Et si on parlait de l'anonymat ?

Ah d’ac, je l’avais pas interprété de la même manière. Comme quoi …

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Il ne faut pas confondre anonymat et pseudo. Molotof, Marilyn Monroe ou dieudonne sont des pseudo,mais derrière la personne est connue, on connaît ses opinions, ses activités, et elle ne se cache pas.
Si vous voulez rencontrer molotof, il suffit de lui envoyer un mail. D’ailleurs si il lui venait à l’esprit de transgresser la loi (propos racistes par exemple) la police le retrouverait sans problèmes. Le pseudo est juste une protection absolument indispensable dans le monde actuel du net et du fichage, par exemple vis à vis des patrons ou futurs patrons, des clients ou futurs clients…
Pour moi un anonyme c’est le corbeau de gregory : il se cache, et malgré beaucoup d’investigations personne ne sait qui c’est…

Par ailleurs un forum avec que des noms réels n’a pas de sens. Qui ira vérifier les noms ? Et quand bien même ce serait le cas, il est voué à disparaître : pour toutes les raisons indiquées plus haut.

Enfin, ça me fait rigoler cette envie d’avoir des noms. Quand vous croisez quelqu’un à la falaise, que vous discutez de la pluie ou du soleil (voire que vous vous engueulez !) vous lui demandez son nom ? Moi non ! Sauf bien sûr si je compte regrimper avec lui, mais c’est bien sûr rare

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Je suis d’accord avec toi
Mais dans un débat, sans donner son nom, on peut toujours donner quelques précisions sur son pédigree
Dans un débat public (si, si, ça existe…) les gens ne prennent pas la parole en donnant leur nom, mais souvent en précisant à quel titre ils interviennent (« Je suis adhérent de telles asso », « je suis maire d’une commune », « je suis mère de 5 enfants » voire « je suis simple citoyen »), ce qui donne du poids à leur intervention.
Ce qui n’interdit pas de jouer le candide de service…

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Complètement d’accord avec toi. Le pseudo, c’est un peu bidon. D’ailleurs, il suffit de cliquer sur le profil où assez souvent les gens mettent leur véritable nom. On n’en est pas plus avancé pour autant.

Lacan sur l’anonymat : lacan sur l'anonymat - Google-Suche

:cold_sweat:

Bonjour,

J’entends souvent cette réflexion (ou plutôt je la lis, comme ici), mais je ne la ressens pas comme une vérité. Mon pseudo, c’est mon prénom et mon nom, certains ne savent que ça de moi, d’autres m’ont fait remarquer qu’on pouvait trouver beaucoup de choses sur moi, mais je ne vois toujours pas le problème : je travaille à mon compte, j’ai des clients ou des amis qui ont des opinions politiques opposées aux miennes, peu importe. Si certains ne veulent plus être en contact avec moi parce que certains aspects qu’ils découvrent chez moi ne leur conviennent pas, j’aime autant qu’ils le sachent et qu’ils s’éloignent, je ne veux pas forcer qui que ce soit. A l’inverse, des inconnus me rencontrent, se présentent parce qu’ils se rendent compte de qui je suis parce que je suis explicite, c’est très bien comme ça. Bon, même en n’étant pas anonyme, parfois on est mal identifié, hier j’ai reçu un mail adressé au préfet Bernard Guérin, ce n’est pas moi, c’est un homonyme, mais quelle importance, j’ai répondu poliment de chercher l’adresse mail de la bonne personne. Est-ce qu’en entretenant l’anonymat et l’utilisation de pseudos, on ne multiplie pas les ratés de connexion comme celui-ci ?

Bernard

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C’est certainement très intéressant, ton lien sur Lacan, mais comme je ne comprends pas le chinois…

Nous voilà bien loin des anneaux et des boucles :smile:

Bon, avec Lacan (donc pré-réseaux sociaux), il va sans doute d’abord s’agir de « cadrer » un Réel…

Quand on pense que le terme « réalité virtuelle » date d’Antonin Artaud !

c’est rare que tu veuilles regrimper ? tu es si difficile que ça ?

Non ce que je veux dire c’est qu’il est rare que je grimpe avec qq croisé au hasard au pied d’une falaise et avec qui j’ai discuté.

Yep j’approuve aussi @Francois, @Baltringue et @fr4nco1s : la question n’est pas celle du « nom », finalement, qui ne sert, de fait, qu’à nommer…! La question est celle de l’individu qui se « cache » derrière ce nom. Et, justement, il est d’autant plus « caché » derrière un pseudo, un écran, une réalité virtuelle.

Mais alors, s’il ne s’agit pas du nom, pourrait-il s’agir de l’identité ?
Pour le coup, derrière ce terme, se cachent des notions fortes : l’individualité, la singularité… J’aurais donc tendance à penser qu’un certain « anonymat », du moins une certaine discrétion possible facilitée par un écran, permette de ne dévoiler que des parcelles de sa singularité, que l’on choisit.
Alors qu’une plus grande « visibilité », dans une rencontre « réelle » par exemple, donnerait à voir plus de bribes de cette individualité, y compris à notre insu…

Donc il me semble que ce qui importe (enfin, ce qui m’importe à moi !), bien davantage que le nom, c’est une certaine intégrité… Il est forcément possible de ne donner que des bouts de nos individus (voire il serait impossible d’en dévoiler une « totalité » !), mais pour moi il est important qu’ils soient cohérents, ces « bouts »…
En cela je rejoins @bernard_guerin, ne comprenant pas forcément cette nécessité de se planquer vis-à-vis d’un « fichage », ni d’un univers pro : ce qu’on accepte de dévoiler sur le net, ça fait partie de nous, donc autant l’assumer, non ? Les relations futures, si elles doivent se faire, qu’elles soient sur un plan perso ou pro, n’en seront que facilitées… A condition de s’abstenir d’un jugement négatif et de trop de suppositions, quoi…

Je crois que le concept de Lacan dont voulait parler Borut est le Nom du père, d’après sa page de recherche. Un concept important en psychanalyse, je ne connais pas le lien avec l’anonymat. Par contre, de ce concept, Lacan a pu distinguer les psychoses des névroses.
Le Nom du père peut apparaitre un concept chinois, vu son père énonciateur, Lacan.
Pour le dire vite et mal, ce n’est pas le nom du Monsieur qui a culbuté Maman. Au passage, ils auraient pu nous demander notre avis, ces deux apprentis créateurs. Si on avait su…
Comme on n’est pas au bistrot, j’abrègerai donc ici le chinois mais ça vaut le détour !

j’avions bien compris…

En parlant d’anonymat :

Quand les inconnus qui vous croisent dans la rue peuvent accéder à des données sur vous par le simple fait que l’image de votre visage a été captée par des Google Glass, on amène la puissance coercitive du réseau jusque dans la rue. Sur le réseau, il est possible de prendre plusieurs identités. Mais nos prises de position politiques, notre réseau amical, notre réseau professionnel, notre CV, etc., se retrouvent, dans la rue, associés à un élément unique, visible, et facilement accessible à tous. Les créateurs des Google Glass ont fini par interdire cette possibilité, pour ne pas tuer leur création dans l’œuf. Si cette technique devenait courante, qui peut assurer que nous n’assisterons pas à l’avènement d’une époque qui supprimera totalement l’anonymat dans l’espace public ?

Je ne sais pas si ça correspond vraiment, mais le nom (la nomination) est souvent considéré comme une des premières violences que subit un enfant: Et comme anonymat veut dire sans nom, il doit y avoir un rapport.

Lacan (et la physique quantique), je lis ça plutôt comme de la poésie, mais j’imagine qu’il est traduit en chinois, oui.

je dirai même que sur le net, tu ne donnes que des « bouts ». Et d’autres gens, à partir de ces bouts, vont peut être faire de mauvaises déductions. C’est d’autant plus facile qu’à l’écrit, plein de choses manquent par rapport à une discussion orale.

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Je pense qu’on ne donne toujours que des bouts, non uniquement sur l’internet, mais aussi dans la vie réelle.
On ne donne pas les mêmes bouts aux personnes que l’on croise, car les bouts que l’on donne sont directement liés à l’interaction que l’on a avec lesdites personnes, qui changent selon le contexte.
Il y a fort à parier que vous ne soyez pas perçu de la même manière selon votre entourage : vos amis ne vous connaissent pas de la même manière que votre famille, qui ne vous perçoit probablement pas de la même manière que vos collègues… Bref, les bouts perçus et donnés dépendent de l’angle d’attaque.

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Et réciproquement.

Normal, vu qu’on ne se connaît pas soi même dans notre intégralité. On ne connaît que des bouts de soi même. C’est le « gnôti seoton » de Socrate (au fait, c’est bien Socrate ? J’ai comme un doute…)

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Il avait pris comme devise cette phrase inscrite au fronton du temple de Delphes…
Mais le « connais-toi toi-même » suppose aussi pour les grecs la connaissance de ses propres limites, une pensée de la finitude, ce qu’on oublie parfois derrière une interprétation seulement intellectuelle.