote]
Et oui souvent, très souvent ça passe …
Mais quand ça casse :frowning: :frowning: :frowning: :mad:

La plupart des plaques qui emportent des gens sont déclenchées par elle même ou éventuellement un autre randonneur pas loin. Peut importe le bulletin, la carte etc si tu es pas là la plaque part pas!!! point!!

Si une plaque part toute seule au milieu de nulle part ou il n’y a personne: peu importe le bulletin, elle est partie mais n’a emportée personne. On en a rien à faire!!!

Il me semble que dans le tas il y a bien un facteur humain. Non? L’homme est bien un facteur qui rentre soit dans la cause soit dans la conséquence d’une avalanche.
Donc il entre en ligne de compte dans l’évaluation du risque. Le tout est de se poser la bonne question.

Est ce que 10 personnes à 1 m les une des autres dans cette pentes sont à leur place. Est ce que ces trois débutants sont à leur place dans une pente « raide » ou il faut faire un conversion tout les 5m. Peut être que oui oui peut être que non.

Mais on a bien un facteur humain, qui doit être pris en compte lors de la préparation de la course et lors de la course elle même

C’est bien là le problème !
Ce sont les considérations subjectives et intimes qui permettent malheureusement de jouer aux dés !!! :frowning:

Et aussi dans les prévisions météo et du risque… etc…

Posté en tant qu’invité par invitée:

[quote=« David_, id: 991031, post:17, topic:96531 »]

Et aussi dans les prévisions météo et du risque… etc…[/quote]

apprendre à renoncer et s 'adapter aux conditions trouvées , sensation que parfois les plus expériemtés n 'ont plus conscience du danger , sans compter l 'influence du GPS , on sort meme s 'il fait mauvais temps

Posté en tant qu’invité par Matt:

:smiley: on aurait pu faire un pari sur le temps de réponse de l’intéressé…

Son point de vue peut être en théorie séduisant : avoir une réponse « objective » sur la décision du choix de course qui fera abstraction du facteur humain et une réponse type « vert j’y vais, rouge je n’y vais pas ».
En pratique je pense que c’est un leurre et que la décision sera toujours subjective, même lors de la préparation. Si on prend l’exemple souvent cité de l’avaluator canadien : tu as une palette de couleurs en fonction du niveau de risque estimé par le système. Comme il probable que les choix difficiles seront souvent dans la zone jaune comprise entre le rouge et le vert, c’est le facteur humain qui décidera si tu acceptes d’aller titiller le rouge ou si tu ne reste que dans le vert bien net.
En plus je trouve que cette méthode « à lecture directe » t’incite à moins réfléchir qu’une grille ouverte, du type de celle du SNGM et ton analyse sera moins bonne une fois sur le terrain (tu ne saura pas en détail pourquoi c’est vert ou pas)

Autre principe « J2HL-ien » sur lequel je ne suis pas d’accord : le niveau des participants ne doit pas influer sur le choix d’y aller ou pas.
En pratique si tu encadres un groupe de débutants, tu va d’une part être très occupé à gérer les problèmes des uns et des autres et c’est autant de temps et d’attention que tu auras en moins pour analyser la situation nivo sur le terrain. Tu risques aussi de ne pas avoir d’aide de leur part pour contribuer à cette analyse, tu sera seul à décider.
Enfin et surtout il est stupide de prendre des risques avec un groupe dont l’objectif sera plus l’apprentissage et la découverte que le « grand ski ».

A contrario quand tu va partir avec deux ou trois copains autonomes, ayant de bonnes connaissances et de l’expérience, ton objectif de sortie ne sera certainement pas le même et le niveau de risque acceptable par le groupe sera, à tort ou à raison plus élevé. En tous cas les participants sauront, contrairement aux débutants, dans quoi ils mettent les pieds.
Tout le monde sera concentré sur l’analyse de la situation sur le terrain et pourra détecter des signes d’alertes et dire « je le sens pas » en connaissance de cause. Le niveau à ski permettra aussi de s’échapper plus facilement d’une zone détectée à risque.
Bien sûr dans ce type de groupe il y a un risque de s’auto-convaincre que tout va bien alors que tout le monde sent bien que ça ne va pas… il faut s’assurer de ne pas tomber dans ce travers.

Voilà pourquoi je pense que le facteur humain, qu’on le veuille ou non, fait partie intégrante de la décision d’y aller ou pas.

Posté en tant qu’invité par Plakavent:

ça laisse penser que tu es pour interdire la montagne les jours de mauvais temps…

Moi j’aime bien le mauvais temps en montagne. On est obligé de travailler, d’aiguiser ses sens… et puis, sentir les éléments, c’est pas rien! En plus, c’est les rares instants de vrai bonheur où se sent vraiment seul!