Étude haute montagne

Posté en tant qu’invité par élémiah:

Bonjour à tous, je suis étudiante et j’effectue un travail sur la haute montagne, et la perception des risques par ceux qui la pratique . Pour mener à bien mon étude j’ai besoin de constituer des scénarios d’incidents ou d’accidents qui soient réalistes et correspondent à ce qui peut se produire le plus souvent lors de courses. Les incidents ayant pu être évités sont tout aussi intéressants!!

Ce serait super sympa si certain d’entre vous pouvaient m’aider! J’ai lu des choses sur le sujet mais rien ne vaut l’avis des personnes de terrain… professionnels ou non .
Il suffirait de me raconter quelques scénarios plausibles
(pas de noms de personnes pour respecter l’anonymat si ce sont de vrais incidents ou accidents). Si vous voulez avoir plus d’infos laissez moi un message…

Je vous remercie beaucoup pour vos témoignages ou simplement vos idées pour que je puisse préparer un récit le plus juste possible…

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Raph:

avec plaisir. Tu veux quoi, des idees de situations pas marrantes, et comment on a reagi ?

Posté en tant qu’invité par Pat:

bs El,moi je commence!!!
ont peu en rire maintenant!
on rigole mais on se moque pas.

C vrai en plus.Je vais essay de m’appliquer.
L’été il y a le sentier balisé qui mène aux crêtes,mais l’hiver tu peux regarder sur le topo aucune sortie raquette n’est conseillée!!!

Donc ,c’est par un beau dimanche d’hiver et un ciel bleu du Vercors!il y a deux hivers de ça,pas mal de neige.
Que je chausse mes raquettes pour me rendre au Pic St Michel.
Je pars par la voie classique,les Allières à Lans en Vercors.

Et me voilà partie seule,je monte tranquillement,c tellement beau,je me lasse pas d’admirer le paysage.
Pas trop de monde à la montée, bon sentier en forêt.
Donc,on arrive vite à la partie découverte au pied du Pic avant la montée un peu raide mais qui se fait bien!
plus ont monte,et plus le chemin tracé se rétrécie!
et comme on arrive à l’heure du déjeuner,il y a un peu de monde qui commence à venir de partout!
et il fait tellement chaud.
Donc je décide de continuer mon chemin,assez étroit et on ne peut pas faire autrement que de l’empreinter,c désertique là haut!!
je suis pratiquement arrivée au pic!!
moi assez prudente,je suis tjs coté amont par prudence et imprudence des autres.
Et tu va voir ça ne loupe pas!!
je suis seule à la montée maintenant,les hommes prudents restent avec leurs femmes qui n’ont pas trop l’habitude de faire de la raquette!
Mais bien évidemment,y a toujours des C…
qui se croivent plus forts…
A un moment,je croise un couple qui descend,moi coté amont,je ralentis car voyant la bonne f pas sur d’elle,je la laisse passer!..son mari devant,comme le pti cheval blanc!
Et que voilà,mon pied coté aval se mets à partir dans la pente…
roulé boulé…et que me voilà partie faire des roulades ou je dirais des tonneaux…
ouf!!pas de rochers…pas d’arbres…
J’ai toujours mes batons en sorties,donc j’essai de les garder bien en mains,à m’en casser la main!!..
la neige est trés dure,donc j’attends que ça s’arrête…c long…
je ne sais pas combien de mns sont écoulées…
Et par miracles,j’arrive à bloquer mes raquettes à la verticales et là je stoppe radicalement!!!..ah!déja arrivé…
TOUJOURS les batons en main,je me demande si y a rien de cassé,euh non!
bon,comme je fais un peu d’alpi,je me mets à remonter comme en crampons…
Et en levant les yeux là haut,c à dire d’ou je venais,je vois ces deux cons qui attendaient comme des cons…
Et là,comme deux cons c le cas de le dire!!
j’avais tellement de haine,arrivé sur le chemin,je suis repartie,et même pas un mot de leurs parts,je t’assure,ils avaient l’accent du sud,des sudistes!!de M…une bonne f qui n’a jamais mis les pieds en montagne…garanti…
ET moi comme un C aussi je suis redescendu de ma super balade…
Et le lendemain…que de courbatures…mais rien de grave…je peux dire que j’ai eu la chance de ma vie…
Donc la leçon,d’une part ne plus aller ds des coins à touristes,pas le wek en tt cas!
et qd y a du monde qq part,je fais demi tour désormais!ral le bol de ces C…qui nous mettent en danger.Si j’avais été seul sur le chemin,j’en suis sur que cela ne ce serait pas produit…
Voilà une belle leçon…
je connais bien ces popul,j’y ai vécu 20ans,je me permets de dire ça…

Posté en tant qu’invité par élémiah:

Super une réponse! merci Raph…
oui voilà tu as compris … genre une ou plusieurs situations galères qui aurait pu mal tourner (ou qui a mal tourné) , et ton analyse perso … pourquoi c’est arrivé par exemple … en précisant le contexte…

Si j’ai plusieurs personnes qui me répondent, avec différents points de vue, différents incidents ça me donnera matière à créer un scénario fictif ( mais réaliste) pour mener mon étude par la suite… :slight_smile: :slight_smile: :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par élémiah:

Merci Pat pour ton récit … c’est super de se lancer !
J’espère que beaucoup d’autres récits suivront ça me donnera une vision la plus réaliste possible de ce qui se passe sur « le terrain » .

Posté en tant qu’invité par Pat:

Ah!on le avait déja!!!
le mahleur des uns…
a qui le tour???!!
je trouve que par rapport au bon nombre de pratiquants montagne tt confondu,ya a pas tt d’accidents que ça!!
et toi es tu pratiq???elém…
C quoi ton étude???
Tu es étudiant?

Posté en tant qu’invité par Hugues:

Le mieux est sans doute de consulter les sorties:

http://alpinisme.camptocamp.com/guide/s/

Tu trouveras dans certaines des commentaires qui peuvent t’intéresser.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par élémiah:

Merci pour le tuyau, Hugues … je vais consulter ton lien …
J’ai lu aussi des discussions sur le forum qui m’apprennent beaucoup sur le sujet …
en tous cas c’est sympa …

Posté en tant qu’invité par nico:

Ola des histoires qui auraient pu mal tourner j’en ai des tonnes à raconter!des orages imprevus, se perdre en haute montagne et atterir dans des barres rocheuses, des approches de courses hyper expo, meme voir une avalenche au tacul emporter 6 ou 7 alpinistes britaniques…Mais pour un recit voici ma derniere sortie en montagne (il y en aura d’autre rassure toi ^^) avec un ami cet eté on avait deja fait pas mal de « grandes courses » (enfin du moins quelques unes) les dernieres semaines et on etait parti tranquilements sans stress sans pression sur le Brevent pour grimper « poeme a lou » ce qui (on imaginait) ne pouvait pas nous poser trop de soucis, d’autant plus que nous avions deja fait une autre voie dans le Brevent.Nous etions partis en basquets afin de ne pas avoir à lester le sac à dos (grave erreur:plutot acheter des chaussures de runing je pense!) il avait neigé deux jours auparavant,la paroi etait seche mais l’approche etait sous la neige, on perd donc le chemin qui mene au pied de la voie et on essaie de le récuperer en faisant une petite traversée de deux metres dans de l’herbe humide au dessus d’un couloir vraiment raide et qui à premiere vue ne laisseurait aucune chance à n’importe quelle chute (pour ceux qui connaissent au niveau de la « frison roche ») je commence à glisser et sans m’arreter dévale le couloir, tombe de deux barres rocheuses de quelques metres et m’arrete 200 metres plus bas dans un nevée completement en sang, vetements déchirés mais vivant, j’ai eut du mal à le réaliser au debut.J’urle a mon ami d’appeler les secours qui metterons quelques temps à venir car nous etions dans le seul nuage à des kilometres,m’injecte de la morphine et je pars en helico à l’hosto de chamonix. Bilan:(seulement) une entorse et arrachement osseux à la cheville, beaucoup de points de sutures, un dos sauvé par le sac et miraculeusement rien à la tete!il parait cependant que l’émoragie interne n’etait pas tres loin, j’ai vraiment eut beaucoup de chance de m’en sortir selon les sauveteurs et l’équipe soignante (que je remercie au passage!).
voila meme dans un truc con (une marche d’approche…) tout peut arriver…toujours etre vigilant!!

Posté en tant qu’invité par élémiah:

Et bien Nico , t’as eu chaud à ce que je vois …
Merci en tous cas pour ton récit . c’est vrai que les accidents en montagne peuvent être dus à de nombreuses causes … équipement en mauvais état, conditions météo, retard dans une course, mal évaluer le niveau de difficulté peut être aussi parfois …
Et puis souvent d’après ce que j’ai pu lire c’est souvent un enchainement de facteurs parfois insignifiants … qui mis bout à bout conduisent à l’accident…

Posté en tant qu’invité par élémiah:

Et bien Oui je suis étudiante à la Fac en Master . je fais de la psycho du risque ( perception des dangers, évaluation de la sécurité …) en fait le point de vue de la psychologie du risque c’est que tout un tas de facteurs peuvent influencer les accidents en général ( que ce soit en montagne ou ailleurs d’ailleurs comme dans le travail, la conduite automobile etc…) et surtout que ces facteurs ne sont pas tous objectifs et que le comportement devant le risque, la perception même d’un risque peut dépendre de notre personnalité, de notre culture, de notre formation de notre familiarité, avec l’activité que l’on pratique etc… Il ne s’agit pas de juger de quoi que ce soit mais de comprendre le fonctionnement de chaque être humain face au risque, aux situations incertaines pour progresser d’une autre manière dans le sécurité .

Comprendre pour apprendre .

Bon c’est peut être un peu compliqué mais l’idée c’est de partir des différentes perceptions des gens , comprendre leur vision des choses et axer la sécurité vers des actions qui correspondent mieux à leur perception , quelque chose qui leur « parle plus » et aussi arrêter de penser que de tout « techniciser » préserve de tous les risques car beaucoup de risques sont liés à des questions de choix , de prises de décision difficiles à prendre surtout en montagne…

mais bon je m’égare …je suis un peu bavarde car ce sujet me passionne… j’espère ne pas t’avoir trop saoulé…

Posté en tant qu’invité par harmonik:

ca t’intéresse qu’on monte ensemble un site web sur cette thématique en collaboration avec le SNOSM? Le but c’est de faire réfléchir les alpinistes sur des situations qui peuvent se produire, des accidents qui se sont déjà produits à certains endroits à risque. Communication aussi axée vers les étrangers qui représentent un pourcentage très important des accidents comme l’indique ce lien:

sinon, j’ai pas mal d’accidents à te raconter. En voilà déjà un:
En montant à la Grande Casse un we de pentecôte, une famille occupe le refuge avec les cousins, les oncles etc… soit 30 personnes. Dans la réalité, peu pratiquent sérieusement l’alpinisme. A la montée, la pente terminale est en neige dure, le cramponage est assez facile et tout le monde termine en haut.

Après quelque temps de contemplation de la vue, le groupe redescend. Pendant qu’on était au sommet, la neige superficielle s’est ramollie et en dessous, c’est de la glace vive… mais personne ne le sait encore. Je ne connaissait que 2 personnes dans le groupe, nous avions fait une cordée de 3, mais en dehors d’un contexte d’escalade, je n’ai jamais vu mes copains en alpinisme. Afin d’assurer le coup, j’avais amené un piolet Gabarou qui avait un super ancrage en plus de mon Laprade, une vraie canne, mais inutile sur de la glace.

Soudain, un gamin de 17 ans glisse, entrainant son père, son oncle et une quatrième personne. Ils dévalent les 400m de neige et de glace. La corde joue le rôle d’un élastique qui les projette les uns contre les autres. Ils se fracassent mutuellement avec leurs crampons tout en dévallant à grande vitesse.

Tout le groupe s’écrase sur un bloc de glace qui interrompt leur chute. Le gardien du refuge ayant vu la chute pense qu’il s’agit d’une avalanche, aussi l’hélico amène le médecin et un chien. Demi-tour, des secouristes arrivent peu après. Le gamin de 17 ans est transi, je sors ma couverture de survie (apparemment tous n’en n’avaient pas) et on attend qu’au fur et à mesure des rotations, tous soient évacués. Le plus abîmé, le gamin de 17 ans sera évacué 3h après l’accident. Au bilan fractures multiples pour tout le groupe. Lui, il fera 6 mois d’hôpital.

C’était censé être une petite ballade familliale (je n’étais pas de la famille) cool et sympa dans une région dans laquelle ils habitaient… La montagne c’est sérieux, et ce n’est pas parce que la course est F ou PD que c’est de la rando et qu’il n’y a aucun risque et qu’on peut y aller les mains dans les poches.

Posté en tant qu’invité par harmonik:

Mon pote avait décidé de faire la pointe du Dard. J’arrivais juste du train pour un mois de vacances. Le temps de me changer et de prendre les affaires dont j’avais besoin pour grimper, nous sommes partis. Je n’avais aucune idée de l’objectif, l’essentiel c’était d’être enfin en vacances! Nous passons la nuit au refuge Felix-Faure.

Il avait plu toute la nuit et selon la météo, il devait faire beau le lendemain. quand on se lève, c’est le brouillard. On décide d’y aller quand même (c’est le dernier jour de vacances de 2 filles que mon pote à trouvées en bas à Pralognan, qui ont fait de l’escalade mais jamais d’alpinisme). On se dirige en fait vers le glacier des Grands Couloirs, ça ne correspond pas à la carte et avec le brouillard, j’ai du mal à m’orienter (suivre les gens c’est pas génial surtout quand ils ne vont pas au même endroit). En farfouillant dans mon sac, pas de boussole, oubliée dans la voiture!

Je retrouve la bonne direction et nous suivons des cordées devant. Une des filles est fatiguée et on doit ralentir le rythme, on atteint le glacier, mais on ne voit plus la cordée devant que par intermittence à cause du brouillard et assez loin. On contourne les zones crevassées en décrivant un grand U, la paroi de la Roche Ferran apparait par moment. On finit par arriver le long d’une paroi, mais impossible de savoir précisément où on est. L’heure tourne et mon pote me pousse à faire demi tour (il a raison), mais le tas de neige sur lequel on est ne m’enchante guère, j’aimerais bien grimper une crête, un tas de cailloux quelconque histoire de ne pas être venu pour rien.

Justement, à force de longer, on est maintenant au pied d’une jolie pente de neige raide (100m) qui se termine par quelques rochers. J’emmène avec moi la fille la plus en forme et on arrive presque sur la crête, mais un coinceur ou une sangle seraient bienvenus pour terminer l’aventure. On décide donc de redescendre, et comme elle n’est pas très à l’aise, je lui propose de la descendre avec un assurage au piolet.

Vu la pente, j’ai dû enfoncer le piolet au dessus de moi, donc impossible de mettre le pied dessus, mais ça tiendra bien comme ça! Je suis assuré dessus avec une sangle et suis en tension. J’assure la fille à l’épaule (ou sur le 8 je ne sais plus) et je trouve qu’il y a un gros problème car la tension est trop forte, ça ne va pas tenir. Mais pas le temps de changer quoi que ce soit, car le piolet sort brusquement de son logement, percute mon crâne et nous partons tous les deux en roulé-boulé. je passe entre une grosse crevasse et une pointe rocheuse et atterris 100m plus bas, le crâne en sang. Mon pote me croit mort, il ne refera plus jamais de montagne. Pour moi, c’est l’évacuation en hélico, la première fois en 22 ans de grimpe. Mes vacances sont finies. Points de suture au crâne (heureusement un crâne c’est solide) et entorse…

En conclusion, brouillard + pas de boussole + pas de préparation de la course + neige molle + utilisation inappropriée du piolet (réservé à assurage individuel) + objectif inadapté au niveau des participants = méga connerie qui aurait pu coûter la vie.

Posté en tant qu’invité par élémiah:

Je sais pas si tu as lu mon propos précédent avec pat mais ce que tu écris illustre parfaitement que bien souvent c’est l’enchainement de plusieurs causes (qui une par une pourraient être insignifiantes ) qui provoque la catastrophe …
Ton témoignage permettra peut être d’être utile à d’autre …

En tous cas , à moi il me sera très utile pour mon étude … ton récit est riche en détail, et précis, merci de ton partage d’expérience.

Posté en tant qu’invité par Loïc P.:

C’est pas des accidents, mais des belles frayeurs (si ça peut aider pour ton étude…) :
http://alpinisme.camptocamp.com/sortie9449.html
http://alpinisme.camptocamp.com/sortie12570.html
http://skirando.camptocamp.com/sortie29822.html

Loïc

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par harmonik:

si si je lis tout, ça me prend un temps fou d’ailleurs de lire tous les posts sur les thread actifs. Tiens, un nouveau récit (sur mon site web):
http://perso.orange.fr/oniroland/montagne/05_2005/05_2005_11.html

L’enchainement fatal:

  • Je ne suis pas inquiet car j’ai déjà fait la rando quelques années auparavant, donc je connais l’itinéraire

  • Manque de sommeil à cause d’un travail trop astreignant, d’où réveil trop tardif lors de la rando, d’où j’enfonce dans la montée au col du Rufy car la neige s’est ramollie et le soleil commence à chauffer, d’où je suis en retard sur mon planning.

  • Erreur d’itinéraire pour accéder au col E du pic de Rochelaire qu’on ne voit pas d’en bas. Au lieu de continuer la traversée à flanc, je m’engage dans une pente raide d’éboulis et m’aperçois une fois bien engagé que ça canarde à mort. Je profite au début d’un promontoire rocheux pour monter en me protégeant. Après, c’est en avant toute avant d’être touché (touché - coulé!). Je trouve un échappatoire en haut à droite, mais la pente étant raide, impossible de sortir ni piolet ni crampons. De toute façon, le passage est assez court, ça va le faire et d’ailleurs l’arête sommitale est toute proche. La neige est molle et la pente est de 35°, je n’imagine pas une seconde le piège d’une dalle lisse cachée sous la neige. Encore 20 mètres et je serai sur l’arête. Et c’est le piège de la dalle. Les réflexes de survie fonctionnent, je suis sur le dos et tente de freiner avec tout ce que je peux. C’est ma trajectoire et le freinage des talons qui vont me sauver d’une mort certaine.

Posté en tant qu’invité par harmonik:

Les Bans VN en solo:

il y a 20 ans, je voulais grimper toutes les VN des Ecrins. Faute de compagnon suffisamment disponible, je fais en solo le Rateau E, la tête de Lauranoure, les Fétoules, le Gioberney (heureusement les crevasses sont soit très visibles, soit bien bouchées). Puis je pars pour le refuge de la Pilatte avec mon bivouac. Je dors un peu en amont du refuge et pars 1h avant les premières cordées (ils en mettent du temps pour se préparer ces branquignoles!) en emportant le bivouac et un rappel de 2x40m (on ne sait jamais). Je tire trop vers la pointe de la Pilatte et me retrouve dans un dédale de crevasses (une crevasse tous les mètres), un pied commence à enfoncer, je sors de là précipitamment d’autant que des lumières très à droite m’indiquent que je me suis fourvoyé. Je rattrape la cordée en question (un guide et son client). Pour plus de sûreté je mets mes pieds dans les empreintes de pieds qu’ils ont laissées dans la neige. A un moment, un pied passe au travers, l’autre tient. J’aurais pu faire une chute de 20m dans une crevasse. En réfléchissant, il m’a semblé aussi que le guide aurait pu tomber également, le client l’aurait-il retenu? Mystère. Arrivé sur la paroi, c’est de la rando jusqu’à un fameux petit pas un peu trop lisse avec un gaz!!! Après réflexion, ne voulant pas tenter le diable, je tente un passage sous une pointe déversante sur laquelle je m’assure avec une sangle ce qui permet de contourner « le pas » de la voie.

Causes: se croire invincible, la mort c’est pour les autres. Les crevasses de toute façon ça se voit donc pourquoi tant de manières avec toute cette quincaillerie?

Posté en tant qu’invité par harmonik:

Au risque de passer pour un casse-cou, encore une autre!

La Roche de la Muzelle VN première semaine de septembre il y a 20 ans:
Au camping de la Bérarde, il ne reste plus grand monde quand on élimine les cyclistes et les randonneurs. Tout le monde a repris le travail sauf quelques forcenés. Je pars avec un prof d’EPS qui a juste fait le Mont-Blanc avec un guide, c’est sa seule course d’alpinisme. L’autre personne est un falaisiste qui a fait un stage de cascade de glace. Ca devrait le faire d’autant que la Roche de la Muzelle, c’est de la rando! Sauf que le glacier est en glace noire. Les crampons ne mordent que très superficiellement et mon piolet Laprade, guère plus utile qu’un bâton de ski tant il est inefficace en glace. Je croise les doigts en espérant que personne ne déconne car personne ne retiendra personne et vu la pente, en moins de deux on sera en bas, fracassés. On arrive à l’endroit où débute l’escalade, et comme il manque de la neige pour atteindre les premières prises, l’un de nous fait une courte échelle. Assez vite, le prof d’EPS nous fait savoir qu’il est incapable de continuer. Je tanque un piton, je l’attache en laisse dessus et je continue avec le falaisiste dans les pentes d’éboulis pierreux jusqu’au sommet.

=> ne pas s’engager si on n’a pas le niveau.
=> grimper avec n’importe qui parce qu’on a personne, ça peut très mal finir
=> la glace noire, c’est sérieux => prévoir le matériel adapté à la course (et se renseigner sur les conditions de la course)

Posté en tant qu’invité par harmonik:

La VN de la Barre des Ecrins, il y a 20 ans début septembre:

mon pote de grimpe me dit juste avant de reprendre le boulot: « tu devrais aller faire en solo le pilier sud de la Barre, c’est facile! ». Je monte avec mon bivouac et un rappel de 2x40m à côté du refuge Temple-Ecrins. A l’heure où tout le monde se lève dans le refuge, je me prépare et suis la foule qui va vers le col de la Temple. Il faut tourner avant quand on va au pilier.

Je finis par me retrouver au pied du col de la Temple en glace noire. J’ai raté la bifurcation, mais tant qu’à y être, il est trop tard pour aller au pilier, je vais descendre le glacier noir et remonter le glacier blanc et faire la VN. Une modeste rando… Je dors en haut du col des Ecrins et j’attends avec impatience la première cordée qui est bien longue à se pointer (8h!) car je n’ai pas envie d’aller visiter de trop près les énormes crevasses qui sont au dessus. Aller-retour donc au sommet, la cordée redescend sur Vallouise, moi sur la Bérarde. Et là, je me dis qu’une petite variante pourrait être sympa, je n’ai jamais testé le câble à la descente. Voyons voir!

Le début passe très bien jusqu’au moment où je m’aperçois qu’un certain nombre de points d’ancrage du câble ont été arrachés. Cela ajouté au fait que le câble a été endommagé par des chutes de pierres, fait qu’il y a plein d’échardes sur ce câble (où sont mes gants de cuir?). Je suis en tension à la force des bras et commence à fatiguer car la descente est longue. et mes pieds ont tendance à décoller vu que le câble ne tient plus que par le haut. Je cherche sommairement un mousqueton et une sangle dans mon sac, en vain. Il va falloir terminer à la force des bras, sans se viander, et je suis crevé par cette petite rando débonnaire qui va faire 40km et 3700m de dénivelée avec tout le matériel de bivouac et le rappel. J’échappe de justesse à la mort par un effort de volonté, parce que je veux vivre…

=> Le matériel en place est soumis à rude épreuve, il n’est pas forcément intact
=> se préparer avant d’attaquer le morceau (longe et un mousqueton pour se vacher), car pendant l’action, aller farfouiller dans son sac ou s’équiper, c’est souvent difficile.

PS: tu n’as pas répondu à mon premier post

Posté en tant qu’invité par blah blah:

c’est verbeux
harmonik a écrit:

La VN de la Barre des Ecrins, il y a 20 ans début septembre:

mon pote de grimpe me dit juste avant de reprendre le boulot:
« tu devrais aller faire en solo le pilier sud de la Barre,
c’est facile! ». Je monte avec mon bivouac et un rappel de 2x40m
à côté du refuge Temple-Ecrins. A l’heure où tout le monde se
lève dans le refuge, je me prépare et suis la foule qui va vers
le col de la Temple. Il faut tourner avant quand on va au
pilier.

Je finis par me retrouver au pied du col de la Temple en glace
noire. J’ai raté la bifurcation, mais tant qu’à y être, il est
trop tard pour aller au pilier, je vais descendre le glacier
noir et remonter le glacier blanc et faire la VN. Une modeste
rando… Je dors en haut du col des Ecrins et j’attends avec
impatience la première cordée qui est bien longue à se pointer
(8h!) car je n’ai pas envie d’aller visiter de trop près les
énormes crevasses qui sont au dessus. Aller-retour donc au
sommet, la cordée redescend sur Vallouise, moi sur la Bérarde.
Et là, je me dis qu’une petite variante pourrait être sympa, je
n’ai jamais testé le câble à la descente. Voyons voir!

Le début passe très bien jusqu’au moment où je m’aperçois qu’un
certain nombre de points d’ancrage du câble ont été arrachés.
Cela ajouté au fait que le câble a été endommagé par des chutes
de pierres, fait qu’il y a plein d’échardes sur ce câble (où
sont mes gants de cuir?). Je suis en tension à la force des
bras et commence à fatiguer car la descente est longue. et mes
pieds ont tendance à décoller vu que le câble ne tient plus que
par le haut. Je cherche sommairement un mousqueton et une
sangle dans mon sac, en vain. Il va falloir terminer à la force
des bras, sans se viander, et je suis crevé par cette petite
rando débonnaire qui va faire 40km et 3700m de dénivelée avec
tout le matériel de bivouac et le rappel. J’échappe de justesse
à la mort par un effort de volonté, parce que je veux vivre…

=> Le matériel en place est soumis à rude épreuve, il n’est pas
forcément intact
=> se préparer avant d’attaquer le morceau (longe et un
mousqueton pour se vacher), car pendant l’action, aller
farfouiller dans son sac ou s’équiper, c’est souvent difficile.

PS: tu n’as pas répondu à mon premier post